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4,41

sur 100 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre ?
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?" Jean Ferrat


Vous dormiez? " Et ça souffle et ça ronfle
tout un monde qui se dégonfle"...
Comme en songe, les personnages ( un Prince et son ami?) pénètrent dans un pays où tous sont endormis. Les animaux et les hommes...


Et une princesse ?
"Le Prince aida la Princesse à se lever; elle était tout habillée et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui dire qu'elle était habillée comme sa mère-grand."


C'est un bel album enchanteur ( avec ses dessins délicats, la poésie et les couleurs chatoyantes de l'univers de Rebecca Dautremer... ) un peu old-school avec ce texte sous les pieds des personnages, et non pas dans des bulles)…


Réveillez vous! Là, un des personnages passe de la page de gauche ( en noir et blanc), à celle de droite et «plonge» dans cet autre univers plus coloré.
Ce « Bois endormi » est le monde du Rêve ou c'est l'univers blanc du narrateur ? le Prince ( un Prince vraiment?) ne quitte pas la réalité pour le rêve, mais quitte bien un "espace rêvé" pour entrer dans un espace de Vie...


Le héros va-t-il réussir à réveiller sa Princesse et comment? Et si comme dans une publicité récente à la télé, la Princesse Léonor refermait la porte sur l'intrus qui la réveille?...
Pour retourner à ses Rêves, dans ses draps à la fraîcheur incomparable, "où personne ne peut la sortir de son lit?"
C'est le lecteur qui serait dans de beaux draps!


"Et pourtant, je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues."
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Je pense que le musée du Louvre pourrait exposer Rebecca Dautremer.

L'histoire du soir est déjà un moment doux et fort, mais avec un tel livre, cela devient un voyage.
Le monde est autre, exotique, poétique. Les dessins sont si puissants que la magie devient réelle; ils n'ont plus besoin de beaucoup de texte pour raconter cette histoire qui dort dans notre mémoire à tous.
Il y a pourtant bien deux narrateurs dessinés très simplement, en 6 coups de crayons, qui nous interpellent et nous surprennent à la fin!

Ce livre est un concentré d'intelligence et de beauté.
A mettre entre toutes les mains de tout âge.
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J'ai eu envie d'emprunter cet album suite aux avis d'Un univers de livres, d'Oursbibliophile ou, plus récemment, par celui de Les pages de Sam. Comme la majorité, j'ai trouvé les illustrations à tomber ! Tout est somptueux, réaliste et coloré ! Que ce soit dans les doubles pages en couleur ou les autres, chaque planche est majestueuse et dégage quelque chose de poétique. J'ai passé de longues minutes à en prendre plein les mirettes… Par ailleurs, j'ai trouvé amusante l'idée de mettre des illustrations détaillées et en couleur et de passer ensuite à des pages blanches où l'on voit deux personnages crayonnés en train discuter. Leurs paroles sont presque mises en bulle, comme s'il s'agissait d'une bande-dessinée. le procédé est original et, même s'il étonne lors des premières pages, finit par enchanter le lecteur ! Enfin, la conclusion est tout simplement pleine de douceur… Une merveille !

Cet album revisitant le conte de la Belle au bois dormant est presque un coup de coeur ! Ce qu'il me manque ? Je ne sais pas si les enfants, souvent les premiers destinataires d'un album, aimeront ce récit autant qu'un adulte. D'ailleurs, j'ignore si les jeunes lecteurs comprendront tout, s'ils verront le message final ou imagineront une suite sans les explications d'un parent… Il faudrait que je teste sur l'une de mes classes ou avec des jeunes lecteurs qui lisent facilement à la médiathèque… Cela reste donc à voir ! En tout cas, les adultes se régaleront avec ce livre poétique et magique aux scénographie à couper le souffle !… À découvrir !

Lien : https://lespagesquitournent...
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Rebecca Dautremer revisite le conte traditionnel de la Belle au Bois dormant de Charles Perrault.
Elle y ajoute sa touche rouge de passion qui fait palpiter les pages, sa vision toute esthétique qui transforme, confère une vraie magie, distille le plaisir de l'illustration.
Mélangeant les inspirations, elle redécore le bois et transforme la forêt de ronces en ville endormie contemporaine.
Les hommes et les femmes sont à la fois vêtus d'une mode clin d'oeil à l'âge médiéval et inspirée des années 20.
Nous arrivons directement à un point du conte où le sort en est jeté, rien ne bouge et la lumière du drame qui tombe sur les habitants ne saurait même les faire broncher.
Nous entrons dans la pièce de théâtre qui nous est ouverte.
L'auteure glisse des petits détails dans les affichages qui nous font déja sourire, la posture dramatique et presque chorégraphiée des personnages nous interrogent presque autant que les deux narrateurs qui font leur entrer en scène sur les pages blanches opposées aux illustrations très colorées.

Un vieil homme et un mystérieux jeune homme, comme sur une scène de théâtre, déambulent et sont comme les lecteurs, spectateurs de la scène à dormir debout.
Le monde s'est arrêté. Les papillons et les oiseaux sont figés aussi.
Si certains corps pendent gracieusement sur un balai ou une table comme suspendus dans le temps, d'autres posent le doute par la position décontractée des personnages, donnant l'illusion d'un sommeil choisi.
Le jeune narrateur ne se montre pas très affable,
le vieux s'interroge, creuse la question, forçant ou invitant ainsi les lecteurs à chercher le détail qui trahirait l'imposture.
Font-ils semblant, si oui, pourquoi? Pourquoi l'avoir décidé tous ensemble?

En économie de texte et de façon bien amenée, Rebecca Dautremer reconstruit une histoire par des suppositions. La femme de la table est légèrement appuyée, comme assoupie, pourtant ses pieds sont déchaussés comme si le vent leur avait arrachés leurs souliers.
Les contradictions sont délicieuses et notre posture de spectateur est presque doublée en rôle de voyeur, l'auteure courbe l'image comme si chaque illustration était perçue par l'oeilleton d'une porte.
Les dessins et les corps las sont emplis de grâce.
Quel est là ce sortilège? Quel sort pourrait le déjouer?
Un baiser de prince à fortiori.
Mais où se cache la belle endormie.
Un des personnages de la page blanche révélera enfin son rôle dans cette histoire et se parera de couleurs pour le grand final.
Rebecca Dautremer fait définitivement dans le Beau Livre avec son talent d'illustratrice et sa passion de conter par l'image. La scénographie est originale et très réussie.
A découvrir absolument.
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Êtes-vous prêts… pour un enchantement ?

Non, parce que je ne voudrais pas vous prendre par surprise. Autant qu'une image choquante peut rester longtemps scotchée à la rétine, un ravissement peut faire décoller du sol à un moment tout à fait inopportun.

Aussi, je préfère prévenir.

Le Bois Dormait, de Rébecca Dautremer
Trigger warning : beauté sublime

Bon, je vous vois venir « Ah, mais Rébecca Dautremer, je connais ! » Commençons par là : quand on sait déjà que c'est beau, on se montre parfois moins attentif, et c'est un tort. On risque de manquer le murmure qui s'échappe — d'avoir tourné la page trop vite. Aussi, j'espère vous donner envie de bien regarder cet album…

Pourquoi est-ce beau ?

On retrouve l'univers esthétique de Rébecca Dautremer, dans ses couleurs chatoyantes et sa poésie intimiste. Vous reconnaîtrez :

-les couleurs orientales, avec ces dominantes de rouges relevés par du turquoise ;
-ces yeux en amande, ces visages ovales, ces mouvements des corps aux formes arrondies ;
-cette délicatesse assez typique des estampes et tapisseries sino-japonaises.

Mais il y a aussi une saveur old-school enchanteresse à cet album. Ça passe par de petits détails, comme le fait que le texte soit sous les pieds des personnages, à l'ancienne (et non dans des bulles)…
…mais aussi par de plus gros hommages, comme celui que je perçois à Little Nemo.

Little Nemo de Winsor McCay est une bande-dessinée née en 1905 (l'une des toute premières, donc). Les petits personnages du narrateur et de son compagnon y font irrésistiblement penser :
-par le style de dessin, le trait adopté ;
-par les costumes, pleins d'une fantaisie médiévale ;
-par l'aspect BD, of course, de ces cases invisibles qui font évoluer nos personnages sur la page de gauche ;
-par le thème du sommeil et du rêve !
Dans Little Nemo, le principe, c'est que chaque strip commence par Nemo qui s'embarque dans un rêve/aventure, et s'achève par Nemo qui se réveille, souvent en tombant de son lit.
Ici, le narrateur observe des personnages endormis, qui sont dans un autre univers (couleurs et style de dessin différents, opposition entre les pages de gauche et celles de droites).

Or, à la fin de l'album, le compagnon du narrateur « plonge » dans cet autre univers, passant à son tour en couleurs, page de droite. Comme Little Nemo plongeant dans ses rêves ! Ce thème est trop chouette parce que, personnellement, je me demande si le « Bois endormi » est bien le monde du rêve (ce serait évident), ou si, au contraire, c'est l'univers blanc du narrateur (qui ressemble tant à un personnage de Winsor McCay). Auquel cas le prince ne quitte pas la réalité pour le rêve, mais quitte bien un espace de songe pour entrer dans un espace de vie.

La saveur old-school de cet album tient aussi à la réécriture de conte qu'il propose. Parmi les nombreuses réécritures de contes que l'on trouve en librairie, il y en a beaucoup, sans doute, qui ont des approches intéressantes. (M'enfin pas toutes, faut le reconnaître.) Ici, c'est le cas.

Ce qui est sympa par exemple, c'est que, comme chez Perrault, nous sommes vraiment du point de vu du conteur. Ça tient à de minuscules astuces :

*CÔTÉ TEXTE*
Perrault, dans sa Belle au bois dormant, cale régulièrement des propositions incidentes, ces petites interventions du narrateur dans l'histoire. On trouve des clins d'oeil humoristiques sous diverses formes.

Exemple :
"Le Prince aida à la Princesse à se lever; elle était tout habillée et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui dire qu'elle était habillée comme ma mère-grand."

On trouve le même ton de remise en question de l'histoire dans l'album, comme ici :
"-Et c'est comme ça depuis un temps fou. 100 ans je crois.
-100 ans ! C'est ce qu'on t'a dit aussi ?
(un temps)
-Mais c'est beaucoup trop long !"

*CÔTÉ IMAGE*
#1. La hauteur de vue : nous voyons les endormis depuis la hauteur du (petit) narrateur, clairement pas depuis celle du prince (grand, longiligne, menton penché), ni depuis un angle autre qui serait omniscient.

#2. L'effet fish-eye (terme que le français traduit par « objectif hypergone », dans sa tendance habituelle à en faire des caisses).
L'effet fish-eye, c'est cette distorsion arrondie sur les bords de l'image, qui nous donne l'impression d'un regard à la fois distant (comme par le prisme d'une caméra) mais aussi incarné, car on est dans l'oeil du narrateur. Regardez notamment le dallage rouge et blanc de la scène endormie dans un café : les carreaux sont complètement tordu et arrondis sur les bords de l'image.

Donc c'est beau, rêveur, languissant. Doucement drôle, pianissimo. Et dans sa candeur, ça n'oublie pas d'être habile et technique. le scalpel au service de la poésie.

Et puis cette élégance elliptique sur la fin, moi j'aime beaucoup. le prince réveille la belle endormie — suppose-t-on. Mais le baiser est laissé à notre imagination.

Vous ai-je donné envie d'aller le regarder de plus près ?

(J'espère j'espère.)

L'album sort aujourd'hui, le 2 novembre 2016.

Bonne lecture,

Lupiot

(pour mieux en profiter, vous pouvez lire cette chronique avec des photos de l'album, des comparaisons avec Little Némo, et des gifs, en cliquant sur le lien ci-dessous.)
Lien : https://allezvousfairelire.c..
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Un très bel ouvrage, extrêmement poétique qui remet au goût du jour la conte de la Belle au bois dormant.
Très soignées, les illustrations sont de toute beauté.

Nous avons là une originalité sans pareille. On débute avec deux personnages qui parlent, on les voient dessinés comme des croquis. Ils dialoguent sur ce qu'ils voient, notamment l'homme qui décrit le village sombré dans un profond sommeil, à un autre homme plus jeune. On fait vite le rapprochement avec un prince qui vient juste de découvrir la ville envoûtée par une étrange malédiction qui dure depuis 100ans.

Les doubles pages créent une continuité dans l'histoire c'est comme si on regardait un dessin animé. On débute avec une visite guidée dans la page de gauche puis on observe l'illustration à droite.
Il y a par la suite une proximité qui s'installe avec le lecteur qui semble être également de la partie.
J'ai eu l'impression d'être une princesse et que le prince venait m'embrasser.... ( vous comprendrez si vous lisez l'ouvrage haha, ne jugeons pas mon ressenti !)

Un excellent ouvrage, d'une grande tendresse et qui apporte beaucoup de douceur à ce conte mystérieux et angoissant.
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Difficile d'exprimer l'émotion qui s'est emparé de moi face aux illustrations de Rebecca Dautremer : elles sont habitées d'une poésie mélancolique et magique, comme si tous l'univers des contes de Grimm s'y concentrait. Chaque image est un tableau dans lequel l'imagination se perd. Par un subtil jeu, les plans rapprochés de la nature sont très vivants – les papillons, la grenouille, les herbes, semblent parcourus d'un frémissement, comme agités par une légère brise – alors que les dessins montrant les êtres humains endormis font penser à des natures mortes ! Une plume précise et sensible, des couleurs somptueuses et douces. de belles pages richement dessinées alternent avec des pages de textes sur lesquels l'on suit deux petits personnages tracés à la plume. Ce sont les conteurs de cette histoire. Partis en balade, ce vieux monsieur et un jeune homme découvrent un monde endormi : chevalier, enfants sur une balançoire, musiciens d'un orchestre, roi et reine, etc., tout le monde ronfle… Nous avons pénétré de l'intérieur l'histoire de « La Belle au bois dormant ». le vieux monsieur, en quelques mots, fait comprendre au jeune homme ce qui s'est passé et l'interroge : « tu y crois, toi, aux sorts et aux maléfices » ? Un peu à la manière de Socrate, il oblige le jeune homme à se révéler (à se réveiller…) et à agir. Car ce jeune homme, c'est un prince ! Et le voilà, le petit bonhomme dessiné à l'encre noir qui pénètre le monde en couleurs… Pas de baisers en gros plan, pas d'explications, mais une ellipse, et l'on ouvre une belle double-page où tous les personnages endormis, croisés dans les pages précédentes, prennent vie.
Un joli clin d'oeil au célèbre conte qui ravira ses « fans », invitera à la rêverie devant les images, ou servira d'introduction à la lecture de « La Belle au bois dormant ».
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Alors ici, gros coup de coeur ! Déjà, je suis une fan inconditionnelle du travail de Rébecca Dautremer (notamment pour ses illustrations des livres Princesses oubliées ou inconnues aux éditions Gautier-Languereau). On a entre les mains une magnifique ré-écriture de la Belle au Bois dormant. Et ce qui est fabuleux, c'est qu'on en prend conscience au fur et à mesure de la lecture. Je m'explique. On ouvre le livre sur deux personnages crayonnés qui nous invitent à les suivre.

Ils rencontrent un papillon, un éléphant, puis entrent dans une ville qui pourrait être une petite bourgade de campagne d'aujourd'hui, complètement endormie. Musiciens, boxeurs, balayeurs, tous roupillent et ont sur leur visage un air apaisé. Finalement, on découvre la princesse, qui est en fait une fleuriste, dans une mise en scène juste fabuleuse. Et durant tout ce périple, les codes et l'univers du conte original nous sont sous-entendus, soufflés par des détails : on est loin du cadre médiéval initial mais on sent le merveilleux. le « réveil » est très symbolique, car le personnage du prince qui était l'un des guides crayonnés rentre dans l'illustration colorée, se met au diapason de ce monde endormi pour le réveiller… et la dernière page nous montre tous les personnages réveillés, dynamique et.. crayonnés.

Une bien jolie découverte plein d'humour, de poésie et d'une beauté à couper le souffle !
Lien : https://lesmotsdarva.wordpre..
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Dans ce nouvel album, Rébecca Dautremer revisite le célèbre conte sans le raconter. Tout le monde connaît l'histoire après tout. On rentre dans cet univers grâce aux discussions des deux personnages, ou plutôt grâce au monologue du plus âgé des deux car il n'obtient guère de réponse de son jeune compagnon. J'ai beaucoup apprécié l'humour des commentaires pragmatiques du personnage qui interroge (ça ne fait pas un peu long, cent ans ?), doute (et s'ils faisaient tous exprès ?), ronchonne un peu (« Entre nous, si on invoque un sort à chaque fois qu'on a envie de faire un petit somme… »). Mais son ami partage-t-il son point de vue ? La fin semble nous dire que non…

Tous deux sont en noir et blanc, à peine esquissés sur la grande feuille blanche, et, par contraste, attention, les pages qui leur font face sont tout simplement extraordinaires ! Les images en couleur sont grandioses comme Rébecca Dautremer sait le faire. Elle transforme le château entouré de ronces en ville contemporaine bien que les vêtements des habitants évoquent aussi bien le Moyen-Âge que les années folles. Explosions de couleurs et de détails. Courbes arrondies, grâce des corps, douceur des visages. Finesse et délicatesse du trait. Vie malgré l'immobilité des sujets.

Tout ce qu'on a à faire, c'est se laisser immerger lentement dans cet univers fait de poésie, de magie, de calme et de couleurs chatoyantes. Parce que cet album est juste sublime et qu'il faut prendre son temps pour en savourer tous les détails.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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On trouve dans cet album une poésie inouïe et pleine de douceur, tant dans le texte que dans les illustrations. Les touches d'humour parsemées dans ces dessins sont également délicieuses, et permettent une lecture très en profondeur (bien qu'elle ne soit pas nécessaire à la compréhension). Rebecca Dautremer travaille autour de l'histoire de la Belle au Bois dormant, et façonne un monde endormi, observé par deux personnages. le contraste est saisissant entre ce vieil homme et ce jeune homme, dessinés à traits légers, de petite taille, sans couleur, et le monde endormi, représenté sur des pages immenses, tout en couleurs et en riches détails.

J'ai trouvé cette réécriture du célèbre conte très fine, et magnifique. Pour moi, cette histoire questionne la possibilité de croire ou non aux contes de fées. En effet, à un certain âge, l'enfant doit se lasser de toutes ces belles histoires qu'on lui raconte, et se dire que tout cela n'a plus lieu d'être. Et pourtant, avec cette histoire tout en douceur, Rebecca Dautremer semble donner aux jeunes le pouvoir de prendre part aux contes de fées, d'en être pleinement acteurs, et donc de croire en la magie du monde.

C'est en tous cas le sens que j'ai trouvé à la lecture de cet album. Mais je suis tombée il y a peu sur une vidéo où, dans une interview, l'auteur n'avait pas du tout pensé à ce sens. Elle explique en effet qu'elle a pris pour point de départ l'interrogation suivante : comment réveiller un monde endormi ? Et elle a trouvé cette belle histoire, inspiré de la Belle au Bois dormant, pour y répondre. Et bien entendu, cette question est à prendre à tous les niveaux possibles ! La conclusion, qui est donc de laisser la porte ouverte aux contes de fées et à la magie, me rappelle très fortement la conclusion du dernier roman de Timothée de Fombelle ! Donc forcément, un énorme coup de coeur pour cet album !
Lien : http://chroniqueetudiantelet..
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