La sécurité, le confort ne doivent pas se faire au détriment de valeurs comme l'amour, l'amitié, la confiance, le don… Alain Damasio nous emmène sur Cerclon. Sur ce satellite, une société s'est construite en prenant acte des erreurs passées. Ces dernières ont plongé la terre dans une guerre destructrice. Sur Cerclon les excès sont virtualisés, les plaisirs rationalisés, le mérite ordonne la société. Cette organisation basée sur un optimum de bien-être pourra-t-elle résister à quelques illuminés regroupés autour de Capt et du bosquet ?
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Un livre pas toujours facile, mais qu'il faut lire petit à petit, car l'éclairage qu'il permet sur nous et notre époque est crucial.
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Après qu'une guerre ait rendu une partie de la Terre inhabitable à notre époque, une campagne de colonisation de l'espace a abouti — entre autres tentatives — à la construction d'une grande cité sur un satellite de Saturne. Indépendant, ce peuple a son énergie, son propre gouvernement, ses ministres et son président, et fonctionne en autonomie dans un régime politico-économique fait de démocratie et de capitalisme ; ce régime n'est qu'une évolution de ce qui se faisait quelques dizaines d'années plus tôt sur Terre dans les pays occidentaux. Cette évolution du système et des technologies a augmenté aussi insensiblement que démesurément le contrôle de tout, partout, par tous. En même temps que tout est simplifié, engendrant un monde de fainéantise où les corps sont moins sollicités et où la société entière semble de bon gré sombrer dans l'apathie. Presque entière en réalité, car une poignée de « Voltés » prône elle un retour à la vie et à la liberté. Elle demande au moins d'avoir le choix... C'est au travers de leur combat, notamment en suivant les quelques personnages principaux du « Bosquet » (alternativement narrateurs) qu'on va pouvoir examiner en miroir le système auquel ils s'opposent (lequel n'est rien d'autre que le présent ou le devenir des nôtres), leurs raisons, leurs motivations, etc.. La trame du roman est rythmée et les personnages sont bien brossés, mais que dire du contenu ? Les aspects politiques, sociologiques ou philosophiques développés au fil du livre en font un livre certes distrayant, mais chargé d'un propos auquel j'ai pleinement adhéré. Je recommande chaudement la lecture de ce livre aux amateurs de SF que les systèmes politico-économiques de nos sociétés occidentales ne comblent pas...
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Orwell est loin désormais. le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement.
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Je n'ai pas souvent lu de science-fiction, donc j'ai peu de référence voir d'attente face à ce genre que j'ai majoritairement vu au cinéma.
J'ai trouvé ce texte d'un politique saillant, avec un verbe parfois magnifique. Les 600 pages sont vite lues tant on est pris dans des événements qui s'enchaînent et servent un discours anarchiste qui s'affine. Que l'on soit anar ou non, la critique du neoliberalisme présente ici reste efficace, précise et bien plus qu'une critique de surface. Je me suis aussi surpris à apprécier de lire ce qu'était l'expérience du militantisme. Ça donne envie d'essayer!
Pour finir et ce qui vient ternir ma note... ce livre aurait été un parfait, 5/5, s'il avait traité les femmes d'une autre manière. le male gaze est omniprésent, les passages narés par boule de chat, la seule femme, sont quasi risible et si rares. Ses actions tombent dans le cliché mère protectrice qui elle sait lire les sentiments des hommes. Vraiment dommage, ça dessert presque les propos politiques avancés.
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