Cela fait plusieurs années déjà que mes proches et des amis me parlent d'
Alain Damasio. « Tu ne connais pas
Damasio? Tu n'as pas lu
La Horde du Contrevent? ».
Si j'ai beaucoup lu de
Science-fiction dans les années 60, allant d'
Asimov à Wells en passant par Bradbury, Clarke,
Lovecraft,
Van Vogt, etc…, c'est un genre que j'avais oublié, qui me semblait bien loin de mes préoccupations. Et puis, on m'a prêté Dick,
Le Guin, et puis, il y a eu Babelio et toutes ces belles découvertes, et tous ces beaux commentaires qui font envie.
On m'a prêté d'abord
La zone du dehors, bien appréciée, et puis, je me suis mis, avec une certaine crainte, je l'avoue (est-ce que ça va me plaire, est-ce que c'est si bien qu'on le dit?) à la lecture de ce mystérieux roman, dont je me faisais une vague idée, fausse quand j'y repense, bien loin de l'émotion et de l'émerveillement que j'ai ressenti.
Au lendemain d'avoir terminé ce livre, j'ai quelque difficulté à m'en extraire pour en faire un commentaire, encore imprégné de l'histoire et de tous ses personnages si attachants. Et quelque difficulté à faire une chronique, je suis encore “tout retourné” comme I'on dit.
Il est vrai qu'à ma décharge, 561 critiques m'ont précédé, dont celle, magnifique, de mon amie Babeliote Chrystèle, la bien-nommée Horde du Contrevent. Dont 337 5 étoiles, auxquelles je vais ajouter la modeste mienne.
Je ne vais donc pas ici résumer le récit, ni surtout pas en raconter la fin stupéfiante, quoique entrevue au décours de l'histoire.
Simplement dire que ce récit est plus qu'une épopée magnifique avec ses péripéties, ses rebondissements, ses combats physiques et littéraires, ses paysages troublants, cet autre monde, un peu médiéval mais pas que cela, ses personnages émouvants, attachants, ses énigmes aussi.
Plus encore qu'une quête initiatique dans l'adversité, la souffrance, vers un Extrême-Amont source des dernières formes du Vent.
Pour moi, je l'ai vécu comme une quête de sens de la vie, à travers le combat humain, la solidarité humaine, l'amour humain, quête absurde plus forte que la mort.
« La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut s'imaginer Sisyphe heureux. »
Évidemment, mon admiration va aussi à la construction du récit, la puissance évocatrice, les différentes voix, même si quatre (Sov, Pietro, Golgotha, Oroshi) prédominent, la numérotation des pages, un détail, et ceci malgré une écriture souvent brutale et éruptive qui n'est pas ma préférée, et parfois quelques difficultés à détricoter les énigmes des vifs.
En conclusion, un livre, époust-soufflant, comme dirait Caracole, livre que l'on m'a prêté, mais dont je vais acheter un exemplaire pour prendre le temps de le relire., et le savourer.
« La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas »
Non, les mots ne mentent pas, et vive la belle fiction!