AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,56

sur 1157 notes
Quel plaisir de lire du Delacourt ! J'adore cette écriture et les émotions qu'elle génère. Tout : les mots, les phrases, leur sens, leur son… m'emportent pages après pages dans l'histoire de ce roman d'amour à fleur de peau. Jusqu'à la dernière page, chaque dénouement révèle une héroïne habitée par sa représentation de l'amour. C'est si délicat parfois, qu'on voudrait penser que l'auteur en est une femme.
Mais plus je tourne les pages, plus j'ai néanmoins l'impression que ce fantasme d'absolu amoureux, n'existe qu'au prix du sacrifice du bonheur ordinaire. Je n'aime pas cette idée et la représentation religieuse qu'elle évoque en moi. Le sublime n'existe que dans son incarnation, que s'il est fait de peaux, de chairs, de parfums, de baisés, de murmures… D'ailleurs cette femme prête à renoncer à presque tout pour préserver une forme d'esthétisme amoureux existe-t-elle ? Peut-elle exister ailleurs que dans un fantasme finalement très masculin ?
« Ceci n'est pas l'amour », mais bien une certaine représentation de l'amour, aurait alors pu dire Magritte devant ce tableau. Mais qu'elle meilleure école amoureuse que les histoires que l'on fantasme quand elles nous apprennent à aimer tellement mieux dans la vraie vie ! A lire absolument pour enrichir son âme, sa vie.
Lien : http://tabourot.fr/danser-au..
Commenter  J’apprécie          50
L'auteur nous propose un roman intense, avec quelques belles envolées littéraires, sur le thème banal de l'adultère. Emmanuelle est une belle femme dans la quarantaine, mère de trois enfants déjà grands et épouse d'un mari parfait, joyeux, attentionné peu cultivé mais grand connaisseur en vins fins.
Ce couple s'essouffle quand Emma tombe littéralement amoureuse d'un beau et ténébreux client qu'elle voit le midi au moment du déjeuner. Celui-ci, prénommé Alexandre, a un regard envoûtant, une bouche merveilleuse et des mains sublimes. Cela suffit à Emmanuelle pour devenir l'Emma de Mme Bovary et se pâmer d'amour fou pour ce bel inconnu.
Elle va tout quitter sur un coup de tête, mari, enfants et confort bourgeois pour suivre Alexandre, considérant que seul l'instant présent vaut la peine d'être vécu alors que le passé et le futur nous demeurent inaccessibles et nous enferment dans l'inaction.
Ce roman sur le désir est aussi une réflexion sur l'amour, sur la pérennité des sentiments et leurs nombreuses variations.
Emma n'est pas l'héroïne de Flaubert. Elle ne se complait pas dans une forme de contemplation idéaliste de la vie amoureuse et n'a pas un caractère passif. Malgré cela, les évènements qu'elle va vivre vont remettre en question bien des certitudes et bouleverser son obstination à ne vouloir bien vivre que dans l'instant présent. le passé pèse de tout son poids sur nos décisions, de même que le futur qui, à peine évoqué trace un chemin qui n'est pas forcément celui qu'on s'attendait à emprunter…
L'écriture de Grégoire Delacourt est très élégante, charmeuse. L'intrigue est simple sans être simpliste et les personnages ont une vraie présence. Emma est parfois bouleversante, souvent agaçante, ses enfants lui en feront le reproche. Son mari est tellement amoureux qu'il peut tout pardonner, tel Monsieur Bovary. Quelques personnages annexes, hauts en couleurs, viennent colorer ce qui aurait pu n'être qu'un huis-clos ennuyeux. le périple dans les vignobles du sud donne au lecteur des connaissances encyclopédiques originales sur les vins de Provence. le parallèle que fait l'auteur avec la Chèvre de Monsieur Seguin ponctue le déroulement de l'action comme autant de petits cailloux blancs qui suivent le fil de l'intrigue.
Les petites phrases et réflexions philosophiques distillées au fil du roman donnent du corps à la réflexion de l'auteur, même si elles sonnent parfois comme des slogans publicitaires de qualité. Malheureusement, elles ne suffisent pas à donner à l'ouvrage la profondeur du roman de Flaubert et n'en partage que le thème.
Mon avis sur ce roman est mitigé. J'ai plutôt aimé l'écriture vive et parfois acerbe de l'auteur, mais j'ai parfois été agacé par son héroïne un peu bécasse, disons-le clairement. Son amour passionné mais pourtant plus rêvé que vécu dans la réalité ne plaide pas en sa faveur. La maigre place laissée à sa relation amoureuse fait que l'histoire elle-même danse au bord de l'abîme…

Michelangelo 2/04/2019

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
Commenter  J’apprécie          50
Emma a quarante ans, toutes ses dents et une belle vie en apparence. Elle a une meilleure amie géniale, un mari qui l'aime, trois merveilleux enfants, une jolie maison et un travail qui occupe ses journées. Une vie bien rangée, somme toute. Une vie posée. Peut-être un peu trop posée justement pour notre jolie Emma qui est comme la chèvre de Mr. Seguin. Vous souvenez-vous de cette chèvre ? Celle-là même qui avait tout pour être heureuse et qui pourtant ne s'en contentait pas et ne rêvait que d'ailleurs. Celle qui finit par se faire dévorer par le loup !
Un jour, alors qu'elle était assise à la Brasserie André, Emma pose ses yeux sur une bouche essuyée par une serviette. A cet instant, tout bascule. Tout chavire. Emma vacille et comprend que son univers va en être chamboulé. Cette bouche, c'est celle d'un homme dont elle vient de tomber follement amoureuse.

La force de Grégoire Delacourt a été de se glisser avec virtuosité dans la peau d'une femme. On retrouve dans son écriture une douceur et une poésie omniprésente. Le feu des sentiments et des émotions est également très présents : amour, peur, désir, douleur, passion, folie. Tous se mélangent et s'emmêlent.
J'ai aimé lire ce livre et voyager dans l'esprit tourmenté de notre Emma. On retrouve chez elle un peu d'Emma de Bovary. Coïncidence ? Je ne crois pas …
Un seul bémol pourtant : les dernières pages que j'ai trouvé bien trop longues ! Je vous avoue que j'ai même eu un peu de mal à terminer ce roman. Toutefois, la superbe fin de cette histoire m'a tout fait oublier.

Commenter  J’apprécie          50
Les critiques sont mitigées. Moi, je l'ai apprécié. Il y a du bon et du moins bon.
Il est surtout, je trouve, difficile à lire. Non pas à cause de l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé agréable et fluide et que je découvrais d'ailleurs mais plutôt à cause des thèmes abordés, des événements déroulés.
Tout commence par un coup de foudre. Ou peut-être devrions nous dire tout bascule par un coup de foudre.
Un coup de foudre, c'est censé être beau. Il peut être la promesse d'un avenir. Il est passionné, fou aussi. Surtout fou. A cause de lui, l'impensable se produit. du jour au lendemain, vous quittez ceux que vous aimez pour une personne à peine rencontrée. C'est l'histoire d'Emmanuelle. Une partie de l'histoire d'Emmanuelle.

Ce roman est difficile car il aborde l'adultère, la fuite, la maladie, la mort. La passion puis les regrets. Il peut être difficile de s'attacher à Emma, elle apparaît comme égoïste et irréfléchi (décision plus que hâtive je trouve). Comment penser ça d'une mère et d'une épouse ? Cela dit, Emma est aussi une femme sous ces étiquettes. Une femme qui rêve. Un peu trop irréaliste ? Peut être.

Je n'ai pas tout aimé dans ce livre. Les décisions prises par Emma en partie mais en même temps, je n'ai pas réussi à la blâmer non plus. Comprenant parfois même ses motivations. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, sa manière de traiter les thèmes abordés, de nous les présenter, livrant même quelques réflexions de vie. J'ai aimé le parallèle avec la chèvre de monsieur Seguin, ces chèvres qui ont tout pour être heureuses et qui quittent tout pour l'indépendance, le frisson, la liberté. Emma était comme elles. Elle avait tout pour être heureuse : un mari aimant, des enfants, une amie. Et pourtant, la passion, le désir de liberté l'a emportée. Et voilà comment tout a basculé.
Commenter  J’apprécie          50
Première découverte de l'auteur et grosse déception. Je n'ai pas été transportée, je ne me suis pas attachée aux personnages, j'ai même trouvé Emma, la protagoniste, profondément ennuyeuse et simplette. Je n'ai pas aimé le discours qui plane dans l'ombre. le discours qui désigne clairement cette femme comme une "pauvre" femme, guidée par ses désirs de femme et non son cerveau. Une pauvre femme qui n'hésite pas à quitter mari et enfants pour un homme a qui elle n'a pratiquement jamais adressé la parole. Je n'ai pas aimé l'image dévalorisante de cette femme, incapable de réfléchir raisonnablement. Vraiment dommage car j'ai vraiment apprécié la qualité d'écriture de Grégoire Delacourt. Je pense que c'est simplement le choix du personnage et du sujet en lui-même qui a fait défaut - pour ma part. La profonde misogynie des mots, des réflexions et mises en situation m'a vraiment gênée et exaspérée.
Lien : https://loeildem.wordpress.com
Commenter  J’apprécie          51
Grégoire Delacourt m'a fait LIRE au bord de l'abîme ! J'ai, en effet, été parcouru de sentiments très divers et assez perturbant, des larmes me sont mêmes venus (pour moi c'est extrêmement rare).

Le speech était assez classique et ne m'attirait pas plus que ça : une femme à l'approche de la quarantaine a un véritable coup de foudre pour un homme entraperçu dans une brasserie et serait prête à remettre toute sa vie entre ses mains. Mais, puisqu'il s'agit de Delacourt, je me suis laissée tenter; j'aime beaucoup son écriture, ses références, son jeu avec les mots de la langue française.

Même si l'histoire de base est classique, la façon dont il l'amène est perturbante, surtout la scène dans la cuisine où elle se dit que ce sont les derniers moments en famille et qu'elle seul le sait, mais surtout lorsqu'elle explique à chacun de ses enfants le pourquoi de comment. C'est ce moment que j'ai trouvé très éprouvant an tant que mère de famille.
Le reste de l'histoire l'est bien sur également, mais je m'arrête là pour ne pas en dévoiler trop.

En tout cas, l'auteur joue très bien avec son lecteur tel un marionnettiste : on envie son héroïne, on la déteste, on la plaint, on l'estime de nouveau. Et les autres personnes sont toutes en couleur : les personnages du camping sont tellement touchant et aurait même mérité d'être plus développés.

Seriez-vous prêt à abandonner votre famille pour une bouche séduisante ?
Peut-on faire passer ces désirs de femme avant le bien-être de ses enfants ?
Commenter  J’apprécie          51
Eh bien, quelle claque littéraire ce bouquin ! Je me suis prise une belle leçon d'émotions, d'intensité et de poésie.

Dès la quatrième de couverture, tout comme Emma, le lecteur sait. Il sait qu'il est question de coup de foudre, d'adultère, de désir, de culpabilité, de sentiments, d'un destin. Celui d'Emma, mariée et mère de trois enfants, (presque) heureuse, qui décide de tout quitter pour un inconnu croisé dans une brasserie. Mais pas n'importe quel inconnu : l'amour de sa vie, celui qui la fait vibrer au son de sa voix, celui qu'elle a toujours cherché, celui qu'elle attendait.

Le désir est placé au centre de l'intrigue du roman et le lecteur est amené à s'interroger sur le point de savoir jusqu'où son désir peut le mener.

L'Emma de Grégoire Delacourt est une sorte d'Emma Bovary des temps modernes. Emma est complètement esclave de ses pulsions et se demande si ce coup de foudre mérite de quitter mari et enfants. J'ai trouvé son histoire bouleversante car elle se livre sans filtres avec ses joies et ses douleurs profondes.

« Danser au bord de l'abîme » est merveilleusement bien écrit. Grégoire Delacourt y a adopté un style poétique, à la limite du romanesque. J'avais déjà lu «La liste de mes envies» du même auteur mais je trouve l'écriture ici beaucoup plus raffinée et aboutie.

J'ai trouvé la seconde partie assez nostalgique et vraiment à déconseiller en cas de dépression. D'ailleurs, chose assez rare, j'ai versé ma petite larme à la fin ; mais au bout du tunnel, renaît l'espoir.

Vous l'avez compris, cette lecture m'a littéralement chamboulée ! Alors vivons, valsons, dansons : l'amour n'est pas qu'un simple amant, il est un vertige enivrant..
Lien : http://mademoisellechristell..
Commenter  J’apprécie          50
Emma, la quarantaine, mariée et mère de trois enfants, aperçoit un jour à la brasserie André un homme, dont la façon de s'essuyer la bouche avec sa serviette la conquiert immédiatement. Pendant des semaines, ils vont s'épier, s'observer, et se rendre à l'évidence : c'est un coup de foudre, une attirance profonde qui les dépasse entièrement et qui, pour Emma, la fait renaître à elle-même, et au désir. Ils finissent par s'adresser la parole, s'assoir l'un à côté de l'autre, sans que jamais leurs mains ne se touchent. Un baiser, fort, violent, une seule fois, quand ils ont décidé tous les deux de tout quitter et de partir ensemble. Ils sont rendez-vous dans un café de la gare, où Emma l'attend. Mais Alexandre ne viendra pas – un bus est passé, qui a anéanti cette vie nouvelle. Emma s'enfuit, seule, et trouve refuge dans un camping, dans la région du Touquet.

J'ai retrouvé dans ce roman ce que je connaissais de Delacourt, les phrases qui sonnent : "L'idée de laisser partir ceux qu'on aime possède la violence d'un crime" ; "Je le sais maintenant. Notre besoin d'être aimé est insatiable et nos amours, inconsolables." ; ou encore : "Mais je suis restée vivante. Il faut bien des blessés pour témoigner.", parfois même de la poésie :
"J'étais l'allégresse. J'étais la mélancolie. J'étais le languissement, le grain d'une peau et l'éther.
J'étais la jouissance.
J'étais l'amour.
J'étais sans fin."

J'y ai retrouvé aussi l'émotion, qui est sa marque de fabrique, oscillant entre le désir de vie, et le drame absolu – voir les deux romans précédents, "La première chose qu'on regarde" et "On ne voyait que le bonheur" -, une émotion dont on se dit qu'elle est sans doute un peu facile, dont on sent derrière tout ça le projet de nous tirer des larmes.

Mais le roman recèle des surprises : le parallèle avec l'histoire de la chèvre de M. Seguin, qui se languissait d'aller là-haut sur la montagne, de quitter sa longe et son pré, étonnamment bienvenu ; le découpage, dans la première partie, en chapitres dont la numérotation est à l'envers, jusqu'au bus fatal ; enfin le style est là, soigné, il a évolué, est devenu plus littéraire. Et le récit s'achève, malgré tout, sur une note optimiste.

Lien : http://www.usine-a-paroles.fr/
Commenter  J’apprécie          50
Nouveau roman de Grégoire DELACOURT qui maintenant est bien installé après ses derniers succès critiques et ses très bonnes ventes. Son dernier livre Les quatre saisons de l'été (4 nouvelles sur l'amour) fût un coup de coeur pour moi. Celui-ci ne l'est pas, mais vaut le coup d'être lu selon.
DELACOURT se mets dans la peau d'Emma la narratrice. Exercice de style remarquable car si on ne le sait pas, on ne peut pas se douter que c'est un homme qui écrit. le roman est composé de 3 grandes parties. Les chapitres sont courts voir très courts. Sans trop vous en dire la fin de la première partie m'a «foutu» une claque comme rarement je n'en ai reçu d'un livre. Il y a un parallèle de fait tout au long du livre avec le fameux conte de DAUDET La chèvre de Mr Seguin. Conte que lisait très souvent la mère de la narratrice à sa fille lorsqu'elle était enfant. Des extraits du conte qui illustrent les états d'âme d'Emma sous forme de microchapitres. A la fin du livre, le conte en entier est présent : une bonne idée !
Une philosophie présente dans l'histoire m'a beaucoup marqué : l'instant présent. Bien sûr c'est une notion philosophique ultraconnu, mais elle a eu pour moi dans ce roman un écho particulier (Cf les extraits plus loin).
J'apporte quelques bémols à ce roman qui est globalement réussi mais un peu décevant sur certains aspects. le couple est très aisé et certaines dépenses ou attitudes peuvent paraitre indécentes pour le commun des mortels. L'impression aussi parfois de lire du GAVALDA en moins bien. C'est bien dommage cela desserre beaucoup le livre, lui enlève son côté viscérale ou réaliste. En fait on ne croit pas à certaines scènes ou descriptions car trop belles ou décrites avec des mots trop forts. D'autres phrases heureusement, elles, font mouche. En somme un très bon roman, contrarié par des excès d'écriture ponctuelle. Un ton en dessous de son livre précédent, mais très bon quand même. 3,5/5.

Yassir (Poissy)
Commenter  J’apprécie          50
Un gros coup de coeur pour démarrer l'année. Emma a quarante ans et a tout pour être heureuse : un mari amoureux et 3 enfants. Olivier a eu un cancer mais il est maintenant guéri. Mais l'herbe est toujours plus verte ailleurs... Un jour, elle croise le regard d'un homme dans une brasserie et sa vie bascule devant l'évidence... Comme Blanquette, elle connait le danger mais va quand même s'échapper pour aller courir dans la montagne pour respirer enfin et être libre d'être elle même... Un livre qui parle d'amour. On rit, on tremble, on pleure.... Merci Monsieur Delacourt
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (2713) Voir plus



Quiz Voir plus

La liste de mes envies

Qui est l'auteur du roman ?

Grégoire Delacourt
Grégoire Delcourt
Grégoire Delacroix

20 questions
334 lecteurs ont répondu
Thème : La liste de mes envies de Grégoire DelacourtCréer un quiz sur ce livre

{* *}