Les vierges romanes auvergnates sont "miracle et mystère"...
Quelques jours d'échappée magnifique dans les terres de mon père, et de
mes plus anciens amis, entre le Cantal et l'Aveyron ...
Ce livret est édité par le grand photographe et éditeur, Francis Debaisieux...
Cet homme m'a marqué depuis très longtemps ; avant de connaître ses éditions, j'achetais ses clichés, édités en cartes postales..;, qui possédaient
à mes yeux, un charme supplémentaire en dehors de leur qualité esthétique.
Au dos, était imprimée une citation littéraire, poétique, toujours fort bien choisie, en accord avec l'image qu'elle accompagnait !
Extraordinaire," on voit des paysannes et des reines, des jeunes filles et
des déesses figurer Marie.." Bien que modeste, cette publication offre
des commentaires et informations multiples et significatifs...dont des
détails sur les "drapés des sculptures", leur polychromie, ainsi qu'une
partie non négligeable sur les vierges noires...Elle offre aussi une
iconographie abondante, en couleurs.
En ce qui concerne la polychromie, on prend plus conscience de tout
ce qu'elle contient de significations et de symbolique: ex: le Bleu symbolise
Le culte marial, la Vierge; le rouge, la Vie, comme le fauve-doré marque
la vie spirituelle, etc.
La partie consacrée aux vierges noires est très attrayante... on se rend
compte à quel point, elles continuent à faire l'objet de toutes les fascinations...
"Leur noirceur est leur éclat. La vénération, la fascination, la passion que
suscitent les vierges noires n'ont d'égal que le mystère qui les entoure." (p.26)
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(Les Vierges noires)
Leur noirceur est leur éclat. La vénération, la fascination, la passion que suscitent les vierges noires n'ont d'égal que le mystère qui les entoure. (p.26)
Elles ne sont que de simples morceaux de bois taillés, d'humbles images, mais elles savent rendre simplicité et l'humilité. Les majestés en Jésus, portent la promesse du monde à venir et, par les reliques, le témoignage du passé, le sel du temps. Elles sont elles-mêmes devenues reliques, ce qui demeure quand tout se perd, ce qui est : une présence, une paix traversant les âges et les êtres. (p.24)
On sait, Grégoire le Grand et saint Augustin dixit, qu'il fallait, à l'aube de l'Occident, « christianiser ce que l'on ne pouvait détruire », convertir les idoles et par là les peuples. Qui mieux que Marie pouvait, sans heurt, s'inscrire dans la lignée des déesses mères, s'inclure dans le culte le plus ancien de l'humanité. La théologie s'est approprié une ferveur existante, lui ajoutant le message marial. c'est sans doute une réplique inconsciente à la création de l'homme par Dieu, à son image, « homme et femme ». Si Dieu, en Jésus, s'est fait homme, avec la Vierge, « la nouvelle Ève qui enfante l'homme sans péchés » (Fulbert de Chartres), la féminité est sanctifiée.
Marie est une femme au-delà des contingenges sociales et qui a dépassé les choses terrestres. Elle est l'image de l'amour mystique. ( p.19 / François Graveline)