AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 1549 notes
La chèvre de Monsieur Seguin est sans conteste la nouvelle la plus connue du recueil Les Lettres de Mon Moulin, à telle enseigne qu'elle a presque pris, de nos jours, valeur de conte traditionnel, ce qui est une belle marque de reconnaissance.
On ne compte plus les dizaines de versions et d'adaptations, toutes plus ou moins fidèles, plus ou moins illustrées, plus ou moins colorées, plus ou moins réussies. Certaines sont tronquées de la partie introductive originelle qui est une lettre du narrateur à son ami poète Pierre Gringoire qui est en train de refuser une place de chroniqueur dans un bon journal parisien au nom du respect de sa liberté littéraire. C'est dommage car cette introduction est l'occasion pour Alphonse Daudet d'y exprimer la morale de l'histoire, mais il est vrai que dans une optique de littérature jeunesse, cette introduction est un peu éloignée du monde des enfants.
Il est vrai également que, dépouillée de son prologue et de son épilogue, cette nouvelle a vraiment tout du conte traditionnel, tel que n'aurait pas rechigné d'en écrire un Perrault des grands soirs.
Le brave monsieur Seguin, habitant auprès des pré-Alpes provençales, a déjà perdu nombre de chèvres qui, ayant jugé bon d'aller brouter l'herbe sauvage des versants plutôt que les pousses chétives et rébarbatives du clos, ont fini par s'échapper et terminer entre les crocs dévastateurs du loup qui hante ces montagnes.
Monsieur Seguin, résolu à essayer, une nouvelle et dernière fois, d'élever une chèvre se décide à la prendre jeune et malléable afin qu'elle s'habitua mieux à la captivité et aux contraintes de la vie simple et monotone que peut lui offrir le bonhomme.
La petite Blanquette a pourtant tout pour plaire, un bon caractère, une belle allure, mais résistera-t-elle aux attraits de la montagne et de la liberté, si alléchante, vue d'en bas ?
Une belle fable à méditer, qui peut avantageusement être lue en relation avec la fable de la Fontaine « le loup et le chien », sur les avantages et les inconvénients de la domesticité et de la liberté sauvage.
Bref, un amour de conte (ou de nouvelle) à lire absolument car faisant désormais pleinement partie du patrimoine traditionnel commun à léguer à nos enfants, mais bien sûr, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          1150
"La chèvre de monsieur Seguin" est un conte qui fait parti Des Lettres de mon moulin d' Alphonse Daudet. Sans conteste, il s'agit d'un classique de la littérature pour l' enfance et la jeunesse.
Je me rappelle bien que durant mon enfance, nous les écoliers on a beaucoup apprécié ce récit et on a partagé la tristesse de monsieur Seguin.
Ce récit est celui de ce dernier qui a eu à élever plusieurs chèvres mais malheureusement aucune ne lui est restée car chacune tentée par le grand espace et la nature; quitte l'enclos et s'évade. le loup est là et attend sa proie !
Monsieur Seguin décide alors d'acquérir une toute jeune chèvre qu 'il surnomme Blanquette. Il la bichonne : il la place dans un enclos bien protégé. Il lui fournit de l'herbe grasse et l'eau. Il veut la domestiquer et la rendre malléable afin de bien la maîtriser.
le temps passant, Blanquette se sentit à l'étroit et voulut découvrir ce qu'il y a au-delà de l'enclos et gambader dans les grands espaces et humer le grand air de la nature.
Alors, un jour elle quitta son enclos douillet pour aller voir ce qu 'il y a au-delà de son espace habituel .
A sa sortie , elle rencontra la méchante bête qui attendait cette bonne occasion.
Monsieur Seguin constatant la fuite et le non retour de Blanquette a réalisé ce qui s'est passé et fut désolé et triste.
Un des beaux contes de l'auteur et la morale du récit est qu 'on ne doit pas se lancer la tête la première dans un milieu inconnu !
Commenter  J’apprécie          828
La chèvre de Monsieur Seguin est l'un des contes les plus connus des Lettres de mon Moulin de Daudet, il a bercé mon enfance par les lectures que j'en ai faites, les récits qu'on m'en a fait et les pièces de théâtre vues.
Après avoir perdu toutes ses chèvres, Monsieur Seguin décide d'acheter la plus jolie des petites chèvres qu'il nomme Blanquette mais malgré toutes les précautions qu'il prend pour la retenir dans son enclos, elle s'éprend de liberté et prend la fuite comme toutes les autres avant elle pour découvrir le vaste monde, celui-ci est tellement beau, elle est tentée... La nature est tellement belle et bien décrite dans le conte.
Oh! âmes bien nées ne fuyez pas...Voyez ce qui arrive...
Ce conte sonne comme un avertissement sur les dangers et la cruauté du monde, ses pièges pour le naïf qui se jette la tête la première dans la gueule du loup en se défiant de l'autorité.
Commenter  J’apprécie          724
Que reste-t-il dans nos mémoires d'adulte, de ce conte écouté de multiples fois avant de s'endormir...

L'appel irrésistible vers l'inconnu, sur les chemins de la liberté, voir si l'herbe est plus verte ailleurs... tester son courage et sa prise de risques, gravir et découvrir la montagne dans toute sa symbolique.
Découvrir l'indépendance, tester sa force de conviction, ses prises de décision... Savoir partir, quitter tout confort, se mesurer à sa propre solitude et affronter la peur jusqu'à l'extrême...
Pour se sentir vivant et adulte en devenir !
Avis aux mères, aux pères : le pouvoir initiatique des contes est toujours bien d'actualité ! continuons à tourner les pages... car ce petit bruit rend la lecture active, un rituel pour la vie.
Commenter  J’apprécie          541
La chèvre de Monsieur Seguin reste un de mes tout premiers souvenirs de lecture... par ma tante, ne sachant pas encore lire alors. Mais l'histoire s'est inscrite en moi (sans doute car j'ai dû la lui réclamer plus d'une fois...).

Quelle est triste cette histoire de Blanchette, la jeune chèvre que le pauvre vieux Monsieur Seguin espère voir grandir sans être dévorée par un loup comme toutes ses précédentes bêtes. Elle ne manque de rien dans son enclos. Pourtant, comme pour nombre d'entre nous humains, l'herbe lui paraît très vite plus verte et plus goûteuse au-delà du parc. La liberté se trouve derrière les barrières qui la protègent. Et Blanchette, bien sûr, cède à la tentation. Avec la fin qu'on lui connaît.

Conte sans doute le plus connu des Lettres de mon Moulin, il remplit son rôle moral même si, enfant, j'ai pleuré pour la pauvre petite chèvre. Après tout, elle voulait juste folâtrer un peu dans l'herbe grasse de la montagne, parmi les campanules et les autres fleurs. le prix à payer est rude.

Mais quel beau texte. J'en retiens encore les belles descriptions de paysages d'Alphonse Daudet. Et à mesure que la nuit tombe sur la montagne, l'anxiété monte. On frissonne avec la blanche biquette. du grand art en quelques pages très marquantes.
Commenter  J’apprécie          290
A la magie du texte inoubliable de Daudet, Flammarion adjoint les belles illustrations de Pincesse CamCam.

La chèvre héroïne de cette histoire tragique, le loup et le pauvre Monsieur Seguin sont représentés avec une netteté qui leur apporte du relief. A l'inverse, les paysages sont comme nimbés de brouillard et parsemés de couleurs pastels.

Dès lors l'image semble mettre un évidence la question de l'identité. Quel prix sommes nous prêts à payer pour ne pas perdre notre liberté ? Une question toujours d'actualité, car la chèvre de Monsieur Seguin, c'est un peu nous aussi...

Monsieur Seguin a perdu toutes ces chèvres. Elles ont toutes été mangées par le loup. L'attrait de la liberté, symbolisée par la montagne est trop forte pour pouvoir résister. L'homme espère qu'il en sera autrement avec Blanquette qu'il élève toute jeune.
Pourtant, même si le destin de la jolie chèvre est déjà tracé, laissons nous emporter encore une fois, par la magie des mots et des illustrations...
Lien : http://cdilumiere.over-blog...
Commenter  J’apprécie          293
La Chèvre de Monsieur Seguin appartient à M. Seguin. Ne l'a-t-il pas achetée pour qu'elle porte son nom non seulement en tant que complément du nom mais pour qu'elle reste “sa” chèvre ? En même temps, le nom qu'elle porte, Blanquette, la prédestine à disparaître, à être mangée bien qu'elle ne soit plus un chevreau. Avez-vous déjà mangé de la blanquette de chevreau ? Moi, non, mais je me demande quel goût ça a, même si je ne suis pas un loup, mais pardon, j'ai tendance à m'égarer après la pause déjeuner. Revenons donc à l'histoire de la chèvre de M. Seguin. Qui porte les cornes dans cette histoire ? Blanquette qui se battra avec les siennes ou M. Séguin qui en a un peu marre que toutes ses chèvres l'abandonnent ? “C'était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté.” Ici l'animal domestique revendique sa liberté comme une femme s'ennuyant ferme chez elle et s'ennuyant de son mariage, se demandant si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. M. Séguin a déjà perdu six femmes un peu chèvres aussi choisit-il comme septième une plus jeune pour mieux la dresser. Ah quel coquin ce bon M. Seguin ! Ce qui la caractérise la Blanquette, c'est sa joliesse. Et puis, celle-ci, elle est docile et caressante, “se laissant traire sans bouger”. Bref, “un amour de petite chèvre ... “ Une belle histoire d'amour en perspective. Sauf que voilà, elle est comme toutes les autres la Blanquette. “M. Séguin se trompait” lorsqu'il y espérait qu'elle serait différente “la nouvelle petite pensionnaire”. Elle est certes heureuse au départ dans son clos entouré d'aubépines (symbole de pureté virginale) mais elle finit par s'ennuyer à force d'être attachée au pieu (clouée au lit si vous préférez).
Aussi s'ensuit-il ce dialogue déchirant entre M. Séguin et sa chèvre :

“- Écoutez, monsieur Seguin, je me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.

[...]

- Comment, Blanquette, tu veux me quitter !

Et Blanquette répondit :

- Oui, monsieur Séguin.”

Il lui propose d'allonger sa corde, de faire quelques concession à leur mariage, de lui donner plus de libertés, mais elle veut la liberté absolue aussi l'enferme-t-il la “coquine” à double tour dans l'étable. Mais la prisonnière s'échappe bien vite par la fenêtre. “Malheureusement, il avait oublié la fenêtre et à peine eut tourné, que la petite s'en alla ... Tu ris, Gringoire ? Parbleu ! je crois bien ; tu es du parti des chèvres, toi, contre ce bon M. Séguin …” Elle est vraiment chèvre la femme de M.Séguin, ajouterait bien volontiers M.Daudet.

Dans la montagne, la Blanquette, “on la reçut comme une petite reine. “ Elle laisse libre cours aux sens, elle découvre la nature à l'état sauvage, les arbres la caressent, les parfums capiteux des fleurs l'enivrent. La symbolique des fleurs est parlante : “ Et les fleurs donc !... de grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux ! ..." Mais c'est une fleur dangereuse que la digitale pourpre ! Quant aux campanules ou les miroirs de Vénus, c'est cette beauté négligée, ce charme et cette grâce. Elle cueille entre ses dents la cytise associée à la beauté et au rite du mariage comme pour s'en détacher telle une fleur arrachée. Et c'est alors qu'elle tombe sur une troupe de chamois qui dégustent quelques lambrusques ( la vigne sauvage) alors là, c'est l'ivresse ! “Notre petite coureuse en robe blanche fit sensation [comme dans un salon]. On lui donna la meilleure place à la lambrusque, et tous ces messieurs furent très galants …” Elle s'enfuit avec un jeune chamois noir et “les deux amoureux” s'en donnent à cœur joie bien que M. Daudet ne nous donne aucun détail. Et puis, après s'être bien fait du bien et le mal étant fait, le ciel se couvre et la nuit tombe. Elle prend peur, pense à M. Seguin avec nostalgie après s'être moqué de lui dans la journée en le regardant du haut de la montagne mêêh elle se dit qu'il est trop tard pour elle maintenant qu'elle a pris le goût de la liberté. Et c'est alors qu'on entend le “Hou hou” du loup et la trompe de M.Seguin trompé. Trop tard, la robe virginale de la chèvre de M.Seguin sera tachée de sang.

PS : Merci à oiseaulire pour nos échanges et à Nastasia-B pour sa critique qui m'a orientée vers une relecture. En effet, je n'avais jamais lu la partie consacrée à Gringoire n'ayant lu petite qu'une version pour enfants. La fin du conte est surprenante et charmante à la manière de la Provence :

“Adieu, Gringoire !
L'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention. Si jamais tu viens en Provence, nos ménagers te parleront souvent de la cabro de moussu Séguin, que se battégue tonto la neui erré lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé.”
Commenter  J’apprécie          274
La Chèvre de monsieur Seguin a pour moi une saveur toute particulière car il s'agit du tout premier livre que j'ai lu il y a 50 ans maintenant.
Il nous a servi de support de lecture en classe de CP (j'avais 5 ou 6 ans) et je revois encore des "flashs", des sons et des couleurs, mes plus anciens souvenirs d'écolier, en ce temps là nous avions une blouse bleue :)
En ce temps là nous étions sages "comme des images", celles que nous recevions comme des bons points, le maître était l'autorité incontestée.
J'ai donc pratiquement appris à lire avec la Chèvre de monsieur Seguin, ce qui en fera pour moi une histoire éternellement à part.
Pas vraiment une critique donc, mais un vrai ressenti ;)
Commenter  J’apprécie          2413
"La Chèvre de monsieur Seguin" est probablement la plus célèbre des "Lettres de mon moulin", et ce fait n'est pas dû au hasard.
Ce conte rassemble effectivement tout ce qui plaît si souvent dans un conte : une histoire simple et linéaire qui fait penser à beaucoup d'autres, une fin douce-amère ( et, ici, plus amère que douce ), une morale simple à inculquer aux jeunes.
L'histoire n'est pas très compliquée, rappelant par certains aspects celle du "Petit chaperon rouge" : même naïveté chez le chaperon et chez la chèvre, même caractère prédateur d'un loup dans les deux contes, même s'il est bien différent.
La morale est simple, très contestable, c'est vrai ; mais simple, toutefois, rien n'est moins compliqué. Elle est énoncée par Alphonse Daudet dès le début du conte.
C'est un conte simple, ni très sophistiqué, ni très compliqué ; il est fait pour ceux qui prennent du plaisir aux choses simples.
Un excellent conte d'Alphonse Daudet, d'une célébrité parfaitement justifiée !...
Commenter  J’apprécie          227
Enfant, La Chèvre de Monsieur Seguin était ma nouvelle préférée écrite par Alphonse Daudet. Je pense que je m'identifiais à Blanchette qui désire vivre libre, loin de toute contrainte.

Aujourd'hui, ce texte n'a plus le même effet sur moi car je me rends compte à quel point il est moralisateur. Tout est fait pour que le lecteur prenne conscience que la liberté à un prix élevé et qu'il vaut mieux, parfois, y renoncer.
Ainsi la fenêtre reste ouverte, Blanchette ne rentre pas le soir, Monsieur Seguin ne part pas à sa recherche et, dès le premier soir, la pauvrette tombe sur le grand-méchant-loup. La petite était condamnée avant même de s'enfuir.

Ceci étant dit, la lecture est très agréable parce que Daudet a un style très riche. J'ai aimé les descriptions de la montagne, des fleurs, des herbes... J'avais devant les yeux la petite chèvre qui se roulait de joie dans les prés.
Commenter  J’apprécie          224




Lecteurs (11856) Voir plus



Quiz Voir plus

Alphonse Daudet

Quelle est la ville de naissance de Daudet ?

Paris
Grenoble
Strasbourg
Nîmes

12 questions
111 lecteurs ont répondu
Thème : Alphonse DaudetCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..