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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici une BD un peu inclassable...BD d'apprentissage peut-être?
Cette BD est celle de la découverte croisée de deux monde que, a-priori, rien ne lie : celui du vin et des vignobles et celui de la BD.
Un auteur de BD découvre le monde viticole et le viticulteur découvre des BD et le monde des auteurs de bd.
Je trouve que le protocole de départ est excellent : les deux protagonistes ne sont pas des novices dans leur domaine mais de brillants professionnels reconnus et absolument amoureux de leur profession.
C'est très bien écrit, c'est intéressant, c'est bien dessiné... de plus, cette BD nous donne la sensation d'avoir appris plein de choses sur les deux univers.
Je ne vais pas me faire longue sur cette BD qui a déjà été beaucoup et bien critiquée. Je peux juste vous conseiller de la lire... elle en vaut vraiment la peine!
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Quand on est dessinateur de bande dessinée, on est pas, toujours, connaisseur en vins et encore moins du métier de vigneron. Alors quoi de mieux que de rencontrer un vigneron qui vit dans le même village que vous, et pas n'importe lequel, Richard Leroy, vigneron dans la vallée du Layon, vivant comme sa barbe, au fil des saisons, produisant des vins en biodynamie avec le moins possible de soufre et aucun pesticide. C'est du travail d'artisanat, de professionnel, lui dont la formation de base était dans l'économie qui a découvert le plaisir du vin en emmenant son fils au salon de l'Agriculture à Paris.

Découvrir la profession mais aussi de lui faire découvrir le travail de dessinateur de BD..... Un partage : j'aime bien l'idée..... Donnant/donnant pourquoi pas ? mais Richard est intarissable sur son métier, sur le vin, sur les autres techniques de vinification et moi j'aime bien les gens qui s'investissent, qui croient et qui sont convaincants (mais le travail était en partie fait pour moi).

Une année de rencontres au rythme du travail de la vigne, exigeant, dur, il y a toujours à faire, de dégustations dans plusieurs régions pour mieux comprendre les exigences du métier avec d'autres vignerons.

Etienne arrive l'hiver, au moment de la taille des pieds et il y a tout à tailler, un par un, manuellement.  Il fait la connaissance d'un personnage. Oui Richard est un personnage, une figure. Il s'est investit dans le travail de la vigne comme on entre en religion, dans les coteaux du Layon, il est franc et a son franc-parler. Il déguste, il juge et préfère parfois boire de l'eau qu'un mauvais vin.

Etienne Davodeau va l'emmener, lui aussi, aux quatre coins de l'hexagone pour rencontrer des dessinateurs passionnés également, exigeants et il y aura des points de convergence. Certaines dégustations seront riches de découvertes et je comprends l'impossibilité pour l'auteur d'arriver au bout de plusieurs dégustations à la suite de ne plus arriver à distinguer un vin d'un autre. J'en avais la tête qui tournait parfois.

Richard va lui découvrir plusieurs styles de dessinateurs, certains qu'il apprécie d'autres, au grand dam d'Etienne et de ses amis, qu'il aime moins surtout quand il s'agit d'une référence pour tout le monde ....

Illustrations en noir et blanc, on apprend beaucoup sur les deux professions mais surtout sur le travail du vin..... la taille, les vendanges, la mise en barrique, les traitements (ou non), le travail de la terre et surtout le respect du pied de vigne, son écoute : Richard est un homme de la terre, de la vigne et il écoute, il voit, il sent.

Comme le dit Richard quand il découvre la minutie du travail d'impression d'une BD, je ne pensais que cela demandait autant de travail, de précision et cela s'applique dans les deux professions. Passion, exigence sont les deux mots qui résument le travail de chacun.

C'est un roman graphique de très grande qualité par le côté pédagogique qu'il offre sans oublier une part d'humour et d'auto-dérision.

Je l'ai lu comme on déguste un verre de "bon" vin : peu mais bon, rare mais bon...... mais à consommer sans modération .....

Deux petits bonus sur mon blog
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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"Etienne Davodeau est auteur de bande dessinée, il ne sait pas grand chose du vin.
Richard Leroy est vigneron, il n'a quasiment jamais lu de bande dessinée."

Etienne soumet à Richard une belle idée ; un partenariat. "Vis ma vie" entre un auteur-illustrateur et un vigneron de la Loire, des mois d'échanges pour finaliser une cuvée et une bande dessinée, une amitié qui s'enracine dans la création.
Tous deux vont découvrir et essayer de maîtriser ce partage. le début est une aventure, ainsi que toutes les étapes que Davodeau dessine et écrit.
Ca commence un hiver, avec la tenue blouson-bonnet-bottes, le froid et la neige… "la vigne est une liane"… l'approche est douce, un peu timide, une taille en biseau, on parle aux vignes, on les encourage, on fait corps avec la terre. Rien est évident.
Puis c'est au tour de Richard d'accompagner son ami. Davodeau dit qu'il l'arrache à ses vignes. On ressent dans le verbe "arracher" la puissance du dépaysement !
Ils partent en train pour Tournai en Belgique, voir les premières impressions de "Lulu femme nue".
Univers mécanisé qui sent l'encre, Richard se balade dans l'imprimerie, curieux et attentif à toutes les informations. Avec humour, Davodeau souligne… "C'est jour de tourisme industriel". Réglages, précisions, Richard reconnaît que ces démarches peuvent se raccorder aux siennes, dans ses vignes.
Ainsi, en 19 chapitres, nous vivons les différentes étapes et traversons les saisons, jusqu'à l'aboutissement de leurs oeuvres. Richard et Etienne ont cultivé leurs connaissances et leur complicité. Dans cette relation, le mot partage n'est pas abstrait, ni superficiel, il est fort et sincère, il est un don.

Chronique qui unit la terre aux livres, Davodeau la produit sous la forme d'un journal. Ses illustrations sont parlantes, expressives, son histoire racontée est dynamique, poétique, avec beaucoup d'humour. C'est un voyage positif, authentique, qui nous enrichit à notre tour. Il s'en dégage une belle amitié et on en ressort moins ignorant.

A recommander !
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J'ai une douzaine de pieds de vigne que je taille à la va-comme-j'te pousse et ne traite pas. Plus bio que moi…
Aussi le roman graphique d'Etienne Davodeau m'a-t-il fortement intéressé pour le côté vigneron, l'autre qui tente de montrer en quoi consiste le métier de dessinateur, un peu moins. Ayant pas mal travaillé dans les métiers du graphisme, de l'édition et de l'impression, je connaissais.
Nonobstant, il me semble quand même que le sujet de l'album reste ce vigneron à la personnalité marquée et qui écrase les dessinateurs. D'ailleurs toute la partie conception, découpage, dessin, ancrage, mise en couleur… n'est même pas traitée.
Déséquilibre donc un peu gênant dans le discours car le métier du vigneron est, me semble-t-il plus complètement décrit. On découvre en détail son art de l'élevage amoureux du vin et il est probable que si ce vigneron avait lui-même conçu et illustré la partie concernant le dessin nous en aurions sans doute appris d'avantage sur ce monde là.
Malgré tout le concept reste très interessant et très enrichissant et on note quelques bons crus d'un côté comme de l'autre, régals de nos prochaines soirées de détente à condition quand même d'avoir des bourses bien garnies !
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J'étais passée - je ne sais comment - à côté du phénomène "Les ignorants" à la sortie de l'album et c'est la lecture du "Chien qui louche" - dont j'ai beaucoup aimé les dessins croqués à Paris et au Louvre - qui m'a conduit ce week-end dans les vignes angevines de Richard Leroy.

La double année initiatique du dessinateur et du vigneron - chacun découvrant au fil des mois le métier de l'autre - s'apparente davantage à un postulat de narration qu'à une double initiation effective.

Car si Etienne Davodeau passe un temps fou dans les vignes de Richard Leroy (et nous avec lui), y travaille d'arrache pied en toute saison, s'initie aux secrets de la biodynamie, découvre l'éthique de son ami dans la fabrication du vin et son respect des sols et des ceps, taille, pulvérise, vendange, goûte volontiers toutes les bouteilles qui se présentent et forme son palais, la découverte de l'univers du métier de dessinateur est beaucoup moins étoffée.

Certes Richard Leroy lit - plus ou moins convaincu - quelques bandes dessinées, accompagne Etienne Davodeau chez son éditeur ou chez l'imprimeur, assiste à quelques salons et rencontre (c'est le plus passionnant en fait) Jean-Pierre Gibrat, Marc-Antoine Mathieu ou Emmanuel Guibert, on reste, malgré tout, frustré.

Autant nous voyons le vin de Richard Leroy se fabriquer au fil des mois, de la taille hivernale jusqu'à la mise en bouteille, autant nous ne voyons pas l'album d'Etienne Davodeau se dessiner. Nous ne saurons rien des dessins ratés, des feuilles déchirées, des heures passées le crayon à la main, de l'encrage, de ses choix artistiques pour la construction de l'album, de ses doutes, de ses fulgurances.

On rencontre le viticulteur mais on rate - c'est dommage - l'auteur de bandes dessinées.

Dans la dernière planche on est presque surpris d'apprendre que "Les ignorants" sont terminés.

Un regret aussi sur le choix de dessiner cet album là en cinquante nuances de gris.

Que j'aurais aimé voir les vignes de Richard Leroy en couleurs, au printemps, en été, en automne, en hiver, dans une explosion de vert, de rouge, de jaune ! Dessiner une vigne au fil des saisons en noir et blanc, c'est comme goûter un vin en souffrant d'agueusie.

Il reste un album plein d'humour et de sensibilité qui se lit d'une traite et qui donne envie de déguster une gorgée d'un Montbenault.
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Cette initiation croisée est une très bonne idée d'autant qu'elle nous permet de nous cultiver sur les deux thèmes en même temps. Les dessins d'Etienne Davodeau sont toujours aussi beaux et précis...je regrette de ne pas avoir goûté le vin...
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Un ouvrage très intéressant qui croise les présentations réciproques des mondes du vin et de la bande dessinée, via une expérience de "Vis ma vie" (!) d'un dessinateur chez un viticulteur et inversement.

J'étais probablement, avant cette lecture, un peu plus initié à l'environnement du vin qu'à celui de la BD, mais je trouve que le dessin et la façon de reporter cette expérience font bien ressentir au lecteur l'exigence et la difficulté de chacune des 2 activités, mais également la passion qui anime les 2 protagonistes.

Une belle réussite !...
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Etienne Davodeau rencontre Richard Leroy. Il entend s'initier à la viticulture (et à l'oenologie, un peu, du moins via la dégustation) et il va lui faire découvrir le monde de la BD. Ils sont, tous deux, ignorants de l'autre.

Patiemment, Davodeau emmène le lecteur dans deux univers qui -finalement- possèdent pas mal de choses en commun. le sacerdoce, la remise en question, le lien avec le public, le fait d'être évalué en permanence...

On découvre un Richard Leroy dévoué, élitiste, fier, bosseur, assez rustre aussi, comme si la rhyolite qui tapisse le sol de ses vignes déteignait sur lui. On découvre ses choix de bio, de biodynamie même. Ses partis pris, ses engagements.

Un oenologue de réputation internationale a déclaré, sur les antennes d'une radio belge, qu'au-delà de 16-20 euros la bouteille, le vin reflétait autre chose que sa qualité intrinsèque. Et Davodeau nous le démontre à chaque page. le travail manuel. Peu de mécanisation. Sans soufre. Les risques pris en sacrifiant des tonneaux à des expériences. Cela passe ou cela casse. Et cela se paie. En positif ou négatif.

Le vin de Richard Leroy (vin blanc sec uniquement) se trouve sur certains sites à 59 ou 69 euros la bouteille. Prix sans doute mérité pour les risques et les choix, pour la production en petite quantité. Pour l'amour qu'il véhicule. Ce sont ses choix, et dénigrer ses "concurrents" n'apporte rien à l'affaire. D'ailleurs, je mets concurrents entre guillemets, car dans le type de vin produit, Richard Leroy n'a pas de concurrent, il a des amis. C'est aussi ce que montre Davodeau. Il convoque des auteurs de BD aussi, pour enrichir son propos. Cela apporte de la légèreté mais aussi du grave... quand il rencontrer Guibert pour parler de sa BD-phare le Photographe. Puis il rencontre les deux médecins de MSF au centre du récit, qui sont devenus ... viticulteurs.

Le retour à la terre façon Davodeau, c'est sensible, vrai. Mais c'est long et lent. Sa BD a mis pas mal de temps à faire son chemin en moi.
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Qu'ont en commun Étienne Davodeau, auteur de bandes dessinées, et Richard Leroy, viticulteur ? Outre le fait que tous les deux ignorent tout du métier de l'autre, on découvre au fil des pages que ces métiers partagent plus qu'on ne pourrait le penser de prime abord. Dans un cas comme dans l'autre, la pratique est artisanale, très individuelle mais ne pourrait se passer du réseau des confrères. le résultat final est un produit qui doit procurer un certain plaisir à celui qui le "consommera", et auquel s'attache une grande richesse culturelle : on peut discuter des heures d'un grand livre comme d'un grand vin. La maîtrise technique des gestes nécessaires est importante, les choix de ces techniques aussi, parfois ils sont même l'objet de discussions infinies, là encore. Enfin, l'un comme l'autre des deux compères ont une connaissance encyclopédique de leur sujet et sont prêts à partager celle-ci.

Le dessin d'Étienne Davodeau sert remarquablement le propos, on sent parfaitement le froid glacial qui entoure les vignes en hiver, et le contraste avec chaleur des terres caillouteuses qui réverbèrent le soleil en été. le texte est parfois un peu didactique mais sans pédantisme, on sent plutôt l'auteur emporté par la passion et l'envie de nous faire partager cette richesse. Une excellente entrée en matière côté BD pour cette nouvelle année.
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On dirait presque un Manga, dans sa présentation, comme dans sa lenteur de progression.
La rencontre d'un dessinateur (l'auteur) avec un vigneron est très sympa et très bien dessinée
L'auteur nous fait vivre une tranche de vie à la fois dans les vignes mais aussi sur les routes, les salons....
Très instructif sur les vignerons passionnés par leur métier
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