Un petit livre qui se lit vite, qui se dévore plutôt … Une découverte, certes tardive, mais quelle parenthèse délicieuse !
Grégoire Delacourt se met si bien, dans la peau, le coeur et l'âme de Jocelyne, la mercière arrageoise.
J'ai retrouvé avec un réel plaisir ce chef-lieu du Pas-de-Calais dans lequel se déroule cette histoire.
Combien de personnes auraient procédé de la même manière en touchant le pactole ?
Il y a quelques années, lors d'un atelier d'écriture, la consigne était de dresser la liste de nos envies, mais j'ignorais, alors, tout de ce roman et du film inspiré de cette fiction.
Pour le fun, je vous livre ce que j'avais écrit :
« Il y en a mare des listes totalitaires (liste des courses, d'invitations, électorales, de naissance, de mariage, d'attente ...)
qui imposent ce qu'il faut faire,
ne pas faire,
ne pas oublier de dire
ou de ne pas dire.
Il y en a marre de ces post-it intrusifs
emprisonnés sous des aimants invasifs.
Je préfère, c'est certain,
une liste non écrite, légère et mouvante comme un nuage
pas trop sage,
fluctuante au grès des heures.
Partir dans la brume du petit matin
juste en compagnie des mes chiens
dans la forêt profonde,
trouver en abondance girolle, chanterelles, mousserons odorants
qui finiront
accommodés en sauce crémeuse, au vin de paille jurassien.
Illuminer la toile restée trop longtemps blanche
qui s'accrochera victorieuse aux cimaises du salon.
Retrouver à Goa le ciel étoilé,
le rivage bleu de la mer Égée,
Lire et écrire à outrance,
sans temps compté
sous les frondaisons du tilleul argenté.
Goûter la cerise juteuse
sentir les odeurs capiteuses
de toutes les fleurs de l'été. »
(18/06/2015)
Une liste bien loin de celle écrite par Jocelyne... à la fois pragmatique, peu coûteuse, et onéreuse pour certaines envies...