L'homme vrai s'appelle Marius, un homme sûr de lui, par sa prestance et son physique, il attire tous les regards. Marius a réussi professionnellement, il a de nombreuses conquêtes féminines, bref tout devrait aller pour le mieux pour lui. Seulement, Marius cache un profond mal-être, et à force de le contenir, celui-ci finit par prendre le dessus et entraine Marius dans la dépression.
Ce que j'ai pu remarquer dès les premières lignes, c'est la plume soignée et travaillée de l'auteur. le vocabulaire employé est riche, le récit bien construit et développé. Les étapes de la dépression puis de la résilience sont bien décrites, on se rend compte du changement qui s'opère chez le personnage. Marius se répète qu'il est fort, qu'il est beau, qu'il contrôle son corps et son mental. Mais le souvenir de sa mère, de sa mort, du lien fusionnel qui les unissait le détruit petit à petit.
Le plus difficile pour Marius est tout d'abord de mettre un mot, LE mot, sur sa maladie, car oui la dépression est une maladie. Il devra l'accepter pour commencer à remonter la pente et faire la paix avec son passé, puis faire le deuil.
Des souvenirs lui reviennent, et il voit également les événements sous un nouveau jour. Il se rend compte de l'homme qu'il est devenu, n'est pas celui qu'il voulait être, l'homme vrai… Si l'on peut considérer cette histoire comme une lecture thérapie, celle-ci n'est pas ennuyeuse grâce à l'intervention d'autres personnages qui étoffent le récit.
Par ailleurs, j'ai trouvé que les protagonistes étaient bienveillants. Les pensées de Marius font parfois sourire (je pense notamment aux conversations avec son chat et son coeur). J'ai lu que l'auteure connaissait bien le sujet de la dépression, car elle-même a vécu et vaincu cette maladie. Je comprends mieux la précision des sentiments et des doutes de Marius, il se dévoile au lecteur. Il y a quelques passages fort en émotions.
J'appréhendais le côté thérapie de la lecture. Vivre toutes les étapes de la dépression n'est pas forcément très joyeux à lire et j'avais peur que l'ennui s'installe. Finalement, c'est une bonne lecture, on s'attache au personnage de Marius, et son histoire est porteuse d'espoir.
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"Tandis qu'il fouille dans sa sacoche pour sortir ses clefs, sa main gauche tremble. Malgré ses efforts, il ne parvient pas à la stabiliser. La tête penchée en avant, la nuque assaillie par les tensions, quelques gouttes de sueur se forment sur son front. Pour un homme comme Marius habitué à exercer un contrôle total sur sa personne, le contraste est saisissant. [...]
Pourquoi s'est-il mis dans cet état ? Que lui arrive-t-il ? Sa force serait-elle en train de le lâcher ?
À cette pensée, il redéploie une à une les vertèbres de sa colonne et repeint d'une double couche son armure de soldat de la virilité. Le dos ainsi redressé, le grand pectoral bombé, le visage détendu, Marius insère triomphalement ses clefs dans la serrure. Parce que c'est ce qu'il a toujours été. Un gagnant."