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3,56

sur 1146 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette vaste maison blanche sur le golf de Bondues, non loin de Lille, vit Emma. Presque la quarantaine, jolie. Un mariage sérieux avec Olivier depuis 18 ans et 3 beaux enfants. Elle travaille dans le Vieux-Lille, dans un magasin de vêtements pour enfants tandis que lui dirige une importante concession de voitures. Un jour, dans une brasserie, dans un décor semblable à un film de Sautet, elle remarque un homme. Elle regarde d'abord sa bouche puis ses lèvres et sa fossette qui creuse ses joues. Tout en elle tremble. Vacille. Une bouffée de désir la submerge. Ce premier jour, il ne la voit pas et repart avec ses amis. le lendemain, elle retourne rue de Béthune, à la brasserie André. Cette fois-ci, il est seul et leurs regards se sont croisés. Elle ne veut pas d'amant. Juste un vertige. Elle sait que sa vie va basculer... 

Grégoire Delacourt habite à merveille le personnage d'Emma et décrit avec passion le destin de cette femme soudainement éprise de désir pour cet homme rencontré par hasard. de suite, elle sait qu'il est un homme qui fait tout quitter à une femme. Pourtant heureuse dans sa vie, Emma basculera. Ce roman sur le désir, sur la passion, revisite le thème de la femme infidèle. Divisé en trois parties bien distinctes et d'inégale facture: la première décrivant avec justesse le sentiment amoureux et le désir, les deux suivantes basculant parfois dans le romanesque. L'on ne pourra pas toutefois reprocher à l'auteur ces tournants inattendus pimentant le sel de la vie et son analyse fine et subtile des sentiments, parsemant ici et là de jolies formules. Une danse surprenante et bouleversante qui dépeint précisément la confusion des sentiments. 
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Un grand vent vous emporte loin de votre vie, un vertige vous saisit au bord de ces pages : c'est une histoire puissante, dévastatrice et miraculeusement reconstituante.
J'ai été engloutie par les mots de l'auteur poétiques, magiques, amoureux, par la beauté du personnage d'Emma, par l'intensité et la violence qu'elle dégage, par son envie immense de désirer et d'être désirée.

Grégoire Delacourt a un talent certain pour intégrer l'âme et le corps de la femme. Il dépeint avec précision et vérité le combat intérieur d'une femme qui veut vivre pleinement ses sentiments, ses émotions, qui veut se sentir vivante. Il dépeint avec talent la vie, l'amour, la mort.

Et le parallèle avec le conte de Daudet, La chèvre de Monsieur Seguin apporte encore un complément émotionnel dans la construction du roman. Cette petite chèvre qui voulait rompre sa corde, s'enfuir dans la montagne pour y goûter la liberté et savait malgré tout que le loup y rôdait.

Je n'ai qu'un bémol à relever, celui de la dernière partie trop longue et larmoyante, et à la pirouette finale trop manichéenne. Mais ceci dit, jamais (à ma connaissance) un auteur n'a excellé à ce point pour raconter une banale histoire d'infidélité.


Emma a tout pour être heureuse : un mari aimant, trois beaux enfants, une jolie maison dans un quartier résidentiel de la banlieue lilloise, aucun problème financier. le bonheur. le bonheur ? Sans doute manque-t-il quelque chose à ce tableau idyllique. Ou quelqu'un. Car son regard croise celui d'un inconnu et tout bascule.
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Ce que j'ai ressenti:…Un vertige…Un vertige de 280 pages…

Je lis très peu de romance, mais là, celui ci il m'appelait par son titre poétique et le mystère qui se cachait derrière…Peut-être, d'ailleurs pour cette raison là, je l'ai encore plus apprécié, parce que comme Emmanuelle, j'ai eu envie de l'idée du coup de foudre, le vrai, l'inexpliqué, l'absolu…Il était dans ce livre, avec 280 pages noircies de beauté et de souffrances, j'ai tout laissé tomber mon planning de lecture, mes obligations, et je me suis laissée prendre au jeu d'une danse d'abîmes, des souffles passionnés du désir, de l'amour et ses contradictions…

« Un coup de tonnerre, la foudre, un coup de tête, une vie qui se dilue, comme une aquarelle, une autre qui apparaît. C'était aussi simple que cela. Aussi beau. Aussi définitif.
Et tellement déraisonnable – mais n'est-ce pas la déraison parfois qui a raison? »

Je l'ai lu quasiment d'une traite, tuant la moitié d'une nuit de sommeil, à lire et à me remplir de vertiges…Je ne vous raconterais pas les tonnes de mouchoirs froissés, je ne vous dirais pas non plus les paupières gonflées, les angoisses sombres qui se sont réveillées…Parce que tel est pris qui croyait prendre, ce livre ce n'est pas que de la romance, c'est juste la vie…Et Grégoire Delacourt m'a renversée par son talent, à raconter une femme avec tant de grâce, à saisir l'essentiel du quotidien avec ses douleurs fulgurantes, à caresser toutes les émotions intérieures…

« Je ne voulais pas d'un amant. Je voulais un vertige. »

Et comme si ça ne suffisait pas, il a eu le chic, (petite douceur que j'affectionne particulièrement), de faire un parallèle avec un conte célèbre: La chèvre de Monsieur Seguin. On le sait tous, du coup, comme cela va finir, mais il y a comme une espérance dans cette fatalité: celle de Combattre, même à armes inégales, même désespérément, mais Toujours…

« C'est justement parce qu'on n'a pas le temps qu'on doit aimer, désespérément. »

Pour la douceur autant que pour les grandes ombres qui m'ont hantée durant cette soirée de lecture, j'ai adoré Danser au bord de l'abîme…Je ne suis pas passée loin du coup de coeur, mais il y a eu une ou deux scènes qui m'ont un peu fait « tiquer », j'aurai eu envie de les déchirer carrément, parce que du coup, elles brouillent un peu du charme de ce tourbillon dévastateur…

« Alors je courais dans la mer noyer mes larmes et je sais, depuis, pourquoi la mer est salée. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Alors quelle surprise , quelle bonne surprise !
N'ayant pas été vrai emballée par "La liste de mes envies" et "La première chose qu'on regarde" je me suis mise à la lecture de ce roman à reculons ;-) car j'avais promis d'abandonner cet écrivain !
Déjà bravo Mr Delacourt, j'ai souvent oublié que ce roman était écrit par un homme et non par une femme.
Beaucoup de thèmes profonds abordés ( le départ, le chagrin, l'amour, l'abandon, la reconnaissance, l'espoir...) qui nous remuent et nous obligent à nous interroger .Tout cela soutenu par une écriture vive, rapide, poignante, triste mais vivante . Je me suis laissée happer par ce roman qui m'a éblouie,émue,touchée bien que le contexte de départ (abandonner sa famille sur un coup de tête plus qu'incertain) ne soit pas ma tasse de thé .
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L'auteur de la Liste de mes envies et des Quatre Saisons de l'été nous revient avec un roman qui devrait élargir encore davantage le cercle de ses lecteurs, car si sa plume est toujours aussi élégante, elle va cette fois chercher plus profondément les tourments de l'âme. À l'anecdote vient désormais s'ajouter la gravité, aux bonheurs de l'amour viennent désormais se mêler la douleur de l'absence et du deuil.
La première – bonne – surprise est d'avoir choisi le point de vue d'une femme comme narratrice. Une femme dont la confession est sans concessions : « Je transcris ici l'enchaînement des faits tel qu'il s'est déroulé. Je ne commenterai pas l'irrépressibilité de mon désir – elle est sans doute à chercher du côté du sacré.
Je veux juste essayer de démonter la mécanique du désastre. de comprendre pourquoi, plus tard, j'ai incisé à jamais le coeur de ceux que j'aimais. »
Emmanuelle et Olivier ont plutôt bien réussi. le couple a trois enfants, le mari une bonne situation, Emma arrondit ses fins de mois dans un magasin de vêtements. Un petit bonheur tranquille qui cache toutefois une frustration, une usure, un mal-être : « Je me vidais de moi-même. Je m'essoufflais à ne pas m'envoler. Je pâlissais, et Olivier parfois s'inquiétait – il parlait alors de quelques jours ailleurs, l'Espagne, l'Italie, les lacs, comme si leur profondeur allait engloutir ma mélancolie. Mais nous ne partions pas, parce qu'il y avait les enfants, parce qu'il y avait la concession, et parce que j'avais fini par mettre toutes mes frustrations dans ma poche, un mouchoir par-dessus, comme me l'avait enseigné ma mère. »
Une mère qui prenait aussi la peine de lui lire une histoire chaque soir et qui lui a ainsi donné le goût des histoires et des héroïnes. En suivant les aventures de la chèvre de monsieur Seguin – qui servira de fil rouge tout au long du livre – de Claudine mise en scène par Colette, de la Lily Bart d'Edith Wharton ou des personnages imaginés par Louise de Vilmorin, elle va se construire un imaginaire propice à accepter le regard que lui jette un jour un homme dans la brasserie André.
Sans échanger un mot, elle va tomber amoureuse, fondre de désir. Simplement parce qu'«Il y a des hommes qui vous trouvent jolie et d'autres qui vous rendent jolie». Peu importe le séisme que cette rencontre peut provoquer, peu importe les conséquences du dialogue qui finit par s'installer :
«– Je m'appelle Alexandre et je pense à vous depuis trois semaines.
– Je tiens une boutique de vêtements pour enfants. Mais plus pour très longtemps.
– Je suis journaliste à La Voix du Nord. Les pages «culture».
Sauf que le beau scénario d'Emma et d'Alexandre va s'effondrer avant même d'avoir pu se concrétiser. Pas par peur, pas à cause de la pression – très forte – des enfants pour empêcher la rupture, pas à cause des conjoints respectifs. À cause d'un fait divers banal.
« Une jeune fille est installée à deux tables de la mienne. Soudain, une autre arrive. Pâle. C'est son amie. Elle s'excuse d'être en retard. Ils ont bloqué la Grand-Place, dit-elle. Un type. En V'Lille. Qui s'est fait renverser par un bus. Je crois qu'il est mort. »
Le roman va alors basculer. de la tentative d'évasion à la réclusion. Emma n'a pas le courage de rentrer chez elle et d'oublier ce drame. Elle erre quelques temps avant de finir dans un mobile home du camping Pomme de pin à Cucq.
« Je sais maintenant que le deuil est un amour qui n'a plus d'endroit où se loger. » dira-t-elle pour résumer cette période sombre que de nouvelles connaissances vont tenter d'adoucir. Mais Emma reste lucide : « J'avais abandonné mon mari, mes trois enfants, pour les lèvres d'un homme et pour mille espérances. J'avais erré de longs mois dans ma tentation, j'avais surnagé dans son absence. Et je m'étais perdue dans ce vide. »
L'apaisement viendra avec la troisième partie. Aussi paradoxalement que cela peut sembler, l'apaisement viendra avec une nouvelle épreuve, le cancer dont est victime Olivier. « Viennent alors les tests, les IRM, les PET scan, les décisions, les antalgiques puissants, le dextropropoxyphène, l'oxycodone, les indécisions, l'hydropmorphone. Vient cette période cotonneuse d'avant les séismes, ce temps suspendu où plus rien n'a de valeur (…) Vient enfin le séisme. L'instant où tout bascule. Où plus rien n'a d'importance. » On peut alors tout se dire, laisser tomber les masques. Cette danse au bord de l'abîme est bouleversante. Elle vous fera comprendre que «la vie est la courte distance entre deux vides» et que chacun doit être libre de choisir comment parcourir cette courte distance.

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Emma, mère de trois enfants, un mari concessionnaire automobile, a tout pour être heureuse. Mais voilà, un jour, à la brasserie André, elle croise le regard d'un homme, et sa vie est bouleversée. Un fulgurant désir la pousse à se rendre chaque jour dans cette brasserie, les regards se font plus insistants, et c'est le début d'une folle passion aux multiples conséquences.
Emma, c'est Blanquette, la petite chèvre de Monsieur Seguin, qui est le fil conducteur de cette troublante histoire.
Or j'adore la petite chèvre de Monsieur Seguin, et la retrouver régulièrement au fil des pages, comparer ses désirs à ceux d'Emma, m'a vraiment beaucoup plu.
J'ai adhéré aux élans d'Emma, à la folie de ce désir.
Comme Blanquette, elle avait besoin de besoin d'aller dans la montagne, de prendre le large.
Comme elle, elle était consciente des dangers, mais c'était plus fort qu'elle. Elle était prête à tout.
J'ai bien aimé la personnalité des divers personnages.
Et puis, l'écriture de Grégoire Delacourt est fluide et entraînante, et j'ai tourné chaque page avec plaisir, jusqu'à la dernière.
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Après avoir eu il y a quelques temps le désir fou de danser, je suis allée danser au bord de l'abime... Grégoire Delacourt a su donner ce rythme si particulier à cette valse... J'ai été emportée par cette histoire tourbillon qui m'a menée dans une brasserie, puis dans un camping hors saison pour me faire partir en voyage sur la route des vins...
Un voyage doux, fort et fragile des mots forts des phrases qui percutent...
Un ovni littéraire, c'est très beau et ça parle de la vie et de ce qu'on risque pour aller percer le désir latent des corps à vivre encore et toujours...
Déjà....
J'ai aimé Blanquette à travers les lignes de ce livre, merveilleuse métaphore subtile de la vie d'Emma... SUBLIME.
Une pure merveille...
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Un roman comme je les aime. Emprunt de délicatesse, d'intimité, d'exploration de soi, de l'autre. Des regards qui se croisent, s'invitent, se titillent. Puis le saut dans l'inconnu, l'envie de remiser au placard, une vie douillette, confortable, rangée. Sans surprise. Appréciée. Entourée. Avec ses failles. Sa routine. Avec Emma, Grégoire Delacourt nous emmène dans un plongeon à la conquête de l'amour. Fatal.
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Danser,
Virevolter, frémir,
vertigineux,
Toute danse suppose mouvements, déséquilibre de soi et des autres, et un partenaire pour tourbillonner,
se laisser aller vers la fluidité,
un accord,
une douce harmonie, si fragile,
c'est sans doute parce qu'elle est inédite, incontrôlable, qu'elle est d'autant plus bouleversante...
Quelques longueurs parfois,
sans tomber dans le pathos.
Juste un éclat,
un bruissement de bonheur, assortie d'une lecture des fêlures, de celles qui ne peuvent disparaître.
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De Grégoire Delacourt, je n'avais lu que son premier roman, "La Liste de mes envies", qui m'avait énormément plu. Les livres qu'il a publié par la suite ne m'ont pourtant pas attirée et je n'avais donc rien lu de lui avant de tomber sur son dernier roman, que mon libraire m'a chaudement recommandé, tant les critiques à son sujet étaient excellentes. Et franchement, dès le début j'ai aimé le style de l'écriture de cet auteur, très sensible, capable de décortiquer les émotions les plus délicates et sinueuses qui surgissent lorsque l'on succombe au sentiment amoureux. Pourtant, est-il vraiment question du coup de foudre pour l'héroïne? Ne serait-ce pas plutôt l'envie de se redécouvrir amoureuse comme au premier jour, après vingt années de routine conjugale, que connaît Emma, le personnage principal du roman? La narration à la première personne du singulier permet au lecteur de s'introduire dans la peau de cette jeune quadragénaire et de ressentir avec elle des troubles et des questionnements face à des situations imprévues. Et l'on peut saluer le talent de l'auteur dans sa capacité à se glisser dans la peau d'une femme. C'est vraiment troublant!

Bref, j'ai beaucoup aimé l'intrigue, plutôt inattendue, et la galerie de personnages inventée par Grégoire Delacourt; je peux dire que j'ai dévoré ce livre, même si parfois, quelques longueurs m'ont quelque peu ennuyée...
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