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EAN : 978B09XBP5J1K
182 pages
Editions du chat noir (06/04/2022)
3.69/5   8 notes
Résumé :
Pour les besoins de ses études en géologie, Louise s’installe au Japon, non loin d’Aokigahara, la forêt des suicidés. Entre dépaysement et fascination, la jeune fille découvre auprès de ses hôtes, les Aomori, la culture et les traditions de la région.
Mais quand vient le temps de se perdre dans ces bois à la renommée aussi dérangeante que mythique, Louise multiplie les rencontres plus étranges les unes que les autres. Persuadée d’avoir croisé des personnes di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Une lecture assez courte (moins de 200 pages), conçue comme une balade. Une promenade sans précipitation, permettant d'apprécier le moment présent et de se caler sur le rythme de ce qui nous environne. C'est assez lent, mais jamais long.

La rumeur des racines nous emmène dans un monde un peu à l'écart de la civilisation, et offre une sorte de déconnexion. le texte est à l'écoute, des racines, des voix, du passé, d'une culture qu'on ne connait pas forcément. Il nous apprend à nous taire et à écouter. Les mots sont soyeux, les dialogues et les péripéties sans brusquerie. Les rapports entre les personnages sont tout aussi doux. le texte est éthéré, il suggère plus qu'il ne dit.

J'ai particulièrement apprécié le contraste saisissant entre Louise et son bagage scientifique et un monde plus surnaturel. Un monde dans lequel les croyances sont très ancrées dans la vie de tous les jours. Où les morts se mêlent aux vivants, qui les honorent. Où le surnaturel est davantage un signe à décoder et à intégrer dans son réel, qu'un élément à craindre et rejeter.

La rumeur des racines, c'est une invitation à voir le réel autrement, ouvrir des portes vers autre chose, et redécouvrir le merveilleux. Un roman qui m'a beaucoup plu, et dont le final amer m'a particulièrement marquée, tant il est en contraste lui aussi avec le récit. Une très bonne surprise !
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Après mon bilan du mois de février, vous savez que j'adore le Japon. Je ne peux pas résister à la collection Neko des éditions du Chat noir. J'avais acheté La rumeur des racines à sa sortie. Je l'ai pioché dans ma PAL sous l'impulsion de Zoé prend la plume.

Louise est étudiante en géologie. Elle se rend au Japon, dans la forêt de l'Aokigahara pour analyser le sol si particulier de cette région. Louant une maisonnette à la famille Aomori, elle s'intègre dans ce petit village avec bonheur jusqu'au jour où la disparition de deux lycéens amoureux l'inquiète. À raison. La contrée est réputée pour attirer les âmes en peine qui s'y suicident. Au cours de son enquête et de son séjour, Louise y gagnera autant qu'elle y perdra.

Cette histoire de fantôme m'a transportée en douceur. Je ne m'attendais pas à ressentir ce sentiment si spécifique au récit bouleversant en atteignant le mot fin : le pincement au coeur quand on vient de lire la dernière ligne. Surtout que le démarrage était un peu lent, le suspense se déploie au moment où les fantômes entrent en scène et que Louise comprend que quelque chose cloche.

La majeure partie du livre ressemble à un documentaire qui explore diverses facettes du Japon allant du tourisme naturel, aux traditions en passant par le folklore et ses légendes. Et bien entendu, la géologie du lieu, étudiée par Louise, qui possède un sol magnétique aux propriétés exceptionnelles et une forêt dont les arbres communiquent entre eux et, sans doute, aux humains sensibles. Au cours de ma lecture, j'ai eu envie de me tourner vers Arte ou d'autres chaînes qui offrent des reportages sublimes et instructifs. Les nombreuses descriptions rebuteront peut-être certains lecteur.icess. Dans mon cas, elles n'ont pas empêché mon immersion dans ce pays adoré. Cette immersion est renforcée par l'utilisation du japonais. Si vous êtes des néophytes, rassurez-vous ces dialogues sont traduits ou expliqués.

Outre cet aspect documentaire, Julie David nous offre une histoire rythmée comme celles des plus grands écrivains (Haruki Murakami) et réalisateurs nippons (Ghibli). le genre de narration toute en finesse et en douceur qui procure des étincelles ou qui dévoile tout à coup un paysage nocturne illuminé par des lucioles. le merveilleux côtoie le réel sans le défigurer. L'autrice gomme la frontière entre les deux mondes qui s'entremêlent, et elle brouille nos sens. Elle casse nos certitudes avec une fin toute en émotion et imprévisible au point de me donner envie de le relire pour relever les indices qu'elle a soigneusement dispersés. Si l'ambiance générale ressemble à la vie quotidienne, des atmosphères plus oppressantes et étranges parsèment aussi le récit.

La majorité des personnages sont nuancés et portent des traits particuliers. Si Louise adore la géologie, elle a tendance à procrastiner à cause de la chaleur. Sociable, elle s'intègre vite dans le village et la famille Aomori dont je retiendrai surtout Akemi, la grand-mère. Énergique et espiègle, elle possède une franchise à toute épreuve. Sa sagesse et son âge avancé lui permettent de rompre avec la réserve habituelle des Japonais. Réserve incarnée par son fils qui guide Louise vers la maison qu'elle a louée. Sa façon de s'exprimer donne tout de suite l'image du Japonais accueillant, chaleureux et calme. le seul m'ayant laissée de marbre est Yuya qui semble correct et passionné. Sa gentillesse est palpable, mais je n'ai pas ressenti le lien qu'il établit avec Louise.

Enfin, je me dois de citer Noroi-san, le chat. Félin d'une importance capitale dans cette histoire de malédiction. Toute bonne histoire de fantômes et de forêt mystérieuse en a besoin d'un, n'est-ce pas ?

En bref, La rumeur des racines fut une lecture surprenante. Commençant avec douceur, telle la vie quotidienne et banale au pays du soleil levant, je n'ai pas remarqué le piège. Au fil des pages, la forêt s'est refermée peu à peu sur moi, m'enlaçant de ses racines pour m'emmener au coeur de ce Japon merveilleux et humains, de cet autre monde où les limites entre vivants et fantômes s'estompent.
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Il est des coups de coeur qui se révèlent tout en douceur. Des lectures qui, sur le coup, paraissent sympathiques, sans plus. Mais qui se révèlent, au final, plus marquantes qu'on l'aurait pensé au premier abord. C'est le cas de la rumeur des racines de Julie David, paru aux éditions du Chat Noir.

Une nuit d'insomnie, plutôt que de me tourner dans mon lit ou de poursuivre ma lecture en cours au risque d'en décrocher trop tôt, j'ai jeté mon dévolu sur ce court roman qui patientait dans ma PAL. Il avait la longueur idéale pour m'occuper en attendant que vienne Morphée. Je me suis vite retrouvée emportée au Japon sous la plume de Julie David, à la fois précise et imprégnée d'une délicate poésie. Que ce soit la description des lieux et des habitudes de la famille Aomori, avec laquelle Louise tisse vite de liens d'amitié, ou encore des expressions et SMS, retranscrits dans la langue (avec la traduction en bas de page), l'immersion est totale ! Cela m'a donné envie de retourner là-bas, même si la forêt d'Aokigahara n'a pas fait partie de celles où je me suis promenée lors de mon court séjour.

Malgré la réputation macabre de cette « forêt des suicides » et son intrigue aux allures de polar, La rumeur des racines n'est rien de tout cela. C'est un roman sensible et délicat, qui brode subtilement sur le motif du fantôme tout en prenant son temps, comme on cheminerait le nez au vent, entre les arbres. Un roman qui, une fois la dernière page tournée, prend le temps d'infuser, comme un bon thé japonais exhalerait lentement ses subtils arômes. Parce qu'après en avoir tourné la dernière page, puis enfin sombré dans le sommeil, je me suis surprise à y repenser le lendemain. Et le jour suivant. Et encore celui d'après.

Pourtant, certaines révélations n'avaient rien eu d'une surprise, pour la lectrice habituée d'histoires de fantômes que je suis. Mais elles n'en étaient pas moins bouleversantes. Voilà plus d'une semaine que j'ai lu ce court roman et à l'heure où j'écris ces mots, j'y pense encore. Certaines phrases tournent dans ma tête, des scènes me serrent le coeur, chaque fois que mes pensées me ramènent auprès de Louise, des Aomori et de la forêt d'Aokigahara.

La rumeur des racines, c'est un roman qui n'a l'air de rien, mais qui nous hante encore longtemps après qu'on l'ait refermé. Un roman parfait pour les personnes passionnées par le Japon ou qui veulent lire une histoire de fantôme sans se faire peur. Mon seul regret, c'est que la couverture du livre ne reflète pas toute la beauté, l'émotion et la délicatesse de ce texte fantastique qui vaut le détour.

Kokoro ga ugokute.
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Ce petit roman me tentait beaucoup depuis sa sortie, et je dois bien reconnaître que je ne suis pas déçue ! Court, mais efficace.

Le thème de la mort dans cette forêt immense et mystérieuse - quasiment vivante - est très présent, puisque toute l'intrigue tourne autour. Néanmoins, j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose de très doux qui surplombait le tout. Une bienveillance très prégnante qui enveloppe les personnages et qui confère à l'histoire une aura très spéciale.

Parallèlement, j'ai beaucoup aimé la manière dont le fait que l'intrigue se situe au Japon est exploité. Tout au long du récit, des tas de petites informations sont glissées afin qu'on en apprenne plus, sans jamais que ce soit lourd. J'ai trouvé cet aspect original, bien mené et franchement super intéressant. En plus d'avoir une intrigue captivante, l'autrice stimule notre curiosité constamment.

Les 200 pages passent alors à toute vitesse, sans pour autant laisser un goût d'inachevé. L'intrigue mise en place dès le départ est résolue finalement assez vite pour laisser place à quelque chose de plus grand qui nous laisse un peu baba. C'est finement mené, l'histoire est très prenante et j'ai adoré me promener dans cette grande forêt qui semble dissimuler bien plus de secrets qu'on ne nous en a dévoilé.
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J'avoue que j'avais quelques réticences à découvrir ce roman. Pourtant, le résumé est tentant : l'autrice nous propose de suivre Louise, étudiante en géologie, au Japon. Et plus particulièrement à côté d'Aokigahara, la forêt des suicidés. L'histoire prend un tournant surnaturel au moment où l'héroïne croise des personnes disparues. Alors que l'enquête piétine, Louise décide de tout mettre en oeuvre pour les retrouver, comprenant qu'elle seule peut suivre la piste qu'ils ont laissée.

J'ai toutefois fini par me plonger dans ce roman. Et… c'était une lecture sympathique, mais qui ne me marquera pas. Je pense que je n'étais tout simplement pas la cible visée par une telle histoire.

Toutefois, La Rumeur des Racines est une bonne lecture, menée par une plume fluide et une intrigue aussi intrigante qu'originale.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pourtant, si je tendais l’oreille, au-delà des stridulations des milliers d’insectes agacés par la chaleur de l’été, je pouvais percevoir quelques murmures déformés par le vent. Un appel ? Une litanie ? Une invitation ? J’imaginai un souffleur de théâtre, habilement caché dans le sous-bois, me racontant une histoire que je ne pouvais pas comprendre.
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Mais quand tu reviendras, tu ne trouveras ici que des souvenirs.
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