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3,96

sur 1962 notes
Hélas...

après avoir péniblement terminé "La Horde du Contrevent" - pavé interminable à l'intrigue plus que légère - inexistante en fait, j'ai cru bon de donner sa chance à l'auteur, en lisant "la Zone du Dehors" - qu'on m'avait conseillé.

Bon au moins dans celui-ci, il y a une intrigue - elle tient en un paragraphe maximum, mais c'est un vrai progrès.

Le reste, malheureusement, est à l'avenant de "La Horde"...

Les personnages sont inexistants, sans épaisseur, sans psychologie. Aucun n'est attachant, ou même un tant soit peu imprévisible - bon il y a bien un "traître" mais Damasio se garde bien de nous parler de lui.

Le style.... est identique lui aussi à celui de "La Horde" : peut-être Damasio se prend-il pour Deleuze (qu'il cite à tout bout de champ, avec Nietzsche et Foucault) - mais n'est pas "créateur de concept" qui veut. Tout au long du livre, et sans interruption, l'auteur "réduit" certains mots ("volte", "dividu", "volution"), utilise des mots valise ("intellectrocuter") et des punchlines d'adolescent(e) ("réfléchir, c'est fléchir deux fois"). C'est tout sauf impressionnant, et encore moins convaincant - par contre on se lasse très vite. En fait cette mauvaise "peinture" cache bien mal l'absence de fond et d'intrigue - ou en tout cas d'un fond vraiment original.

Car ce livre enfile les poncifs : nous sommes surveillés, les sondages sont truqués, le gouvernement nous trompe et emploie nos voisins pour nous évaluer, la campagne est bien plus jolie que la ville, la Terre va être détruite par une guerre nucléaire et biologique.

Au final Damasio me fait un peu penser à une sorte de "Luc Besson" littéraire : empruntant à tout le monde il se contente de travailler un peu la forme et n'a aucun souci ni de vraisemblance ni de ses personnages. Ses livres sont des suites de situations, décrites de façon assez détaillée, usant d'une forme qui fait un peu penser à de la pub.

Mais au final on s'ennuie ferme (que c'est long, bon sang, que c'est long....) et on n'en retient vraiment rien qui vaille la peine.
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Je tiens à préciser au préalable que je ne suis pas d'extrème gauche et que j'ai un dégout profond pour l'anarchie. Je le précise parce que je pense que c'est en partie ce qui va expliquer ma critique au vitriol de ce livre.
si jamais vous avez une tendresse naturelle pour l'anarchie, il vaudra mieux passer sur le lecture de ma critique. Pour les autres, c'est parti ...

Ca faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle souffrance à la lecture. Si de temps à autres Alain Damasio montre une vivacité d'esprit intéressante et un constat pertinent sur la montée en puissance de la technologie de contrôle, tout le reste est mauvais.
Ca commence dès l'introduction qui explique que l'auteur fait une pause de 3 ans à chaque livre qu'il écrit parce qu'il a besoin de toutes ses facultés pour écrire des pamphlets extraordinaires. Première introduction que je lis qui présente un auteur comme un génie sur un ton Alain Delon présente, ça commençait mal.

Le livre en lui même souffre de plusieurs gros points négatifs :
- Les personnages sont insupportables. Tous sont imbus d'eux-mêmes et se voient comme des héros extraordinaires tout en débitant des discours claqués au sol à chaque fois qu'ils ouvrent la bouche.
- Les discours prononcés ne sont pas crédibles un seul instant, pas plus que la réaction des personnages en face. Vous avez un discours qui joue sur l'étymologie, la dissonance et la résonance des mots face à des gens qui sont décrits comme mous et peu intelligents. A quel moment ça aurait pu marcher ? Il n'y a qu'un auteur en pleine introspective qui puisse y croire.
- L'apologie du terrorisme y est effectuée de manière constante. le personnage principal vante les morts qu'il provoque, aimerait violer ses adversaires, etc etc ... Pour y opposer une vision claire, dans Dune le terrorisme est présent comme vecteur de survie et non comme but. Ici c'est posé comme but. D'ailleurs en face les méchants ce sont ceux qui ne pensent pas comme la Volte même s'ils les laissent s'exprimer.
- L'anarchie y est glorifiée tout en démontrant qu'elle ne produit rien. Tout ce qui est reproché au Clastre peut être reproché à l'anarchie de la Volte mais en puissance 10 ( le cynisme inclus )
- Les dialogues sont longs, les discours sont longs, les descriptions sont longues. Comme je l'ai écris au début ça faisait longtemps que je n'avais pas souffert à la lecture. Je passe sur le ton professoral de certains passages, l'inintérêt d'autres.
- La vulgarité est omniprésente dans certains passages sans réelle explication. C'est gras mais je suppose que c'est la manière dont sont vu les personnages non cérébraux par l'auteur ( on dirait bas du front dans un autre contexte )
- La profondeur politique se résume à des fafs d'un côté et des purs de l'autre. Ce n'est pas moi qui l'invente mais bien l'auteur, on sent la composante extrème gauche ici. Après avoir pondu un discours de x pages sans intérêt on y est ramené à un mot de 3 lettre pour décrire le camp adverse ... Tout ça pour ça.

Bref, ce livre m'a été offert mais c'est une vraie purge. Je ne le conseille à personne. Sur un plan purement SF il n'apporte rien, sur un plan politique il n'apporte rien et sur un plan littéraire c'est le néant total. Reste quelques pointes intéressantes mais malheureusement rare sur le pavé de lecture que ça représente.
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On est sur Cerclon car une guerre chimique a ravagé la Terre. Seuls quelques élus ont pu partir, d'autres sont restés.
Sur Cerclon, proche de Saturne, une société libérale démocratique dirige. Une société de l'image et du contrôle de tous par tous, ce qui semble être un crédo de Damasio. Une poignée de récalcitrants oeuvrent dans la Volte.

Franchement, c'était l'horreur. Pourtant, dans le même thème, j'ai vraiment adoré Les furtifs. Mais là, celui-là, écrit avant, je l'ai trouvé hyper grossier. C'est pontifiant, ça regorge de mauvaise propagande qui se veut philosophico-nietzschéenne. Les pseudo autogérés qui vouent un culte de la personnalité à l'un qui est devenu un mythe, et à l'autre sexiste comme pas deux. Je ne sais pas combien de fois pendant sa lutte le mec n'a fait que penser aux nichons de sa copine, qui n'a pas tellement brillé par d'autres aspects de sa personne. Un cauchemar.
Je ne me suis attachée à aucun des personnages, des vagues punk à chien sans chien, vite fait geek. Une fin à la Matrix devinée à la 10ème page, dur dur, je me suis profondément ennuyée.

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Ce livre est celui de ma première rencontre avec Damasio.

J'ai trouvé l'auteur inspiré tant dans la structure sociale de cerclon que dans les moyens utilisés par les militants pour se (ré)volter contre ce système.

La narration qui change de personnage est très intéressante, on apprend à connaître les militants, avec leurs forces et leurs failles (nombreuses !). On est cependant beaucoup avec Capt, je trouve dommage que Damasio n'ait pas plus poussé les autres membres du bosquet, qui ont pourtant des personnalités qui vaudraient le coup d'être déployées.

Enfin, la place des femmes dans ce roman est à questionner, tous les protagonistes, méchants comme gentils, sont des hommes, et la seule femme du récit, Boule de chat, n'est cantonée qu'à un rôle mineur de « copine de Capt ». Comment envisager un collectif de l'ampleur de la Volte seulement dirigé par des hommes ?

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Je n'ai pas souvent lu de science-fiction, donc j'ai peu de référence voir d'attente face à ce genre que j'ai majoritairement vu au cinéma.

J'ai trouvé ce texte d'un politique saillant, avec un verbe parfois magnifique. Les 600 pages sont vite lues tant on est pris dans des événements qui s'enchaînent et servent un discours anarchiste qui s'affine. Que l'on soit anar ou non, la critique du neoliberalisme présente ici reste efficace, précise et bien plus qu'une critique de surface. Je me suis aussi surpris à apprécier de lire ce qu'était l'expérience du militantisme. Ça donne envie d'essayer!

Pour finir et ce qui vient ternir ma note... ce livre aurait été un parfait, 5/5, s'il avait traité les femmes d'une autre manière. le male gaze est omniprésent, les passages narés par boule de chat, la seule femme, sont quasi risible et si rares. Ses actions tombent dans le cliché mère protectrice qui elle sait lire les sentiments des hommes. Vraiment dommage, ça dessert presque les propos politiques avancés.
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Je referme tout juste la dernière page de "La Zone du dehors", je suis secouée, ébranlée et en même temps je me sens vibrer, vivre, virevolter. Ce livre, c'est le livre que j'aurais rêvé d'écrire, c'est la version aboutie de l'embryon qui végète dans ma tête depuis des années. Il réunit tous les ingrédients d'un grand roman, c'est à dire : des personnages complexes, bruts, purs… humains, quoi. Une intrigue chevelue, voire ébouriffante alternant dialogues, ruminations intérieures et phases d'action avec, cerise sur le gâteau, une vraie polyphonie. de l'anticipation qui vise juste, qui tape en plein dans le mille en prévoyant avec lucidité les avancées technologiques de demain (voir d'aujourd'hui puisque plusieurs des prévisions annoncées en 1999 ce sont avérées exactes). le tout cuisiné avec brio pour un bouquin à la fois consistant intellectuellement et savoureux stylistiquement. Alain Damasio, équilibriste littéraire, oscille avec souplesse entre poésie et philosophie, utopie et lucidité politique. "La Zone du Dehors" c'est une dystopie qui flirte avec le genre de l'utopie réussissant à réconcilier ces deux parents que je pensais irrémédiablement brouillés. L'auteur allie critique acerbe de notre société et de son capitalisme aliénant, tout en construisant de nouveaux possibles. Il met en avant les dysfonctionnements de notre monde dans une projection imaginaire futuriste oppressante (Dystopie) sans oublier de rêver, de bâtir des alternatives, de nous inviter à inventer, à imaginer d'autres modèles, à prendre des risques (Utopie).

Au niveau de la critique, il dévoile le fonctionnement d'une subtile tyrannie, subie passivement au quotidien, provenant d'une multitude de sources et exercée sur nos corps, sur nos esprits et sur notre vitalité. Il a su mettre les mots pour expliquer d'où provient le sentiment permanent de malaise qui pulse en moi alors que je me laisse doucement emporter par la léthargie de la berceuse télé, que je me connecte avec mon compte google à tout et n'importe quoi, par facilité, ouvrant les portes de mon intimité aux revendeurs de données, que j'accepte des cookies pillant ce qui fait de moi, moi. La Zone du Dehors nous rappelle pourquoi ce n'est pas normal d'être suivi par des messages publicitaires ajustés à notre personnalité, pourquoi il n'est pas sain d'être disséqué par des algorithmes qui nous cartographient, faisant de nous des terres explorées, sans surprise, nous volant nos coins d'obscurité, de mystère, notre capacité à nous réinventer, tout notre sel, nous divisant en parcelles "exploitables" et en désirs "monétisables". Cette lecture nous rappelle qu'être en vie ça doit faire mal, piquer, tirer, suer, saigner, que la liberté ça se pousse à la force de sa volonté, de ses muscles, ça veut dire se mettre en danger, sentir la résistance, la tension, abandonner son confort, lutter contre sa raison.
Pour autant, le livre ne dresse pas une frontière infranchissable entre les soumis et les insoumis, entre les bons révoltés et les méchants moutons, il peint une représentation complexe de tous les rouages qui articulent la machine broyant notre vitalité. Notre douce prison est bâtie collectivement, elle est le produit de tout le monde et de personne à la fois, elle est en nous, elle nous englobe et nous dépasse. Il y a bien des mains qui posent les briques mais elles ne sont pas libres de leurs mouvements, elles sont poussées par toute une myriade de forces convergentes et sont limitées par leurs propres contraintes physiques, sans parler des matériaux imposées, utilitaires, solides, sans fantaisie tout en nuances de gris, à l'image des cubes d'aluminiums proliférants dans les zones commerciales, les couleurs sont proscrites, car trop vives, elles pourraient heurter nos rétines ensommeillées.

Il n'y a pas dans cet ouvrage de définition monolithique, immuable, tout est en mouvement, fluide. Nous sommes jetés dans une discussion perpétuelle entre des personnages constamment en réflexion, aux visions, sinon antagonistes, au moins situées à distance que ce soit de par leurs différences d'appartenances sociales, de contextes familiaux, de buts et d'aspirations. Il y a de l'empathie et de l'humanité à tous les niveaux : on comprend pourquoi tout le monde ne veut pas devenir un (ré)volté, pourquoi la sécurité et le confort sont séduisants, pourquoi l'ordre et la surveillance répondent à une certaine "nécessité", à la volonté d'une grande partie du peuple. Les problèmes sont donc toujours explorés en profondeur et sous tous les angles, nous offrant une multitude de points de vue, évitant l'écueil du pamphlet politique partisan et hyperpolarisé. On peut tout de même regretter une tendance à trop ressasser la thèse exposant les aspects liberticides de la démocratie ; même si c'est toujours fait avec élégance, on se lasse un peu des répétitions et de l'aspect très didactique des longs exposés de CAPTP, le personnage principal du roman.

Pour finir, un petit extrait du livre : CAPTP, professeur d'université antisystème, a l'occasion (dans des circonstances que je tairais pour éviter de gâcher l'intrigue) de débattre de ses idées avec le président qui lui donne sa définition du pouvoir, adversaire devenu insaisissable et contre lequel il est si dur de lutter :
"Le pouvoir n'est pas une substance ou un fluide magique que le Président, qu'une classe ou un appareil d'Etat posséderait en propre, comme une chose. Personne ne peut vraiment dire ce que c'est le pouvoir en démocratie car le pouvoir est essentiellement... multiple... diffus, il s'exerce avant de se posséder... Mais il ne s'exerce que dans des rapports complexes et entrelacés, au sein d'un écheveau de lignes qui se coupent ou se nouent étroitement : médias, religions, multiplanétaires... syndicats, groupes de pression...peuple...président même... Si vous cherchez LE Pouvoir, vous ne le trouverez jamais, parce qu'il est partout."
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Le premier roman d'Alain Damasio, lu après les deux chefs d'oeuvre que sont pour moi La Horde du contrevent et Les Furtifs. Je l'ai beaucoup aimé également. Damasio n'y donne peut-être pas encore toute la mesure de son talent et de son génie, mais on y trouve déjà son écriture magnifique et une réflexion politico-philosophique sur notre société, la liberté, la démocratie,... C'est prenant et passionnant. On vibre et on tremble avec Kamio, Capt et Slift, avec cette Volte, assemblée mouvante et disparate en révolte contre un pouvoir diffus mais absolu. Dystopie, politique-fiction, anticipation-politique, qui sait ? Peu importe, en fait, ce roman perturbe, fait réfléchir mais se dévore.
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Après mon immense coup de coeur pour la Horde du Contrevent, me voilà partie visiter la Zone du Dehors.
Pas évident forcément de passer après un tel coup de foudre.

La Zone du Dehors est un roman d'anticipation qui fait écho à 1984: sur Cerclon, les humains sont venus se réfugier car la Terre est devenue invivable. Ici la vie est douce et facile, le pouvoir s'exerce de manière démocratique et consensuelle. A force de confort et de facilité les citoyens s'amollissent et perdent leur identité. Pourtant, au coeur de cette société dévitalisée, des rebelles, des combattants tentent d'exercer leur liberté et de faire bouger les lignes.

La Zone du Dehors est un livre dense, exigeant, qui renferme une poésie indéniable (avec des néologismes qui sont une vrais douceur à la lecture) mais aussi une réflexion poussée sur la démocratie contrôlante et les pouvoirs "doux" auxquels nos sociétés sont soumises.
Le revers de la médaille est que certains passages sont un peu longs, voire abscons. Damasio va au bout de sa pensée, c'est développé et intelligent même si sur certains passages, j'avoue que j'ai ressenti le besoin de survoler et même si je trouve la vision de l'auteur beaucoup trop anarchiste (et idéaliste) à mon goût.

Il n'en reste pas moins que le génie de Damasio est de pointer le doigt là où ça fait mal, sur la difficulté de lever la tête et de s'indigner dans des sociétés qui infantilisent et endorment parfois le citoyen dans une douce torpeur, à coup de consommation et d'uniformisation.

Ne me reste plus maintenant qu'à découvrir Les Fugitifs (avec impatience).
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Alain Damasio l'a dit lui-même, ce livre est un livre de jeunesse, mais certaines idées sont merveilleuses, certains passages magiques (la diatribe du héros durant le procés télévisé et les idées magnifiques qu'il expose). Vraiment, j'ai été emballé par cette histoire, par les personnages marquants, par l'intrigue...
Bravo Alain, j'ai eu la joie de te voir lors d'une dédicace et je suis resté sans voix tout con. Bonne continuation
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