Une parenthèse est à la fois "un procédé stylistique" rappelant le métier du personnage principal de ce roman - à savoir Marion professeure de Lettres dans un Lycée de zone sensible - mais aussi "un épisode plus ou moins long de l'existence" à l'instar de la relation extraconjugale que celle-ci va vivre avec Julien - le stagiaire de son mari – âgé de 21 ans. La monotonie et un mari moins entreprenant frustrent Marion qui - sous les conseils d'une collègue confidente - use de toutes les stratégies pour le faire vibrer de nouveau. En vain…
Serviable, patient, très attentionné envers sa mère atteinte d'un cancer, Julien accepte, pour sa part, tous les caprices de sa copine Sylvie. Niaise et égoïste on se plaît en tant que lectrice à la détester tant elle suscite peu d'empathie…
En dépit de leur différence d'âge, Marion et Julien ont ainsi la déception commune de ne pas être épanouis en amour. C'est ce qui va les réunir sur une durée de quelques mois...
Une relation peut changer une vie et redonner confiance en soi - voire en la vie - mais vaut-elle la peine de tout sacrifier ?
Ainsi ce livre sous des abords légers soulève des thèmes très profonds à savoir l'infidélité et les choix qui en découlent (partir ? rester avec son partenaire ?) ; La maladie d'un parent (et donc la culpabilité pour Julien d'abandonner sa mère et de ne plus vivre avec elle)...
Le tout est bien écrit et se lit très rapidement.
Par ailleurs, fort de son expérience Vincent Dégremont – enseignant de profession - ne sombre pas dans une représentation caricaturale des élèves et ne multiplie pas les poncifs relatifs à l'enseignement lorsqu'il dépeint les cours de Français donnés par Marion à ses élèves de Seconde ou de Première STMG…
En somme, c'est un livre très plaisant dont je recommande vivement la lecture! J'ai passé un agréable moment.
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Ils sont rentrés à la nuit tombante, après avoir admiré le soleil s'éteindre dans la Manche comme une braise gigantesque dans un camaïeu violacé. Ils ont marché vite, mains au fond des poches et épaules rentrées, pour ne pas laisser le froid du crépuscule les retenir. Le hall du Pierre et Vacances les enveloppe d'une gentille chaleur de radiateur, mais ça ne suffit pas pour Marion qui grelotte, les lèvres myrtilles.