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EAN : 9782234023123
318 pages
(01/01/1900)
3/5   3 notes
Résumé :
Au matin de ce qui sera le dernier jour de sa vie, Hugo Baumgartner aperçoit un hippy allemand effondré sur la table d'un bistro miteux de Bombay, sa ville d'adoption. Cette vision le ramène à ses souvenirs d'enfance ...
Fils d'un marchand de meubles berlinois et juif, Hugo a vu son univers se disloquer peu à peu. La montée du nazisme entraîne le naufrage des Baumgartner.
Hugo, exilé aux Indes, travaille à Calcutta, vit à l'hôtel et, le soir, fréquente... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Anita Desai est une auteure indienne (bien que sa mère soit d'origine allemande, c'est important pour la suite) dont les livres, à mon avis, sont plutôt agréables à lire sur le moment mais qui restent peu en mémoire. Il leur manque presque toujours un petit je-ne-sais-quoi qui leur permettrait de se démarquer. le Bombay de Baumgartner ne fait pas exception, malheureusement. Pourtant, l'idée de départ vraiment est originale : Baumgartner est un Allemand juif qui vit et travaille dans les Indes britanniques dans les années 1930 puis 40, soit pendant la Seconde guerre mondiale. Vous voyez le problème venir. Considéré comme un ennemi par les autorités (pourtant, il y a peu d'hommes plus innoffensifs que lui), il est emprisonné. Toutefois, à cause de sa religion, il n'est pas plus accepté par les autres Allemands du camp. C'est comme s'il n'avait sa place nulle part. Cette idée est traitée mais peut-être pas autant ou aussi bien qu'elle le méritait. D'abord, parce que la guerre et l'incarcération arrivent tardivement dans le roman puis, quand Baumgartner en ressort, il reprend sa vie comme si (presque) rien ne s'était passé. Ensuite, le roman est une longue suite de description, d'actions quotidiennes, d'interactions ennyeuses et d'amours malheureux. Enfin, Baumgartner lui-même n'est pas particulièrement sympathique. Il n'est pas antipathique non plus, loin de là, il semble être un homme plein de bonne volonté mais il se laisse porter par les événements. Il est mou. Il n'a pas l'étoffe d'un héros. Toutefois, il n'a pas non plus le caractère débonnaire, sarcastique ou apitoyable d'un antihéros.
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Pour le vieil homme qu'est Hugo Baumgartner, sa vie, ce sont ses chats. C'est pour eux que chaque matin il quitte son appartement qui se trouve à Bombay pour rejoindre les restaurants environnants pour demander les restes de la cuisine afin de les nourrir.
C'est un jour qui aurait du être comme les autres, mais Monsieur Baumgartner ne sait pas encore qu'il sera son dernier. Son inconscient, comme si lui le savait, lui fait revivre les moments de sa vie.
Hugo Baumgartner est né en Allemagne, il est le fils unique d'un couple de commerçants juifs de Berlin. Il a connut la faillite et le suicide de son père, la dépression de sa mère et surtout la haine envers les juifs qui s'est répandu comme une traînée de poudre.
Heureusement, l'homme qui a repris tout d'abord le commerce de son père puis l'appartement familial lui a proposé de rejoindre l'Inde. Ce qu'Hugo a fait sans hésiter malgré que sa mère n'a pas voulu le suivre.
Hugo débarqua à Bombay puis rejoindra Calcutta où il mènera, grâce aux contacts que lui a laissé cet homme qui lui a volé son environnement berlinois, une vie confortable. Il connaîtra tous les lieux à la mode à Calcutta et fera la connaissance de Lotte, elle aussi aux origines allemandes et qui restera son amie, la seule.
Mais la guerre déclarée, comme tous les allemands en Inde, Hugo se fera enfermer dans un camp de prisonniers avec ses concitoyens. Nazis et juifs devront cohabiter ensemble et seront traités à égales, invraisemblables lorsqu'on entend ce crache les radios clandestines du camp sur ce qu'il se passe en Europe.
Six ans durant, Hugo vivra avec les juifs du camp, qui éviteront de se mélanger avec les autres allemands. Et quand la fin de la guerre prit fin, Hugo ne retrouvera plus Calcutta de l'avant-guerre, mais les tensions qui règnent en Inde, entre musulmans et hindoues, les massacres et les meurtres, la Partition. Hugo fuira vers Bombay où il restera tout le reste de sa vie.
Durant celle-ci, il aura été un étranger dans sa patrie du fait de sa religion. En Inde, il sera d'abord un étranger aux yeux des Britanniques qui l'enfermeront dans un camp. Et même si des décennies se sont écoulés depuis son arrivée en Inde, aux yeux des indiens il restera un étranger. Et c'est cette attribution l'obligera contre son gré à rencontrer cet hippie monstrueux.
C'est ça l'Inde de Baumgartner.
"Le Bombay de Baumgartner" est un roman mélangeant les cultures allemandes et indiennes. Allemande par son personnage, ses expressions, ses poèmes, ses chansons, ... Indienne par son environnement et ses personnages secondaires.
Ce roman nous fait plonger dans l'histoire, celle de la Seconde Guerre Mondiale, son avant, son pendant et son après.
Il est magnifiquement bien écrit, riche en vocabulaire et en description. L'auteur n'a pas manqué d'y inclure une intrigue qu'elle a su parfaitement faire rentrer dans le cadre et surtout l'a fait mariné d'une main experte.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En mettant le pied sur ce qu'on lui avait assuré être le sol indien, il avait l'impression de débarquer dans un asile de fous. Le quai grouillait de monde : Indiens, Anglais, Américains, Gurkhas, porteurs coltinant cantines et rouleaux de literie, officiers raides d'empois, étincelants de Brasso et de cirage des boutons de leur uniforme jusqu'à la pointe de leurs chaussures, marchants ambulants et colporteurs courant dans tous les sens avec des corbeilles et des plateaux, memsahibs traînant des enfants blonds, leurs topis semblables à des cuvettes posées de travers sur leurs cheveux décolorés, Indiennes léthargiques aux vêtements informes, accroupies avec leurs bébés ou leur panier - et, fondant tous ces éléments en une masse bouillonnante, un déferlement invraisemblable de lumière et de chaleur d'huile bouillante, vous dégoulinait dans le cou et ruisselait sous votre chemise.
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Le climat, était bien celui de l'Europe : pouvait-on trouver ailleurs ces nuages bas d'un gris mélancolique, cette pluie fine qui vous enveloppait la tête et les épaules d'un voile humide et doux ? Pourtant ce n'était pas l'Europe. Cet endroit possédait une sorte de magie, de poésie qu'il n'avait jamais trouvées à Berlin.
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Video de Anita Desai (1) Voir plusAjouter une vidéo

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Olivier BARROT présente le livre d'Anita DESAI : "La claire lumière du jour": un roman sur l'Inde avec peu d'action : l'épouse d'un diplomate revient dans sa maison en Inde ; mais sa "maison" est aussi l'Inde tout entière, "veuve" du Pakistan après la partition de 1953.
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