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3,7

sur 252 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au fil de ses intrigues, DOA dessine la géographie du traffic des stupéfiants et après l'Afghanistan (série Pukhtu) c'est l'Amérique Latine qu'il explore dans des « interludes » qui expliquent la géopolitique de la Bolivie, de la Colombie et du Pérou et dessinent les itinéraires qui empoisonnent l'Europe via Gibraltar ou Marseille.

La chaine logistique est décrite avec ses métiers (chimistes, transporteurs, gardes du corps), les contrats qui lient les divers « prestataires de services » et notamment les conseillers financiers qui blanchissent les liquidités collectées. L'agilité de ces business-men, leur rapidité d'adaptation, leur permet de s'adapter au confinement COVID et de profiter de l'anonymat offert par les masques. C'est business as usual avec un marketing agressif et une concurrence exacerbée …

Rétiaire s'inscrit dans ce contexte et nous offre une place à l'ombre de la Santé, aux cotés de Théo, un flic accusé d'avoir exécuté Hadjaj … Chez DOA, les bleus sont souvent gris, borderline, et Théo n'est pas le seul dossier de l'IGPN.

De toute éternité la police emploie des indicateurs pour infiltrer la pègre … aujourd'hui les règles du jeu des gendarmes et des voleurs ont évolué et la tribu Cerda pilote ses indicateurs au sein des forces de l'ordre (douane, gendarmerie, police). Autant dire que la prochaine cargaison en provenance d'Amérique Latine est attendue impatiemment par divers concurrents et plusieurs enquêteurs, avec tous les coups bas imaginables.

L'intrigue, que je m'interdis de divulgacher, n'est pas le seul atout de ce roman qui délivre un véritable cours de linguistique contemporaine (étayé d'un glossaire de 4 pages) qui fera gagner beaucoup de temps à nos académiciens pour la prochaine édition du Dictionnaire de l'Académie française : « Le mot schmitt se répand comme une trainée de poudre et, à chaque nouvelle répétition, se trouve prononcé plus fort, scandé, hurlé, avec toujours plus de rage. Walah, on va briser des schmitts. La rumeur enfle, des petits groupes de deux, de trois, de quatre se forment. Oh, baisez-les. Ils avancent vers les fonctionnaires. Allahû Akhbar. Prudents mais provocateurs. Fils de pute. Encouragés par leurs cris. Gros, téma la salope. Et ceux de leurs copains. Niquez-les. Certains sautillent, d'autres dansent. Allahû Akhbar. Des doigts d'honneur se dressent partout. Niquez-les. Les imitations d'animaux fusent. »

Convenons en : belek askip le dico a besoin de munes ;-))

Enfin cette intrigue démontre que la parité hommes-femmes est enfin atteinte, voire cruellement surpassée, et que reums et meufs tiennent leur juste place au sommet de la pègre.

Addictif et brillant, ce page turner est à déconseiller évidemment aux lecteur.e.s rétif.e.s aux tortures et cruautés ; Série Noire oblige !
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DOA est un auteur énigmatique, rare et complètement singulier.
PuKhtu Primo et Secundo publiés en 2015 et 2016 m'avaient fait l'effet d'une monumentale claque littéraire, coté série noire. DOA y décrivait le trajet de l'héroïne et ses enjeux géo-politiques à partir de groupes paramilitaires infiltrés en Afghanistan. Grandiose. Ce livre m'a incroyablement marqué.
Ceci étant dit quid de Rétiaire(s) publié tout récemment ?
Un rétiaire, c'est ce gladiateur au look d'enfer avec son filet et son trident.
Des gladiateurs, chers amis lecteurs, vous allez en croiser quelques-uns...
Quelques précautions sont nécessaires avant de se lancer dans l'ouvrage.
Le style de DOA est très particulier. Certains disent cinématographique. de mon point de vue je le qualifierais plutôt d'autistique. Disons opératoire, très opératoire..
Il faut avoir le livre en format papier pour avoir un accés facile à l'indispensable glossaire qui permet de traduire la foultitude d'acronymes à laquelle vous aurez constamment affaire.
Il vous faudra traduire aussi les différents jargons et argots utilisés par les flics des Stup ( four= lieu de vente de drogue), ceux de la Brigade de répression du banditisme (askip=à ce qui parait), ceux des truands de tous bords ( balek=j'm'en fous, belek=attention, l'indispensable kèner=niquer , l'inévitable teub, le surprenant yep=pied etc...).
Certains dialogues sont parfaitement incompréhensibles mais ce n'est pas si grave, comme si c'était slamé ou franchement rappé ( le fan d'Aya Nakamura s'en sortira facilement ).
Après il y a les différents protagonistes appelés soit par leur nom, leur prénom ou leur surnom. Là aussi le recours à un index proposé par l'auteur est bien pratique: policiers, gendarmes, juges et clans sont dument référencés pour éviter une monstrueuse pagaille.
Muni du catalogue de L'armurerie française et étrangère, vous pourrez enfin vous plonger dans Rétiaire(s) en toute connaissance de cause.
Amateur(trice) de filegoude s'abstenir.
L'histoire commence évidemment par une balle dans la tête à bout portant: Théo Lasbleiz, commandant de police à la PJ, dézingue le nommé Nourredine Hadjaj, porte-flingue du clan Cerda (qui sont des gitans sédentarisés)
Et l'histoire sera passionnante car il s'agit de suivre les nouvelles routes de la cocaïne: la drogue produite au Pérou, en Bolivie et en Colombie passe par la Mauritanie pour être finalement acheminée en Espagne ou... là je vous laisse deviner!
Tout est ultra-documenté, édifiant et absolument...addictif (-:
Les personnages ont une destinée néo-tragique, brutale et solitaire.
C'est donc un livre qui risque de ne pas plaire à tout le monde mais, si on s'accroche un peu, marquera les esprits (en tout cas le mien) même si il met un peu le seum.
Bonne lecture et belek à vous !
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♪ Un peu renard, un peu loup ♪ Il sort le jour ou bien la nuit ♫ Ce qu'on dit de lui il s'en fout ♫ le Gitan, le Gitan, que tu ne connais pas! ♪ (*)

Le dernier roman de DOA aurait pu se nommer comme le film avec Alain Delon : flics ou voyous, avec un petit changement, car c'est "flics contre voyous".

Theo, le policier aux stups, est un ripou. Doublé d'un assassin, même si on aurait tendance à lui pardonner son crime. de l'autre, on a des gitans, des yéniches, trafiquants de drogue, transporteurs de fonds pour d'autres voyous, assassins… Bref, leurs C.V sont bien remplis.

Le dernier roman de DOA est complexe, il ne se lit pas avec le cerveau en vacances, il faut être concentré dans sa lecture, car le scénario est constitué de multiples couches et sous-couches, de personnages (non manichéens), d'actions distinctes et de lieux différents.

C'est vertigineux, addictif, hyper intéressant et d'un réalisme qui fait froid dans le dos. La case prison est à éviter, sauf au Monopoly, car on ne risque rien. À la prison de la Santé, qui porte bien mal son nom, y entrer comme keuf n'est pas conseillé pour la garder, sa santé (ou sa vie).

Au départ, j'ai un peu râlé que l'auteur inclue le/la COVID dans son récit et puis, petit à petit, j'ai compris son utilité, à cette maudite pandémie et à ces foutus confinements. Ils avaient un rôle à jouer, on le comprend après.

Ce roman choral, réaliste, nous plongera dans un bureau de police, dans une prison, dans un camp de manouches, dans un cargo rempli de drogue, dans des trafics en tout genre et dans des morts violentes.

Le récit est sans concession, la plume de DOA aussi. Nette et sans bavures. Ultra documentée, mais sans que cela vienne alourdir le texte.

D'ailleurs, j'ai trouvé que son écriture était très cinématographique, fort descriptive, à tel point que j'ai lu son roman comme si je regardais une série. J'ai aimé l'expérience et l'utilisation de mots argotiques ou en verlan. Mon vocabulaire s'est enrichi !

Pas de manichéisme dans les personnages, qu'ils soient flics ou voyous, ils sont complexes, travaillés. On a des ripoux des deux côtés et des sympas chez les voyous, même s'ils ne sont jamais vraiment des gens à fréquenter, malgré tout, je me suis attachée à l'un d'eux.

Le nouveau roman de DOA est plus noir que mon café, plus corsé, aussi. Comme si nous étions plongés dans une arène où des gladiateurs se livrent des combats à mort, où le public interviendra aussi, comme dans la scène à la Courneuve (putain, sa mère).

Ceci est donc un véritable roman noir, brut de décoffrage et pas un feel good pour se détendre ! Il peut aussi vous rendre addict, dépendant de ce genre de récit ultra-réaliste et super documenté. Ma foi, c'est un risque qui vaut la peine d'être pris…

(*) le gitan : Daniel Guichard

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Difficile pour moi de passer à côté d'un nouveau roman de DOA, auteur que je suis depuis des années maintenant. Un auteur à part s'il en est, autant pour son souhait de ne pas se mettre en scène en tant qu'auteur , que par son écriture écorché vif et son style si particulier quasi cinématographique.
Il a d'ailleurs sans doute trouvé son fils spirituel en la personne de Benjamin Dierstein.
Son nouveau roman né sous le signe d'un combat de gladiateurs des temps modernes, agiles et rusés à défaut d'être protégés par des armures sans faille , nous entraîne dans un combo explosif qui mêle un ancien des stups tueur de trafiquant, une bande de manouches redoutables et une enquêtrice de l'Office anti-stupéfiants.
Vous l'aurez compris le fil rouge de ce récit c'est la drogue. Son trafic international, ses réseaux de revente, son blanchiment et cette violence permanente entre chaque concurrent, prêt à toutes les extrémités pour éliminer un adversaire et étendre son business. En face d'eux, ils vont trouver l'OFAST et les brigades des stups des structures rarement coordonnées dans leur lutte.
On va ainsi faire connaissance avec Amélie Vasseur, gendarme expérimentée qui a rejoint l'OFAST et dont l'une des missions principales est la surveillance de la famille Cerda. Cette famille d'origine yéniche s'est sédentarisée du côté de Romainville, rachetant peu à peu les pâtés de maison alentour pour en faire leur QG. La famille, défavorablement connue des services de police, est pilotée officieusement depuis la prison par Momo en relation avec sa jeune nièce, pendant que son demi-frère Manu tente de jouer les premiers rôles auprès de cette famille meurtrie par les règlements de compte. À la Santé, Momo retrouve une figure connue : celle de Théo Lasbleiz, ancien commandant à la brigade des stups parisienne qui vient de buter un trafiquant dans les sous-sols du 36 rue du Bastion. Quels motifs l'ont conduit à cet acte irréparable ? Peut-être venger l'assassinat de sa femme et de sa fille unique, quelques mois plus tôt.
Entre Amélie, les Cerda et Théo des relations complexes vont se nouer alors qu'un gros coup se prépare, risquant de rebattre les cartes parmi ceux qui gèrent le bizness , mettant les services policiers sur les dents pendant que Théo tente de survivre derrière les barreaux, quelques anciens amis rêvant de lui faire la peau.

Un nouveau DOA qui fait mouche. Qui tape dans le tas sans mettre les formes avec un totale liberté d'écriture qui fait du bien là où ça fait mal. Bienvenue dans cet univers dans lequel se mêle et se démêle flics et voyous et dont les frontières sont parfois ténues. L'auteur y a réuni une belle brochette de protagonistes qui carburent à l'adrénaline, aux nuits sans fin et aux plaisirs éphémères. le langage est à l'avenant : celui de la rue ou des couloirs décrépis de l'institution policière. L'auteur ne s'y est pas trompé , laissant beaucoup de place aux dialogues dans ce récit où l'oral apporte un surplus de réalisme dans ce roman noir qui semble se dérouler sous nos yeux.
Comme souvent dans les romans de DOA , les personnages crèvent le papier, véritables gueules aux caractères affirmés et qui, si on gratte un peu sous la surface, vont déceler des personnalités plus complexes.
La trame du récit est elle plus classique : on suit les pérégrinations des différents personnages sans savoir si à la fin ils vont se prendre un mur ou trouver une porte de sortie. On est dans la totale incertitude des prochains faits et gestes des uns et des autres dont la seule certitude est que leur futur est incertain. C'est brut de décoffrage, sans effets spéciaux mais qu'est-ce que ça fait du bien !


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DOA revient avec Rétiaire(s), un polar noir sur le trafic de drogue. Quand on connaît l'auteur, son écriture pointilleuse, on s'attend à une plongée quasi-documentaire dans les arrières salles des commissariats, les halls d'accueil des cités et les cellules de la prison de la Santé. Il y a tout cela ; livré brut... mais aussi par moment sans mode d'emploi.
La construction du récit s'éparpille entre les différents personnages, se poursuit dans leurs têtes, dans leurs réflexions de détenus, ou de jeune héritière d'une putain de lignée familiale. L'intrigue suit ces méandres ; un temps côté flic, beaucoup côté truand. La forme enrichie à l'argot des bandes se discute. Ce qui fait sens dans des dialogues, est plus difficile à suivre dans les cheminements intérieurs.
Un de ces héros désenchantés, complexe et difficile à appréhender, est Théo, flic à l'ancienne, qui a pété les plombs, liquidé un caïd impliqué dans la mort de sa femme et de sa fille. Théo se retrouve en taule quasiment le voisin de son ex-indic Momo Cerda, le chef d'un clan de Yéniches installés à Romainville. Pendant que Momo dort à l'ombre pour un délit mineur, c'est son frère Manu, violent et emporté, qui continue le business familial. Mais celui qui anticipe l'avenir, construit la suite de la saga familiale, c'est pourtant Momo, qui tisse depuis sa cellule ses intrigues, grâce à sa jeune nièce Lola.
Les flics pataugent, encombrés par leurs guéguerres internes, y compris dans le tout neuf office anti-stup, l'OFAST, où les flics ne peuvent pas blairer les pandores ; les deux corporations en voulant à mort aux douaniers. Amélie, adjointe au chef d'un groupe gendarme de l'OFAST essaie de suivre au plus prés le petit monde des Cerda. Elle sent que quelque chose se prépare ; peut-être ne lui manque t-il que la connaissance de l'intérieur, celle que détient Théo, le flic embastillé.
Tout cela est sombre, mais terriblement réel, informé de tout : expressions des flics, vie des cités (mortiers d'artifice compris…), logistique et route des trafics internationaux. Rétiaire(s) est tout à la fois un concentré d'action, un uppercut pour le lecteur et une ballade désespérée dans le monde des stups dont l'emprise ne cesse de grandir sur notre sol.
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DOA, pseudo énigmatique, (sauf pour les initiés), pour un auteur qui ne l'est pas moins.
Écrivain que j'ai découvert avec son Pukhtu primo que j'avais dévoré,  avant de le rencontrer pour la sortie du secundo tout aussi captivant.
Nouvelle incursion dans son monde avec ce Rétiaire(s) et nouvelle claque.
Je vous le dis tout de suite, on n'est pas chez Jules César, et ici, point de gladiateur.
Non. On est bel est bien dans notre XXIÈME siècle.
Celui de tous les possibles, de tous les excès, de tous les travers et de toutes les pandémies.
Celle que l'on vient de vivre, traverse d'ailleurs ce roman tel un nuage au-dessus de la tête des protagonistes. Là,  mais pas envahissante.
Rétiaire(s) est un polar. Pur. Dur. de ceux qui cognent. de ceux qui règlent les comptes entre bandes rivales, envoient les malfrats en prison et les flics au contact.
Qu'est-ce qui a pris à Théo, flic, jusque-là irréprochable  ?
Pourquoi il est allé flinguer ce voyou qu'on allait présenter au juge ?
Il est dans de beaux draps, maintenant.
Incompréhension.
Énigme.
Mais surtout, danger. Parce qu'un condé derrière les barreaux... Ils sont nombreux à vouloir lui faire la peau.
Dehors, ses collègues s'interrogent, enquêtent, traquent.
Manu et sa bande de manouches, sont dans leur viseur.
Et attention, c'est du lourd, pas du bandit à la petite semaine.
Quel est le lien ?
J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire. Perturbé par la narration, pourtant efficace mais troublante, comme si.... Mais je sais maintenant. Je sais ce qui donne cette structure. J'ai compris le schéma de construction. Ces lenteurs puis, ces accélérations. Cette tension qui monte brusquement, et qui redescend soudain. J'ai compris pourquoi les dialogues sont souvent imbriqués dans le texte, ce qui perd parfois. J'ai compris les points avant les noms. Tout est calculé, réfléchi, comme... un scénario.
La clé ?
C'est DOA lui-même qui me l'a donné. En expliquant la genèse d'un roman qui ne devait pas être.
Et comme il me manque quand même quelques réponses,  j'ai envie de lui demander :
Et après ?
L'auteur confirme tout le bien que je pensais de lui et il peut me compter, désormais, dans ses fidèles.
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C'est bien du DOA.
J'ai adoré l'écouter lors de la présentation de son livre à la Librairie Kléber de Strasbourg le 4 avril. Il y a révélé une personnalité, une culture et une discrétion qui ont été hyper intéressantes pour moi. Cette chaleur que l'on sent à la description de ses personnages vient bien du fond de son âme.
Je me réjouissais de lire son petit dernier mais, il y a un mais.
Peut-être parce que j'avais spécialement apprécié les deux tomes de Pukhtu, suis-je restée sur ma fin en refermant Retiaire(s) ?
Peut-être que DOA, qui ayant dû modifier son plan initial, à savoir en faire une série TV, a tourné en rond dans une énième histoire de came ?
Retiaire(s) est certes une excellente immersion dans le monde des brigades anti-stups, dans celui de la plaque tournante de la coke, dans la dure réalité de survie et de fierté manouche ; il n'en est pas pour autant le meilleur des DOA.
Son approche documentaire est inattaquable, son écriture tout autant.
Les personnages sont également réussis, travaillés et tous très intéressants.
Au travers du trajet de la drogue et des fonctionnements des ports maritimes, on voyage dans mult pays comme la Bolivie, le Pérou, la Colombie, l'Argentine, la Grèce, le Maroc et surtout l'Espagne. Marseille étant le point culminant pour nos héros policiers tels qu'Amélie Vasseur, Didier d'Agormo et quelques autres.
Les manouches, les ripoux comme les douaniers corrompus, donnent au scénario ce côté plausible qui nous fait adhérer à l'enquête. le tout illustre parfaitement à quel point cette poudre blanche rend tout le monde dingue.
Alors pourquoi ce manque de peps me suis-je demandée ? ça doit tenir à l'histoire de fond qui, à mes yeux, a manqué de "sang neuf" de la part de DOA. Je ne vois que cela.
C'est en conclusion un bon livre pour un voyage en train, mais j'attends avec impatience que DOA me fasse rechavirer comme cela a été le cas pour ses précédents polars.
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En toute honnêteté, je suis entré un peu à reculons dans ce roman à cause de la personnalité de l'auteur (dont je n'avais rien lu jusqu'ici...), qui ne m'avait pas fait bonne impression lors d'une récente rencontre de lecteurs (il était apparu peu sympathique et assez "Monsieur je sais tout").

Je dois toutefois avouer que le roman est plutôt bien écrit et prenant, avec des personnages nuancés. Attention néanmoins, le récit est sombre, brutal, très inquiétant par son réalisme. Car on sent bien que tout ce qui est décrit autour du trafic de drogue est parfaitement documenté... donc très proche de la réalité.
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Quelques années après un « cycle des clandestins » très réussi, DOA est de retour. Fini la Syrie, la Colombie ou l'Afghanistan, il nous invite dans les quartiers d'une ville française.

Bien que le décor et les enjeux soient différents, on sent l'écrivain une nouvelle fois très à l'aise avec son environnement. Il a gardé sa capacité à mettre en place les rapports de force entre les gangsters et les représentants de la loi. le récit passe d'un camp à un autre. On assiste à toute la complexité des relations entre les acteurs de ce drame. le scénario est complexe et l'intrigue est chargée de mystères.

Dans les milieux du banditisme, aucune règle n'est respectée. Les acteurs agissent de manière primaire. Cupidité, violence, vengeance, perversité, les ingrédients explosifs sont réunis. Et comme les protagonistes mettent tout en oeuvre pour que la situation tourne en leur faveur, les conflits sont inévitables.

Que ce soit dans les combats stratégiques de la géopolitique ou dans les petites guerres de clans, l'auteur sait parfaitement mouler son écriture afin de la rendre percutante. Il adapte son flux, son vocabulaire à l'histoire racontée. Il s'en dégage alors un réalisme fou qui entraine le lecteur avec lui, du côté sombre de l'être humain.

J'ai pris beaucoup de plaisir à me laisser prendre dans la toile tissée par l'écrivain. Cependant je dois tout de même vous prévenir que son style étant brillant et original, il est aussi assez difficile d'accès. La multitude de personnages, la narration décousue et l'usage du dialecte des rues rendent la lecture périlleuse. Il faut être bien concentré pour profiter au maximum de l'ambiance. Mais cet effort ne sera pas vain et je vous garantis une immersion dont vous ne sortirez pas indemne. Avec ses personnages charismatiques, son atmosphère suffocante, cette plongée plus vraie que nature sera pour vous une expérience inoubliable. Bienvenue dans l'univers de DOA !
Lien : https://youtu.be/g35ql1qNj3M
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DOA nous plonge dans le monde interlope international de la drogue avec des personnages hauts en couleur. Ça démarre sur les chapeaux de roue avec une scène très forte : Theo, un flic des stups, tue le membre d'une mafia.

Il essaie ensuite de se suicider, mais n'y parvient pas. Il finit donc en prison, mais une inspectrice qui veut se faire une place au service des stupéfiants va tenter de comprendre son geste. On les suit tous les deux, ainsi qu'un mafioso parisien.

L'écriture est très orale, les dialogues sont vivants, ça fonctionne vraiment bien. Ce livre est un peu moins violent que les précédents mais il reste tout de même musclé. Il va vite, il est ciselé, il y a des scènes hyper-réalistes.

Toujours du bon DOA si l'on est fan. Je suis fan.
Mais pourquoi donc ce titre ?

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