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3,96

sur 1986 notes
Un livre pas toujours facile, mais qu'il faut lire petit à petit, car l'éclairage qu'il permet sur nous et notre époque est crucial.
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Je m'attendais probablement a trop de choses de ce bouquin pour avoir pu l'apprécier a sa juste mesure. Oui, il est excellent par certains côtés mais j'ai tout de même senti quelques défauts qui m'ont échappé dans la Horde du Contrevent. Autrement, je ne recommande pas ce livre au jeune public, mais sinon je vous conseille de foncer si vous adorez la science-fiction : ce livre est fait pour vous !

Plus d'infos sur ma chronique :)
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..
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Mouai, plutôt déçus... le style est très froid. Sans tomber pour autant dans du Weber. La horde du contrevent est bien plus intéressant.
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Après qu'une guerre ait rendu une partie de la Terre inhabitable à notre époque, une campagne de colonisation de l'espace a abouti — entre autres tentatives — à la construction d'une grande cité sur un satellite de Saturne. Indépendant, ce peuple a son énergie, son propre gouvernement, ses ministres et son président, et fonctionne en autonomie dans un régime politico-économique fait de démocratie et de capitalisme ; ce régime n'est qu'une évolution de ce qui se faisait quelques dizaines d'années plus tôt sur Terre dans les pays occidentaux. Cette évolution du système et des technologies a augmenté aussi insensiblement que démesurément le contrôle de tout, partout, par tous. En même temps que tout est simplifié, engendrant un monde de fainéantise où les corps sont moins sollicités et où la société entière semble de bon gré sombrer dans l'apathie. Presque entière en réalité, car une poignée de « Voltés » prône elle un retour à la vie et à la liberté. Elle demande au moins d'avoir le choix... C'est au travers de leur combat, notamment en suivant les quelques personnages principaux du « Bosquet » (alternativement narrateurs) qu'on va pouvoir examiner en miroir le système auquel ils s'opposent (lequel n'est rien d'autre que le présent ou le devenir des nôtres), leurs raisons, leurs motivations, etc.. La trame du roman est rythmée et les personnages sont bien brossés, mais que dire du contenu ? Les aspects politiques, sociologiques ou philosophiques développés au fil du livre en font un livre certes distrayant, mais chargé d'un propos auquel j'ai pleinement adhéré. Je recommande chaudement la lecture de ce livre aux amateurs de SF que les systèmes politico-économiques de nos sociétés occidentales ne comblent pas...
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Une très grande claque que ce roman de Damasio !
On y rentre comme dans un océan gelé et déchainé puis on se laisse emporter, bouleverser... sans oublier la lutte. Je n'ai cessé de relire des passages et de noter des extraits. C'est profond, riche et intense. Un cri à la liberté pour que l'Homme ne devienne jamais "un robot pensant qui ne sait plus plier"
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Orwell est loin désormais. le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement.
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Au sein d'un genre ou beaucoup ne sont que de (bons) techniciens d'histoires, Damasio est, lui, un artiste.
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J'avais peur de ne pas retrouver tout ce qui m'avait plu dans "La horde du contrevent". Si ce roman est vraiment différent, on retrouve néanmoins le style brillant de l'auteur et son imaginaire. Je le trouve peut-être un cran au-dessous de "La horde" mais j'ai beaucoup aimé ce livre malgré tout.
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Je n'ai pas souvent lu de science-fiction, donc j'ai peu de référence voir d'attente face à ce genre que j'ai majoritairement vu au cinéma.

J'ai trouvé ce texte d'un politique saillant, avec un verbe parfois magnifique. Les 600 pages sont vite lues tant on est pris dans des événements qui s'enchaînent et servent un discours anarchiste qui s'affine. Que l'on soit anar ou non, la critique du neoliberalisme présente ici reste efficace, précise et bien plus qu'une critique de surface. Je me suis aussi surpris à apprécier de lire ce qu'était l'expérience du militantisme. Ça donne envie d'essayer!

Pour finir et ce qui vient ternir ma note... ce livre aurait été un parfait, 5/5, s'il avait traité les femmes d'une autre manière. le male gaze est omniprésent, les passages narés par boule de chat, la seule femme, sont quasi risible et si rares. Ses actions tombent dans le cliché mère protectrice qui elle sait lire les sentiments des hommes. Vraiment dommage, ça dessert presque les propos politiques avancés.
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Je referme tout juste la dernière page de "La Zone du dehors", je suis secouée, ébranlée et en même temps je me sens vibrer, vivre, virevolter. Ce livre, c'est le livre que j'aurais rêvé d'écrire, c'est la version aboutie de l'embryon qui végète dans ma tête depuis des années. Il réunit tous les ingrédients d'un grand roman, c'est à dire : des personnages complexes, bruts, purs… humains, quoi. Une intrigue chevelue, voire ébouriffante alternant dialogues, ruminations intérieures et phases d'action avec, cerise sur le gâteau, une vraie polyphonie. de l'anticipation qui vise juste, qui tape en plein dans le mille en prévoyant avec lucidité les avancées technologiques de demain (voir d'aujourd'hui puisque plusieurs des prévisions annoncées en 1999 ce sont avérées exactes). le tout cuisiné avec brio pour un bouquin à la fois consistant intellectuellement et savoureux stylistiquement. Alain Damasio, équilibriste littéraire, oscille avec souplesse entre poésie et philosophie, utopie et lucidité politique. "La Zone du Dehors" c'est une dystopie qui flirte avec le genre de l'utopie réussissant à réconcilier ces deux parents que je pensais irrémédiablement brouillés. L'auteur allie critique acerbe de notre société et de son capitalisme aliénant, tout en construisant de nouveaux possibles. Il met en avant les dysfonctionnements de notre monde dans une projection imaginaire futuriste oppressante (Dystopie) sans oublier de rêver, de bâtir des alternatives, de nous inviter à inventer, à imaginer d'autres modèles, à prendre des risques (Utopie).

Au niveau de la critique, il dévoile le fonctionnement d'une subtile tyrannie, subie passivement au quotidien, provenant d'une multitude de sources et exercée sur nos corps, sur nos esprits et sur notre vitalité. Il a su mettre les mots pour expliquer d'où provient le sentiment permanent de malaise qui pulse en moi alors que je me laisse doucement emporter par la léthargie de la berceuse télé, que je me connecte avec mon compte google à tout et n'importe quoi, par facilité, ouvrant les portes de mon intimité aux revendeurs de données, que j'accepte des cookies pillant ce qui fait de moi, moi. La Zone du Dehors nous rappelle pourquoi ce n'est pas normal d'être suivi par des messages publicitaires ajustés à notre personnalité, pourquoi il n'est pas sain d'être disséqué par des algorithmes qui nous cartographient, faisant de nous des terres explorées, sans surprise, nous volant nos coins d'obscurité, de mystère, notre capacité à nous réinventer, tout notre sel, nous divisant en parcelles "exploitables" et en désirs "monétisables". Cette lecture nous rappelle qu'être en vie ça doit faire mal, piquer, tirer, suer, saigner, que la liberté ça se pousse à la force de sa volonté, de ses muscles, ça veut dire se mettre en danger, sentir la résistance, la tension, abandonner son confort, lutter contre sa raison.
Pour autant, le livre ne dresse pas une frontière infranchissable entre les soumis et les insoumis, entre les bons révoltés et les méchants moutons, il peint une représentation complexe de tous les rouages qui articulent la machine broyant notre vitalité. Notre douce prison est bâtie collectivement, elle est le produit de tout le monde et de personne à la fois, elle est en nous, elle nous englobe et nous dépasse. Il y a bien des mains qui posent les briques mais elles ne sont pas libres de leurs mouvements, elles sont poussées par toute une myriade de forces convergentes et sont limitées par leurs propres contraintes physiques, sans parler des matériaux imposées, utilitaires, solides, sans fantaisie tout en nuances de gris, à l'image des cubes d'aluminiums proliférants dans les zones commerciales, les couleurs sont proscrites, car trop vives, elles pourraient heurter nos rétines ensommeillées.

Il n'y a pas dans cet ouvrage de définition monolithique, immuable, tout est en mouvement, fluide. Nous sommes jetés dans une discussion perpétuelle entre des personnages constamment en réflexion, aux visions, sinon antagonistes, au moins situées à distance que ce soit de par leurs différences d'appartenances sociales, de contextes familiaux, de buts et d'aspirations. Il y a de l'empathie et de l'humanité à tous les niveaux : on comprend pourquoi tout le monde ne veut pas devenir un (ré)volté, pourquoi la sécurité et le confort sont séduisants, pourquoi l'ordre et la surveillance répondent à une certaine "nécessité", à la volonté d'une grande partie du peuple. Les problèmes sont donc toujours explorés en profondeur et sous tous les angles, nous offrant une multitude de points de vue, évitant l'écueil du pamphlet politique partisan et hyperpolarisé. On peut tout de même regretter une tendance à trop ressasser la thèse exposant les aspects liberticides de la démocratie ; même si c'est toujours fait avec élégance, on se lasse un peu des répétitions et de l'aspect très didactique des longs exposés de CAPTP, le personnage principal du roman.

Pour finir, un petit extrait du livre : CAPTP, professeur d'université antisystème, a l'occasion (dans des circonstances que je tairais pour éviter de gâcher l'intrigue) de débattre de ses idées avec le président qui lui donne sa définition du pouvoir, adversaire devenu insaisissable et contre lequel il est si dur de lutter :
"Le pouvoir n'est pas une substance ou un fluide magique que le Président, qu'une classe ou un appareil d'Etat posséderait en propre, comme une chose. Personne ne peut vraiment dire ce que c'est le pouvoir en démocratie car le pouvoir est essentiellement... multiple... diffus, il s'exerce avant de se posséder... Mais il ne s'exerce que dans des rapports complexes et entrelacés, au sein d'un écheveau de lignes qui se coupent ou se nouent étroitement : médias, religions, multiplanétaires... syndicats, groupes de pression...peuple...président même... Si vous cherchez LE Pouvoir, vous ne le trouverez jamais, parce qu'il est partout."
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