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Citations sur Les Furtifs (326)

On peut couper en deux un arbre qui a fait pousser ses bourgeons et ses feuilles deux cent cinquante printemps de suite avec une tronçonneuse à essence et en huit minutes. On peut abattre un jaguar qui court à 90 km/h dans une savane en un dixième de seconde et avec une seule balle. Qu'est-ce que ça prouve de nous ? Qu'on sait stopper le mouvement ? Qu'à défaut d'être vivants, nous voudrions nous prouver qu'on sait donner la mort ?
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A peine posé son peton sur le ponton, tout l'avait éblouie, Tishka, et appelée au dehors. Les cabanes sur pilotis, les moulins à aube des canaux, l'école en plein air, le marché à prix libre où tu donnais ce que tu voulais, les offrandes partout devant les maisons, qu'une fillette lui avait aussitôt appris à confectionner. Tishka était un buisson à croissance folle, comme la plupart des mômes : la moindre rencontre lui était pluie et lumière, terre fertile et sels minéraux, chance de bourgeonner, occasion de fleurir plus ample, fruits au bout, que sa joie instinctive distribuait à tous.
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Aussitôt entré, il a été dans mes bras, lové contre ma poitrine, son museau dans mon cou, exactement comme Tishka l’aurait fait, avec la même brutalité douce, sans parler, les yeux fermés, à renifler ma peau pour savoir, pour me retrouver et raccourcir d’une odeur la distance que le moindre mot aurait pu creuser.
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L’idée, ça a toujours été que les villes sont trop conçues... trop vécues du sol. C’est la voiture qui a créé nos villes. Le trottoir même est une invention de la voiture, les feux, le sronds-points, les avenues ! On voulait trouver d’autres chemins, des trajets à nous qui ne décalquent pas les rues... des obliques, des traçantes... Et on s’est dit que l’espace existait là-haut... (P220)
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Ça commençait à me griller le biordi alors je me suis tassé un bon spliff ganga-neuroïne, j'ai grimpé sur le toit du squat et j'ai taffé pour décoller un peu au-dessus du bitume. En deux-deux, le rasta-speed m'a saccadé une salve intergalexique qui filait face fluide fissa facile.
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Ils sont tous là, donc, tous les mouvements radicaux que compte l'Hexagone [...]
Assis en cercle dans le parc de l'hôtel ferraillait le panel ample de la lutte, dans ses composantes plurales. Les 1/g portés sur le combat et la guérilla, les armes à fabriquer, le système de défense des forts, la nécessité de propager le feu de la révolte sur toutes les îles à la fois. Les Citoyennistes, étoilés de principes, de respects croisés, de consensus-à-trouver, d'ouverture maximale à la société civile - en bref, faire de Porquerolles un modèle d’accueil et de démocratie. Les Corsaires avec leur anarchisme ancré, leur passion pour les îles et le moindre caillou émergé, les villages flottants en pleine mer, les cargos pirates et les cités-ferries, qu'ils rêvent comme des immeubles vagabonds, indépendants de tout territoire puisque la mer sera leur terre si bien qu'ils échapperont au droit. Les Survivalistes en mode "Apocalypse Now !" - tunnels, terriers, bunkers, qui feraient bien de Porquerolles une taupinière comme de la batterie de Mèdes l'université mondiale des cours de survie. Les Primitifs qui visent une écologie radicale, une île intégralement notech, sans moteur, sans bague, sans bruit. Les Terrestres qui se veulent plus pragmatiques, parlent de restanques à restaurer, de coupes raisonnées pour une filière bois locale qu'irait de l'arbre à la table, pensent permaculture et agrumes bio et n'excluent pas l'élevage dans les plaines, voire la chasse en cas de surpopulation de sangliers. Et bien sûr la Mue, qui imbibe tant d'autres luttes, ce mouvement transverse qui libère les corps et les genres, cherche ce point de fluidité de l'humain nuancé qui ne refuse pas l'ancrage, pour peu qu'il soit volontaire et pas assigné par la société.
Et tellement d'autres encore, aussi exaspérants que touchants : les pacifistes, les drogués, les épicuriens, les terraristes, les collapsologues, les narcissiques, les misanthropes, les no-future et les no-ways, les yes-we-can et les à-quoi-bon. Toute cette faune et cette flore de ceux qui n'ont parfois qu'un seul point commun : penser que ce système est le mal. Sans avoir la moindre idée, le plus souvent, de ce qui pourrait être "le bien" - ou tout du moins "le mieux".
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Parler avec lui, surtout en ligne, vous apprenait au moins deux choses : compacité et anticipation. Laconique à l’extrême, il l’était, par goût, par ascèse aussi. C’était son élégance de codeur : entre deux formules, chercher l’optimale : celle qui contenait la plus forte quantité d’infos en utilisant le minimum de caractères. Chose qui supposait un interlocuteur particulièrement éveillé pour le suivre dans ses arcanes et pour déployer ce qu’il livrait compressé à l’excès, sans qu’on sache vraiment, au fond, si l’incompréhension qui résultait parfois de ses mocodes trop pointus venait de son insuffisance à lui ou de nos lacunes à nous.
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A quoi tient une révolution? a tout le moins , à quoi tient une dynamique insurrectionnelle? ou plus modestement encore cette myriade de basculements intimes , pourtant épars, dont la mise en résonance populaire produit un mouvement de fond qui semble avoir les propriétés d'un champ magnétique?
la société du spectacle , qui ne croit qu'en elle-même et en son empire, nous a habitués, n'est-ce pas, à lire dans les évolutions très rapides le produit d'un twist ou d'un pivot dramatique, autrement dit l'oeuvre d'un déclencheur: ce fameux "événement" que vont plus tard valider les livres d'histoire des vainqueurs.
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Nous sommes la nature qu’on défonce.
Nous sommes la terre qui coule, juste avant qu’elle s’enfonce.
Nous sommes le cancer de l’air et des eaux, des sols, des sèves et des sangs.
Nous somme la pire chose qui soit arrivée au vivant. OK. Et maintenant ?
Maintenant, la seule croissance que nous supporterons
Sera celle des arbres et des enfants.
Maintenant nous serons la nature qui se défend.
(P 520)
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L'empire du fixe, du pétrifié, du repli, du fatigué d'être... l'empire des trouilles, vomissez-les... Ne prônez pas seulement la vie... soyez la vie que vous voulez voir advenir.
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