Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière...😎
Dust, pour la poussière mais
Dust aussi pour Double intrigue, Universalité, Sensibilité et Trouble…
Double intrigue :
New York, 2012, Hanah Baxter, profileuse hors pair, installée à New York est appelée à la rescousse par un vieil ami, Ti Collins, chef de la police kenyane, pour faire avancer une enquête qui piétine depuis deux ans. Un serial killer décime la ville mais aucun corps n'est jamais retrouvé : seules des croix sont tracées dans la poussière avec le sang des victimes. Hanah accepte la mission mais ne sait pas encore qu'elle va être projetée dans l'horreur ordinaire de ce pays en enquêtant parallèlement sur le massacre à la machette d'une jeune militante de la cause albinos, dépecée en pleine rue pour la revente de morceaux de son corps.
Universalité :
Au-delà du thriller, l'auteure aborde des sujets universels comme l'égalité entre les hommes, la discrimination et la persécution faite aux minorités. Traiter du sort des albinos d'Afrique témoigne d'une volonté d'éclairer des sujets méconnus ou tus, effort que j'apprécie énormément dans un roman. Cliquez sur internet et vous vous apercevrez que la fiction correspond à une effroyable réalité. La dureté du Kenya et ses contrastes entre croyances ancestrales et modernité galopante est éloignée des cartes postales de safaris photos, vous prenant à la gorge.
Sensibilité et Trouble:
A n'en pas douter,
Sonja Delzongle fait une entrée remarquable sur la scène du thriller français avec son héroïne: Hanah Baxter. Elle casse les codes et les stéréotypes du genre, et çà c'est vraiment cool. Merci !!! 😉
Mettre en scène une héroïne lesbienne témoigne d'une belle sensibilité et crée assurément le trouble. J'ai trouvé un avatar très intéressant et très proche de ce que je veux lire. Cette travailleuse empathique et acharnée de 43 ans, lesbienne et cocaïnomane est presque parfaite pour moi.
Pourquoi presque ? Parce-qu'elle m'a néanmoins laissé un sentiment d'inachevé, la trouvant parfois insuffisamment mordante dans ses relations aux autres. de plus, en bonne cartésienne que je suis, j'ai eu du mal à accepter que son pendule et ses vibrations apportent des éléments de réponse dans l'enquête. J'attends de lire ses prochaines enquêtes pour voir son évolution.
Au final, je vous dirai que
Sonja Delzongle a le talent qu'il faut pour provoquer des sensations extrêmes chez son lecteur.
Elle m'avait glacé d'effroi dans
Boréal, son thriller polaire.
Avec
Dust, elle m'a « cramé» la cervelle.