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sur 186 notes
Après le syndrome et le virus, le rapport. Ils sont partout.
Point de chinoiseries entre nous, Tugdual Laugier, le héros du premier roman de Pierre Darkanian, est un insupportable crétin. Il collectionne les tares comme d'autres les fèves des galettes. Une fréquentation à avoir pour se rassurer quand on doute de soi, un champion toutes catégories dans un dîner de cons.
Un égo démesuré inversement proportionnel à ses compétences, qui se trouve conforté quand le jeune homme est recruté par un cabinet conseil international avec un salaire de 7000 euros par mois. C'est cher payé ramené aux neurones. Pour ce premier job, une seule exigence : la plus stricte confidentialité. Une consigne qui n'est pas trop difficile à suivre puisque durant trois ans, aucune mission ne lui est confiée. Il ne croise presque aucun collègue dans des locaux désespérément vides et occupe son temps à ne rien faire avec une certaine efficacité. La motivation initiale s'étiole peu à peu et Tugdual occupe le vide de ses journées en répétant sans cesse qu'il est débordé, mantra bien connu autour des machines à café. Sa principale occupation concerne le choix du restaurant pour le déjeuner et à rabaisser son épouse aimante. Tugdual prend du poids et la grosse tête le jour où un associé de la société lui confie enfin une mission : rédiger un rapport à destination d'un gros client qui se trouve être chinois et désireux d'investir en France.
Le péroreur Tugdual Laugier va pondre un document de 1084 pages qui compile des copiés-collés d'articles du net et des banalités consternantes. Fier de son oeuvre, héritier mégalo de Bouvard et Pécuchet, Tugdual se voit arriver au sommet. Ce rapport devient une gorgone qui ne transforme pas ceux qui l'ouvrent en statue de pierre, mais qui provoque des lésions irréversibles de la raison. La bêtise tue.
Dans ce roman, le lecteur n'attend qu'une chose : la chute du héros. Elle ne manque pas d'arriver, au-delà de toutes ses espérances les plus cruelles. Et si l'activité de ce cabinet n'était que le paravent d'une arnaque financière gigantesque ? La police va s'en mêler et le héros s'emmêler.
Ce roman très drôle est une preuve par l'absurde de l'artificialité de certains métiers et de celui de consultant en tout genre en particulier. Brasseurs d'idées toutes faites dans de jolies présentations énumérant des platitudes pré-cuisinées qui flattent les clients pour leur esprit innovant.
C'est aussi un questionnement beaucoup plus sérieux sur le vide de l'existence et la prédominance de la forme sur le fond qui guide la vie en société.
L'histoire se déroule en 2008 et cela ne relève pas du hasard avec la crise des subprimes et l'affaire Madoff. L'art de spéculer sur du néant aurait inspiré Kafka. Toute chose n'étant pas égale par ailleurs, ce roman n'a pas la force littéraire de l'auteur du Château ou du Procès. L'épouse un peu nunuche de Tugdual aurait mérité un meilleur traitement, la première partie consacrée à l'inactivité du héros traîne comme ses journées, en longueur et langueurs, mais j'ai beaucoup souri aux bouffonneries de ce personnage avec une mention spéciale pour Relot, l'associé bien perché qui ne parle de lui qu'à la troisième personne.
L'histoire a une fin mais la bêtise de Tigdual est éternelle. Un dénouement très réussi qui souligne que l'homme est incorrigible. Condoléances aux coachs. L'absence de morale est sauve.

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Bon ! il va bien falloir que je m'y mettre à rédiger cette critique, mais je quitte ce livre en ayant vraiment l'impression d'être en vrac, d'essayer de me rassembler, parce que sérieusement, je me suis éparpillée dans ce roman et je ne sais plus qu'en penser.

Un peu par obligation, je me suis retrouvée dans la peau de cet idiot de Tugdual Laugier, (vous le constaterez par vous-même), obligé à écrire un rapport chinois après un bon moment d'inactivité, ou si, pardon ! Quelques années ou, par la force des choses, il devint chef des crayons à papier, des cravates avalées, virtuose des flatulences et avaleur de buchettes de sucre. Puis vint l'ordre de concocter un rapport, lui qui n'en avait jamais écrit, glanant les idées ici et là sans toutefois s'étaler, car il faut dire que la confidentialité est le maître mot de l'agence Michard, bien pratique pour taire quelques actions douteuses .

On prend alors conscience que ce récit est bien plus construit et rigoureux qu'il n'y paraît, grâce à un auteur maniant l'absurde en spécialiste, pour mon plus grand plaisir, et c'est avec un sourire jusqu'aux oreilles que j'ai dévoré la première partie qui pouvait rappeler Boris Vian sans toutefois une once de surréalisme. C'est qu'on bosse chez Laugier, on ne rigole pas, on fait un rapport de mille quatre-vingt quatre pages, et on y laisse sa santé, sa vie sentimentale, voire sa dignité. On bosse avec du vent en brassant bien de l'air, mais on bosse pour pondre ce pavé qui collera la migraine aux policiers, magistrats et autres experts, car on suspecte, on suspecte, on ne sait pas quoi ... Mais on suspecte !

Première partie fort divertissante donc, la deuxième peut l'être aussi, si la finance et son jargon vous parlent... Personnellement, j'ai arrêté de sourire jusqu'aux oreilles dans cette deuxième partie parce que les finances, ce n'est pas mon truc.

et puis j'ai recommencé à sourire dans les cent dernière pages...

Admirable et surprenant premier roman vivant, ô combien vivant avec son écriture énergique qui laisse le lecteur sans répit du début à la fin.
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Tout commence comme dans un rêve pour Tugdual Laugier, un recrutement rapide, au sein d'une entreprise qui semble prospère, un salaire conséquent et une consigne fondamentale, la discrétion. Quant au job, il faudra des heures de massacre de crayons à papier, d'auto-challenge de buchettes de sucre englouties, et d'ingestion de cravates enroulées pour que se pointe une vraie tâche : la rédaction d'un rapport !
Ce n'est pas un tir-au flanc, Tugdual, alors il y met tout son savoir faire, c'est à dire le copié-collé !

La description de cet univers absurde et il faut l'avouer hilarant se traduira dans la deuxième partie du roman par une toute autre réalité…

C'est un roman malin, qui sait révéler peu à peu son but, et qui tient autant de la farce désopilante, que du polar sur fond de trafic international. Mais toujours avec dérision et humour.

Les personnages sont drôles, par leurs excès et leur talent pour rebondir sur les incohérences du système, avec des réactions aussi stupides qu'irrationnelles.

Un premier roman dont j'ai vraiment aimé le ton décalé.

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Le voyage en Absurdie de Tugdual Laugier

Pierre Darkanian réussit une entrée remarquée en littérature. Si l'on rit – jaune – dans «Le rapport chinois», c'est que les tribulations d'un jeune cadre dressent un portrait féroce du capitalisme sauvage.

C'est après une batterie de tests assez bizarres que Tugdual Laugier a été recruté par un tout aussi bizarre cabinet conseil. Même s'il trouve les règles de fonctionnement de Michard & Associés aussi strictes qu'incompréhensibles, il accepte de s'y plier, car la rémunération est aussi attractive que la perspective de missions intéressantes. La suite ressemble plus à un chemin de croix qu'à une ascension fulgurante.
Pendant trois ans, il ne se verra confier aucune mission, passant de l'attente patiente au découragement. Il joue avec sa cravate et avec ses crayons de papier et peut mettre se permettre de tester ses flatulences. Après tout, ce métier ce n'est que du vent! Mais pourquoi chercherait-il un nouvel emploi? Il gagne bien sa vie, peut offrir une vie agréable à Mathilde, sa compagne et se voit même affublé d'une évaluation élogieuse!
Arrive alors le jour de la mise à l'épreuve. On lui demande de rédiger un rapport sur les perspectives de développement d'un client chinois sur le marché français. S'il ne sait pas trop par quel bout prendre cette mission, il va tout de même finir par rédiger un rapport de plus de mille pages, aidé par Mathilde qui va lui susurrer l'idée qui enthousiasmera ses clients. La mini-viennoiserie à la française peut partir à l'assaut du monde! Pour le reste, Wikipédia et internet, des listes de menus de restaurants chinois ou encore l'assortiment d'une boulangerie feront l'affaire.
Ce que Tugdual ignore, c'est que les activités du cabinet sont sous surveillance, la section financière soupçonnant des transactions illicites et un trafic de drogue à grande échelle. C'est pourquoi la commissaire Fratelli va élaborer un plan basé sur la collaboration du rédacteur du rapport chinois.
On l'aura compris, c'est le capitalisme sauvage dans toute sa splendeur que cette satire habilement construite dénonce au fil des pages. On y retrouve d'ailleurs des allusions à la crise des subprimes et à l'Affaire Madoff, aux sociétés offshore bien cloisonnées, aux travaux fictifs et aux rémunérations délirantes. Mais comment démanteler un monde qui ne repose sur rien?
Si ce voyage en Absurdie n'était pas aussi drôle, il en deviendrait presque inquiétant. Gageons que vous n'oublierez pas de sitôt Tugdual Laugier, mégalo autant que malhonnête. Il vient prendre place aux côtés de Ignatius J. Reilly, l'odieux personnage principal de la conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, dans la galerie des paranos inoubliables, des imbéciles qui se prennent pour des génies et qui – comme le laisse suggérer la couverture du livre – finissent toujours par chuter.


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Tugdual Laugier est recruté par un grand cabinet de conseils en investissements dont le maître mot est « confidentialité ». Moyennant un salaire de 7000 euros par mois, Tugdual se retrouve dans un bureau à .. ne rien faire. Ne rien faire sauf jouer avec ses crayons, sa cravate, péter. Oui. Péter. En toute confidentialité. Quoique.
Quand enfin après quelques années de tranquillité, un associé, le « drôle d'oiseau » Relot, vient lui confier la mission de rédiger un rapport sur la Chine, Tugdual se jette à corps perdu dans cette tâche et construit une somme de 1084 pages de rien, de vide, un vide sidéral qui stupéfiera plus d'un lecteur qui tombera sur le dossier colossal.

Je suis partagée dans mon ressenti sur ce roman.
Que le personnage de Tugdual m'a agacé ! Il n'est pas seulement paresseux. Il est aussi égocentrique, suffisant, vantard, geignard et j'en passe… Ses échanges avec sa compagne qui sont censés être drôles font d'abord vaguement sourire, puis deviennent vite lassants voire énervants.
Quant au Relot… Si je comprends la notion de comique de répétition ses « zozozo » « ding, ding, dong » ont fini par vraiment m'exaspérer.
Pourtant, sur le fond il a quand même quelque chose ce roman…
Le vide…. Vide du rapport bien sûr, vide de la vie de Laugier qui s'en contente bien puisqu'il est payé grassement pour le combler avec rien, vide des couloirs et bureaux de la société Michard, la vacuité de notre société qui est fondée sur l'argent qui ne repose sur rien si ce n'est la confiance qu'on peut lui accorder, le vide de la télé dans laquelle se réfugie la pauvre commissaire porteuse elle aussi d'un dossier vide, le vide de youtube…
Oui, je sais avec rien on ne va pas loin et pourtant…
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Mais que renferme cet "excellent rapport chinois" de mille quatre-vingt-quatre pages, remis par Tugdual ( prénom breton avant que vous ne me posiez la question ) Laugier à son employeur le "Cabinet Michard & Associés".
Et qui est ce Tugdual Laugier qui semble tout à coup intéresser beaucoup de monde, à savoir Bertrand Pelot, son supérieur hiérarchique, le chinois Dong, destinataire du rapport et la commissaire Brigitte Fratelli.
Ce monsieur, est un peu, beaucoup, imbu de sa personne, macho sur les bords, employé modèle, mari fidèle, fabuleux rédacteur ( selon lui ).
Cela suffit-il à en faire un héros admirable ?
Et bien non.
Avec énormément d'humour et de dérision Pierre Darkanian décortique la naissance et la destinée incroyable de ce rapport.
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Ère du vide.

Mais quel est ce rapport chinois ? S'agirait-il d'un faux rapport pour cacher un trafic de drogue ? D'un texte écrit par un génie ? Ce qui est sûr c'est qu'il rend fous ceux qui tentent de le lire.

Splendide. Voici comment je décrirais ce roman. On y suit Tugdual Laugier, crétin magistral. Mégalomane, sexiste, de mauvaise foi,... il en a toute la panoplie. Tugdual a été recruté par le cabinet Michard, dont le maître mot est la confidentialité, pour 7000 euros par mois. Avec un tel salaire, il est évident qu'on va confier à Tugdual de grandes responsabilités.

Hélas, non. Il devra attendre trois ans pour qu'on lui confie la rédaction d'un rapport pour des clients chinois qui souhaitent s'établir en France. Tugdual mettra du coeur à l'ouvrage et rédigera un pensum de 1084 pages empli de critiques de restaurants chinois, de Wikipédia et de banalités sur la Chine. La farce est excellente et j'ai explosé de rire à de nombreuses reprises.

Ce roman montre non-seulement la stupidité de certains emplois vides de sens et d'utilité, les fameux "bullshit job", mais comporte également une part de critiques envers le monde de la finance. En effet, la seconde partie du roman, se concentre sur une enquête policière qui se base sur le fameux rapport de Tugdual. La satire fait ici place au polar, même si elle reste au second plan.

Au final, un excellent premier roman, rempli d'absurde sur un milieu professionnel vide et vain. Je suivrai la suite de la carrière de l'auteur avec intérêt.
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Cela commence par une scène de recrutement particulièrement absurde que je ne vous raconterai pas. le jeune Tugdual Laugier n'a pas vraiment compris ce qu'il sera censé faire dans le cadre du poste obtenu après cet entretien, si ce n'est qu'il doit respecter la plus grande confidentialité, et ne pas rien évoquer des dossiers qu'il traitera, ni sympathiser avec ses collègues.
Mais de dossiers à traiter, on ne lui en propose aucun ! Quant aux collègues, ils sont presque invisibles, et les journées sont longues à ne rien faire !
Ce roman s'avère la plupart du temps amusant, oui, mais pas au point de rire aux éclats tout du long comme l'annoncent certaines critiques dans la presse. On peut le rapprocher de L'hôtel de verre, d'Emily St John Mandel, il se déroule aussi en 2008 et le système dénoncé ressemble fort à celui de l'affaire Madoff ou d'autres citées en passant au cours du roman. On peut estimer que la quatrième de couverture ne parle pas vraiment du roman, elle n'en montre qu'une facette, mais pourquoi pas ? Sinon, les deux idiots engagés par le cabinet Michard se comportent comme des Bouvard et Pécuchet contemporains, il est difficile de ne pas sourire à leur balourdise, et de passer finalement un bon moment en leur compagnie.
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L'adjectif « kafkaïen »est l'un des plus employé à tort et à travers (comme « surréaliste » d'ailleurs) de la langue française :
-Tu imagines ! Vingt minutes au téléphone avec la compagnie d'assurances...
-C'est kafkaïen !
Mais ici on peut en faire usage à bon escient.
La situation de Tugdual Laugier lorsqu'il intègre le cabinet de conseil Michard rappelle celle de K, dans « le château », qui, lors de son arrivée au village, doit faire officialiser son statut d'arpenteur, mais ne peut accéder au Château où résident les Fonctionnaires.
Curieux cabinet, dont on ne rencontre jamais, ou presque, les salariés, et où Laugier n'est chargé d'acuun travail pendant trois ans ; il touche cependant régulièrement son salaire.
Curieux personnage aussi que Laugier, d'ailleurs, que je ne me résous pas à appeler héros du livre ; on pourrait dire « protagoniste » ; mais non, car il n'agit pas, il réagit tout au plus. Il est d'un crétinisme abyssal (c'est d'ailleurs pour cela qu'il a été recuté), mais cel ne l'excuse ni de son infatuation ni de sa muflerie.
Au bout de trois ans, il commence certes à trouver les choses un peu bizarres, mais sans plus.
Et puis il rencontre Relot, l'un des associés (y-en-a-t-il d'autres, d'ailleurs,) qui le charge d'établir un rapport sur...la Chine, sans autre précision.
Tugdual se met au travail et pond un monstre de plus de mille pages, le Rapport Chinois, mélange incohérent écrit au copier-coller sur Wikipédia, dont la principale proposition est de doper la croissance chinois en s'emparant du marché français des mini-viennoiseries.
L'interlocuteur chinois l'achète cependant cinq millions d'euros, pour l'oublier sur la table du restaurant.
Bizarre, non ?
On pourrait rester dans ce registre, mais en fait non. A ce moment le récit prend une autre tournure, et nous nous retrouvons dans les arcanes scélérates du capitalisme financier et de la crise des subprimes, tout aussi absurdes d'un certain point de vue, notamment de celui du personnage qui pense que l'argent n'existe que parce que l'on y croit (ce qui n'est pas faux quand on y réfléchit).
Bon, je ne vais quand même pas tout raconter. Je dirai seulement que les choses s'expliquent, qu'il y a enquête de police, qu'elle révèle un montage diabolique, et que, comme il est de règle dans notre système capitaliste, justice ne sera pas rendue.
Au cours de l'enquête, puis de l'instruction judiciaire, le Rapport Chinois se révèle être un véritable monstre, un livre maudit qui, à l'instar du Nécronomicon de Lovecraft, manque de rendre fou quiconque a l'imprudence de l'ouvrir, et ruine les vies et les carrières.
Le tout est horriblement drôle et lucide à la fois. L'une des meilleures dénonciations de notre système économique et des horreurs et turpitudes du libéralisme mondialisé que j'aie lues , à faire pâlir Piketty ou Michéa.
Une observation sur la quatrième de couverture: elle est à la limite du hors sujet, et la comparaison avec "La conjuration des imbéciles" est inappropriée.


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Dés les premières pages, le ton est donné, les personnages et le contexte posés : un homme, plutôt ambitieux, mais sans grand talent, se voit recruté de façon fort mystérieuse dans une grosse société. Or le protagoniste comme le lecteur ignorent ce que fait réellement cette société, et pour quelle mission l'homme a été recruté. Jusqu'à ce qu'on lui demande, sans plus d'explications, de rédiger un rapport pour leurs clients chinois. Il s'y lance à corps perdu, et comble le vide en pondant un objet sans queue ni tête de 3000 pages.

La première moitié du livre évoque un Kennedy Toole qui aurait avalé Kafka : les personnages sont tous plus sots ou vils les uns que les autres, le héros proprement égotique et détestable, les situations parfaitement absurdes.

Il est dommage que le ton change à la moitié du livre, quand débute une enquête policière. On découvre qu'il n'est rien d'absurde dans cette histoire, en réalité, mais qu'il ne s'agit que de manipulation, de blanchissement d'argent et de société-écran. L'auteur aurait gagné, à mon avis, à jouer la carte de l'absurde jusqu'au bout. D'autant que les quelques traces d'humour qui restent sur la fin deviennent un peu répétitives. La trouvaille, néanmoins, de comment ce rapport agit sur les hommes est excellente, et rajoute la fantaisie qui manque un peu en fin d'ouvrage.
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