Jusqu'où peut-on aller par amour pour son enfant?
A travers ce court roman inédit sorti au Livre de poche pour financer l'alimentation d'urgence des enfants par l'UNICEF,
Mélissa Da Costa tente de donner une réponse à cette question.
Tout comme chaque enfant est différent, chaque parent l'est tout autant.
Etre parent est loin d'être un rôle aisé. Chaque famille vit son histoire.
Chaque parent prend ses décisions.
Il n'y a pas un adulte (ou alors je m'interroge sur la relation qu'il entretient avec ses parents) qui n'ait pas à un moment donné été en désaccord avec les choix éducationnels de ses parents.
Il suffit d'entendre les futurs parents lorsqu'ils nous annoncent la bouche en coeur qu'avec eux ce sera différent...
Dans "
La faiseuse d'étoiles",
Mélissa Da Costa raconte une famille confrontée à la maladie. Un papa, une maman et un petit garçon de 5 ans à peine: Arthur.
Arthur le voit bien, sa maman est très fatiguée...C'est normal, elle va bientôt partir pour un très long voyage. Un nouveau travail très important l'attend sur Uranus.
Pour nous conter cette histoire, l'autrice donne la parole à Arthur. Arthur nous conte ses quelques mois avant le départ de sa maman. Il nous parle aussi de son présent.
La confrontation des deux est intéressante. Cependant, la partie Arthur à 5 ans m'a semblée peu naturelle. le choix de rédiger comme si c'était l'enfant qui parlait en est pour moi la cause.
Il y a à mes yeux une certaine confusion dans les propos d'Arthur enfant. Il raconte comme un enfant avec des mots d'adulte... J'aurais préféré que l'histoire soit racontée par un adulte (passé et présent).
Ce choix aurait également nourri une des thématiques du récit. Devenant bientôt père, Arthur adulte se souvient de ces quelques mois marquants de son enfance.
Rester dans la même ligne d'écriture pour la partie narrative du passé en ne passant pas d'un langage enfantin à un langage adulte, aurait pu donner plus de force aux dialogues entre les parents et Arthur.
Une chose est certaine. Il y a beaucoup d'amour dans ce texte. Clarisse, la maman d'Arthur, fait preuve de beaucoup d'imagination pour préserver l'enfance de son fils.
J'avoue avoir été très émue par certains passages. Néanmoins, après quelques pages, j'ai compris où l'autrice voulait nous embarquer. le suspens n'est pas au rendez-vous dans ce roman.
Après un démarrage très compliqué et des difficultés à entrer dans l'histoire (pas simple quand on sait ce qui va arriver et qu'on n'a pas envie que ça arrive), j'ai enfin profité du récit d'Arthur.
Tout le long de l'histoire, j'ai eu mal au coeur pour lui...
Il me semble important de préserver l'innocence des enfants. J'ai en tête ce fabuleux film "La vie est belle" dans lequel un papa faisait croire à son fils qu'ils étaient dans un film alors qu'ils étaient dans un camp de concentration.
Ce texte reprend ce thème.
Je suis de ces enfants protégés de la vie par une maman louve. Comme, il est compliqué de vivre dans ce monde féroce sans arme et bagage pour y survivre.
Mes enfants ont été très jeunes confrontés à la réalité d'un divorce difficile, au harcèlement scolaire pour l'une de mes filles...J'ai tenté de leur expliquer les choses telles qu'elles étaient et telles que nous les vivions.
Je les ai protégés tant bien que mal aussi...
Ils ne sont pas épargnés pour autant.
Il n'y a donc pas de bonne ou de mauvaise manière.
Finalement, malgré nos choix, nos erreurs et nos réussites éducatives, nos enfants devront tôt ou tard faire face à la réalité de notre monde et à leur histoire familiale.
Honnêtement, j'ai la chance de ne jamais avoir du vivre un drame comme celui que traverse la famille d'Arthur. J'ai la chance de voir mes enfants grandir, évoluer et finalement de me ramasser leurs reproches...
Si comme Clarisse, je m'étais retrouvée face à la mort, comment aurais-je eu envie de vivre l'attente de l'inéluctable et de la faire comprendre à mes enfants? Je ne le saurai jamais et c'est tant mieux!
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