Quand on vit des situations exceptionnelles, le vocabulaire courant ne suffit plus à communiquer. Une « bombe », c'est très clair pour un civil, mais quand on risque de s'en prendre une sur la tronche tous les jours, il est nécessaire de trouver un mot plus approprié pour la décrire.
Ce dictionnaire d'argot a été écrit sur le vif, par un soldat qui le rédigeait durant ses permissions et ses périodes de convalescence. le parcourir donne une bonne vision de la vie quotidienne dans les tranchées, presque autant qu'un roman sur le sujet : les préoccupations les plus partagées, les activités les plus courantes se devinent au nombre de mots qui les décrivent.
J'ai été frappé de voir le nombre d'expressions argotiques qui sont depuis rentrés dans le langage courant. Je ne sais pas si l'auteur a vu large pour son dictionnaire, ou si le vocabulaire des poilus a été adopté par tout le monde après leur retour dans le civil.
Malgré son côté amusant et original, ce dictionnaire reste un témoignage important de la guerre des tranchées.
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Fayot, m.
1° Haricot
2° Engagé volontaire. Syn. de ce sens : Boule. L'emploi de "fayot" et de "boule" pour signifier engagé volontaire vient de ce que les trois sont durs à cuire.
Bigorneau, m. Fantassin. Ce surnom, qui existait déjà dans l'argot avant la guerre, désignait d'abord les soldats de l'infanterie de marine qui restent attachés à la côte comme le coquillage appelé bigorneau.