AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782807103641
60 pages
Lansman Éditeur (10/11/2022)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Marie, célibataire de soixante-quatre ans, nez pour un grand parfumeur, coincée entre les problèmes de sa mère et ceux de sa fille, peine à trouver sa place de femme. Elle aspire à l'amour et à la passion, mais n'arrive plus à se trouver désirable. Jusqu'au jour...

Avec ce texte jouissif et jubilatoire, Geneviève Damas explore le rapport au désir d'une femme de plus de soixante ans. Pour elle, le temps qui passe n'est pas seulement une fatalité doulou... >Voir plus
Que lire après Les yeux noirsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Remarquable triptyque écrit pour le théâtre, sur un sujet brûlant et d'actualité : la violence conjugale.

Le premier volet « Phare » met en scène une femme abîmée, vivant dans un phare avec son mari violent et leurs deux enfants. Grâce à la métaphore de la mer qui entoure le phare, la femme nous parle de Benoit, imprévisible, changeant, solitaire, fou, incontrôlable et se déchainant sur elle au moindre prétexte. C'est un plaidoyer en faveur de son bourreau qu'elle excuse en disant que ce n'est pas lui mais un autre dans ces moments là, qu'il a vécu ce traumatisme en vivant là avec ses parents et qu'il reproduit sans s'en rendre compte le schéma paternel. Malgré la forte douleur, elle pense à protéger ses enfants en fermant la porte, comme un réflexe. Malgré la peur au ventre, le déclic se fait, elle doit partir, ils doivent partir tous les 3 loin du phare et de Benoit. Mais ils ont déjà tenté de s'enfuir auparavant sans succès. Vont-ils réussir cette fois-ci ?

Le deuxième volet « Les Ombres » est un dialogue entre un homme et sa femme enceinte, en six instantanés. Lui fait des crises de jalousie, jusqu'à la violence verbale puis physique. Elle passe son temps à se justifier, à s'excuser pour essayer de calmer son mari. Elle est soumise et subit le courroux, les insultes, les menaces, les cris de son mari colérique jusqu'à la frapper. Elle veut partir mais se laisse de nouveau convaincre qu'il ne recommencera pas, qu'il ne touchera pas à l'enfant. Et ça repart pourtant de plus belle.

Le troisième volet « La nuit est noire » met en scène un seul personnage, un jeune homme qui marche dans la nuit aussi noire que son âme. Il se repend de ce qu'il vient de faire, de son accès de violence incontrôlable à la fête de son 20e anniversaire, lorsqu'il a vu ou cru voir sa petite amie, la femme de sa vie, regarder un autre homme. Mû par une jalousie maladive, il a failli tuer cet homme qui aurait porté un regard insistant sur Chiara. La phrase qui a réussi à l'arrêter pendant ce coup de folie, prononcée par Chiara : « tu es comme ton père ». Car il a passé son enfance entre un père violent et une mère battue.

Céline Delbecq décrit avec brio en quelques mots le calvaire des femmes battues, brisées, sous l'emprise de maris violents, en utilisant une écriture au cordeau, implacable, précise et d'une justesse terrifiante. Les descriptions sont empreintes de réalisme, on entre au plus près de ces femmes, au plus profond de leur intimité. Elle raconte, elle décrit des faits, des actes, des actions, sans jamais émettre de jugement, laissant au lecteur le soin de se faire son propre arbitrage. Ce condensé de 3 petites saynètes est malgré tout très dense, et dit l'essentiel. Une belle réussite que ce livre dédié au théâtre, qui bien interprété touchera sans aucun doute les spectateurs, comme il touche le lecteur.

Je remercie Babelio et les Editions Lansman Editeur, collection "théâtre à vif" pour ce petit recueil fort intéressant, et à partager.

Commenter  J’apprécie          30
Les yeux noirs est un triptyque de saynètes qui explore et questionne l'insondable des violences conjugales et intrafamiliales – et leur reproduction.
Malgré un a priori négatif, j'ai trouvé cette lecture agréable. le style est bon, la mise en scène peut – et doit, être minimaliste, la compréhension est facile.
Pour autant, comme je m'y attendais un peu, j'ai été déçue par l'angle d'approche délibérément féministe du sujet, qui concerne les violences familiales.
Sur les trois impromptus (Phare, Les ombres, et La nuit est noire), les trois protagonistes qui exercent ces violences sont des hommes.
Je pense qu'il aurait pu être intéressant d'aborder le sujet avec une vision plus diversifiée.
Les auteurs de violences intrafamiliales sont parfois des hommes mais peuvent aussi être des femmes, des mères, des soeurs.
Alors, pourquoi autant de manichéisme et de radicalité ?
En politique, on fait souvent du théâtre, mais en théâtre, on fait parfois de la politique.
Commenter  J’apprécie          10
Après avoir vu la pièce de théâtre en novembre dernier, j'avais envie d'en lire le texte, ce que l'opération Masse critique a rendu possible (merci Babelio). Il s'agit d'un triptyque : 3 piécettes autour de la thématique de la violence intrafamiliale et conjugale. Un monologue pour une femme, victime des coups de son mari ; une série de six tableaux pour un couple dont la femme est enceinte et un monologue pour un homme effrayé par sa violence. Des scènes très fortes... et très vraies, à se demander si l'auteur les a vécues. Et des interrogations : cette violence est-elle héréditaire ? Que transmettent les parents (les pères ici) à leurs enfants ? Comment échapper à cet héritage ? Et comment échapper au conjoint violent ? Une lecture rapide mais profonde.
Commenter  J’apprécie          00


Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1294 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}