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sur 275 notes
Du Philippe Delerm, des textes courts, ciselés qui décortiquent des expressions familières de la langue française. Il y apporte son regard, parfois ironique, le plus souvent bienveillant et teinté d'autodérision. C'est toujours un plaisir que de passer un peu de temps avec cet auteur qui propose de si agréables voyages littéraires...
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Avec son dernier-né littéraire, le professeur normand rendu célèbre il y a vingt ans pour La première gorgée de bière ne cesse de publier depuis lors avec succès.

Dans Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases il s'offre le plaisir de décortiquer de nombreuses formules langagières toutes faites qui agrémentent nos rapports à la langue française.
Toujours attentif aux instants fragiles, les petites phrases sont recueillies par notre jardinier-grammairien-amateur-de-mots pour notre plus grand bonheur. Chaque court chapitre est une perle de rosée à lire, et à relire pour la délicatesse de son analyse et la joliesse de son dentelée finement.

Ce livre est selon moi un exercice de salubrité publique, car nous y découvrons de multiples usages et subtilités de la langue française afin, peut-être de pouvoir jouer, nous aussi, avec elle. A travers ces quelques pages, V. Delerm évoque également nos travers où notamment l'obséquiosité vire parfois à la perversion, ou l'imbécilité, au choix.

Tel un Doisneau qui nous raconte une histoire mélancolique du quotidien, Delerm éveille nos sens et met à jour une nostalgie qui nous fait du bien, car elle émoustille notre acuité langagière.

Merci Monsieur Delerm !

Lien : http://justelire.fr/et-vous-..
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J'ai eu la chance de participer en janvier à la rencontre avec Philippe Delerm organisée par Babelio, que je remercie chaleureusement. Je remercie également les éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.
Philippe Delerm est un homme calme, posé, apaisant. L'écouter fait du bien, et la rencontre fut très agréable.
Le "recueil de textes courts" comme il l'appelle, est un genre que Philippe Delerm affectionne et explore depuis de nombreuses années.
Personnellement, j'ai découvert cet auteur avec sa première gorgée de bière, et j'ai lu depuis un certain nombre de ses recueils. Toujours avec plaisir.
J'aime sa façon de décortiquer un mot, un petit bout d'expression, pour en tirer la substantifique moelle et nous faire découvrir la langue que nous utilisons sous un jour nouveau. J'aime sa façon de mettre le doigt (pardon, la plume !) juste là où il faut. J'aime sa façon de souligner le petit détail qui jusque-là nous avait paru insignifiant.
Certains esprits grincheux vous diront que c'est facile, que c'est répétitif, que Philippe Delerm n'invente rien, qu'il use jusqu'à la corde un procédé simple : qu'ils s'y mettent donc ! J'aimerais bien les voir à l'oeuvre.
Et vous avez eu beau temps se lit comme ses grands frères : par petits bouts, en picorant de-ci de-là comme on pioche dans un paquet de bonbons.
Si je l'ai trouvé un peu moins inspiré que La première gorgée de bière, j'ai eu tout de même beaucoup de plaisir à le parcourir.
Philippe Delerm est un auteur attachant et sensible. Sa définition du bonheur résume bien le personnage : "Le bonheur, c'est d'avoir quelqu'un à perdre." Joli, non ?
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Des petites rubriques ça et là à la façon des brèves de comptoirs bien que là ce soit sur les expressions, dont on s'aperçoit qu'effectivement on ne les entend plus beaucoup. Les premières m'ont amusée et interpellée comme « C'est pas pour nous » puis je me suis traînée sur les dernières. Des chapitres trop métronomes.
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Dans ce recueil, on retrouve sous forme de courtes rubriques, des réflexions poétiques et subtiles autour de petites phrases ordinaires. Philippe Delerm en analyse les intentions, conscientes ou non, pas toujours bienveillantes, avec son talent habituel, quelques belles formules, quelques observations judicieuses, laissant la place pour quelques formulations positives, la perfidie laisse parfois la place à quelques épiphanies dont il a l'habitude, chargées de nostalgie ou de tendresse, je ne m'en lasse pas.
Et vous, vous avez eu beau temps ?
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La conversation… un échange de phrases simples, presque banales, sans grand enjeu. Vraiment ? Philippe Delerm, dans Et vous avez eu beau temps ? s'attache à reprendre quelques unes de ces expressions dont nous émaillons nos conversations quotidiennes. Ils nous montre ce qu'elles cachent, ce qu'elles révèlent de nous et de nos belles intentions. L'expression est introduite grâce à une petite histoire dont il a le secret : une rencontre avec une lectrice, une visite à une vieille dame, la queue chez un commerçant… Puis soudainement, il frappe ! il dévoile le coupable, celui qui avançait masqué, qui jalouse, qui commente… L'expression est démasquée ; on comprend brusquement et on ne se laisse plus prendre à ces paroles à double sens – jusqu'à la prochaine fois…. On fera attention nous-même, lorsqu'on sera tenté d'employer ces phrases sournoises « il faudrait les noter », « en même temps je peux comprendre »… et « je reviens vers vous » - promis, c'est fini, cette dernière expression est rayée de la carte....

Et vous avez eu beau temps ? est un petit livre qui se lit rapidement. Les petites histoires sont courtes, agréables, on s'interroge, mais on rit et on s'émeut aussi. Ma préférée s'intitule : Il va partir en Australie – une dame fait dédicacer un livre pour son fils qui va bientôt s'éloigner et qui emportera avec lui "une façon de voir la vie".
Dans tous ces instantanés, on retrouve la « griffe » de Delerm, un style, une écriture choisie – et un regard particulier plein de bienveillance.
Une belle lecture.
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La beauté réside dans tous ces petits riens qui créent notre quotidien. A chaque fois que l'on ouvre un roman de Philippe Delerm, cela sonne comme une évidence

Dans son dernier ouvrage en date, le père de Vincent se veut une nouvelle fois le témoin attentif et attentionnés des défauts et autres travers de ses contemporains, et débusque avec son regard perçant toutes ces petites phrases toutes faites et autres expressions familières utilisées à mauvais escient dont on tout un chacun aurait tendance à abuser.

« Il n'a pas fait son deuil »,Je me suis permis… », « Et tu n'as rien vu venir? », « C'est pas pour nous », , « En même temps je peux comprendre », « Vous êtes un type dans mon genre », « Abruti, va », « Ça n'ira pas plus bas », C'est pas pour dire mais… », « Pour être tout à fait honnête avec toi "

Et tu n'as rien senti venir ?Il est peu de douleurs plus cruelles que d'être quitté par qui l'on aime. À cet irréductible chagrin, encore
faut-il ajouter le questionnement de ceux qui viennent déposer une pincée de sel sur la blessure toute fraîche en demandant : « Et tu n'as
rien senti venir ? »

Plus que jamais, Delerm senio excelle dans l'art de décortiquer la langue française et toutes nos expressions du quotidien. et de stigmatiser ces petites phrases pour amuser gentiment le lecteur en démontrant à quel point leur usage est au mieux surfait, au pire totalement à contresens.

Ainsi, il nous explique le sens profond de ou au contraire ce qui est dissimulé dernrière ces phrases, moins anodine, que ce qu'on pourrait croire de prime abord et l'auteur réussit souvent à touche juste en levant le voile sur leur sens profond. On esquisse parfois un sourire un peu grincant lorsqu'on se reconnait soi meme ou un proche dans telle ou telle petite phrase mais on se dit que Delerm est quand même rudement doué de nous faire comprendre avec délicatesse qu'on n'a pas autant de tact et de finesse que ce qu'on pouvait le penser..

Alors, certes comme on m'a fait la remarque sur twitter lorsque j'ai annoncé que j'avais commencé la lecture de ce nouveau livre , Philippe Delerm donne l'impression de creuser toujours le même sillon et même d' écrire souvent le même livre.. mais il le fait avec un tel talent inimitable que c'est aussi cela qui est bien !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avoue, je n'ai rien lu de Philippe Delerm depuis La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, paru en 1997 (déjà!). J'avais failli craquer sur Les Eaux troubles du mojito, il y a trois ans, mais je n'avais pas cédé à l'envie, finalement.
Peut-être aurais-je dû?
En tout cas, avec Et vous avez eu beau temps? je peux vous assurer avoir passé de bons moments à me délecter de ces petits phrases assassines que l'on autant au quotidien, que Philippe Delerm décortique afin de rendre explicite tout ce qu'elles sous-entendent! Toutefois, il vaut mieux lire ce recueil à petites doses répétées car il faut reconnaître que cette façon de passer du coq à l'âne toutes les deux pages tend à lasser.
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Philippe Delerm goûte les mots comme la première gorgée de bière : derrière la fraîcheur qui étanche la soif se cache l'amertume du houblon. Dans Et vous avez eu beau temps ? il décortique les petites phrases banales, qui - au premier abord - paraissent bienveillantes, mais dissimulent une ironie ou pointe de méchanceté.

La perfidie ordinaire est loin du libertinage de la marquise de Merteuil, qui appréciait tant être appelée "perfide" par ses amants.

"Il m'appellerait perfide, et ce mot de perfide m'a toujours fait plaisir ; c'est, après celui de cruelle, le plus doux à l'oreille d'une femme, et il est moins pénible à mériter." (Pierre Choderlos de Laclos - Les liaisons dangereuses)
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"Et vous avez eu beau temps ? Vous êtes allés à la Pointe ? C'est pas pour dire mais ça n'ira pas plus bas. Là on est davantage sur ceux qui n'en ont pas en veulent. Et encore j'en ai déjà perdu. En même temps je peux comprendre : Celui qui l'a fait ne nous l'a pas vendu..."
"Nous allons vous laisser. Où sont les enfants ? Je ne sais pas ce qu'on leur à fait aux jeunes, ils n'articulent plus maintenant, c'est juste insupportable. Pour être tout à fait honnête avec toi (on peut peut-être se tutoyer) je prèfère Gand à Bruges. Il y a cette espèce de chose comme ça...."
"Tais-toi, tu vas dire des bêtises, il faudrait les noter."
"Abruti va! tu es content ? Tiens, rends-toi utile, donne-moi ça et prends quelque chose."
"Il manque le fils Boudingras, renvoyé de partout, il aimait ça , le Monopoly. C'est grâce au collectif " qu' "on ne peut plus pisser tout seul."
"Bonjour le chien, oui mon brave Milou, là il sait qu'on parle de lui."
Je me suis permis....
de mettre bout à bout quelques titres des 68 chroniques qui forment ce recueil dans la même veine que "la première gorgée de bière" ou "la sieste assassinée". On y retrouve l'humour, le talent et la finesse du seul représentant du genre "instantané littéraire". Je dis bravo parce que...
moi je ne sais pas faire. J'dis ça, j'dis rien. Moi je vous regarde, vous êtes un type dans mon genre. J'ai raison.
Alors...
Est-ce que je décrète que j'ai le droit de me faire plaisir ?
la réponse est oui.
Au fait....
"Tu n'as pas lu "au dessus du volcan"?



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