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sur 301 notes
Je découvre Chloé Delaume romancière, je connaissais la Chloé Delaume personnage public. Quelle claque ! Quel plaisir de lecture. Fantasque, poétique, drôle. Je n'avais pas ressenti ce plaisir de lire de la prose depuis mes lectures adolescentes de Boris Vian.
Regarder un Soulages donne envie de peindre, lire ce roman de Chloé Delaume donne envie d'écrire des mots qui dansent devant les yeux et font bondir de soi tout plein d'images.
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"...l'époque s'appelle Trop Tard..."

Chloé Delaume est drôle, c'est elle qui le dit. Ses romans le sont de plus en plus. Elle est entrée dans la littérature par l'auto-fiction abrupte, mais son dernier roman* se donnait des faux airs de "chick litt" pour s'adresser aux filles d'aujourd'hui.
Ici, elle assemble les deux dans une auto-fiction de l'empowerement.
Clotilde Mélisse (avec un nom pareil, elle pourrait être une amie de Fantômette!) est une quinqua "zinzin" en mal d'amour à la recherche d'un partenaire "hors des clous". Un voyage en train sera prétexte à une auto-psy à grands coups de scalpel dans son cerveau.
Dans Clotilde il y a du Adélaïde, sa précédente héroïne, dans les deux, il y a du Chloé. Et c'est chouette.

Mon premier Delaume c'était il y a bien longtemps, nous avons le même âge, je nous épargne les chiffres. Cette rencontre littéraire fut compliquée, de son fait, elle se voulait difficile d'accès, avec succès.
Chloé (vous permettez que je l'appelle Chloé, prénom donné à ma fille pour la même raison qu'elle s'est baptisée ainsi) c'est la copine qu'on aimerait avoir. Une fille un peu paumée, cabossée, lettrée et pleine de contradictions qu'elle tente de faire coexister même s'il semble bien compliqué pour une féministe d'être pour autant une romantique.

Pauvre Folle revient une nouvelle fois sur le passé fondateur de Chloé, personnage de fiction, autrice, et surtout, sur son amour des mots.
(Là, nous pourrions avoir un point de friction, la poésie me laisse de glace, peut-être suis-je insensible aux virgules ?)

"C'est plus que le grand amour, c'est de la poésie."
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Dans son roman « Pauvre folle », Chloé Delaume démêle les souvenirs, les événements survenus dans la vie de Clotilde, personnage principal, au cours d'un voyage en train qui l'ont conduite à vivre un amour impossible. Cette femme dissèque littéralement sa vie en périodes, en tronçons de manière à l'amener à comprendre sa vie sentimentale, l'amour qu'elle voue à un homme sans trouver les raisons de son engagement/désengagement à lui. Elle se « triture » les méninges pour obtenir des réponses, pour savoir si cette relation est viable, malgré l'avis d'amis bienveillants. Au cours de ce voyage, sa vie dans son cerveau défile comme les paysages derrière la vitre du train dans cette quête qui doit s'arrêter au terminus. Elle cherche sans relâche à comprendre en analysant chaque image, chaque évocation sortie de sa mémoire ; elle en arrive à s'expliquer l'impossibilité de vivre cette relation dans le réel. Toutes les questions auxquelles un être aimée souhaite répondre pour concevoir un avenir envisageable… Histoire vécue dans une intensité permanente avec des chocs, des rebondissements, des déceptions, des satisfactions, tout ce que l'amour peut nous faire vivre.
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"Clotilde Mélisse est écrivaine et elle a l'habitude de transformer en livres ses épisodes et cycles existentiels. Elle se rapproche des cinquante ans"... et livre au public sa grande histoire d'amour avec Guillaume. Et quelle histoire d'amour !
"Guillaume était réapparu au moment où Clotilde ne supportait plus les hommes, alors qu'elle se demandait de façon effective comment sortir du joug de l'hétéropatriarcat." plus loin elle écrit "Elle devait bien s'avouer que faire bander un homme se revendiquant pédé, c'était narcissisant au-delà de l'entendement."
Histoire d'amour impossible ? C'est ce que l'on comprend au fil des pages... Il faut donc aller jusqu'aux dernières pages pour en connaitre le dénouement.
Quoique le début du livre donne une piste. La dédicace aux souffrances du jeune werther avec lequel elle tisse un lien en se rendant à Heidelberg. " Elle se refuse à être plainte, regardée avec compassion, ne supporte pas que son histoire puisse humidifier certains yeux." mais ça peut quand même faire le sujet d'un bon livre ! ce sont bien les êtres torturés et les histoires impossibles qui captivent les lecteurs me semble t'il.
Spécialisée dans l'autofiction, L'Autrice s'impose par un style et un franc parler que j'aime. On peut lui reprocher de ne pas écrire à la première personne et qu'importe si elle perd parfois le lecteur...
Je suggère l'idée d'un prochain livre à L'Autrice : un livre de conversations sur le thème de l'Amour et du couple avec F. Beigbeder qui vient de publier un livre sur le mal être de l'hetero post metoo. Ca serait intéressant...
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Un roman punk autant dans ce qu'il aborde que dans écriture ! Clotide est effectivement folle mais peut-être pas tant que ça, pauvre, ça je ne sais pas.. Quoi qu'il en soit, elle déteste l'amour sauf Guillaume et bien évidemment, il ne sera pas doux, il va la torturer, nous torturant avec... Bref, un livre surprenant et dejanté !
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La pauvre folle de Chloé Delaume.


Clotilde est dans le train qui l'emmene à Heidelberg.
Durant ce voyage elle revient sur son passé et le questionne.
En effet, il y a une dizaine d'années elle a rencontré Guillaume, leur relation épistolaire devient addictive, ils deviennent « elleetlui ». Seulement ce elleetlui n'était pas fait pour le réel.
La rupture a lieu.

Mais Guillaume est revenu, Clotilde se sent désemparée face à cet amour impossible et destructeur puisque Guillaume est gay.

L'héroïne ressemble à Chloé Delaume, elle est née le même jour, son père à tué sa mère puis s'est suicidé, elle s'est également prostituée, à fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique pour le reste est-on dans un récit ou une fiction? Peu importe. Chloé/ Clotilde nous entraîne dans un texte passionnant et où la poésie sauve « Est-ce que la poésie peut dépasser le réel? »
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Pauvre folle” : entre Puzzle autofictionnel et féminisme bourgeois
Certains feindront la surprise en apprenant que le dernier récit de Chloé Delaume est une autofiction. Depuis maintenant plus de 20 ans, et bien plus de livres, la prolifique autrice n'a cessé d'explorer son histoire personnelle. Pauvre folle ne fait donc pas exception, le récit constituant une « autopsy ». Autocatalyse menée sur la « tablette » de l'un des sièges du train reliant Paris à Heidelberg1. Voyage détaché de tout caractère pratique, simple aller-retour. Manière de suggérer que l'essentiel tient non pas à la destination, mais au voyage ; à savoir l'écriture et la composition du récit.

Néanmoins, cela ne nous dispense pas d'adopter un regard critique à l'égard de Pauvre folle. Comme nombre d'autofictions, le récit souffre d'une tendance au psychologisme. le manque d'ancrage social et politique ne faisant qu'aggraver cet aspect. Cependant, contrairement à certains récits médiocres, Pauvre folle ne sombre pas dans la vacuité.
Un amour de puzzle

L'une des forces indéniables de Pauvre folle réside dans sa composition et son écriture, deux éléments faisant partie intégrante du récit et de son intrigue. Cette dernière, on l'aura compris, tourne essentiellement autour de la narratrice — et par extension l'autrice. Son histoire, son passé, mais surtout ses amours, la relation qu'elle tente d'entretenir avec un certain Guillaume. Comme nous le verrons, Chloé Delaume s'empare ainsi des codes standards de la romance en vue de les réinventer, tenter du mois.
Un puzzle de soi

Oui, Pauvre folle c'est de l'autofiction ! Il est pour autant nécessaire de souligner la subtilité avec laquelle Chloé la met en oeuvre. Au fil du récit, elle ébauche un puzzle aussi scriptural que psychologique. Les 21 chapitres du récit sont autant de pièces d'un puzzle intérieur forgées à partir des souvenirs de la narratrice. Des souvenirs qui se matérialisent, littéralement, sous différentes formes : d'« à peine un centimètre de long, de large, d'épaisseur, de diamètre. Certains sont durs, ronds et compacts ; d'autres épais et gélatineux ; d'autres encore plats et métalliques…». Texture, matière, toucher, ça varie en fonction du souvenir. Formes métaphoriquement phénoménologiques du souvenir, elles constituent la matière première de l'écriture. Il s'agira donc, dans et par les mots, de les transformer en autant de pièces de puzzle à même de reconstituer son « moi » au travers de la succession d'expériences vécues.

Féminisme petit-bourgeois

Bien que Chloé Delaume ne sombre en aucun cas dans l'essentialisme ou le différentialisme. On regrettera que les figures constituées par ce puzzle mémoriel soient essentiellement psychologique, confinant parfois au psychologisme.
Prisme psycholo/gisant

Commençons par le fait que les questions relatives au genre, au patriarcat ne sont pratiquement jamais appréhendées dans leur relation à l'organisation sociale actuelle ; le capitalisme, et ce même dans sa dimension édulcorée, à savoir le néo-libéralisme. le capitalisme n'est mentionné que pour en faire un ennemi du passé3. Comme si la violence systémique et l'oppression que subissent les femmes n'avaient pas été consolidées par l'avènement du capitalisme. Détachée de ce cadre matérialiste, la lutte féministe qu'évoque l'autrice ne semble donc pas tenir compte des plus démunies. Conception paradoxale pour une autrice qui revient pourtant longuement sur la violence que constitue le travail, ayant elle-même souffert de ce monde organisé autour de la marchandise.4 Ainsi, une fois de plus, c'est bien une vision éminemment bourgeoise du féminisme qui est développée.

C'est peut-être est-là l'un des principaux écueils de l'autofiction, mais également de la manière dont Chloé Delaume tente de jouer avec les codes des romans d'amour. Deux genres qui versent, le plus souvent, dans un excès de psychologie. Voire un psychologisme qui en tient aucunement compte des enjeux sociaux et politiques. Se restreignant simplement à dépeindre les humeurs de leur personnage. Pauvre folle fourmille par ailleurs de références à la psychologie. Nombre de concepts issus de cette discipline ne se trouvant pas même questionnés. Pour ne citer que cet exemple, le DSM [Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux] fait figure de référence absolue. Nous avons exploré, avec Christophe Esnault la violence que peut constituer le DSM, à lire ici.

L'Excès de psychologie que nous pointons déborde par ailleurs du cadre personnel. Il touche toucher jusqu'à la lecture que fait la narratrice [l'autrice ?] de l'Histoire. Elle écrit : « Les enfants des premiers chocs pétroliers ne pouvaient pas tuer leurs papas, si permissifs, compréhensifs, ouverts, sympas. » Voici que l'on trouve sous la plume de Chloé Delaume une lecture oedipienne de l'Histoire. Reproduisant ici l'une des lectures les plus réactionnaires de mai 68.

Les hommes sont également appréhendés dans et par ce cadre psychologisant. Dans un chapitre, délicieusement satirique, Chloé Delaume entreprend, en 17 courts chapitres, une entomologie humoristique des différents positionnements d'hommes hétérosexuels à l'aulne de l'après #Metoo. Ainsi avons-nous affaire au, classique, « Ouin-ouin » ou le « réactionnaire en sandales » qui « voit du jansénisme dans l'oeil des militantes, leur attribuant la cause de ses dysfonctionnements érectiles », le « le morveux de la République » qui face aux réunions non mixtes « s'en va chercher le mot communautarisme, furieux que l'on résiste à son omnipotence. » Ou encore le « le purple fucker » qui « s'arrange pour que l'on voie dépasser de son sac un titre de Mona Chollet ou King Kong Théorie (…) pour séduire au milieu des banderoles ».
https://www.litthttps://www.litteralutte.com/pauvre-folle-entre-puzzle-autofictionnel-et-feminisme-bourgeois/eralutte.com/pauvre-folle-entre-puzzle-autofictionnel-et-feminisme-bourgeois/
Par-delà la démarche satirique de cette petite typologie, ce sont avant des traits psychologiques qui sont mis en oeuvre. Si, avec la sociologue Raewyn Connell, nous avons vu qu'il est nécessaire et urgent d'appréhender la domination masculine dans sa pluralité, il est tout autant décisif de ne pas faire de ces différents types de masculinités des traits de caractères. Et c'est ce que tend à opérer la démarche essentiellement psychologisante de Chloé Delaume.

La suite sur : https://www.litteralutte.com/pauvre-folle-entre-puzzle-autofictionnel-et-feminisme-bourgeois/
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« Pauvre folle » raconte une histoire d'amour. On pourrait s'en tenir là pour résumer le livre de Chloé DELAUME. L'auteur semble pourtant vouloir dire autre chose. Mais quoi ?
Je suis très partagé à l'issue de cette lecture. Certes il y a de réelles qualités littéraires mais elles servent un récit confus avec des figures de styles parfois lourdes et très récurrentes. Comment dire les choses simplement quand on peut écrire des formules alambiquées, truffées d'acronymes, d'anglicismes et glissant parfois vers une forme de références précieuses (dans le sens de Molière, évidemment).
Le point de départ est un drame familial, dont on se demande quelle réelle portée il a sur la suite du récit. On suit ensuite la vie affective de Clotilde, la victime de cette tragédie. Et c'est là que le récit dérape. On aurait pu avoir une analyse intimiste et pudique à la façon de Philippe BESSON dans son dernier ouvrage, « Ceci n'est pas un fait divers ». Ou, en stricte opposition, un roman trash à la manière de « Radical » de Tom CONNAN. Mais l'écriture de Chloé DELAUME hésite entre ces deux choix et finit par s'égarer dans un cheminement obscur.
L'auteur resserre son propos dans un tout petit cadre : un milieu parisien très refermé sur lui-même, avec ses habitudes et ses rites. du coup, on se lasse de toutes les théories savamment énoncées, des cours de psychanalyse à trois francs six sous qui théorisent sur le sens profond du pervers narcissique. Je sais qu'en disant cela je vais sûrement m'inscrire dans la liste « Petite mythologie du mâle post # MeToo » qui apparaît, comme un cheveu sur la soupe, vers la fin du roman. Et qui d'ailleurs est peut-être le meilleur passage du livre…
Le fi rouge est un voyage en train vers Heidelberg dont on n'apprendra rien. Mais à chaque retour à bord, on a droit à la métaphore filée du triturage de cerveau ou comment partir d'une bonne idée pour la diluer dans une répétition insistante.
Bref, il ne suffit pas d'habiller une histoire d'amour passionnelle avec des tenues de camouflage post modernistes pour la rendre plus séduisante. Dommage, l'intention y était mais je n'ai pas accroché.
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Première déception rentrée littéraire : Pauvre folle de Chloé Delaume
Un cauchemar pour terminer ce roman.
Les réflexions d'une femme, la cinquantaine, le temps d'un trajet en train. Clotilde a un passé douloureux, son père a tué sa mère sous ses yeux avant de se suicider. Elle est célibataire sans enfants et déteste les hommes, autant qu'elle peut les désirer.
Elle s'interroge sur sa relation avec Guillaume, homosexuel et sur sa maladie (bipolarité)
À la lire, elle est une victime éternelle des hommes, s'évertuant à devenir une guérillère. Elle en devient crispante, difficile à suivre. Au début du roman, on retrouve l'écriture, la dérision, le cynisme qui font la personnalité de l'auteur. Mais ça se gâte et la lecture devient un calvaire à suivre. Tout finit par sonner faux. Il m'a manqué le côté références médicales sur la bipolarité
Extraits :

Clothilde éprouvait de l'aversion pour les personnes exerçant le pouvoir patriarcal, pas pour tout être humain doté de testicules. En fait, elle était juste antiphallocrate, mais le terme semblait éculé. Ce qu'elle détestait, ce n'était pas le couillidé par essence, c'est ce qui les constituait socialement et culturellement.

Chloé Delaume, Pauvre folle

Elle écarte ses cheveux et pioche au fond de son crâne ses souvenirs un à un, les étale sur la tablette du train, devant elle, avec mille précautions, avant de les observer. La forme et la texture de ses souvenirs varient, mais tous sont minuscules. […] Certains sont durs, ronds et compacts ; d'autres épais et gélatineux. […] Quelques-uns sont en grappe, rattachés par des filaments ; pas des grains de raisin, des bulles de sang, d'ambre liquide, de fumée bleue.

Chloé Delaume, Pauvre folle
#booksta #rentreelitteraire2023 #deceptionlivresque #bookstagram
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Lors d'un long trajet en train qui va l'amener jusqu'à Heildeberg, Clotilde Mélisse, bientôt 50 ans comme l'auteure (ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun, loin de là), analyse ses souvenirs fondateurs. Un chapitre, un souvenir depuis le plus jeune âge. Se succèdent dans l'ordre chronologique de sa vie : l'amour de la poésie par sa mère, l'uxoricide, l'adolescence tourmentée chez sa tante maternelle, ses tentatives de suicide, sa bipolarité, ses séjours en HP, ses traitements, la prostitution, l'écriture pour survivre. Dans le premier tiers, j'ai beaucoup aimé l'écriture au couteau, vraie, chère à Chloé Delaume, elle ne triche pas.
Et puis dans les souvenirs fondateurs arrive celui de Guillaume, qui prendra les 2/3 du roman : un amour passionné et épistolaire, l'amour de sa vie. Avec Guillaume, qui se revendique gay, elle peut se défaire de tout ce qui est lié au patriarcat, quoique… en effet, la manipulation, le jeu et l'emprise ne sont pas loin, c'est un amour qui la rend « folle ».



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