Les Eaux troubles du mojito et autres belles raisons d'habiter sur terre

Dans la même veine que La première gorgée de bière ou la sieste assassinée... le style est toujours très plaisant, avec parfois de vrais beaux moments d'écriture, mais les mayonnaise prend moins : je ne me retrouve plus vraiment dans ces peintures de fragments de vie, l'émotion est moins au rendez-vous.

C'est la première fois que je lis Philippe Delerm et je découvre un auteur au sens de l'observation particulièrement aiguisé, attentif aux moindres détails et un conteur d'histoires hors pair. Sous sa plume, même une grêve de la SNCF devient un moment convivial où les passagers pris en otage s'entraident et échangent sur tout et rien. Ces nouvelles ont cette particularité qu'elles placent les protagonistes dans des situations qui ouvrent le dialogue entre parfaits inconnus, comme dans Averse qui voit plusieurs personnes trempées par la pluie se réfugier sous un abri et échanger quelques mots.

J'ai particulièrement été touchée par Ses lèvres bougent à peine où un jeune enfant est plongé dans un livre dont il décrypte l'histoire en remuant les lèvres, La mémoire de l'oubli où l'auteur évoque avec tendresse cette vieille dame qui souffre de la maladie d'Alzheimer et qui a oublié jusqu'à l'existence de son mari ou encore La deuxième étoile qui nous fait partager un dimanche en famille à la plage, moment que l'on voudrait ne jamais voir s'arrêter tant on est bien avec ceux que l'on aime.
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" Il pleut de la lumière" a tout de suite évoqué pour moi le "Liquid sunshine" de la Jamaïque. Les mots de Philippe Delerm traduisent à leur manière l'effet de la pluie mêlée au soleil, celui de la Provence. Chacun peut associer aux évocations de l'auteur son propre vécu ou son propre imaginaire. Il s'agit de quotidien, de presque rien. Ce qu'il écrit, tout le monde l'a ressenti dans sa vie. le lecteur se sent en territoire familier dans l'oeuvre de Philippe Delerm et c'est bien confortable.
Quelques uns de ses textes sont résolument parisiens : le Luxembourg, les cadenas d'or du Pont des Arts, Tango sur Seine, Seul à l'Olympia, et quelques autres. Ils sont souvent citadins, comme Vive le quorum! Ou Les virtuoses de passage. Ils sont souvent colorés de nostalgie, même si l'auteur s'en défend dans Joyeux Noël. Ils s'attendrissent sur le passé comme dans les réponses de Monsieur Hulot. Ils portent un doux regard sur l'enfance dans Ses lèvres bougent à peine et J'aime bien cet endroit! Chacun y percevra l'écho de sa propre sensibilité. Philippe Delerm délivre des instantanés un peu sépia, il nous renvoie des petits moments de la vie de tous les jours sous leur aspect le plus poétique et le plus charmant.

Des petites bulles de texte , légères et poétiques , qui parfois ,trop convenues , éclatent et d'autres fois , bénies du rayon doré de l'inspiration ou d'une résonnance impromptue avec la vie personnelle du lecteur , étincellent. Ce n'est qu'éphémère , impermanent mais charmant au fond .

J'avoue que c'était mon premier Delerm.

Et le dernier.

Compiler des trucs futiles, des petits riens qui composent la vie c'est... mignon, certes mais sans plus.

2 pages sur les dites promesses de la couleur d'un melon d'eau résume parfaitement ce livre.

Livre-bonbon qu'on lit pour se désennuyer dans une salle d'attente...

Je le confesse… c'est le titre de cet ouvrage qui m'a poussée à lui donner sa chance et à l'ouvrir. Je n'aurais pas dû céder aussi facilement à l'appel du mojito car, pour être franche, ce recueil de nouvelles est presque une perte de temps. Certes, il est vite lu, mais il est encore plus rapidement oublié et en plus l'ennui n'est pas très loin...

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Chaque situation, de la dégustation d'un mojito au séjour à la plage en passant par une visite à la brocante est prétexte, pour l'auteur Philippe Delerm, à coucher quelques phrases sur le papier. Petits textes de deux pages qui nous livrent de manière tantôt poétique tantôt plus crue quelques impressions.
Belles lectures prétextes à évasion !

J'ai découvert la plume de Philippe Delerm avec La première gorgée de bière et ça a été un coup de foudre ! Je suis tombée amoureuse de cette plume si sensible et poétique. Je me suis donc jetée sur Les eaux troubles du mojito lorsqu'il est sorti et depuis, il a tranquillement roupillé dans ma PAL. J'ai honte parce que j'avais très envie de le lire ... mais voilà, c'est chose faite et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt !

Elles sont nombreuses, les belles raisons d'habiter sur terre. On les connaît, on sait qu'elles existent. Mais elles n'apparaissent jamais aussi fortes et claires que lorsque Philippe Delerm nous les donne à lire.
Goûter aux plaisirs ambigus du mojito, se faire surprendre par une averse et aimer ça, contempler un enfant qui apprend à lire en bougeant imperceptiblement les lèvres, prolonger un après-midi sur la plage...
"Est-ce qu'on est plus heureux ? Oui, sûrement, peut-être. On a le temps de se poser la question. Sisyphe arrête de rouler sa pierre. Et puis on a le temps de la dissiper, comme ce petit nuage qui cachait le soleil et va finir par s'effacer, on aura encore une belle soirée."

Nous ne sommes pas en présence d'un roman mais plutôt une suite de très courtes nouvelles. Ce sont des tranches de vie qui ne durent pas plus de quelques pages mais qu'est ce que je me suis régalée !! On retrouve la plume de Philippe Delerm, cette plume qui me séduit tellement. C'est toujours aussi sensible, aussi poétique, aussi beau. Oui c'est ça, je trouve que les livres de cet auteur sont beaux.

Ces petits morceaux de vie parlent à tout le monde. Chacun d'entre nous a forcément vécu une des situations décrites dans le livre, c'est obligé ! On a tous passé une soirée en famille à la fin de l'été sans vouloir qu'elle se termine, on a tous bu un mojito avec des amis, on a tous été confronté à une grève de la SNCF ... Je me suis laissée porter par les mots de l'auteur, j'ai dégusté ma lecture et je me suis régalée.

En plus, l'auteur nous parle de Venise ... comment sait-il que je ressens la même chose que lui pour cette ville de mon coeur ? Comment sait-il que moi aussi la vue d'un spritz me rend nostalgique et me donne immédiatement envie de me trouver à deux pas de la Giudecca ? Pourquoi va-t-il lui aussi en vacances quelques jours à Deauville ? Bref, je me suis reconnue un nombre incalculable de fois dans ces courts récits ... On se laisse porter par la lecture de ce livre, on se retrouve entouré par un cocon de bien-être et c'est extrêmement agréable.

Allez-y, foncez ! Vous ne manquerez pas d'être séduits par la simplicité et la beauté de ces récits ...

Vous connaissez ce petit truc qui consiste à écrire trois plaisirs, trois bons moments, trois jolies choses concernant votre journée ? Ce livre, c'est ça mais pour chaque chose, Philippe Delerm déploie une poésie subtile sur deux pages. Je me suis régalée à lire ce livre court mais si beau, si doux, si agréable. L'écriture est magnifique et vous ouvre les yeux sur l'infiniment beau.
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Ca se sirote tranquillement. C'est doux, c'est tendre, parfois amusant souvent nostalgique. C'est simple l'écriture de Delerm comme les plaisirs simples qu'il a coutume de transcrire. Alors certes, avec le temps, c'est un peu moins savoureux que lorsque j'ai découvert « La première gorgée de bière… » il y a bientôt 20ans de ça. Mais je lui garde une tendresse particulière pour avoir su mettre des mots sur des ressentis si infimes, si intimes parfois. « Tendre est la vie. Cruelle. »