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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah quel régal! Si tous les essais avaient cette allègre pertinence,   tous les pamphlets cette savoureuse impertinence et cette  provocation joyeuse,  tous les récits plus ou moins ouvertement  autobiographiques  cette distance,  cette élégance et cette renversante franchise!

Grâce au billet si convaincant  d' Afleurdelivres, j'ai passé un grand moment de jubilation! Merci à toi, Afleurdelivres,  Chloé Delaume, dont j'ignorais tout avant de lire son dernier opus couronné par le Médicis, c'est quelqu'un! Euh pardon, c'est quelqu'une!

Féminisons, féminisons, il en restera toujours quelque chose!

Ne laissons pas les couillidés nous voler le langage, notre arme ultime, en cette quatrième vague de révolution féministe! Ils ont déjà fait passer à la trappe pendant quatre siecles le mot sororité forgé par le savant, le réjouissant, le libre humaniste de la Renaissance , François Rabelais, alors que fraternité , de même irréprochable formation latine , a connu des siècles de gloire sans partage!  Ils nous soumettent encore, via la grammaire,  à des accords grammaticaux iniques- un contre mille, et c'est quand même le masculin qui l'emporte!-  Il y en a même eu pour trouver que #balancetonporc avait un relent nauséabond de délation rappelant la collaboration et les persécutions antisémites (!!) et  les mêmes,   sans craindre l'incohérence, pour défendre le porc, cet animal innocent ( et si peu casher pourtant)!

Tout cela, Chloé Delaume ne vous l'envoie pas dire!

Elle le dit, crûment,  franchement, sans mâcher ses mots, appelant une chatte une chatte et le sceptre du couillidé-Roi  menacé de guillotine,  une bite !  Experte en savoureux pastiches- celui  d'un poème de Rhénanes d'Apolinaire et un autre, parfaitement tordant ,  d'un sonnet à  Hélène de Ronsard m'ont fait frôler l'apoplexie!*- , impitoyable historienne de nos mentalités assujetties, et s'impliquant toujours personnellement  avec force, courage et sans le moindre apitoiement sur elle même, n'hésitant pas à nous lâcher quelques vérités bien senties tirées de sa propre experience - proprement terrible! -, Chloé Delaume,  oui, vraiment, c'est quelqu'une!

Mes bien chères soeurs, célébrons,  en la lisant,  notre sororité retrouvée ! Rendons à ce beau vocable  présence, efficience et chair, mes bien chères soeurs! Nous n' avons que trop attendu, hésité,  louvoyé. Dire c'est agir!

Sororisons donc, sororisons à fond les ballons, sororisons nous les unes les autres!

* je vous les ai glissés tous les deux dans mon choix de citations...à vous de les retrouver!
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En un bref texte, qui va droit à l'essentiel, Chloé Delaume examine les conséquences du mouvement Me Too sur le féminisme, et à quel point, à son sens, cette nouvelle vague porte davantage ses fruits que les précédentes quant à la solidarité qui se construit entre victimes. Ce qu'elle prône, finalement, avec beaucoup de bon sens, mais aussi de verve, c'est la nécessité de faire passer la sororité, contre toute compétition, défiance, avant tout, pour faire face à la domination patriarcale.

Intéressant, éclairant, percutant.
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Un essai féministe percutant et combatif. Ca cogne fort.

Chloé Delaume ne mâche pas ses mots. Elle y va franco, elle éloigne le code des belles phrases et beaux vocabulaires. Elle innove, elle invente, elle inclut des références plus ou moins implicites. Elle n'écrit pas seulement pour transmettre des idées, elle crée, elle mot-valise sur mot-valise, elle fustige les couillidés, elle secoue le mâle alpha et découpe le machisme menu menu.

Il faut s'attendre à être secoué ; je pense même que certains lecteurs ou lectrices seront dérangés, voire choqués, par cette franchise déposée là sans faux semblants et sans gants. C'est brut, la nuance n'a pas sa place, mais sa liberté de propos fait du bien.

Chloé Delaume fait une révolution féministe à sa manière, avec style, oui, ce style personnel vif et impudent, avec lequel elle joue, au risque parfois de perdre son lecteur. J'ai d'ailleurs été très surprise par le premier chapitre - je n'ai pas tout compris - mais le reste de l'ouvrage est plus explicite.

Si son acte d'écriture est ici un acte militant, elle n'oublie pas de se dévoiler, de se mettre à nu, et d'illustrer son propos par des exemples et expériences personnelles qui sont loin d'être celles de tout le monde.

Un livre qui bouscule et surprend, mais aussi qui célèbre les femmes et le concept de sororité qui devrait, selon elle, en permanence les relier.
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Une plume extraordinaire, imagée.. Un bel essai sur le féminisme et son histoire et bien sûr la sororité ! Je n'ai pas encore lu de roman de Chloé Delaume mais si c'est de la même trempe je ne vais pas hésiter ! Un style rafraichissant et unique ! Quels titres me conseillez vous ?
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Mes bien chères soeurs, le titre de ce livre m'a fait penser au départ à la chanson d'Eddy Mitchell. Mais, l'humour mis à part, la comparaison s'arrête là. Ici, badaboum, la messe est dite avec un tout autre sermon. Car, comme l'écrit avec verve Chloé Delaume, « le patriarcat bande mou ». le féminisme 2.0, suite du mouvement MeToo, est le sujet de ce livre hybride, très court et très fort. Comme un cri, personnel et politique, culottée et très drôle. C'est un essai qui mêle histoire, politique, autobiographie et même musique avec le chant des partisanes. L'autrice y aborde la question du renouvellement du féminisme et de l'extinction en court du patriarcat. On y croise Buffy, la chasseuse de vampire, Donald Trump et son lamentable « Grab them by the pussy » et même l'ancienne émission de télé Cocoricocoboy, gaudriole française avec sa vulgarité sexiste et ses plaisanteries graveleuses. Actuellement dans l'ère post-Weinstein, le féminisme est devenu plus performant grâce aux réseaux sociaux, c'est ce que l'autrice appelle la quatrième vague. Après les suffragettes, après le MLF, après les questions de genre, voici venu le temps des hashtags. Chloé Delaume nous parle dans une langue qui claque avec des formules percutantes. Elle reprend des éléments de Virginie Despentes, mais de façon plus poétique et conciliante en s'adressant à tous les courants du féminisme avec le rêve d'un mouvement unifié et bienveillant, un féminisme de soeurs et pas de rivales. Pour y parvenir, elle creuse la langue qui a toujours été une chasse gardée masculine, elle réfléchit aux mots, à leurs histoires, à leurs usages actuels, anciens ou disparus. Car ce qui n'est pas nommé n'existe pas. Elle propose le mot sororité pour appeler ce nouveau féminisme, un mot jeté aux orties depuis des lustres, le pendant de fraternité. Un mot pour rompre avec les comportements individuels de rivalité féminine, pour en finir avec les logiques hiérarchiques verticales du patriarcat, un mot pour aller vers plus d'horizontalité, d'apaisement, pour définir d'autres formes de rapports sociaux. Car pour « soeur » Chloé, la révolution des moeurs est amorcée. Et un jour, peut-être, fraternité et sororité disparaitront de l'usage au profit d'humanité, tout simplement.
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Il y a encore du boulot. Je suis moins optimiste que Chloé Delaume concernant l'extinction en cours du patriarcat mais j'ai aimé sa force de persuasion, ses dénonciations récapitulatives et surtout ses solutions possibles pour les femmes ordinaires. C'est vrai que les femmes doivent se serrer les coudes de toute urgence et ce n'est sûrement pas le plus facile. "C'est juste un petit effort" dit Chloé.
Mes bien chères soeurs, ce texte court mérite d'être connu et partagé.
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Revigorant!
L'auteur fait le point sur le féminisme et fustige le sexisme ordinaire issu du patriarcat. Pour que le mouvement lancé par Me-Too continue , elle propose, non pas le "mamatronat" mais la "sororité" : établir des liens réels entre les femmes, avec franchise et empathie, comme sur les réseaux. Se connaître et se serrer les coudes !
Beau programme ! Possible ?...
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Un bel essai proche du roman autobiographique/sociologique, qui m'a beaucoup rappelé Annie Ernaux ou Edouard Louis.
Chloé Delaume aborde les thématiques du féminisme bien-sûr, la sororité nécessaire, tout ce qu'a déclenché le hashtag #metoo, la terrible réalité des violences conjugales... Il y est également question du pouvoir du langage, des expressions et de l'influence de la pop culture.
C'est piquant, vif et parfois extrêmement drôle.
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“Le patriarcat bande mou.” Depuis #MeToo et #BalanceTonPorc, l'espoir est permis. Malgré la vigilance qui reste de mise face aux sursauts du masculinisme et aux statistiques toujours plus inquiétantes des violences conjugales, Chloé Delaume en est persuadée : la domination masculine se fissure.
Dans Mes bien chères soeurs, elle se délecte des signes annonciateurs de cette chute annoncée et appelle les féministes de quatrième génération à faire de la sororité, cette solidarité horizontale entre femmes, une arme imparable. Alternant prises de positions radicales et chapitres pédagogiques sans jamais se départir de sa férocité joyeuse et truculente, Chloé Delaume signe un pamphlet explosif, à placer sur nos étagères aux côtés du King Kong Théorie de Despentes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un texte qui se lit très rapidement, tant sont brutes les phrases, courtes, voire chocs! Il s'agit au tout début de s'immiscer dans un langage parfois ardu, bourré aussi de termes inventés, mais qui coulent de source et sont emprunts d'ingéniosité.

Ce féminisme est ici très positif. Je le suis moins, positive ; n'est-ce pas là justement un esprit incidemment enfoui en moi en qualité de femme qui se sent (encore aujourd'hui) polluée ?

Mais ce petit recueil, porte bien à réflexions et confirme parfois, infirme d'autres fois, des convictions qui ne peuvent que nous être personnelles. Essayées ici, d'être universalisées.

Si l'auteure n'enfante pas, elle transmet par le livre.
Merci.
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