La définition du bonheur

Dès que nous étions séparées, elle me manquait. Me manquaient sa gaieté, son énergie, ses yeux pétillants, sa voix soyeuse et son rire. Clarisse me faisait renouer avec la liberté de l'enfance_ l'âge où je passais des heures à ramasser des coquillages sur la plage en Bretagne. Même alors je ne collectionnais pas les coquillages pour eux-mêmes pour leur beauté, mais pour en faire une œuvre que j'offrirais à ma grand-mère : j'avais toujours un but.

Mon père ne jette rien et ma mère, qui ne voit pas les objets et déteste la vie matérielle, conserve tous les livres.

elle commença Illusions perdues. Ce qui arrivait à David et Eve, leur amour, l’égoïsme et la cupidité du père de David qui vendait son imprimerie à son propre fils en cherchant à s’enrichir sur son dos, était plus réel et plus fascinant que sa propre vie.

Lucas fut fier, un jour, d’étonner la galerie en déclamant à haute voix, sans trébucher, une blague qu’il avait lue sur un Carambar : « La pie niche haut, l’oie niche bas, l’hibou niche ni haut ni bas, mais où niche l’hibou ? L’hibou niche pas ! Ils pleurèrent de rire en la récitant à toute allure tour à tour.

Libérée, comme si elle venait de rompre un sortilège – le cycle de la culpabilité.

Elle avait sauté à pieds joints dans ce groupe d'écriture, elle se voyait déjà célèbre et imaginait Seb transi d'amour pour elle - tout comme, à seize ans, elle avait suivi un garçon qu'elle croyait amoureux, pour se précipiter dans un piège. Elle n'avait pas changé depuis ses seize ans. Stupide, naïve, présomptueuse.

- Tu as trois enfants, tu t'occupes d'eux super bien, tu bosses, pas en ce moment mais tu vas retrouver du boulot très vite, tu sais carreler des salles de bains, tu gères tout, avec un mari qui, entre nous, n'en fout pas une. Tu es incroyable.
- Tu le penses vraiment ?
Les larmes lui montèrent aux yeux. En dehors de ses enfants, Clarisse avait l'impression d'avoir renoncé à ses rêves.

J'étais dans cette humeur bizarre qui suis un enterrement, quand le néant pénètre la vie et nous rappelle la vanité de toute chose.

Vieillir,c'est' s'exposer, râper le cuir,ôter l'enveloppe. Mettre à nu l'échine et retrouver la tige fragile. Paul se demande bien à quel moment, on passe de l'autre côté, à qu'el moment l'existence se met à fuir entre nos doigts, les genoux à ployer sous la fatigue, le silence à faire un bruit qui éreinte. Est-ce qu'un matin, on croise soudain la vieillesse et ses lignes de fuite dans un miroir? Ou bien celle-ci nous atteint elle toujours par bribes, nous enlaçant de manière lente, insidieuse, implacable ? Page 349

J'en profiterai pour visiter une autre ile avant de rejoindre mes amis. Ischia, par exemple.