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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je découvre une belle critique « gustative » sur ce livre Montedidio …. « ma bouche salive »
Alors comme une pizza napolitaine ne se réchauffe pas, je vais juste y ajouter un peu de basilic et origan de mon potager !
Ce tout petit livre déborde d'une immense poésie, d'une immense humanité, d'un immense optimisme au milieu de vies qui trouvent le bonheur dans une simplicité extrême, dans un dénuement total.

Guaglio et l'innocence de l'enfance, en apprentissage du bois, de l'humanité, de la sagesse, de la simplicité, de l'échange, de l'altruisme sous la bienveillance de son patron menuisier et du cordonnier juif Rafaniello.
Rafaniello répare les souliers des pauvres et ne fait payer personne de ce quartier . Il est né bossu, il veut aller à Jérusalem avec des ailes entrain de se développer dans l'étui de sa bosse.
Et puis Maria cette jeune fille devenue trop vite femme va doucement, lui faire quitter l'enfance et découvrir le bonheur, la sensualité, l'ammour !
« Ses treize ans ont plus vite poussé que les miens, elle est déjà dans un corps formé »
« Maria dit que je suis bien là moi et voilà que je m'aperçois moi aussi que j'existe.
Je me pose la question : je ne pouvais pas m'en apercevoir tout seul que j'existais ? Il semble que non.
Il semble que ce doit être quelqu'un d'autre qui le signale. »
Dans cette pauvreté omniprésente, l'Amour, le respect, la fraternité, la dignité, la générosité, les portent vers leurs rêves.

Un réel bonheur de lecture, dans une langue limpide,
celle du narrateur le jeune Guagliopuisque treize ans
On savoure ses mots justes, ses pensées, sa candeur !



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J'ai choisi ce livre pour me remettre à lire en italien et j'ai aussitôt replongé dans les images langagières fortes et ce rythme musical incomparable ! Mais c'était sans oublier les images encore plus fortes et le rythme plus soutenu du napolitain !!!!
Oui, Erri de Luca parle deux langues depuis son plus jeune âge, et comme tous ceux de Naples, il est napolitain avant d'être italien. L'italien est la langue apprise à l'école seulement.

Le récit est donc truffé de ces expressions dialectales qui traduisent si bien la philosophie et la sagesse du peuple miséreux. Dans le quartier de Montedidio, dans l'après-guerre, les gens peinent à survivre, travaillent dur pour ramener une petite paye à la maison, juste de quoi se nourrir et avoir un toit pour s'abriter. D'ailleurs le narrateur est un jeune de 13 ans qui quitte l'école pour devenir apprenti chez un ébéniste. Il va alors faire l'apprentissage des contraintes du travail, connaître ses premiers émois amoureux, et en même temps gérer la mort d'un proche.
Tout cela il l'écrit dans un rouleau de papier pour pouvoir le relire plus tard peut-être.

C'est avant tout un roman d'initiation proche de la biographie: même si le narrateur n'a pas de nom on sent l'influence de Naples sur l'écriture de l'auteur. Cependant une part de fable apparaît, selon moi, avec le personnage de Rafaniello et ses ailes (ou une parabole biblique?).

En tout cas, c'est une écriture qui touche, émeut entre rire et larmes, qui parle de la vie et de la mort, du quotidien des petites gens qui trouvent toujours une part de bonheur malgré les difficultés. Une écriture plutôt réconfortante.

Challenge en Choeur
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Quand un roman réveille chaque sentiment,un à un ou un et tous...quand la rudesse embrasse la tendresse ...oú la mort ne demande pas l'avis et la vie ne se passe pas d' « ammorre » ... mélange de sens , essence ,poésie...tout est dit.
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Montedidio – mon point de vue.


On pourrait croire, au vu du choix de la photo de couverture de l'édition de poche, qu'il s'agit de néo-réalisme à l'italienne, d'autant que le début de la conquête de l'espace est évoqué dans le livre qui se situe donc au début des années 60. Mais ici, à mon avis c'est le rêve et l'imaginaire qui triomphent.

Ce livre est un long poème en prose.

Il évoque Naples sous trois formes : mer, terre et ciel. La mer est omniprésente, le vent et les embruns aussi. Mais la terre est là et bien là, on s'y accroche farouchement, comme le personnage de la mère qui refuse de se baigner et qui tourne le dos à la mer. le ciel enfin, est le domaine de prédilection du personnage principal, un adolescent qui se réfugie chaque soir sur les plus hauts toits de Naples pour s'exercer, notamment, à lancer un boomerang. Tout jeune adolescent, il y vit ses premiers émois, ses premiers amours, découvre tous les aspects de la vie, y compris le mal, la mort, ou encore l'altérité, sous la forme d'un vieux cordonnier juif.

La langue, les langues, l'opposition napolitain/italien traversent tout le livre. On sent que les personnages habitent leur quartier, Montedidio, comme ils habitent leur langue, la napolitain, abondamment cité tel quel dans la traduction française pour le plus grand plaisir du lecteur.

La mélancolie n'est pas absente de ce livre, car l'adolescence est mélancolie, mais le livre dans son ensemble est léger et aérien comme une bulle. de la mer, de la terre ou du ciel, c'est le dernier qui l'emporte, dans un final digne d'un tableau de Chagall, un peu fou, un peu fantasque. On est emporté.
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Je viens d'achever ma lecture et je suis encore sous le charme. L'écriture d'Erri de Luca m'a tout de suite évoqué certains poèmes de Pierre Reverdy, des poèmes où les mots sont choisis avec un soin extrême. La simplicité, la rusticité même des certains de ces mots leur confèrent une beauté singulière,qui me bouleverse.

Dans ce roman, les chapitres sont brefs, s'enchaînent avec rapidité et les yeux du lecteur courent sur le papier. Ils suivent le narrateur, jeune garçon de treize ans, qui vit dans la petite ville de Montedidio. Il vient de commencer son travail chez mast'Errico, un ébéniste qui partage son atelier avec Rafaniello, un extraordinaire cordonnier, qui a entrepris de chausser les plus pauvres de Naples avant de prendre son envol. Prendre son envol au sens propre, sa bosse renferme des ailes qui ne demandent qu'à sortir pour le mener à Jérusalem, lui qui a fui son pays détruit par les nazis.

L'histoire que nous conte Erri de Luca mélange détails réalistes et événements merveilleux. Ces derniers sont d'ailleurs considérés comme "normaux" par des Napolitains pétris de religion et de superstition. Notre jeune héros possède un bien très précieux, "un boumeran" offert par son père. Il s'entraîne à le lancer mais toujours le freine avant qu'il ne s'en aille. Cet exercice porte ses fruits, ses muscles se dessinent, sa silhouette devient peu à peu celle d'un homme. Ce boumeran ne volera que lorsque les ailes de Rafaniello seront assez fortes pour lui permettre de quitter la terre, de vaincre la pesanteur et de glisser sur les ailes du vent.

le jeune garçon se transforme en homme très vite, trop vite. Il lui semble parfois qu'il galope pour rattraper son destin. Sa mère est malade et hospitalisée. Il doit faire face. Marie, une voisine de son âge, est contrainte d'assouvir les besoins sexuels du propriétaire pour qu'il ferme les yeux sur les dettes familiales. Elle choisit l'adolescent, le modèle pour qu'il prenne sa défense. Ce petit couple de treize ans ne prête pas à rire. Face à l'adversité, ils se créent un univers mi-enfantin, mi-adulte qui les protège des coups du sort.

Cette histoire, nous la connaissons car le narrateur l'écrit au jour le jour. Il écrit en italien et non en napolitain pour conférer, peut-être plus de solennité, plus de poids à chacun de ses mots. Son récit est émaillé cependant d'expressions napolitaines qui sont le reflet de la mentalité et des moeurs des habitants de Montedidio. Notre héros finit son récit au moment où le "boumeran" et le cordonnier s'élancent dans la nuit étoilée aidés par des esprits, pris peut-être de pitié pour l'âme meurtrie de Rafaniello.

Ce roman, prix Fémina étranger 2002 est "una meraviglia" !
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Une vision à la fois tendre, cocasse et tragique d'un quartier de Naples, Montedidio (la Montagne de Dieu), après la seconde guerre mondiale, vu par un garçon que les évènements vont rapidement transformer en homme. Avec comme fil conducteur un "boumeran" que le garçon a reçu en cadeau. Un livre magnifique.
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Montedidio

Avec Erri de Luca, on est bien.

« le tort du soldat » m'avait séduit d'instinct et je retrouve dans ce Montedidio, court récit dense , rythmé et parfaitement agencé, le talent si particulier de l'auteur.

Quelques traits précis et vifs dessinent l'eau forte des personnages, leurs joies simples et leurs tourments.

Quel plaisir ce serait de pouvoir lire l'ouvrage en italien pour mieux goûter la subtilité des assertions en dialecte napolitain qui servent si bien le texte, l'authentifient, même.

A défaut la confrontation du français et du patois mâchonné par les adultes est suffisante pour évoquer la force du texte original, semble-t-il très bien traduit.

Partez en voyage au coeur du siècle dernier sur les hauteurs de Naples où le héros amoureux découvre les joies du « boumeran » et s'éveille au monde de la plus belle des façons.
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Quel beau livre que ce livre, j'en suis encore tout éblouie. L'auteur nous peint à la manière des impressionnistes à raison de courts chapitres d'une demie à 2 pages, le tableau du passage de l'enfance à l'adolescence d'un jeune napolitain très pauvre au sortir de la seconde guerre mondiale. C'est beau, difficile, triste, merveilleux, touchant, fait d'amour, de mort, de travail, de contraintes, de sensualité, de plaisir de vivre. Un beau livre !
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Montedidio est un quartier perché de Naples et le roman éponyme d'Erri de Luca une sorte de conte moins léger et moins simple qu'il n'y paraît. de fait, ce serait passer à côté de cette oeuvre que de la considérer comme une fable gentillette au motif qu'elle est facile à lire.

Notons en préambule que Montedidio est en même temps l'endroit où a grandi l'auteur et l'histoire d'un garçonnet de treize ans. Tiens donc...

Nous avons ici un roman profond, chargé de symboles qui se déploient entre fantaisie et sérieux, imaginaire et réalité. Pour créer cet univers insolite qui signe son oeuvre littéraire, Erri de Luca joue sans cesse entre le sacré et le profane (le boomerang du gamin/les ailes du doux Rafaniello), use de parallèles ou de contrastes (Naples/la terre promise de Jérusalem - L'italien, la langue des livres/ le Napolitain, la langue du tumulte, celle qui "garde un crachat dans la bouche qui fait bien tenir les mots entre eux" Folio p 147). Tout cela à la gloire de ceux pour qui , on le sent bien, l'auteur a une tendresse toute particulière, les héros du quotidien (un petit arpète menuisier, une adolescente meurtrie, un cordonnier qui répare gratuitement les souliers des pauvres...).

Parce que Montedidio est géographiquement plus proche du ciel, symboliquement aussi (le Mont de Dieu), il sera le lieu parfait de l'envol - au sens propre comme au figuré.
C'est là que le gamin dira, en parlant de son "oeil miro" , qu'il "voit le ciel tout proche " (Folio p. 189), là que Maria l'éveillera aux émotions, là que sa voix d'homme éclatera , tonitruante. Là que son rêve rejoindra celui de Rafaniello quand ce dernier , "les ailes ouvertes de toute leur envergure... s'élèvera vers la trace enflammée du 'boumeran' " (Folio pp. 228-229).

Ce roman d'une grande richesse, tout ensemble païen et mystique, est à l'image de la personnalité peu ordinaire de son auteur, un non-croyant passionné par la Bible.
Un roman singulier écrit par un homme qui ne l'est pas moins.
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Dans le quartier populaire du « Mont de Dieu », un apprenti charpentier de treize ans se construit un métier grâce à son patron, des muscles grâce au « boumeran » offert par son père illettré, une philosophie grâce à Rafaniello, mi-ange mi-cordonnier, et un amour avec la jeune voisine abusée par le propriétaire.
Alors que Rafaniello espère embarquer pour la terre sainte afin d'échapper définitivement aux nazis, notre héros échappe à la maladie de sa mère grâce à ce personnage hors du commun, à son journal écrit en bon italien, et à la lumineuse Maria qui le choisit pour la protéger.
Erri de Luca nous emporte sans misérabilismes dans ce quartier de Naples où il y a tant de monde qu'on ne peut cracher ailleurs qu'entre ses pieds, où l'on est heureux d'avoir une paire de souliers, ou le luxe est d'avoir un poulet et des pommes de terre pour Noël.
Les courts chapitres à hauteur d'adolescent font ressentir avec fraîcheur toute la brutalité et la fantaisie de cet âge.
Un roman à la fois social et onirique, qui évoque puissamment le parfum du Naples populaire. Faites le voyage !
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