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3,65

sur 75 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Duncan sort de prison et arpente les rues de Cataract City. de nombreux lieux lui rappellent son enfance, période bénie partagée avec Owen. Ils ont vécu des moments très forts, notamment une nuit perdue dans la forêt après avoir découvert le vrai visage de leur catcheur adulé. Ces deux garçons inséparables sont devenus deux hommes qui ne peuvent qu'être opposés.
Ce roman à deux voix (Craig Davidson passe de Duncan à Owen) est une histoire commune. L'errance de Duncan à sa sortie de prison apporte une nonchalance étonnante au récit et facilite la plongée dans les souvenirs. Une certaine mélancolie s'installe laissant vite la place à la stupéfaction face au monde du catch et à la peur lors de cette longue nuit forestière. Craig Davidson utilise chaque instant de cette nuit et chaque seconde loin de la société pour explorer les origines du lien unissant les deux garçons. Avec un jeu classique mais solide d'éclipses, il évoque leurs premières amours (là encore communes) et les dissonances émergentes. Ce qu'attend le lecteur est la découverte de la séparation, de leur éloignement. Ce roman est basé sur un suspens sentimental complètement maîtrisé, dynamisé par des scènes réussies de courses de chiens ou coups foireux. C'est un roman noir tout en sensibilité qui puise une part de mystère dans son environnement urbain.
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Une belle aventure, agitée, bien ficelée qui vous entraine du début à la fin. Des impressions de lecture qui pour moi à postériori s'apparentent à un John Irving (en tout cas ceux que j'aime).
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Duncan et Owen sont des amis d'enfance que tout sépare : après huit ans de prison, Duncan retrouve enfin la liberté, et c'est Owen, flic de son état, qui vient le chercher pour le ramener dans la ville qui les a vus grandir. Cette ville, c'est celle qui donne son titre au roman : Cataract City est le surnom que ses habitants donnent à Niagara Falls, la ville canadienne où coulent sans relâche les célèbres chutes. Duncan et Owen y ont vécu une enfance sans histoires, si ce n'est une aventure qui a failli leur coûter la vie, et qui a scellé leur amitié : à l'âge de douze ans, suite à une étrange soirée passée avec un catcheur ivre et drogué, ils se perdent dans la forêt pendant plusieurs jours, et la nature, les mauvaises rencontres et le terrain hostile s'acharnent contre eux jusqu'à ce qu'ils finissent par retrouver leur chemin.

Cataract City est un roman noir et glauque, dans lequel on assiste à des combats de chiens, d'hommes, de courses de lévriers et de scènes de catch impressionnantes, le tout décrit avec un réalisme frappant et tel qu'on a parfois l'impression de ressentir soi-même un coup de poing dans le visage, le goût du sang sur la langue, ou la morsure du froid au bout des doigts et des pieds.

Cataract City est aussi une belle étude des rapports humains à travers la relation entre Duncan et Owen, qui sous-tend l'ensemble du roman. Les deux garçons, liés par leur errance dans la forêt, se perdent de vue et se retrouvent sans cesse, jusqu'à l'aventure finale, qui semble d'abord répéter celle qui les avait unis. Sauf qu'en les suivant à nouveau dans la forêt, le lecteur prend conscience du chemin parcouru par les deux petits garçons devenus des hommes grâce aux multiples épreuves qui ont jalonné leur vie d'hommes.
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C'est au coeur de Niagara Falls, surnommé Cataract City par ses habitants, que Duncan Diggs et Owen Stuckey ont grandi. Un événement tragique survenu quand ils étaient enfants a achevé de sceller leur lien. Owen était promis à un bel avenir de sportif, mais ses espoirs vont se briser nets et il deviendra policier. Duncan quant à lui, explore davantage l'envers de la loi, séduit par la violence et l'argent facile. Sortir de Cataract City ? Aller vers la lumière ? Rien de moins évident, d'autant que « Rien qui pousse ici n'a le droit de s'échapper. » (p. 216.)

Craig Davidson a été révélé par « Un goût de rouille et d'os », adapté au cinéma par Jacques Audiard. Dans ce roman, l'auteur déploie sur presque 500 pages une fresque grandiose et noire qui place au premier plan deux hommes, deux amis d'enfance unis par un drame, avec une ville en toile de fond, qui figure comme un personnage à part entière, douée d'émotions et d'intentions. A l'image de ses habitants, elle est décrite comme possessive, rancunière. « Cataract City » conte une quête d'émancipation par rapport à ses racines, son histoire, ses penchants. le roman décrit avec brio les conflits intérieurs qui assaillent Duncan et Owen. Même si certaines longueurs se font jour çà et là, on ne peut qu'être ébloui par les descriptions ciselées des paysages, et l'on tremble souvent au cours d'épisodes emplis de noirceur et de suspens. Car la violence contenue, le remords et la rancune accumulés en viennent souvent à exploser, quels que soient les dommages collatéraux.

« Cataract City » est une oeuvre noire et puissante qui fascine par le contraste entre l'étouffement intérieur des protagonistes et l'ouverture infinie des paysages démesurés…
« Il a plu toute la nuit. Ça a commencé par une chanson mélodieuse : des aiguilles de lune et des tessons d'étoiles crépitaient sur les feuilles et sur les rochers. Quand l'aube grise a baigné les collines, il tombait des hallebardes. La masse des cumulus faisait un ciel d'acier ; de temps à autre, une gigantesque ampoule électrique les éclairait de l'intérieur. Transparents comme des têtards, ils révélaient les nimbus par-dessous, leurs tourbillons mauve-argent. » (p. 142.)
Si les habitants de Cataract City sont à l'image d'« Un noeud de crotales enroulés sous un rocher » (p. 221.), le final prend l'allure de l'Ouroboros, l'alpha et l'oméga entremêlés.
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Deux enfants issus de la classe ouvrière d'une petite ville proche des chutes du Niagara, disparaissent dans le désert. Ils errent pendant plusieurs jours, affamées et perdus. Cette expérience les marquera pour la vie. le milieu paumé où ils grandissent, les maisons abandonnées faute d'argent, la déchéance, les trafics en tous genres et surtout les paris sur les combats de chiens et les courses de lévriers - ces pauvres bêtes maltraitées - tout cela et malgré cela, ils tentent de vivre décemment et sont fidèles à leur amitié. de la tendresse pourtant dans toute cette violence, pour les deux chiots qu'ils ont trouvés dans une poubelle et qu'ils élèvent. Une histoire étonnante, magistrale, malgré le dégoût que m'inspirent certains passages. L'auteur décrit, je l'espère, la face la plus noire de ces petites villes de la frontière canadienne. JB
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Ce roman est de la testostérone à l'état pur. J'ai adoré comme ses deux précédents ouvrages.
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Avec la puissance et la sensibilité révélées par Un goût de rouille et d'os, adapté au cinéma par Jacques Audiard, Craig Davidson explore dans ce roman vertigineux le conflit intérieur de deux hommes liés par un secret d'enfance.

Duncan Diggs et Owen Stuckey ont grandi à Niagara Falls, surnommée par ses habitants Cataract City, petite ville ouvrière à la frontière du Canada et des États-Unis. Ils se sont promis de quitter ce lieu sans avenir où l'on n'a d'autre choix que de travailler à l'usine ou de vivoter de trafics et de paris.

Mais Owen et Duncan ne sont pas égaux devant le destin. Tandis que le premier, obligé de renoncer à une brillante carrière de basketteur, s'engage dans la police, le second collectionne les mauvaises fréquentations. Un temps inséparables, sont-ils prêts à sacrifier le lien qui les a unis, pour le meilleur et pour le pire ?

Avec ses deux personnages principaux il nous fait entrer dans le monde du catch, des courses de lévriers, des combats de chiens où la pitié est absente, des matchs de boxe où tous les coups sont permis, l'univers de de Rouille et D'os n'est pas loin, même si le décor et les personnages principaux y différe pas mal. La violence est extrême, mais cette effroyable dureté est tempérée par la tendresse qu'il y a au fond de ces deux hommes Ducan et Owen, que, les conditions de vie imposées par une ville aussi rude que Cataract City n'ont pu éteindre.

C'est un livre fort et intense, captivant et puissant qui reste dans les mémoires longtemps après l'avoir fermé.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En quelques années Craig Davidson est devenu l'auteur à lire. Celui qui nous réinvente le roman noir. Pas spécialement le thriller ou le polar, le roman noir comme Jim Thompson savait nous les ficeler.

Il enterre ses personnages dans une ville dépressive à souhait. le genre de ville que l'on voudrait pouvoir quitter, mais que l'on ne quitte jamais. Ou les deux pieds devant. Il termine de poser le décor en jetant en pâture des combats de chiens, de boxe et du trafic de cigarettes.

Puis il assaisonne le tout d'amitié, une amitié rare et forte, destructrice, d'amour, de haine, de passion, de culpabilité... Il marine le tout à grand renfort de flashbacks, qui nous montrent que les choses se répètent toujours dans des villes comme Cataract City.

Il se dégage alors une poésie brute, sentant la testostérone, suintant le désespoir et la mort.

Difficile sans doute de rester indifférent. J'ai accroché. Mais j'ai calé sur quelques longueurs. Craig Davidson nous entraîne parfois dans de sombres méandres de l'âme humaine, sans que l'on en voie la raison. Tout ça pour ça, se dit-on. Au terme des 480 pages, qu'il aurait pu raboter à 400, il nous balance une fin dans la tronche, qui nous laisse un goût amer. Je ne dévoile rien, le lecteur sait qu'avec Craig Davidson, tout est possible.
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Craig Davidson raconte dans son roman deux destins complices, deux vies contraires.
Dunk et Owen ne se quittaient pas lorsqu'ils étaient gamins et se promettaient de quitter Cataract City à l'âge adulte. Pas question de finir comme leurs parents, travailler à l'usine et mourir là où ils étaient nés, à deux pas des chutes du Niagara. Mais la vie en a décidé autrement. Owen a failli devenir basketteur professionnel mais une sale blessure a fait de lui un flic de base. Duncan n'a pas choisi les bons amis et aujourd'hui, il sort de prison.
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J'ai, littéralement, été happée par ce sombre et fort récit .

Cataract City, petite ville à proximité des chutes du Niagara est le genre d'endroit d'où il est difficile de s'échapper quand on y nait et que ses parents travaillent à la fabrique de biscuits qui doit employer la moitié des habitants de la bourgade .

Duncan et Owen sont deux copains d'enfance qui ont grandi là, partageant leur passion de gosses pour les matchs de catch, comme ceux que je regardais gamine, l'Ange Blanc et le Bourreau de Bethune qui me faisaient frissonner de peur et mourir de rire ...

L'enfance insouciante se termine brutalement pour nos jeunes garçons par un involontaire raid de survie dans la nature hostile .

Combats de boxe à mains nues, courses et combats de chiens, contrebande , quelques années de prison ... font rapidement partie de la vie de Duncan ; c'est un des modes de vie de ces hommes : alcool, violence et confrontations avec quelques indiens retors des réserves voisines , les rancunes sont tenaces, les haines s'enracinent à vie, il n'y a pas que la forêt qui soit sauvage.

Les chapitres se succèdent, le plus souvent à travers le regard de Duncan, parfois avec celui d'Owen, moins rude .

Les femmes sont peu présentes, mères ou amantes comme Edwina , les mères ont renoncé, les plus jeunes parviennent parfois à s'échapper mais avec toujours un regard en arrière .

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le récit n'est pas une succession de violences, un catalogue des vices humains , la profondeur des mots exprime souvent le peu d'espoir et d'avenir mais sans défaitisme ou misérabilisme , ce sont des hommes qui ne baissent pas les bras, qui n'abandonnent pas et conservent un sens de l'honneur et une sensibilité parfois à fleur de peau comme lorsqu'il s'agit de soigner ou d'enterrer leurs chiens .

Domine sur l'ensemble de l'histoire , la magnifique amitié de deux hommes et une fin en paroxysme de dépassement de soi et haletante à souhait pour le lecteur .

Bien que je me sois de temps en temps perdue dans les époques, j'ai dévoré ce roman .
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