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4,35

sur 6124 notes
Je me souviens de mon enthousiasme à suivre l'incroyable épopée d'Ouroz dans Les cavaliers de Joseph Kessel et je me demandais si j'allais retrouver un jour cet engouement, cette sensation de liberté et d'aventure humaine à couper le souffle. Eh bien oui, je les ai retrouvés et là où je ne m'y attendais pas du tout.

J'ai longtemps traîné des pieds avant de me lancer dans La Horde, le résumé ne m'attirait pas particulièrement, des échos de lecteurs pointant la monotonie du récit, les références philosophiques et la difficulté du texte m'avaient assez refroidie. J'avais donc peur de m'ennuyer, peur de me sentir encore idiote ( pourtant la philo ça m'intéresse hein mais j'ai toujours cette impression que les philosophes ne veulent pas que je les comprenne ). Bref, quand un ami livraddictien ( qui se reconnaîtra) m'a fortement encouragée à m'y mettre, je m'y suis mise oui, mais un peu à reculons. Ça tombe bien me direz-vous vu que les pages sont numérotées à rebours.

Et me voilà donc plongée au coeur de la Horde, en plein furvent. Je suis perdue, y a plein de gens autour de moi, je n'arrive pas à savoir qui est qui, qui parle à qui. Je ne comprends pas ce qu'ils disent non plus, ils utilisent des termes qui ne font pas partie de notre vocabulaire. C'est hard mais je m'accroche. Faut faire bloc qu'ils disent alors je fais bloc et j'attends que ça passe. Au bout d'une centaine de pages, je commence à prendre mes repères. Chaque membre de la Horde a un symbole et une fonction précise, j'ai repéré les plus importants, ceux qui semblent être les meneurs. Y a un drôle de trublion aussi, Caracole qu'il s'appelle, il manie le verbe comme moi mes doigts sur le clavier, il y a Sov aussi, le scribe, un romantique celui-là. Coriolis, la bombasse du groupe ( faut toujours qu'il y en ait une, c'est pénible …) et puis plein d'autres aussi. Certains sont plus en retrait, d'autres prennent de l'importance au fur et à mesure. Mais celui qui m'impressionne le plus, c'est Golgoth, la tête brûlée, il avance avec ses jambes mais avec ses tripes aussi, une vraie force de la nature et un vrai mental de guerrier. Un bourin disent certains, ils sont méchants. Golgoth, il en a bavé dans son enfance, on peut lui pardonner.

Je commence à me sentir bien avec eux. A bord du navire Fréole, tout s'accélère. Je sens que mes compagnons de galère sont inquiets. Il se trame quelque chose. Ça n'augure rien de bon pour la suite. En tout cas, je me sens adoptée par mes camarades, leurs soucis deviennent les miens, leur quête devient la mienne. Moi aussi, je veux savoir d'où vient le vent qui balaie ce monde inlassablement, je veux savoir ce qu'il y a en Extrême-Amont.
Me voilà définitivement au coeur de l'aventure. Et quelle aventure mes aïeux ! J'en prends plein les mirettes et j'en bave sévère. Les épreuves s'accumulent, les obstacles s'amoncellent mais on fait bloc, toujours, et on avance quoiqu'il arrive.

Je suis arrivée au bout de ma lecture épuisée et terriblement triste de devoir quitter ceux qui sont devenus ma famille, ceux avec qui j'ai vécu une aventure aussi forte que je ne trouve pas les mots pour la décrire. Alain Damasio m'a complètement bluffée. Quel talent ! On sent que cet homme sait écrire et qu'il n'écrit pas n'importe comment, que tout est calculé, réfléchi, anticipé, un peu comme Erg au combat. Néologismes, jeux de mots et cette fabuleuse joute verbale sont là pour montrer qu'Alain Damasio fait de l'écriture un véritable Art.
Il met en scène 23 personnages, en leur donnant chacun leurs propres caractéristiques. Comme je le disais, certains sont plus effacés, ça peut se comprendre car c'est un travail de fourmi. Mais les plus présents sont dépeints en profondeur. Comme ils prennent la parole chacun leur tour, on vit l'aventure à travers eux, on entre dans leur tête, dans leurs pensées. On est au coeur de la Horde.
Il a construit un univers entier, avec son vocabulaire, ses codes, ses légendes, ses us et coutumes, son organisation sociale. Quelle richesse ! Et cette nature omniprésente, une véritable ode aux éléments et à leur force. Ça m'a beaucoup fait penser à Man VS Wild ( j'adore cette émission et Bear aurait eu toute sa place au sein de la Horde ^^). L'homme est si peu de chose, si faible.

Alors oui, j'en ai bavé parfois. Certains passages sont (trop ?) pointus, j'ai parfois eu l'impression de lire un précis de mécanique des fluides ou de théorie du chaos. Malgré mes connaissances dans le domaine, j'ai rien compris mais peu importe. Pareil pour la philo. Il y a des références paraît-il. Je n'ai reconnu que celle aux 3 métamorphoses de Nietzsche ( je n'y ai d'ailleurs toujours rien compris, quand je vous dis que je suis nulle en philo…). Pour les autres, difficile de reconnaître ce qu'on ne connaît pas. Donc comme je le disais, peu importe. Je me suis essentiellement concentrée sur la quête qui est un peu notre quête à tous. Peu importe l'objectif à atteindre, c'est le parcours nous y menant qui compte, les épreuves que l'on traverse, qui nous font grandir et devenir petit à petit l'individu que nous sommes. La Horde c'est aussi l'illustration de l'adage « l'union fait la force », la solidarité prévaut, on avance ensemble car seul, on est mort.
Il y a tant à retirer de cette lecture et j'ai bien conscience d'être passée à côté d'un tas de choses. Ça me fera une très bonne raison de relire ce roman exceptionnel plus tard, et je sais d'avance que je serai très heureuse de retrouver mes chers hordeux.

Quant à vous lecteur qui n'avez pas encore succombé, ne faites pas comme moi, n'attendez pas inutilement. Attachez votre harnais, faites bloc et pack !

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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La Horde du Contrevent" est le roman de science fiction français le plus puissant qu'il m'ait été donné de lire, j'en suis encore sur le cul. Damasio peint un monde fictif, lui invente un vocabulaire, des sons, une poésie. Il crée 23 héros et les fait s'exprimer et raconter leur histoire à tour de rôle, avec leurs propres mots, ressentis et points de vue. Ode à la générosité, au lien de l'amitié, au dépassement de soi, à la beauté du geste, à l'épure, ce livre est entré dans mon panthéon SF aux cotés de P. K. Dick, Asimov et Bradbury. Pour ne rien gâcher, la BO de Arno Alyvan est magnifique.
J'ai adoré les inventions de langage, le vocabulaire poétique créé par Damasio. Les personnages sont attachants et l'histoire prenante. Il faut cependant prévenir les futurs lecteurs que ce livre se mérite. Il est difficile au début de jongler entre les 23 héros. Ceux-ci parlent à tour de rôle et sont signalés par des glyphes leur servant de nom. Si on ajoute à cela, le vocabulaire déroutant, les descriptions de phénomènes météorologiques déconcertants, on comprend vite que la lecture est très lente au début. Mais vous serez vite récompensés de vos efforts tant ce roman vous transportera loin vers l'Extrême-Amont !!
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Ce livre est largement salué sur le site, ma déception fut donc à l'aune de mes attentes et si je suis allé au bout, ce fut entre douleur et ennui.
Sur quelques pages, l'exercice m'aurait amusé, délayées sur plus de 700 ces variations sur le vent ont fini par m'asphyxier.

J'ai bien évidemment admiré la virtuosité de l'auteur... tout en la déplorant stérile.
Car au bout du bout, à quoi aboutit-on?
Hormis ce foisonnement lexical autour du vent, que reste-t-il?
Une sorte de quête philosophique très proche de ce que Robert Silverberg avait parfaitement illustré avec son "Les Royaumes du mur" de façon un rien plus concise et beaucoup moins absconse.

Souffler n'est pas jouer.



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La Horde du Contrevent fait partie de ces livres autour desquels je tourne depuis longtemps, sans jamais vraiment oser m'approcher, un peu impressionné par leur aura. En manque de pavés pour les fêtes de fin d'année, j'ai finalement sauté le pas.

Il y a bien eu quelques ratés au début : j'ai mis quelques dizaines de pages à comprendre qu'il s'agissait d'un roman polyphonique, et que les symboles « décoratifs » en début de chapitre indiquait en fait le narrateur de celui-ci. Un énorme merci à Folio d'avoir intégré un marque-page reprenant le nom et la fonction dans la Horde de chacun de ces symboles, sans quoi ma lecture aurait été beaucoup plus pénible.

Ce roman est avant tout l'histoire d'un monde étrange, dominé par le vent. Il provient d'un Extrême-Amont hypothétique et source de fantasmes, et s'écoule vers l'Extrême-Aval. Chaque génération fournit une Horde d'une vingtaine de personnes, chargée de remonter vers l'Extrême-Amont à pied. Leur but : l'atteindre et découvrir ce qu'il est réellement, ce que personne n'a encore jamais réussi à faire ; et percer les secrets du vent et de sa nature profonde, en l'affrontant au quotidien.

La première section du livre m'a profondément marqué. J'avais l'impression de ressentir physiquement les effets du vent, le coût de chaque pas, et le besoin de courber la tête avec la Horde pour donner le moins de prise possible et faire bloc avec eux. Cet aspect s'estompe malheureusement plus tard, quand de nouvelles intrigues sont développées.

Le roman n'est pas exempt de défauts. Déjà, une histoire à 20 voix, on se rend vite compte que ça ne prendra pas. Parmi tous les personnages, seuls quatre ou cinq ont une réelle consistance, une poignée d'autres ont un caractère reconnaissable, mais les restants ne font que de la figuration. Ensuite, les révélations sur la nature du vent sont de plus en plus ésotériques au fil des pages et me sont largement passées par-dessus la tête.

Malgré tout, la quête de la Horde m'a passionné jusqu'à la dernière page. J'ai accepté son rythme lent, contemplatif, la part d'absurdité qu'il y a à marcher toute une vie vers une cible hypothétique, le sentiment d'à-quoi-bonnisme à faire autant d'efforts sachant que les 33 hordes précédentes ont toutes échoué.

La Horde du Contrevent est un voyage unique que je ne regrette pas d'avoir commencé.
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La 34e Horde, composée de vingt-trois personnes, chacune experte dans son domaine (combattant-protecteur, traceur, soigneuse, éclaireur, troubadour, scribe…), a pour mission de contrer, de résister au vent, en situation extrême, pour remonter à son origine.

J'ai débuté cette lecture en étant très curieuse : comment, chez des Babeliotes-amis aux goûts souvent proches, ce livre pouvait pour certains rejoindre l'île déserte et pour d'autres mériter tout juste la moyenne ? J'en sors à mi-chemin, tout en étant contente de cette découverte.

La quête est bien construite : 700 pages, sans perdre un instant le lecteur, avec des numéros de pages décroissants, pour montrer que l'atteinte du but approche.

L'univers créé est décrit avec beaucoup de détails : une tempête de sable, une mer intérieure, une zone montagneuse…

Les conditions climatiques sont telles qu'il est impossible de se réchauffer durant cette lecture et on vit littéralement dans cet univers pendant plusieurs jours, car le récit est dense.

Les techniques d'écriture sont parfaitement maîtrisées. Alain Damasio a la capacité de se renouveler sans cesse : le prix de l'Imaginaire ne lui a pas été attribué à trois reprises sans raison.

La fin est intelligente ce qui est important, car, à mon sens, le plaisir de la lecture d'un pavé peut être gâché quand ce n'est pas le cas.

Alors, vous me direz, pourquoi ne pas attribuer une meilleure note ? Ceci est lié aux personnages.

Il y a vingt-trois personnages principaux. N'ayez crainte, on ne peut pas s'y perdre grâce au système de repérage mis en place : chaque paragraphe commence par un signe qui correspond à un personnage. Ces signes, associés au nom et à la fonction du personnage, sont repris sur le marque-page pour éviter toute confusion. Mais, avec un si grand nombre de destins, je ne suis pas parvenue à m'attacher réellement à ces hommes et à ces femmes.

Les membres de la Horde font partie de l'élite ce qui implique qu'ils doivent toujours être forts et sans faille : cela les rend durs et donc ne facilite pas l'émotion.

J'ai conscience qu'avec cette lecture, je suis sortie de ma zone de confort et je reconnais tous les atouts de ce roman.

Cependant, je m'aperçois que l'attachement à un ou plusieurs personnages reste pour moi un point fondamental…
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Visiblement ce livre divise nettement. On est conquis ou on n'y arrive pas et c'est rédhibitoire. J'étais sûr à 90% que j'entrerais malheureusement dans la seconde catégorie en débutant, tellement ce n'est normalement pas mon genre de prédilection à la base. Et à mon plus grand étonnement, j'ai sauté de plein pieds dans la première, totalement conquis. Plus étonnant encore fut la vitesse à laquelle j'ai été happé dedans. le plus honnêtement du monde, dès la première page. Et mon intérêt n'a eu de cesse de croître jusqu'à la dernière, faisant directement entrer ce bouquin dans mon propre petit panthéon littéraire. Je comprends pourtant totalement les reproches que l'on peut lui faire. Mais voilà, je crois simplement que ce qui se passe avec ce livre, et c'est ce qui fait la marque des grands selon moi, c'est que l'on se trouve au-delà du "c'est bien" ou "c'est pas ouf" ; on est clairement dans le domaine de la magie. Soit elle opère, soit elle n'opère pas, tout simplement. J'entends qu'elle n'opère pas sur tout le monde, rien de plus normal. Il suffit de tenter sa chance. Pour ma part, elle a explosé à chaque page. Alors chapeau bas et merci à toute la Horde pour ces instants hors du temps.
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J'avais vu passer quelques critiques sur Babelio qui m'avaient intriguées sur « La Horde du Contrevent » de Alain Damasio. Je fut donc enchantée lorsqu'on me l'a offert pour mon anniversaire !

J'ai attendu cet été pour m'y plonger. Et bien je peux vous dire que j'ai contré pendant presque 4 semaines pour en voir le bout !
Lecture avec des hauts et des bas, mais aucun regret d'être allée jusqu'au bout de cette aventure, bien au contraire. Car si elle fut longue et chaotique pour les membres de la Horde, c'en est une également pour le lecteur.

L'histoire est finalement très simple : celle d'une Horde constituée de 23 hommes et femmes qui, partant de l'aval, ont pour mission de remonter vers le mystérieux Extrême-amont, à pied, en contrant des vents puissants qui balayent ces territoires, pour découvrir entre autre l'origine du vent.

J'ai aimé suivre ces personnages dans leur quête. Leur périple est jalonné de défis, d'obstacles apparaissant infranchissables mais surmontés par le courage, les qualités propres à chacun, le sacrifice aussi, mais surtout l'union de cette Horde.

On devine dès le début qu'ici le chemin parcouru est aussi important - voire plus important même - que l'aboutissement du périple lui-même, que c'est en s'appuyant sur les qualités de chacun et en faisant bloc qu'on avance.

J'ai bien apprécié ce livre aussi par sa construction.
On est tout d'abord surpris en l'ouvrant car la pagination est inversée. S'agit-il d'un compte à rebours ?…
On a par ailleurs une liste des personnages qui constituent la Horde. L'auteur indique la fonction de chacun au sein de la Horde et associe un symbole à chacun d'eux que l'on retrouve au début des paragraphes lorsqu'ils sont le narrateur.
Cela peut paraître un peu perturbant au début pour le lecteur et obliger à un certain va et vient. En ce qui me concerne, un petit-marque très précieux et bien pratique, rappelant ces symboles, était fourni avec le livre. (Folio SF)
Dans l'édition numérique, j'ai vu qu'au début du livre, chaque personnage bénéficie en plus d'une présentation plus détaillée avec une illustration les représentant.

Le chemin fut cependant à certains moments un peu laborieux pour moi en tant que lectrice.

Tout d'abord les chapitres qui furent longs, très longs.
Mais l'auteur a su les rendre un peu plus digestes car organisés en une succession de paragraphes ayant un narrateur différent à chaque fois. Cette alternance des narrateurs donne un rythme certain au récit et apporte différents points de vue complémentaires des situations vécues par les personnages.

L'autre élément qui fut difficile pour moi, c'est l'écriture. L'auteur emploie un vocabulaire et une syntaxe très recherchés et inventifs - certains trouveront poétique - mais pas toujours facile à appréhender tout au long de ces 700 pages. Pour ma part, des passages m'auront échappé - pas certaine d'avoir saisi toutes les descriptions et explications d'Oroshi - d'autres m'auront au contraire réjouie - je pense par exemple à la performance de Caracole à Alticcio.

C'est la raison de mon étoile en moins, mais La Horde du Contrevent demeure une belle expérience littéraire.

« Le combat valait par lui-même, indépendamment du but. le but était dans le chemin ! »
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Bon, je me décide à y aller de ma critique pour la Horde, je l'avais déjà lu six fois au moment où j'ai découvert Babelio et jusqu'à maintenant je ne faisais des critiques "qu'à chaud", cela dit vous l'avez déjà compris, je suis un inconditionnel de cette oeuvre.
C'est ni plus ni moins ce que j'ai lu de plus intense jusqu'à présent, six fois et six plaisirs renouvelés, six fois l'émotion retrouvée, pour ce qui me concerne la magie a vraiment opéré.
Tout d'abord il s'agit d'un univers à part, l'auteur nous a proposé quelque chose de résolument nouveau, ainsi qu'une quête atypique : découvrir l'origine du vent...
Et pour le faire on va suivre la 34ème horde de l'histoire, la dernière.
On va découvrir la vie de ce groupe autonome avec fascination, il est arrivé à maturité et la pression qui pèse sur ses épaules est palpable car il n'est ni question d'échouer ni de renoncer. L'intensité du récit, l'aspect dramatique et l'omniprésence du danger est fascinante (inconditionnel je vous dis !).
Je ne détaillerai pas les pérégrinations de Golgoth et compagnie une fois de plus car d'autres l'on fait bien mieux que je ne le ferais, je vais juste m'attacher à l'aspect émotionnel car j'ai vécu ces lectures avec fascination.
Il y a plusieurs degrés de lecture à ce récit épique, plusieurs fenêtres pour voir l'évolution des hordiers tant chacun d'entre eux vit cette quête avec un but différent, toute la gamme des émotions se retrouve ici, de la détermination inconditionnelle de Golgoth en passant par les doutes ou la lâcheté d'autres membres du groupe, les notions de courage, de loyauté ou le sens du devoir sont soumis à l'épreuve du formatage qu'a subit chacun des membres de ce groupe dès le plus jeune âge excepté Caracole (vous saurez pourquoi en lisant le livre).
Du bruit et de la fureur, de la violence, l'espoir et le désespoir et pourtant beaucoup de profondeur aussi, de la poésie oserais-je même. Des moments épiques et lyriques, des moments de surprises étonnantes (la joute à Alticio est une belle trouvaille non ? au passage l'auteur a créé un superbe palindrome).
J'ai pour ma part aimé tous les moments de cette histoire, même les lenteurs symbolisant le désespoir et la vanité de cette quête.
Je sais pour avoir conseillé cette lecture à plus d'une centaine de personnes que ce livre ne laisse pas indifférent, on aime ou pas, certains vont trouver l'auteur alambiqué et pédant quant au style, là ou pour ma part je n'ai vu que poésie et expression justifiée par le contexte propre à la horde.
Voici donc une critique de plus, mais vous conviendrez qu'avec six lectures je pouvais difficilement faire autrement qu'apporter ma contribution :)
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Je ne suis pas faite de la même étoffe que la Horde, je ne contre pas. Je m'abrite blottie dans ma cage de pierre lorsque survient le vent fou : le Vent d'autan. Je suis une abritée, une essoufflée. Pourtant j'ai été de la même étoffe dont sont tissés les vents, emportée par le furvent La Horde du Contrevent, ce michrone de type cérébral que la page 0 ne peut désamorcer et déloger. Ce vif, cette pelote de vents, cette symphonie, ce furieux merdier qui charcle, claque, trace, remue, submerge… survit comme une réminiscence, une nappe de furvents sentiments dans l'épaisseur de mon corps souvenant.
Pour tout ça, les filles et les gars je vous dis merci. Merci La Horde.
Merci M. Damasio, merci également M. Alyvan.
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Elle décoiffe cette histoire, j'en suis toute ébouriffée !

Comme disait l'ami Michemuche, tellement intriguant dans sa chronique irrésistible , j'ai pris ma place dans la horde ...et...

Quelle aventure mes amis ! une quête genre "quête du graal" , espèce d'absolu dans un univers absurde, où des humains encordés contre une tempête force 10, remontent vers un but impossible à atteindre . C'est rude, impitoyable, forcément mortel, cette expédition au bout de soi-même.

Comme tous les voyages au centre de la terre , comme dans les mines du roi Salomon, comme toutes les aventures d'Indianana Jones, c'est finalement soi qu'on cherche au bout du voyage. La quête a toujours plus de valeur et de sens que le but de la quête .

Finalement , c'est de la vie , notre vie dont il est question . Ce roman n'est pas trop difficile à décoder . J'aime assez la métaphore de la vie et du temps qui passe, de la lutte contre les éléments .

Et du coup, je suis légèrement agacée par cet auteur qui se regarde écrire sans simplicité et qui en fait peut-être un peu trop. Trop de symbolique, trop d'artifices sans intérêt pour raconter dans un genre un peu steampunk, pas sobre, notre condition à tous, les épreuves de notre vie de poussières d'étoiles qui se recombinent sans cesse, disparaissent et revivent sous d'autres formes.

Bateaux sur terre, méduses volantes, éoliennes et deltaplanes, puits sans fond, siphons étranges et cascades de glaces, Bibliothèque énigmatique, tribus nomades et sédentaires, l'autre à la fois miroir de soi et inconnu effrayant, c'est tout ça à la fois.

Toutefois c'était pas trop mal le voyage au bout de l'enfer de Monsieur Damasio. de l'aventure, de la souffrance, de la passion. Comme dirait le Golgoth, on va en chier tous sur cette putain de planète, faut juste pas se perdre en conjectures stupides, et aller au plus direct .

Bon vent !

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