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Un siècle, la vie de Joseph Kessel a presque rempli un siècle. Né en Argentine (les hasards de la vie) en 1898 et décédé en 1979, 80 ans d'une vie pleine. Journaliste, écrivain, scénariste, grand reporter, curieux de tout et surtout des hommes.
C'est en lisant « Les Cavaliers » que je fus attiré par l'auteur. J'avoue que, et c'est rare en ce qui me concerne, le film tiré du livre, avec un superbe Omar Sharif, a éveillé mon intérêt pour ces hommes, ces seigneurs, ce peuple détruit par les guerres et pour l'auteur qui les a si bien rencontrés et racontés.
Pilote d'avion de combat en 14-18, puis grand reporter, écrivain, résistant en 40-45, exilé en Angleterre durant le conflit, visiteur du monde et de ses étrangetés, son âme slave le mène dans les bars russes de Paris et d'ailleurs ou il chante la nostalgie de son pays, la Russie, où il boit…beaucoup, touche aux drogues.
Le livre d'Yves Courrière nous parle d'un homme respecté, honoré et flambeur, d'une période, les années folles, ou toutes les ivresses étaient tolérées pour oublier la Grande Guerre tout en préparant la seconde. Un pavé, une lecture simple et agréable dont Jef est le héros parcourant un siècle très compliqué de notre histoire.
Prenez le temps et redécouvrez ou découvrez le 20me siècle.
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Sur la piste du lion ..... en compagnie de l'ogre Kessel.
L'ogre, oui, car Kessel a tout dévoré à belles dents, a vécu mille vies en une seule, s'est saoulé, sa vie durant, d'aventures, de voyages, de jeu, d'alcool, d'amitiés viriles.... et de femmes aussi. En ce qui concerne ces dernières, on ne peut pas affirmer qu'il les ait appréciées, il les a d'ailleurs en général plus consommées qu'appréciées. Seule, sa première épouse a été tendrement mais, hélas, bien mal aimée !

Toutes ses expériences, il a su les transcender par l'écriture en tant que journaliste et écrivain : reportages, nouvelles, romans et il a fait de ses aventures et de nombre des personnages qu'il a rencontrés le suc de son oeuvre protéiforme et abondante.

Dans cette exceptionnelle biographie, servie par le talent d'Yves Courrière, qui d'une écriture nerveuse, inspirée, imagée, magnifie l'incroyable existence de son ami Jef, à qui il rend ainsi le plus beau des hommages, le lecteur a la chance de participer à l'existence tumultueuse de cet être hors du commun.
Le ton est toujours chaleureux, mais Yves Courrière ne se livre pas pour autant à une hagiographie débridée. Connaissant très bien l'homme Kessel, il sait en montrer les forces mais aussi les faiblesses, voire les petitesses. Et du coup, rien de cet exceptionnel phénomène que fut Jef ne nous demeure étranger !

Jugez-en plutôt :
Naître en Amérique du Sud, puis passer son enfance et sa jeunesse en Russie et en France.
Participer à dix-huit ans, aux combats aériens de la Première guerre mondiale, à l'époque des balbutiements de l'aviation.
Boucler un tour du monde à vingt ans, ce qui vous pose un homme et vous invite à tous les appétits.
Gagner des fortunes et les claquer au jeu tout aussi vite.
Aller, aller sans cesse, là où il y a du danger, car il faut appréhender "l'ivresse de vivre".
S'engager dans la Résistance durant la Seconde guerre mondiale.
Parcourir en aventurier l'Irlande, la Syrie, Israël et le Liban, le Sahara , l'Afrique, l'Afghanistan, etc

En outre, cet ouvrage possède, entre autres mérites, celui d'évoquer précisément la genèse de la plupart des oeuvres de Kessel, ce qui nous invite à la lecture de celles que nous ne connaissons pas ;
sans oublier la "naissance" du "chant des partisans", co-écrit avec son neveu Maurice Druon - Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? -

Je vous invite donc à vous jeter goulûment sur cette biographie d'une foisonnante richesse, pavé de quelque 960 pages, mais que vous ne pourrez que dévorer, tant il est riche, passionnant et habité par le souffle de l'Histoire, la vie de Kessel s'étant retrouvée bien souvent au contact des événements qui ont bouleversé le monde !

Et terminons par la devise favorite de Jef (empruntée à la famille Rostov dans "la Guerre et la paix") qu'il n'omettait pas de prononcer lors de chaque événement particulier ou nouvelle aventure : "Dobri Tchass Zbogom... " (que l'heure nous soit favorable et que Dieu nous protège).
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Je l'avais lu à sa sortie en 1985
A presque 30 ans , j'étais ébloui par un cet écrivain-reporter -aventurier qui avait accompli tant de choses au même âge
35 ans après, Joseph KESSEL apparaît toujours comme un homme à part , infatigable et talentueux
A relire tant ce qu'il a vu et fait , rapporté par Yves Courriére nous éloigne de l'après COVID, si déconcertant par sa vacuité
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Ne nous voilons pas la face, je n'avais jamais lu aucun roman de Joseph Kessel avant de découvrir ce pavé - oui car même pour un lecteur chevronné 1500 et quelques pages c'est un pavé, car se lancer dans une lecture aussi longue sans avoir un minimum d'avis sur cet auteur est un pari risqué. Heureusement, l'ère du confinement est arrivée... Je plaisante!

Joseph Kessel. Celui qui comme moi ne connaît que de nom l'un de ses plus grands succès littéraires "Le lion", ne connaît rien. Joseph Kessel n'est pas seulement un auteur, c'est une destinée. Plusieurs vies vécues en une seule. Certains mettent des années à faire une chose, lui vivait sa vie à fond. Selon les mots d'Yves Courrière, son grand ami et biographe, c'était un être bouillonnant et généreux. Sur la piste du lion" est un récit d'une vie passionnante.

Pour aborder cet ouvrage conséquent - non je ne repréciserais pas le nombre de pages, mais j'ai le clavier qui me démange... - la plume vivante et captivante d'Yves Courrière entraîne le lecteur sur les pas de ce géant léonin. L'ouvrage est rédigé comme un roman, avec moult détails et force descriptions aussi bien géographiques que contextuelles.

D'origine russe, la première partie de ces mémoires aborde la jeunesse franco-russe du jeune homme puis sa montée sur Paris. L'homme participera aux deux guerres mondiales et en reviendra, plus fort et plein d'une expérience marquante qui l'aidera à laquelle il donnera vie à travers ses romans. Sa destinée bascule avec la publication de son premier succès "L'équipage". Journaliste pour le matin, il parcourt le monde pour boucler ses reportages, c'est ainsi qu'en quelques mois, il eu l'occasion de rencontrer deux personnages marquants de la seconde guerre mondiale: Théodore Roosvelt et Adolf Hitler. La troisième partie s'ouvre sur le projet de Kessel de fonder un hebdomadaire avec son ami Georges Suarez. C'est dans ces pages, que le lecteur découvre l'idée que le Lion se fait de son rapport aux femmes, qui est somme toute très machiste, puisqu'il envisage en toute honnêteté de fonder son propre harem! La montée du nazisme clôture cette même partie et Josef Kessel quitte d'ailleurs le Gringoire qui adopte une ligne éditoriale trop antisémite à son goût. Il y répond avec le roman "La passante du Sans-Souci".

Arrive l'année 1940, et la période de la drôle de guerre. L'Allemagne envahit la Belgique et la Hollande. L'homme est alors correspondant de guerre, comme il l'a été pour la guerre d'Espagne. Mais il sent très nettement le vent tourné et après l'Armistice, il finit pas rejoindre la résistance en compagnie de son neveu et ami Maurice Druon. C'est à cette période qu'ils composeront le Chant des partisans. Cette quatrième partie se clôture sur l'article qu'écrira le journaliste à la une de France-Soir à l'occasion de la Libération. Journaliste dans l'âme, il assiste à un autre pan de l'histoire au travers des différents grands procès qui vont se jouer en Europe. Quelques années après, il finit l'écriture de son nouveau roman en quatre volumes "Le tour du malheur". Voyageur aux semelles de crêpe, il parcourt le monde et publie plusieurs romans dont le plus célèbre "Le lion". La dernière partie s'ouvre sur l'entrée du vieux baroudeur à L Académie Française, ce qui surprend beaucoup. Tout le monde connaissant le non-conformisme de l'individu. Kessel effectuera un dernier pèlerinage à Vladivostok, en compagnie de sa femme Michèle O'Brien, où il achèvera d'écrire son dernier roman "Les temps sauvages".

Au fil de sa vie, Josef Kessel a noué une multitude d'amitiés - il y a d'ailleurs à la fin de l'ouvrage un index des noms cités qui s'étale sur une trentaine de pages. Rien que ça! -, avec de petites gens comme avec des personnalités, hommes aussi bien que femmes, tous étaient marqués et séduits par le caractère, il est vrai tumultueux, de l'homme. C'est cela qui fait la richesse du portrait que dresse Yves Courrière dans ces mémoires, il dépeint aussi bien ses qualités que ses défauts, et rend fascinant cet être complexe et attachant. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Cette colossale biographie de Joseph Kessel par Yves Courrière sera ma pépite du jour.
L'auteur le dit lui-même, la vie de Kessel est un roman.
Il a raison, Kessel nous rappelle ces personnages impossibles, d'origine exotique, courageux, charismatiques, célèbres, au caractère trempé, qui savent tout faire, connaissent tout le monde et tous les mondes, amateurs d'alcools et de femmes, bref un héro de roman.
Lire cette biographie de l'auteur du "Lion" c'est lire l'histoire du XXe siècle tant ses pas l'ont si souvent conduit, intentionnellement ou non, là et quand les événements achoppent, débordent ou basculent et les hommes, échouent, meurent ou triomphent.
Passionnant.
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Quand j'ai rencontré Courrière, il m'a dit qu'à l'origine, il était proche de Roger Vaillant, sur lequel il a écrit une excellente biographie. Kessel, c'est après, grâce à Vaillant d'ailleurs, et ce fut une amitié profonde, à la Montaigne, parce que c'était lui, parce que c'était moi.
Kessel, quel personnage, un vrai russe, gai et nostalgique, il a eu mille vies. du champ des partisans composé avec son gendre Druon aux voyagesdans le monde avec un émerveillement continu.
Comme on dit en Corse, c'était une bonne âme.
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Une des plus belles biographies qu'il m'ait été donné de lire, si ce n'est la plus belle.
Yves Courrière aimait Kessel...
Il n'y a pas plus terrible que de lire une biographie par un auteur qui n'aime pas son sujet.
Il n'y a pas meilleure compagnie que celle d'un auteur qui aime son sujet. Courrière aimait Kessel et cela se sent. Il nous emmène à la rencontre de cet homme plus grand que tout, qui dépasse tous les cadres, qui déborde de tout, d'énergie, de mots, de bonheurs, de tragédies, de douleurs, de vie en somme.
J'ai plongé tête baissée dans cet ouvrage remarquable, bien documenté, qui se lit comme un roman tant la vie de Kessel a été riche et surprenante, tant l'homme est passionnant, attachant.
Je l'ai relu deux fois ensuite en vingt ans, avec le même plaisir.
Une merveilleuse rencontre.
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Je ne vais ni chroniquer ni commenter cette biographie.
Je vais juste vous suggérer de lire la critique de enjie77 postée le 20/08/18 et qui m'a donné envie de lire ce "pavé" dont j'ai apprécié chaque ligne.
Nul doute que vous serez vous aussi convaincus !!!
"Dobri Tchass Zbogom"
"Que l'heure nous soit favorable et que Dieu nous protège"

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« Dobri Tchass Zbogom Jef»

(Que l'heure nous soit agréable et que Dieu nous accompagne)

Eh oui, notre Lion superbe et généreux était superstitieux depuis son enfance ! Il n'était pas russe par hasard !

Et le 23 juillet 1979, à Avernes, son ami et biographe, Yves Courrière, répétait ces mots devant son cercueil.

Cette biographie passionnante est un pavé de près de mille pages. Moi qui suis allergique aux livres épais, je me suis trouvée emportée, enchaînée à l'écriture expressive, animée, d'Yves Courrière, toujours plus avide de connaître la suite des aventures de Jef.

De surcroit, Yves Courrière ne nous cache rien de la personnalité de son grand ami. de toute façon, ce qui rend fascinant un être, ce sont aussi bien ses qualités que ses défauts d'autant que notre lion est superbe et généreux surtout avec sa famille. Et pour reprendre la devise de Jef « Ce sont les hommes qui m'intéressent et non les idées ».

Aventurier, bourlingueur, joueur, s'adonnant à la drogue, à l'alcool, c'est un être sulfureux au tempérament à la Dostoïevsky, une carrure de géant des steppes avec trois sillons profonds qui barrent son front. Et avec cela une vie sentimentale de macho, il aurait aimé avoir un harem ! Je ne suis pas certaine que je n'aurais pas succombée mais problème, je ne bois pas ! Or, il fallait tenir la route en sa compagnie sans craindre les éclats !

Mais quelle signature, quelle écriture, quelle force, un être hors du commun, ayant vécu plusieurs vies en une seule, d'une intelligence exceptionnelle, toujours à l'affût du moindre évènement, du moindre reportage dont il s'inspirera pour ses romans.

De toute façon, dès son enfance, il a connu le déracinement, les voyages, toujours en transhumance.

Du défilé de la Victoire au procès de Nuremberg, de la création de l'état d'Israël à l'Afghanistan, du Sinn-Fein au Chant des partisans, de l'Aéropostale à l'Amérique en crise, de la piste des esclaves à la guerre d'Espagne, des bistrots de Montmartre à la route des Indes, de la guerre d'Algérie à l'Aventure Africaine que j'aurais aimée partager avec lui, Kessel est témoin parmi les hommes, un grand reporter(re).

Tout au long de cette biographie, j'ai rencontré tant de personnalités, de belles anecdotes comme celle qui a donné naissance à son livre « le Lion » ou « Les Cavaliers » et moi qui suis une grande admiratrice de l'aviation, son « Mermoz » fut un grand moment de lecture.

C'est une vie tellement riche, il y aurait tellement de choses à relater ici que je vous laisse le soin de découvrir cette biographie assez exceptionnelle d'un être non moins exceptionnel,

Emmanuel d'Astier disait de lui « Kessel est une force, un appétit, un coeur…Une espèce de héros d'un temps biblique qui, quoi qu'on en dise, ne sera jamais révolu dans aucune société »

« le monde est extraordinaire, regarde comme c'est beau » ce sont les derniers mots du Lion adressés à Yves Courrière ». Merci Monsieur Kessel ou mieux encore, merci Jef !
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Rédigé par son meilleur biographe mais pas hagiographe, tellement il est inutile d’embellir excessivement la vie romanesque, aventureuse et riche de ce héros des temps modernes, Sur la piste du lion est le récit passionnant d’une vie.

Car chez Kessel tout est superlatif, considérable, extraordinaire. Son physique, sa capacité à convaincre, sa créativité, sa vitalité, rien n’échappe au degré supérieur de ce qu’il est et met en toute chose, sauf peut-être son rapport aux femmes, pas toujours enthousiasmant.

C’est ce que raconte merveilleusement (et longuement, presque mille pages) son ami, Yves Courrière : l’histoire d’un journaliste, écrivain, grand voyageur, scénariste de cinéma, bouillonnant et prolifique, un passionné enflammé par des entreprises aussi diverses que multiples, à qui tout a réussi, ou presque.

A lire absolument pour découvrir et redécouvrir le formidable auteur (avec son neveu Maurice Druon) du Chant des partisans.

« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne,
Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes... »
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