Hélas...
après avoir péniblement terminé "
La Horde du Contrevent" - pavé interminable à l'intrigue plus que légère - inexistante en fait, j'ai cru bon de donner sa chance à l'auteur, en lisant "
la Zone du Dehors" - qu'on m'avait conseillé.
Bon au moins dans celui-ci, il y a une intrigue - elle tient en un paragraphe maximum, mais c'est un vrai progrès.
Le reste, malheureusement, est à l'avenant de "
La Horde"...
Les personnages sont inexistants, sans épaisseur, sans psychologie. Aucun n'est attachant, ou même un tant soit peu imprévisible - bon il y a bien un "traître" mais
Damasio se garde bien de nous parler de lui.
Le style.... est identique lui aussi à celui de "
La Horde" : peut-être
Damasio se prend-il pour Deleuze (qu'il cite à tout bout de champ, avec
Nietzsche et Foucault) - mais n'est pas "créateur de concept" qui veut. Tout au long du livre, et sans interruption, l'auteur "réduit" certains mots ("volte", "dividu", "volution"), utilise des mots valise ("intellectrocuter") et des punchlines d'adolescent(e) ("réfléchir, c'est fléchir deux fois"). C'est tout sauf impressionnant, et encore moins convaincant - par contre on se lasse très vite. En fait cette mauvaise "peinture" cache bien mal l'absence de fond et d'intrigue - ou en tout cas d'un fond vraiment original.
Car ce livre enfile les poncifs : nous sommes surveillés, les sondages sont truqués, le gouvernement nous trompe et emploie nos voisins pour nous évaluer, la campagne est bien plus jolie que la ville, la Terre va être détruite par une guerre nucléaire et biologique.
Au final
Damasio me fait un peu penser à une sorte de "
Luc Besson" littéraire : empruntant à tout le monde il se contente de travailler un peu la forme et n'a aucun souci ni de vraisemblance ni de ses personnages. Ses livres sont des suites de situations, décrites de façon assez détaillée, usant d'une forme qui fait un peu penser à de la pub.
Mais au final on s'ennuie ferme (que c'est long, bon sang, que c'est long....) et on n'en retient vraiment rien qui vaille la peine.