Serions nous revenus à l'ère victorienne celle des Hauts de Hurlevent où Monsieur Earnshaw recueille un enfant abandonné ou celle de Jane Eyre où la pauvre orpheline devient la gouvernante de Monsieur Rochester?
L'âme des soeurs Bronté plane sur ce roman romantique à souhait, mais la jeune fille anglaise bon chic bon genre, accoudée pensive sur le muret en première de couverture de
Une anglaise à bicyclette de
Didier Decoin, prénommée Emily, est en fait une petite indienne orpheline sauvée de la bataille de Wonded Knee en 1890 dans le Dakota.
Entre le Dakota et le Workshire la route est longue!
Que de péripéties!
Bravo Monsieur Decoin pour votre imagination fertile!
Le reporter photographe,Jayson Flannery,l'un des premiers de son temps,dépéché sur les lieux pour témoigner du massacre des Sioux qui la cueille au milieu du charnier,la place à New-york chez les soeurs de la Charité, puis, grand lecteur de
Conan Doyle, pris de remord
quant à un dernier éventuel baiser sur le front d'Ehawee rebaptisée Emily,il revient la chercher pour l'amener avec lui sur le City of Paris le paquebot via Liverpool où il l'adoptera et l'élévera dans son manoir de Chippingham.
Bien sûr une enquête de police s'en suit.L'a-t il adoptée ou enlevée?
Et là on tombe dans du
Woody Allen pur jus puisqu'il épouse sa jeune protégée et fille adoptive.
Et la bicyclette dans tout ça?
Pas de bicyclette bleue à la
Régine Desforges,juste quelques détails érotiques croustillants. Cette bicyclette-cadeau, chevauchée par Ehawee qu'Emily a jadis été, lui permettra de rencontrer les fées.
Chuttttttttttttt!!!!!!
De l'eau de roses et quelques larmes d'émotion. Mais il en faut de tels romans pour effacer les horreurs de la guerre et des guerres.
Petit rappel:
Didier Decoin né en 1945, journaliste, scénariste et écrivain de nombreux romans a obtenu en 1977 le prix Goncourt pour
John l'enfer.