Mur Méditerranée

C'est à contre-coeur que j'ai entrepris la lecture de cet ouvrage. Cependant, c'était un cadeau qu'on m'avait offert et donc je me devais de le lire.
Les 30 ou 40 premières pages m'ont effrayé ; je me suis alors dit : "Oh non, encore un documentaire sur les "migrants" africains (Nigeria et Érythrée) ou orientaux (Syrie), déjà vu des dizaines de fois à la télévision...".
Et puis la magie de la littérature a fini par me frapper ; J'ai adoré lire le récit (pourtant glauque) de ces trois femmes (et leurs familles) exilées par la force des évènements, parce qu'elles n'avaient plus d'avenir dans leurs pays d'origine. Ce roman n'est pas manichéen ; Les migrantes (une juive, une catholique et une musulmane) dont il est question ne sont pas des anges, elles sont racistes les unes envers les autres et ne sont pas contre une certaine dose de ségrégation raciale, éthnique et religieuse. Et les Européens ne sont pas tous de méchants xénophobes.
Ce que nous fait vivre et ressentir M.Dalembert, avec sa belle plume, c'est cette partie du périple long, dangereux, semé d'embûches (c'est peu de le dire !) qui mène ces trois femmes depuis leur pays jusqu'aux portes de l'Europe. C'est prenant !
Je ne connaissais pas du tout cet auteur Haïtien, et je ne manquerai pas, après la lecture de "Mur Méditerranée", de me lancer dans ses autres ouvrages.
Pour plus d'empathie envers les migrants !

Un texte nécessaire mais éprouvant à la lecture car il aborde un sujet délicat et d'une cruelle réalité et actualité. Les migrants ne sont pas que des statistiques et des chiffres sans âmes. L'auteur nous parle, à travers plusieurs voix, de la situation de ces hommes, femmes et enfants qui prennent le chemin si périlleux de l'exil et en particulier le courage de prendre la mer. Il s'est inspiré de la tragédie d'un bateau de clandestins sauvé par le pétrolier danois Torm Lotte pendant l'été 2014. Louis-Philippe Dalembert, à travers trois magnifiques portraits de femmes, nous confronte de manière frappante à l'humaine condition, dans une ample fresque de la migration et de l'exil.
Ce mur méditerrané qui peut devenir un cercueil. Paradoxalement, l'auteur nous fait le portrait de personnages touchants, avec leur côté humain, leurs qualité ou défaut. Des portraits poignants de femmes avec leurs rêves, leurs espoirs et surtout leur courage de prendre la route pour un avenir meilleur, mais sera t il meilleur d'ailleurs. L'auteur nous décrit des femmes fortes, avec des comportements humains, poétiques, spirituels pour affronter des moments inhumains : des moments difficiles face à la nature (que ce soient les chaleurs du désert, les vagues immenses de la Méditerranée, hautes comme des murs infranchissables) ou face à d'autres humains (comme ces passeurs sans foi ni loi, des pages terribles dans les cales ou sur le pont de ce chalutier qui tente d'aborder les côtes de Lampedusa) Une lecture difficile qui prend aux tripes mais aussi des moments de poésie, d'humanité qui donnent espoir et qui nous fera regarder différemment ces images terribles de radeaux de migrants, n'oublions l'humain derrière ces chiffres et ces peurs que l'on nous aséne à longueur d'ondes et d'images.

Trois femmes issues de pays différents se retrouvent à bord d'un chalutier qui les conduit aux portes de l'Europe, à Lampedusa. Chochana, Nigériane et Semhar, Erythréenne, toutes deux pauvres se rencontrent d'abord en Lybie. Dima, Syrienne, d'un milieu plus aisé les retrouve à bord du chalutier. Trois parcours semés d'embûches de natures différentes, particulièrement épouvantables pour les deux africaines qui voient bon nombre de leurs compagnons d'infortune mourir sous leurs yeux par l'inhumanité et la cupidité des passeurs auxquels elles ont affaire. On retrouve les différences sociales de ces femmes dans le transport final, à bord du bateau, où Dima est sur le pont et Chochana et Semhar dans la cale. Les trois parcours de ces femmes sont décrits avec un réalisme redoutable qui s'achève par une navigation apocalyptique. Cette lecture m'a rappelé l'ouvrage de Pascal Manoukian « les Echoués » qui met en scène des parcours migratoires similaires de trois hommes. Une aventure remarquablement mise en scène qui ne peut laisser indifférent.

J'ai eu du mal avec ce livre.
Peut-être que j'en ai trop lu sur ce thème, qui avaient la même approche.
Peut-être que le temps gris de l'hiver ne donne pas suffisamment d'énergie pour se plonger dans l'histoire de ces femmes et de leurs chemins douloureux.
Peut-être que si je le reprends cet été, au soleil et avec un moral plus joyeux, j'aurai un autre regard.
Mais le style, les mots de Louis-Philippe Dalembert sont là et rythment à merveille ce voyage.
Quand il parle du deuil, du pays, de quitter, de douleur, de perte, il sait ce qu'il y a derrière ces mots, ce que cela représente pour l'homme déraciné.

Cela fait maintenant presque 1heure que j'ai fini "mur Méditerranée " de Louis-Philippe Dalembert, mais il a fallut que je me pose un peu pour vous en parler.

Dans les medias(télé, presse écrite et autres), on nous parle souvent des migrants, la plupart du temps se sont des hommes.

Dans ce livre, on trouve le portrait de 3 femmes migrantes que tout oppose dans la vie et qui pourtant se retrouve sur le même navire , dans la même galère..

Il y a Chochana, pour vivre sa vie, elle fuit son pays ou la sécheresse fait mourir son pays à petit feu..

Ensuite il y a Semhar, qui elle fuit son pays qui est géré par un dictateur, elle déserte le service national ou elle peut rester jusqu'à ces 40 ans si le gouvernement le décide..

Et pour finir , il y a Dima (mariée et mère de 2 petites filles), qui avec sa famille bourgeoise décide de quitter la ville d'Alep qui est en guerre..

Se roman nous raconte leur histoire, mais aussi celle de toutes les jeunes filles et femmes qui tente le tout pour le tout afin de rejoindre l'Europe..
Leurs amitiés, leurs amours, et surtout leur enfer, entre tabassages, agressions sexuelles, enfermement, j'en passe tellement c'est inexplicable.. inimaginable...

« Au fond, qui s'en inquiétait vraiment, à part des ONG dont c'était le fond de commerce ? »
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« À Sabratha, sur la côte libyenne, les surveillants font irruption dans l'entrepôt des femmes. Parmi celles qu'ils rudoient, Chochana, une Nigériane, et Semhar, une Érythréenne. Les deux se sont rencontrées là après des mois d'errance sur les routes du continent. Depuis qu'elles ont quitté leur terre natale, elles travaillent à réunir la somme qui pourra satisfaire l'avidité des passeurs. Ce soir, elles embarquent enfin pour la traversée. Un peu plus tôt, à Tripoli, des familles syriennes, habillées avec élégance, se sont installées dans des minibus climatisés. Quatre semaines déjà que Dima, son mari et leurs deux fillettes attendaient d'appareiller pour Lampedusa. Ce 16 juillet 2014, c'est le grand départ. »
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Je ne sais pas par où commencer. J'ai lu ce roman dans le cadre de « Mon Goncourt » (cf mes stories à la une). Ce livre fut un véritable coup de coeur. Un coup de coeur pour la plume de l'auteur, un coup de coeur pour l'histoire et ses héroïnes. Ces trois femmes qui décident de tout abandonner pour partir faire la Grande traversée de la Méditerranée m'ont touchée au plus profond de mon coeur. C'est un livre bouleversant, poignant inspiré du bateau secouru en 2014. L'auteur s'est énormément renseigné et on suit la trajectoire de ces trois femmes ballotées par des passeurs, incertaines d'arriver un jour à destination, incertaines de ce qu'elles feront de l'autre côté. Les passeurs ne sont jamais très réglos, les conditions de vie sont déplorables, l'argent est central dans tout ce processus. Ce roman se compose de plusieurs parties : des parties sur le bateau qui part sur une Méditerranée déchaînée, entrecoupées de trois parties sur chacune de ces femmes du jour ou la décision a été faite, jusqu'au jour où elles ont posé un pied sur le bateau. Je ne peux que vous recommander la lecture de ce roman, poignant et touchant qui dépeint une réalité effrayante et inhumaine que trop de personnes tentent d'affronter. Un véritable coup de coeur, comme l'a été « Les Choses Humaines ». Procurez vous ce livre, lisez le, prêtez le, il est incroyable ❤️
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L'histoire tragique de trois migrantes quittant l'Érythrée, le Nigeria, la Syrie pour rejoindre l'Europe.
C'est bien écrit. L'auteur a fait un vrai travail de reconstitution.
C'est intéressant pour comprendre ce qui mène des personnes, des familles à prendre une décision si importante, si décisive.
Description des exactions des passeurs, des profiteurs. Les conditions inhumaines de transport, les viols, les coups, les meurtres…
Bon c'est affreux, je n'ai pas pu tout lire. J'ai lu le début puis en diagonale puis la fin.
A quoi bon ? Qui lira ce roman ? des personnes convaincues ? Pourquoi ? Peut être pour trouver des arguments pour lutter contre ces pratiques, pour lutter pour que tous puissent être en paix et non contraints à l'exil. Des personnes qui par un hasard ( un cadeau, …) auront ce livre entre les mains et prendront conscience de ce que vivent « les migrants »...

"Mur Méditerranée" suit trois femmes de confession, de nationalité et de classe sociale différentes, qui décident toutes, à contrecoeur, de quitter leur pays natal pourtant adoré. Fuyant la guerre, la dictature ou le changement climatique, elles doivent traverser la mer Méditerranée devenue au fil des années un cimetière à ciel ouvert.

Je n'avais pas compris avant la fin du roman que l'histoire était inspirée d'un vrai drame qui s'est produit en 2014, mais la portée universelle du roman est évidente. Des drames de ce genre, on en entend parler trop souvent.

On voit plus rarement dans les médias des portraits de ces femmes et hommes qui sacrifient tout, pas pour chercher un paradis imaginaire, mais simplement pour la chance d'une vie digne. Ce livre reste bien sûr de la fiction, mais le récit est précis et documenté, et est au moins une porte d'entrée dans l'horreur qu'est le chemin vers la Méditerranée.

Roman poignant sur le destin de 3 femmes qui ont voulu fuir leur pays d'origine .
L'erythréène Semhar, la nigériane Chochana et la syrienne Dima se retrouvent dans la même galère, un chalutier bondé qui traverse une Méditerranée déchaînée en direction de Lampedusa. Lors de cette traversée dantesque chacune revisite son passé et les événements qui l'ont amenée sur ce rafiot. On apprend à les connaître au fil des pages et on s'attache à elles, à leur destin.
D'autant que ce roman s'inspire de l'histoire tristement célèbre du naufrage de ce chalutier et du sauvetage d'une partie de ses passagers par le pétrolier danois Storm Lotte en juillet 2014. Un roman bouleversant...

Sombre mais pourtant porteur d'espoir, magnifique écriture
pour ce roman si bien "sourcé" qu'il ressemble souvent à ce que serait un témoignage de femmes poussées à l'exil et mues par une incroyable force de vie.
Les différences de langue, de religion, de cultures s'effacent derrière la même humanité de ces 3 femmes