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3,87

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deux amies, Haïko et Nadia, se disputent. Nadia ne veut plus être de la partie et Haïko le lui reproche.
Nadia est retrouvée morte. Lars devient le garde du corps de Haïko car sa mère sait que la dispute avec son amie paraîtra suspecte. Et comme Haïko est à l'origine d'une association dans laquelle elle dit sauver des jeunes qui se radicalisés à l'Islam, cela fait deux pour lesquelles Haïko est en danger. Lors d'une liaison entre tension et désirs Lars sait qu'il tient à elle ; et elle ne demande que cela.
D'autres personnages feront partie de l'histoire: Ilan, Jonas et Karol, trois autres gardes du corps qui apparaitront à plusieurs moments de ce thriller.
Qui a tué Nadia ? et Haïko est_elle vraiment bien protégée avec celui qui n'est qu'un fauve ? C'est un homme déshumanisé si je puis dire, qui a combattu en Afghanistan et qui en est sortie cassé, brisé, traumatisé au plus profond de lui-même.Et Jonas, quel rôle joue-t-il ? De quel côté est-il vraiment ? Qui influence qui ? Haïko est-elle sincère dans sa relation avec Lars ? Et ne cache-t-elle pas un autre rôle qu'elle fait passer pour de la bienveillance envers les jeunes ? Tout cela est bien mystérieux.

J'avoue que, même si au fond de moi , je défendais Haïko, Ingrid Desjours a semé le doute en moi à plusieurs reprises. Elle nous ballade et donc nous fait réfléchir au bien fondé de l'innocence ou de la culpabilité des personnages. Je ne dévoilerai pas la fin mais cela m'a fait plutôt plaisir. Dans ce suspense intense, Ingrid Desjours nous entraine dans une fiction qui pourtant a pour toile de fond - et pas seulement d'ailleurs - Daesh et la radicalisation des jeunes qui partent en Syrie ; c'est donc un livre qu'il faut absolument lire au plus vite
J'ai adoré. J'aime la façon détournée de prendre position en restant en retrait. 'est l'histoire qui nous l'apprend en posant les bonnes questions et en y répondant de façon nuancée. Faut-il répondre à la violence par la violence ou faut_il pas utiliser les mêmes méthodes que ces "fous furieux" ?

Je remercie chaleureusement la masse critique et la bête noire de Robert Laffont qui m'ont permis de découvrir cette oeuvre par une écrivaine que je ne connaissais pas encore.
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C'est le premier roman de l'auteur que je lis, non pas tout à fait, j'ai lu Kaleb qu'elle a écrit sous pseudonyme, j'étais très curieuse de la découvrir dans son univers de prédilection le thriller, roman noir. C'est chose faite avec Les Fauves : un roman dur, d'actualités, brûlant, explosif.

L'auteur met en scène ici une jeune femme Haïko , victime d'une fatwa. Elle est protégée par Lars, ancien soldat d'Afghanistan et deux jeunes hommes juifs Ilan et Jonas.
Avec ces personnages hétéroclites et représentatifs, on découvre un thriller traitant d'un sujet d'actualité : le djihad.
Tous les personnages et surtout Haïko et Lars ont leur côté sombre, obscur qui les rend vrais et renforce le côté dur, noir du récit. Ingrid Desjours nous fait ressentir à leur encontre autant de sympathie que d'antipathie. On est troublé par ce sentiment , on est toujours dans la suspicion : qui a tort, qui a raison ?
Une ambiance de non-dits, de semi-vérités se dégage et renforce l'atmosphère pesante du roman.

L'auteur amène aussi ici une réflexion sur notre société, la transmission de l'information par les médias, internet , les réseaux sociaux mais aussi sur les rumeurs ...

Le thème central du récit est très bien illustré par des articles parus dans la presse il y a peu, par des références aux événements de Charlie Hebdo, par des citations ... Cette façon de faire renforce le sentiment de réalisme déjà donné par les personnages et aussi la tension de l'histoire.

Un thriller noir sur un sujet d'actualité brûlant qui essaie d'apporter une vision globale de ce phénomène, des actions entreprises et ouvre à la réflexion.

Lien : http://viou03etsesdrolesdeli..
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Avant tout, je tiens à remercier Glenn Tavennec ainsi que toute l'équipe pour cet envoi en service presse. Les Fauves est l'un des premiers livres sortis dans la nouvelle collection de Robert Laffont, La Bête Noire. J'émerge à peine de ma lecture, mais je peux vous assurer une chose : la collection en question porte très très bien son nom.

Il est plus de 2h du matin et je viens de terminer ce livre. J'ai encore des images persistantes, la sensation que je vais faire des cauchemars, mais surtout… l'impression grisante d'avoir passé un moment sans pareil !

Les Fauves, c'est avant tout le bras de fer entre deux forces de la nature. Tout d'abord Lars, un métis à l'allure très intimidante, habité par des souvenirs terribles de la guerre qu'il a laissée derrière lui. Il en est ressorti brisé et comme mort, après avoir passé les jours les plus longs de sa vie chez les talibans. Aujourd'hui, il souffre d'un syndrome post-traumatique sévère et ne tient que grâce à la drogue, le captagon, qui engendre chez les soldats une résistance accrue à la douleur et les éloigne littéralement de leur propre corps.

Puis il y a Haiko, une jeune fille issue d'une famille fortunée qui se bat pour une cause qu'elle estime juste. Elle dirige d'une main experte l'association N.e.r.f (Nos enfants resteront en France). Celle-ci consiste à repérer les mineurs radicalisés et/ou susceptibles d'être embrigadés par le Daesh et à les empêcher de quitter le territoire avant qu'ils n'embrassent tout à fait la cause des islamistes sur le terrain. Mais si Haiko semble lutter pour le bien, elle n'en demeure pas moins une jeune femme arrogante et accro aux feux de la rampe. Les avis la concernant sont très controversés, et nombreux sont ceux qui désirent la faire descendre de son piédestal.

Lorsqu'une amie de Haiko est sauvagement assassinée et qu'une fatwa est lancée à son encontre, la mère de la jeune femme décide de lui attribuer un garde du corps. Et Lars semble être la personne toute désignée pour cela. Ces deux caractères forts vont alors devoir composer ensemble, se jauger et s'apprivoiser. Mais en mettant deux fauves dans la même pièce, ne finissent-ils pas par s'entretuer ?

Les Fauves est un thriller renversant, bouleversant et troublant. J'ai tellement de choses à dire que j'ai peur de tout oublier, à vrai dire. Ingrid Desjours s'est attaquée à un sujet extrêmement brûlant, mais a navigué dedans avec une adresse qui force le respect. Ce roman délivre pas mal de messages. Si l'histoire des protagonistes est fictive, la trame n'en est pas moins basée sur des faits concrets. La France après les attentats contre le Charlie Hebdo. Une France paralysée d'effroi, à la limite de la paranoïa. L'auteur soulève des problématiques bien ancrées dans notre société et jongle avec les points de vue sans jamais se départir de son objectivité. Au-delà du thriller psychologique, elle s'appuie sur des opinions variées et étaye ses propos de façon très habile, presque philosophique. Non seulement j'ai beaucoup appris, mais cette confrontation entre réalité et fiction m'a permis d'affiner mon propre sens critique.

Ce thriller est particulièrement violent. Les sentiments prédominants restent le ressentiment, la violence, les démons intérieurs, le deuil… rien de très positif. C'est bien malgré moi que je me suis surprise à adorer ça, à adorer Lars et Haiko. J'ai aussi adoré détester certains personnages, certaines scènes étaient tellement criantes de réalisme que je m'y voyais. Et honnêtement, je n'ai jamais été confrontée à une plume comme celle d'Ingrid Desjours. Elle est affûtée, directe, aiguisée. L'auteur parvient à faire passer des messages puissants avec cette plume. J'avais vraiment l'impression d'être un reptile devant un charmeur de serpent. Je lisais (ou plutôt je dévorais), aux aguets, tout en me nourrissant de ses mots, me délectant de ses propos, de ses hypothèses et de ses informations.

Quant à Lars et Haiko… ils forment un cocktail explosif lorsqu'ils sont ensemble. On se retrouve rapidement propulsés dans la peau de l'un et de l'autre, avec cette envie de fouiller toujours plus loin dans leur passé, à la recherche de la vérité. Puis il y a cette impression de danger lorsqu'ils sont ensemble, cette sensation que même si la menace se trouve à l'extérieur, l'un et l'autre ne sont pas à l'abri de se faire beaucoup de mal entre eux.

L'auteur s'appuie sur des faits véridiques et pimente le récit en ajoutant des articles et des témoignages sortis dans la presse ou disponibles sur internet. Ça ajoute une touche supplémentaire de réalisme, à tel point qu'on est encore plus immergé dans le roman. Elle aborde des sujets sensibles qui nous parlent beaucoup aujourd'hui. Celui du djihad, évidemment, mais aussi l'impact que les médias ont sur nous et le contrôle qu'ils exercent sur nos consciences, même celles de la police, censée être impartiale. Ce livre nous montre sans fard à quel point nous évoluons dans une société toujours plus folle qui creuse sa propre tombe. On navigue autour de différents courants de pensée. Les avis tranchés comme les plus pondérés. Ingrid Desjours ne nous parle que des faits, elle ne nous impose pas un mode de pensée et nous laisse nous faire notre propre opinion sur les questions soulevées.

En résumé, La Bête Noire tape et tape très fort avec ce premier roman. Un thriller qui laisse sans voix. L'atmosphère est noire à souhait, les personnages aussi dangereux que mystérieux, et l'intrigue magnifiquement menée jusqu'au tout dernier mot de la toute dernière page. Les Fauves est un coup de poing et je ne risque pas de l'oublier de ci tôt.

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Avec un discret et caché retour de la patte psychologue dans le récit, ‘'les fauves'' se classe instantanément au niveau de ‘'Sa vie dans les yeux d'une poupée'' en terme de plaisir de lecture.
Très rythmé grâce à un suspense qui remet sans arrêt nos certitudes en question sur le rôle de tel ou tel personnage, ainsi que grâce à un sujet plus qu'actuel, le roman se transforme très vite en redoutable page turner chronophage.
Seul regret pour ma part, la ‘'première'' fin qui m'a paru beaucoup trop expéditive (et qui m'a laissé comme un goût de ‘'ah ouais ? et c'est tout… ?) et la ‘'deuxième'' fin qui a donné un sens au prologue et qui avait un goût de nécessité mais dont on aurait presque pu se passer sans entacher l'histoire.
Bref, très bon moment je recommande !
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Livre dévoré en une journée.

C'est un vrai régal de commencer un livre et d'être tout de suite pris dans l'histoire, à tel point, qu'il n'y a pas moyen de lâcher le livre tant qu'on n'est pas arrivé à la dernière page.

La trame est d'actualité puisqu'elle concerne les jihadistes mais elle est tellement bien traitée en suspense que le lecteur en oublierait presque que dans la réalité, il y a des fous qui agissent de la même manière.

Un auteur que je suis et dont j'ai lu tous les volumes.
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Attention, petite bombe en vue ! Bon, je vous l'accorde, le mot « bombe » est mal choisi pour qualifier un roman dont la trame évoque le terrorisme. « Grosse claque », vous préférez ? Ok pour celui-ci alors ! Je pense donc que vous l'aurez compris : j'ai a-do-ré ! de la première à la dernière page, j'ai été plongée dans l'ambiance si particulière de ce roman et n'ai pas manqué de rester bouche bée à de nombreux moments !

Il est compliqué d'écrire des thrillers évoquant le terrorisme en ce moment, compte tenu de l'actualité. Il serait en effet facile de tourner le sujet de manière très manichéenne, alors qu'on sait que l'embrigadement djihadiste est tout sauf un sujet simple. Ingrid Desjours joue avec ce côté trouble, et l'instille dans chacun de ses personnages, au point que nous ne savons pas, jusqu'à la toute fin du roman, sur quel pied danser, et à quel personnage nous pouvons nous fier.

J'ai adoré l'héroïne de ce roman. Elle est très particulière, et c'est justement ça qui m'a plu. Elle a une histoire compliquée, un parcours loin d'être commun, des moeurs qui ne sont pas faciles à assumer pour une femme encore à notre époque, et pourtant j'ai adoré suivre Haiko. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, notamment Lars. J'ai rarement vu des personnages aussi complexes décrits avec autant de subtilité.

Ingrid Desjours a parfaitement réussi son pari, et nous livre une histoire brillante, intéressante, bien construite et bien menée, avec des personnages complexes auxquels on arrive pourtant à s'identifier sur certains aspects. Son écriture est à la fois subtile et forte, dure et tendre. Elle m'a complètement plongé dans son histoire, et m'a totalement laissé sur les fesses à la fin ! Une chose est sure : je lirai d'autres romans d'Ingrid Desjours !

19/20
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Les fauves est un roman qui sort de l'ordinaire tant la thématique, tristement d'actualité, est parfaitement abordée par Ingrid Desjours. Si l'on devine l'importante recherche documentaire que ce livre a nécessitée, l'auteure a réussi à nous transmettre ces informations de façon tout à fait naturelle. L'écriture est fluide et directe, la justesse des mots ajoutant au réalisme qui se dégage de ce roman.

Parce que Les fauves ne m'a pas laissée indemne. Intense et violent, ce roman addictif prend réellement aux tripes et m'a trotté dans la tête longtemps après ma lecture. J'ai aussi particulièrement apprécié le travail qui a été réalisé sur les personnages principaux et la vraisemblance de leur comportement et pensées. Lars et Haiko ont une personnalité complexe, qui ne se livre qu'au compte-goutte, laissant le lecteur dans l'interrogation quant à leurs motivations.

Un roman noir qui nous fait découvrir deux mondes que tout oppose mais bien liés. Nous passons alternativement de Paris à la Syrie, des plateaux de télévision aux terrains minés où de jeunes shootés au Captagon se livrent une bataille qui les dépasse.

Un roman qui fait réfléchir et donne envie de se battre pour cette jeunesse désorientée, en recherche de repères et qui se fourvoie dans des chemins de traverse.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Merci à Babelio et aux Editions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir "Les fauves".

"Les fauves" fait parti de ces livres, qui peuvent être dérangeants ! Dérangeant car il évoque des faits qui font références à la réalité et forcément cela fait appel à nos propres sentiments face à des situations réelles et cela peut mettre mal à l'aise.
Notons toutefois que les fauves n'est pas un témoignage, c'est une oeuvre romancée à partir de faits existants mais aucun de ces faits n'y sont retranscrits tels quels.
S'il peut avoir un côté dérangeant, il est aussi captivant, on a envie à la fois de le dévorer mais aussi de le lire plus lentement pour bien prendre en compte toutes les informations délivrées.

C'est à travers deux personnages principaux Haïko et Lars que nous allons évoluer. Deux personnages torturés par des passés qui auront eu sur eux des répercutions terribles.
Haïko est une femme impliquée qui a monté une association pour empêcher les jeunes gens de partir en Syrie pour rejoindre le Djihad, elle travaille avec les familles pour soustraire les enfants à cet embrigadement. Elle va être menacée de mort par une Fatwa.
Lars est un ancien militaire, qui a été fait prisonnier en Afghanistan et qui a subit des tortures. Il souffre d'un syndrome post-traumatique suite à tout ce qu'il y a subit. Il est devenu garde du corps, et c'est lui qui va devoir se charger de la protection d'Haïko.

Haiko refuse d'être protégée, son attitude est complètement ambigüe - on se demande pourquoi elle semble si sure d'elle tandis que parfois la peur prend le dessus. Elle va être en continuel conflit avec Lars, cela va éveiller sa curiosité. Il va de son côté faire des recherches car Haïko a forcément des ennemis et beaucoup d'accusations vont être proférées contre elle ! Au delà de la menace de la Fatwa, les agissements dont elle est accusée, sont graves et Lars ne peut pas passer à côté sans en vérifier l'authenticité. Il y a toute une spirale médiatique qui s'empare de l'affaire et Haiko se retrouve plongée dans un enfer sans fond, qui détruit tout ce que l'action de N.e.r.f (son association : Nos enfants resteront en France) a réussi à faire jusque là, le doute s'installe sur la légitimité de son action et sur les conséquences pour les enfants.

L'histoire va ainsi au delà d'une menace et d'une protection, un certain nombre de personnages intervient, on se rend compte que la manipulation des esprits et des personnes est au coeur de l'histoire et l'aspect psychologique et la condition de chaque personnages est mise en avant pour traiter un aspect ou un autre lié à cette actualité : tantôt le syndrome post-traumatique, tantôt ce jeune qui va être embrigadé d'un côté comme de l'autre... on s'intéresse alors tout autant aux personnages secondaires qui ont tous leur importance dans le déroulement de l'histoire, l'auteur nous permet d'en apprendre assez sur eux pour les rendre intéressants et indispensables.

Ce fut une lecture passionnante, très prenante qui ne m'a pas laissé indifférente du tout ! On se sent touché, concerné, interpellé par ce que vivent les personnages tant Lars qu'Haiko.
Les faits relatés aussi m'ont touché car ils ont été l'actualité marquante de cette année. Lorsque l'on lit les fauves, on ne peut pas s'empêcher de penser au 7 janvier 2015, événement qui aura marqué toute une année, qui aura touché tout un peuple. La peur, l'incompréhension, la colère et bien d'autres sentiments que l'on a tous pu éprouver refont surface en lisant ce livre.
C'est noir, intense mais on se retrouve dans tel ou tel élément de l'histoire. C'est une lecture passionnante de laquelle on ne sort pas facilement tellement elle nous marque.
Lien : http://www.livresavie.com/le..
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Les fauves, un thriller d'excellent cru qui a su me tenir en haleine de la première à la dernière page !
Nous rencontrons dans cet ouvrage, Haiko, jeune femme oeuvrant pour toute sorte de causes, notamment celle des jeunes recrutés en Syrie pour servir l'Etat islamique. Son objectif est de les déconditionner pour leur réapprendre à s'adapter à la société et leur faire oublier tout ce qu'on leur a fait croire durant leur lavage de cerveau. A cause de cela, elle est la cible d'une fatwa et sa mère, la grande journaliste Katia Homoreanu engage un garde du corps, Lars, un ancien légionnaire.
Je tiens d'abord à saluer l'auteur pour le sujet de son roman. En effet, c'est la première fois que je lis un thriller portant sur un sujet d'actualité (Daesh en l'occurrence) et je trouve que c'est très innovant ! Il s'agit d'une grande force parce qu'à mon sens, l'immersion dans l'univers est instantané. L'univers, bien que fictif, est si similaire au contexte actuel qu'un temps d'adaptation n'est nullement nécessaire. J'avoue avoir été embarquée dans l'histoire en un temps record !
Je dois dire que j'ai été autant fascinée par l'intrigue que par les personnages. L'histoire est réellement captivante. On change de suspect à chaque chapitre tant l'auteur nous balade à sa guise et le doute est bel et bien présent jusqu'à la fin. Il s'immisce discrètement dès le départ pour ne plus nous lâcher jusqu'au dénouement. Ce qui est particulièrement enthousiasmant avec ce thriller c'est qu'on se demande de bout en bout, à quel point chaque personnage est coupable. On en vient au point où l'on ne se demande plus « qui » est coupable, mais dans quelle mesure le sont chaque personnage tant chacun apparait plus ou moins comme une figure douteuse. Car effectivement, si l'on s'attendrit sur un personnage durant quelques pages, il nous parait des plus instables la seconde d'après et cette sensation de soupçon ne nous quitte plus guère dès lors.
Les personnages sont excellemment travaillés. Je pense sincèrement qu'il s'agit du thriller dont les personnages m'ont le plus impressionnée de toutes mes lectures jusqu'à présent. L'auteur leur confère une telle épaisseur psychologique qu'ils évoluent presque de l'état de personnages à celui de personnes. Haiko et Lars sont des protagonistes dotés de caractères méticuleusement soignés et réalistes. A l'instar d'une personne que l'on rencontre tous les jours, l'hésitation à leur égard est effective à tout moment. On se demande si l'on ne se fait pas avoir par une hypocrisie parfaitement maîtrisée, si untel n'essaie pas d'abaisser nos barrières en nous émouvant pour mieux nous manipuler par la suite. Chaque instant, chaque personnage est soumis au soupçon et il est juste de penser que le lecteur ne peut se reposer que sur lui-même.
L'ambiance du récit est terriblement angoissante. le danger semble être à portée de main à tout moment, tous les personnages nous apparaissent comme des coupables potentiels. Une véritable atmosphère de terreur et de doute s'instaure d'une manière si maîtrisée que l'on en vient à se dire que l'auteur réussit le pari fou de manipuler le cerveau de ses lecteurs à distance. J'ai particulièrement aimé cette tension que l'on ressent dès le départ, qui s'accroît à chaque page, intrinsèque au récit, pour devenir immensément intense à l'approche du dénouement.
En bref, Les fauves est un thriller qui est à mon sens, un coup de génie par son thème lié au contexte social actuel et ses personnages parfaitement réalistes et complexes, qui offrent une crédibilité indiscutable au récit. Je lirai d'autres romans de cet auteur, c'est une certitude !

Lien : http://www.casscrouton.fr/le..
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Tout d'abord, merci Babelio et les éditions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir ce roman dans le cadre de la masse critique présentant la nouvelle collection La bête noire.

Une seule chose à dire : WAOUH !

Il m'a tenu en haleine jusqu'à plus de une heure du matin, heureusement que je suis en vacances :)

J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais alors une fois que je m'y suis mise, impossible de le lâcher !.

L'auteur colle vraiment à l'actualité puisqu'elle évoque dans ce roman ce qui s'est passé en début d'année chez Charlie Hebdo, mais aussi du Djihad, du combat de français contre le lavage de cerveau fait aux adolescents et jeunes adultes..

Hailo et Lars sont deux personnages très forts, je ne peux pas dire que je me suis réellement attaché à eux mais cela ne m'a pas dérangé.
Haiko est une femme assez trouble, on se demande ce que sont vraiment ses intentions. A t'elle vraiment envie de les protéger ? Que deviennent les jeunes qu'elle fait enlever ? Où vont t'ils ?
Quand à Lars, il a l'air d'avoir un passé vraiment trouble ; c'est un homme complexe.
Tous les deux sont vraiment intéressants.

L'histoire est bien ficelée, et ça colle tellement à l'actualité que ça fait froid dans le dos.

Je viens de découvrir cette auteur, mais il est évident que je vais de nouveau la lire car Ingrid Desjours est une romancière très prometteuse.

J'ai été scotchée par la fin, WAOUH ! J'en ai toujours des sueurs froides, et je l'ai finit il y a plus de 12 heures !

Mais il est évident que ce roman m'a marqué et que je ne l'oublierais pas de sitôt.

Je vous invite à le lire, c'est vraiment une réussite.
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