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4,35

sur 6123 notes
Voilà un livre qui restera dans mes annales personnelles, quel souffle! de cette lecture, je ne voudrais parler que de mon ressenti et laisser de côté la trame du roman. Ecrire que dès les premières pages, j'ai été aspirée dans l'univers rude et venteux de Damasio, que j'ai marché coûte que coûte auprès d'Oroshi, Sov, et Pietro, mes amis, mes compagnons, à un pas derrière Golgoth la Bête à écouter les fantaisies sérieuses de ce fabuleux Caracole, et que j'ai surtout découvert de nouvelles dimensions jusqu'ici inimaginées, autant physiques que psychiques qui me font voir ce qui m'entoure sous un autre jour.

L'univers, l'écriture, la mise en page, l'épopée de la horde, les personnages, tout absolument tout m'a happée, et je quitte avec beaucoup de peine ces héros de l'absurde...
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J'avoue que je ne l'ai pas terminé... Oui je n'aime pas devoir faire ce constat mais je l'ai abandonné. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
J'ai hésité à publier une critique, même aussi courte que celle-ci, mais je pense être allé assez loin dans la lecture pour avoir acquéri une certaine légitimité de jugement.

Donc j'ai trouvé le style absolument pompeux à souhait, de même que l'intrigue progresse très (trop) lentement, et le changement de personnage incessant rend le tout juste indigeste.
Plus on avance dans le récit, et moins on cherche finalement à comprendre tout ce qu'on lit, à essayer de comprendre les personnages et à s'attacher à eux. Au final, on arrive à un stade où on se moque totalement de ce qui est en train de se passer... Et là on se demande juste à quoi bon poursuivre la lecture d'un pareil pavé, que l'auteur s'est efforcé de compléxifier inutilement et à outrance.

J'ai beau lire les centaines d'avis positifs, je demeure dans l'incompréhension totale d'un tel engouement. Autant j'ai déjà lu bon nombre de livres moyens, peu intéressants, fades, mais celui-ci je le qualifierais juste de insupportable et profondèment chiant.... Je félicite ceux qui partagent mon ressenti et qui sont parvenus tout de même à achever cet ouvrage.
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Alors, par où commencer ?

Dans La Horde du Contrevent, vous devrez oublier tout ce que vous savez, jusqu'à votre vocabulaire, vous serez perdus au début, puis vous plongerez la tête la première dans ce monde si différent du notre.

Dans ce monde, fait d'une bande de terre orientée ouest-est encadrée par des terres stériles et glacées au nord et au sud, le vent balaye tout depuis l'Extrême-aval, jusqu'à l'Extrême-amont. le but de la Horde, contrer ces vents, parfois très violents, jusqu'à l'Extrême-amont pour découvrir toutes les formes du vent et pour découvrir la source de celui-ci. Cette Horde est la 34ème et jusqu'ici, à la connaissance de chacun, personne n'a réussi à rejoindre cet Extrême-amont mythique.

Ce roman de science-fiction nous emmène vraiment dans un monde inédit. La première rencontre avec ce monde est même un peu rude, on ne comprend pas toujours tout, même les mots nous sont parfois inconnus, on n'a pas de repère, les personnages sont très nombreux, en bref, il faut s'accrocher pour passer les premières pages de cette rencontre pour pouvoir réussir à plonger dans ce roman riche d'une imagination incroyable.

Nous suivons les 22 des personnages qui composent la Horde, mais majoritairement un peu moins d'une dizaine d'entre-eux. Cependant, même si au départ le suivi est difficile car chaque personnage est annoncé par le glyphe qui le représente, on s'attache vite à ces personnages tous si différents les uns des autres, si profonds, si riches, certains forts en caractère, d'autres beaucoup plus modérés. du point de vue des personnages, il n'y a rien à dire, ils sont vraiment très bien construits.

Du point de vue de l'histoire, maintenant, je ne sais pas trop quoi en penser, et c'est d'ailleurs ce qui a fait baisser la note que j'ai attribuée à cette lecture. C'est un long roman (700 pages) et on s'attend vraiment à quelque chose d'exceptionnel. En ce qui me concerne, j'ai plus ou moins deviner la fin 300 pages avant celle-ci, donc en y arrivant, je me suis dit "tout ça pour ça", ce qui n'est pas une très bonne manière de finir un roman. Alors certes, la fin était plus complexe que ce que j'avais anticipé mais l'idée générale était là, et j'ai trouvé ça fort dommage, j'aurais aimé être surprise, me dire "alors ça, je ne m'y attendais pas".

Du point de vue de la lecture, même si elle n'est pas toujours évidente et qu'il vaut mieux être au calme pour se plonger vraiment dedans, l'univers est tellement riche et original, qu'il nous emmène complètement avec lui. On veut savoir ce qui va se passer, on veut savoir ce que va devenir la Horde et ce qu'elle va découvrir.

Donc, au final, pour moi, même si cette lecture n'est pas un coup de coeur, elle est tout de même une belle découverte, et j'ai vraiment aimé me plonger à chaque fois dans cet univers.
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“Furvent, ceux qui vont mûrir te saluent!”

Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ce livre qui selon la 4ème page de couverture “est déjà un classique des littératures de l'imaginaire.”

Ah bon?

D'un côté j'ai bien aimé la trame de fond : on suit l'histoire de la 34ème Horde dans sa quête pour trouver la source du vent. Les 23 personnages sont intéressants... sauf Golgoth (impossible de ne pas penser à Goldorak!!). Quel homme détestable.

J'ai bien aimé aussi l'alternance des narrateurs (d'ailleurs merci à Gallimard pour le pratique marque-page) mais il faut un certain temps pour associer les signes aux personnages (leurs tatouages respectifs). Les changements de style ne sont pas toujours évidents à détecter sauf pour Golgoth (injurieux, grossier, obscène, …) ou Erg ou encore Caracole.

Une fois passé la flaque de Lapsane Certains passages sont assez poignants (retrouvailles avec les parents entre-autres) et il y a caché dans le texte quelques perles de réflexion sur le sens de la vie.

La numérotation inversée des pages est originale est bien à propos. Ce que j'ai trouvé moins original c'est le nombre incalculable de mots-valises. Cela commence avec le titre : contrevent n'est pas à prendre ici au premier degré : c'est un mot-valise. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est : Ok pour le titre mais pour tout le bouquin...

J'en viens donc au coeur de ce qui ne m'a pas plus du tout : le style de l'auteur. Entre les mots-valises, les mots inventés et les termes “géolométéorologiques” je me suis un peu perdue. Il y avait des phrases qui étaient totalement incompréhensibles. Bref, cela a rendu la lecture lourde et pénible (en ce qui me concerne).

Quelques questions restent en suspens : qu'est-ce le vif exactement ? Je n'ai pas bien compris. Et cette histoire de chrones... impossible de m'en représenter un. À quoi cela peut bien ressembler un chrone ? Dans une des descriptions j'ai pensé au vaisseau spatial (en plus petit bien entendu) du film "Premier contact" (D. Villeneuve, 2016) et puis je me suis dit que non. Dans l'ensemble j'ai eu un peu de mal à me représenter les scènes... c'était étrange.

Bref, avis mitigé.

Challenge pavés 2016-2017
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Comment faire une critique sur un tel livre, une critique qui réussira à exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture de cette histoire ?
Je commence par dire que c'est un livre qui se mérite. Il est assez difficile à aborder parce qu'Alain Damasio a créé son propre langage, avec des mots dérivés de notre propre langue, comme si elle avait évolué sur quelques siècles. Et puis il y a plusieurs narrateurs, chacun avec son propre phrasé et désigné par un signe (autant dire que le marque page fourni avec le livre est absolument indispensable). le tout rend la lecture assez difficile, il faut pouvoir lâcher prise et accepter de ne pas tout comprendre au premier abord. Mais çà donne aussi beaucoup de richesse et d'originalité au roman.
Si on s'est accroché, alors on est récompensé par un livre exceptionnel et original qui nous fait vibrer. Quant à la fin, l'auteur avait émaillé son histoire d'indices, donc difficile d'aller ailleurs.
Un très grand livre
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"- Messeigneurs de la Frime, bonsoir ! Puisque nous nous connaissons, pour beaucoup, laissez-moi écourter la chamarre et assourdir les violons ! Sur ce gradin en face de vous, rasés de frais, la mèche en vrille et la chemise en vrac, est placée tout à trac – en guenille pour les meilleurs, pour les autres en haillons – la poussière du désert, ou pour mieux dire : sa coagulation… Ils sont l'orage marcheur ! Ils sont la foudre lente ! Ils sont de l'horizon les vingt-trois éclats de verre, les copeaux bleus et les tessons – j'annonce et vous présente, hirondelles et damoiseaux, nobles éologues et porte-drapeaux, la légende de cette terre : la Horde du Contrevent !"
Ils sont donc vingt-trois, chacun et chacune avec son rôle et son titre, et forment la trente-quatrième horde du Contrevent, parcourant la planète de l'extrême amont à l'extrême aval, pour découvrir l'origine du vent. Voilà trente ans qu'ils "contrent", qu'ils avancent avec le vent en face, laissant un petit peu d'eux à chacun de leur pas (ils n'ont pas le droit d'utiliser des appareils utilisant la force du vent pour avancer dans leur quête), et s'ils passent le col de la Norska, haut-fait jamais réalisé, ils entreront dans la légende. Ils deviendront une légende.

Voilà un livre déjà énormément commenté, et je ne vais pas faire dans l'originalité. Je fais partie de ceux qui ont aimé, adoré, qui ont lutté contre le vent, petite 24ème non invitée de la horde, avide d'écouter les mots d'esprit de Caracole, de courir légère comme l'air avec Arval l'éclaireur, d'échanger avec Oroshi sur les mystères du monde, de combattre en trois dimensions avec Erg, et de créer du feu quelles que soient les conditions comme Callirohé. Et puis bien sûr, de suivre jusqu'au bout de ce monde-là le Golgoth !
Alain Damasio m'a plongée dès les premières lignes dans un monde régi par le vent, avec en face un furvent à décorner la horde, dans un "contre" auquel je ne comprenais rien, excepté l'urgence pour les personnages personnifiés par des symboles de faire ce qu'on leur disait de faire dans les plus brefs délais ! Après, j'ai commencé à apprendre le vocabulaire de cet univers, ses codes, ses sociétés, ses légendes, son fonctionnement, et je me suis habituée aux 23 héros de ce gros pavé (même si, et c'est parfois dommage, on passe son temps plus fréquemment avec certains qu'avec d'autres !).
Je pourrais faire un certain nombre de reproche à ce livre : il y a des maladresses, certains personnages sont stéréotypés, des questions restent sans réponses, et la fin, à mon humble avis, est un peu bâclée.
Mais ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas été aussi transportée par un livre de SF, que je n'avais lu un livre aussi ambitieux, que ce soit par son sujet, son environnement (la création d'un monde avec ses codes, sa géographie, etc…), le procédé narratif (ce sont les membres de la horde qui prennent parole tour à tour), la création d'un langage basé sur les vents, sa longueur… En plus de présenter une épopée à la fois poétique et créative, c'est une oeuvre hautement symbolique (la représentation des membres de la horde par exemple, mais aussi le principe de numérotation à l'envers…). A contre-courant des derniers ouvrages "adolescents", pardon, pour jeunes adultes, que l'on trouve si fréquemment, Damasio nous fait part d'une philosophie toute personnelle, élevant cet ouvrage à quelque chose de plus intellectuel. J'ai d'ailleurs, trop pressée d'arriver au terme de l'histoire et de savoir où cette quête allait me mener, fait un peu l'impasse sur cette partie un peu plus "philosophique" et symbolique. Ce qui implique qu'il va me falloir acheter le livre en question et le relire bientôt… Youpi !!!
Un grand merci à ma jolie nièce selena_974 pour m'avoir conseillé et prêté cette Horde du contrevent (et son indispensable marque-page pour se repérer dans les personnages, leur fonction et leur représentation !).
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Que dire qui n'ait pas encore été dit ?! Je ne me serais jamais dirigée vers ce roman si on ne me l'avait pas conseillé. Mais quelle découverte !
Vous plongerez dans un monde inconnu, vous arriverez sur une planète balayée par les vents et vous rencontrerez une horde dont la mission est de remonter jusqu'à l'origine du vent. En ouvrant ce roman il faut accepter de ne pas comprendre, de lire les premières pages en ayant l'impression d'être face à un vocabulaire inconnu qui nous fait avancer page après page dans le brouillard. Mais peu à peu tout s'éclaire, on situe chaque personnage, on s'habitue aux termes, on s'attache à ce monde et l'on commence à aimer, souffrir, pleurer avec cette horde.
L'écriture magnifique et poétique vous portera sans problème jusqu'à la page 0 de ce livre (oui car le livre commence à la page 700 et se termine à la page 0) et vous le fermerez avec difficulté !
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Je cherchais un livre addictif.
Celui-là l'est littéralement dès 150 pages et la fête des Fréoles. Bien qu'au départ il faille installer le sujet, le verbe et le complément entre deux blasts et que l'accès aux noms des protagonistes renvoie au début du livre pour interpréter les signes leur correspondant.
La difficulté de lecture vient surtout du fait qu'il s'agisse d'un roman chorale et, vu la multitude des personnages, plus d'une vingtaine, le récit aurait pu perdre et abimer le lecteur bien avant les vents du Nordska.
Mais il n'en est rien.

Une petite réserve sur les propos récurrents sur les femmes, dignes d'une cour de collège, des bourrins Erg et Golgoth. J'ai trouvé que cela détonnait avec l'ensemble. Voilà c'est dit.
Sinon Damasio, qui joue sur tous les registres de langue de ses personnages, est saisissant avec sa faconde sur le vent, sur le mouvement et le vif qui semblent être des métaphores des périodes de la vie humaine.
J'ai été bluffé par la richesse des contenus.
Damasio maitrise de bout en bout un récit hâletant grâce à une documentation énooorme sur les divers contextes proposés. Explications mais pas tant de descriptions et les moments forts rendent le tout très dynamique, avec des épreuves dignes de la mythologie grecque: des douze travaux d'Hercule aux voyages d'Ulysse. C'est bien une odyssée qui ne souffre pas le coup de pompe qui attend le lecteur.
Le phrasé et la personnalité du troubadour Caracole m'ont particulièrement plu, avec une richesse de la langue et des jeux de mots intraduisibles dans une autre langue. Et puis la fin est à la hauteur.

Damasio oui-da m'a scié haut.
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"Diamand de contre ! En étai derrière, chaîné compact ! Ca suit ? Je sens du flotté dans la traîne ! Compact les gars ! Sec ! Goinfrez les trous, calez les appuis ! Ca breloque trop au rafalant, merde !"

Ça, c'est Golgoth, neuvième du nom, à la tête de sa Horde. Et quand Golgoth commande, même si on ne comprend pas tout, on s'exécute, on prend place dans le Pack, on la boucle et on contre. C'est donc ce que j'ai fait, à la suite des vingt-trois hordiers, emporté par la puissance hors-norme de cet Objet Littéraire Non-Identifié, complètement fou et unique en son genre.
Vent de face, cap sur l'Extrême-Amont.

C'est vrai, la lecture de ces 520 pages (que l'on compte à rebours !) et la quête quasi mystique qu'elles relatent ne sont pas de tout repos... Il faut surmonter quelques bizarreries syntaxiques et quelques concepts fumeux, puis affronter de fulgurantes bourrasques pour atteindre le Graal, mais Dieu que c'est bon ! Quelle énergie, quel bel équipage, quelle virtuosité d'écriture ! Et tant pis (ou tant mieux ?) si des paragraphes entiers échappent à notre entendement !
L'important c'est ce souffle, ce lien indéfectible qui soude les vingt-trois héros au point de n'en faire qu'un, leur façon d'appréhender l'invisible, de percevoir le "flux" de leur monde, sa complexité et sa poésie cachée...
Derrière chaque péripétie, chaque coup de sort qui contrarie la Horde, l'objectif ultime reste en effet de découvrir l'origine du vent. De remonter jusqu'à sa source et de percer les mystères de cette force impalpable et changeante. D'y voir autre chose qu'un "chaos mouvant, un brouhaha sifflé au hasard, un non-sens".
C'est à cette splendide énigme que se confronte ici Alain Damasio, et je ne suis pas prêt d'oublier cette folle a-vent-ure, ce contre ininterrompu, façon "mêlée du XV de France", ce corps à corps épique contre les éléments qui nous rappelle que parfois "le combat vaut par lui même, indépendamment du but".

Le style, ou plutôt les styles (puisque chaque hordeur a son phrasé), ont de quoi surprendre, tant l'auteur joue avec les mots d'une façon peu conventionnelle. le langage qu'il in-vent-e, tout en vitesse et en mouvement, contribue à plonger le lecteur dans un univers d'ondes et d'oscillations, qui vibre d'une atmosphère vraiment particulière !
Quoi de plus beau que d'écrire le vent, de codifier sa forme, sa musique, ses périodes, l'amplitude des salves, la nature des turbulences, le sillage de ses volutes ? C'est toute une science nouvelle qui nous est ici révélée, une mécanique des fluides révolutionnaire, transcrite en signes de ponctuation (l'alphabet du vent !) et empreinte de jolies métaphores évoquant les vertus cardinales de la volonté et la solidarité, ou encore le destin, le hasard, l'é-vent-ail des possibles...

J'ai cru lire que les (rares) détracteurs de la Horde du Contrevent jugent ce roman trop prétentieux, trop cérébral. J'affirme quant à moi qu'il fait appel à tout autre chose que notre intellect, qu'il se situe sur un autre plan, qu'il sollicite les sensations plus que la raison en débridant l'imaginaire.
Le vocabulaire crypté, parfois ardu à ingérer, peut effrayer les lecteurs trop terre-à-terre que nous sommes, nous qui n'avons jamais perçu un "vif", jamais plié sous un blast, ni vu le moindre chrone, ces êtres (?) ondulatoires et spectraux couverts de glyphes qui dérivent dans l'air, "ces présences sans visage ni morphe appropriable" qui peuplent l'Extrême-Amont. Nous qui n'avons comme seule expérience du contre que la remontée des quais du métro parisien, ligne 13 en heure de pointe ! ;-)
Heureusement, et c'est là le grand talent de Damasio, même sans tout comprendre (surtout, ne pas chercher à tout comprendre !) on se retrouve embarqué, transporté par le flux. Ne serait-ce pas un peu ça, l'Art ?

La Horde du Contrevent est donc de ces livres à part, qui comptent, qui ebouriffent durablement, et que même les girouettes dans mon genre n'oublieront pas de si tôt !
Epoustouflant, inclassable, furieusement novateur.
En un mot, grandiose.
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Je n'ai pas du tout accroché à la Horde du Contrevent. Ça me désole un peu, surtout que je semble être une des rares voix discordantes dans le lot de commentaires positifs qu'a reçus le bouquin. Je voulais vraiment l'aimer, d'autant plus qu'il m'avait été chaudement recommandé. Je tiens à préciser que je ne l'ai pas détesté non plus. le livre n'est pas sans qualité, l'histoire est très originale. Visiblement, l'auteur Alain Damasio l'a travaillée et retravaillée. Ça fait du bien de lire du fantasy qui présente autre chose qu'une lutte entre le Bien et le Mal ou bien un être maléfique qui désire étendre sa domination sur le monde. Pas d'elfes ni d'orcs, mais une magie (si on peut l'appeler ainsi) assez différente de ce qu'on a l'habitude de lire. Toute cette histoire de vents et de contrevents, de gens dont le métier consiste à utiliser cet élément, elle est très rafraichissante.

L'intrigue? Un groupe doit remonter l'aval pour trouver les trois dernières formes de vent. Une quête quasi mythique et presque impossible - dangereuse en tous cas – dans le genre « trouvons les origines du monde ». Ça m'a vraiment intrigué. Bien sur, le parcours est semé d'embûches, d'énigmes, de pièges, de trahisons. le tout dans un univers unique et probablement riche mais que, toutefois, j'arrivais difficilement à visualiser.

Malheureusement, l'originalité n'est pas tout. Comme dans beaucoup d'oeuvres de fantasy – et de science-fiction et d'horreur – les qualités littéraires ne sont pas toujours au rendez-vous. D'abord, selon moi, le style de l'auteur (descriptions minimalistes, récit centré sur l'action) est très ordinaire. J'ai l'impression qu'il veut compenser en utilisant un vocabulaire parfois trop recherché inutilement, pas toujours approprié aux situations ou aux personnages. Ensuite, l'idée de suivre une troupe de 23 protagonistes est audacieuse et ambitieuse. Malgré le petit index au début, il est difficile pour le lecteur de se faire une tête de plusieurs personnages. C'était trop d'un seul coup. Même si l'auteur ne met pas l'accent sur tous dès le début, le fait de savoir qu'ils sont là et qu'ils interagissent à l'occasion suffit à mélanger. Aussi, la psychologie des personnages n'est pas des plus étoffées. J'ai rarement vu un chef de mission tellement à la merci de ses émotions ! Et que dire du fait que la narration change de l'un à l'autre des personnages à chaque cinq pages ! Dans plusieurs cas, ce n'était pas nécessaire car je ne sentais pas la « voix » de plusieurs d'entre eux. Un autre protagoniste ou même une narration externe aurait tout autant convenu.

Je suis persuadé que cette mauvaise impression que je me suis fait du roman et qui m'a accompagné m'a fait loupé un tas de trucs intéressants qui auraient peut-être réussi à m'accrocher. Dommage. Doublement, car je me considère comme un lecteur averti. Peut-être dans quelques années j'essaierai de relire cette brique – près de mille pages, il y a de quoi désespérer certains lecteurs – ou d'autres romans de Damasio.
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