AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 5680 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La vie de Vernon Subutex va changer au décès de son ami Alex Bleach, un chanteur célèbre.

En effet, c'est Alex qui l'aidait à payer son loyer depuis quelques temps. Vernon était disquaire, il a dû fermer "Revolver" son magasin suite à l'évolution du monde du disque, le commerce péréclitait.

C'est la descente aux enfers qui commence pour Vernon, il perd tout et se fait expulser. Il cherche des potes pour l'héberger avant de sombrer encore....

Il est en possession de cassettes que Bleach avait filmé chez lui et lui avait remis en lui disant que c'était son testament.

Beaucoup de personnages dans ce roman, petit à petit on comprend que le point commun est le lien de près ou de loin avec Alex Bleach et Vernon en est le fil rouge.

Avec son écriture fluide, brute, souvent crue, Despentes nous parle de l'évolution du monde du disque, du cinéma, de l'internet, des réseaux sociaux. Sexe, drogue et rock'n'roll au programme.

Beaucoup de personnages, j'avoue m'être parfois perdue dans le nombre, ne pas comprendre comment ils arrivaient là mais Valérie Despentes savait elle où nous emmener car un lien se tissait progressivement entre eux.

Une société bien décrite, le Paris branché truffé de références musicales, de la bourgeoise huppée, riche et dépressive à l'ex-vedette du porn star transgenre, à la pseudo écrivaine biographe, au scénariste, trader.... bref avec brio elle brosse les différentes couches sociologiques. Un regard acide sur les relations humaines.

Un ton vif, incisif, un franc-parler qui nous donne un récit tout simplement jubilatoire.

J'ai hâte de lire le tome deux qui vient de rejoindre ma MAL.

Ma note : 9.5/10

Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
Commenter  J’apprécie          100
Sexe, drogue et rock'n'roll sur fond de web débridé, voici la matière première du 9ème roman de Virginie Despentes. Son héros, Vernon Subutex, ancien disquaire star du siècle dernier, se retrouve à la rue en raison de loyers impayés. Son errance se double d'une quête quasi mystique d'Alex Bleach, chanteur disparu, du genre ange déchu à belle gueule.
L'écriture contemporaine, à la fois crue et rentre dedans, se met au service d'un dispositif sophistiqué qui arrive à conjuguer lucidité, lyrisme et quelque part romantisme.
Au fur et à mesure de l'action, grâce à des personnages haut en couleurs, Despentes balaye tous les débats qui agitent une époque en fin de course : l'ultra consommation qui règne en maître dans un monde libéral et matérialiste, une planète ultra connectée peuplée d'individus de plus en plus solidaires, les relations hommes/femmes, la question de l'identité qu'elle soit collective, individuelle, virtuelle, réelle ou sexuelle, la dissolution de toute pensée politique traditionnelle au profit d'une radicalité montante, la dictature des apparences, les bobos, la poudre… N'en jetez plus, rien n'échappe à la plume corrosive de Despentes. Elle gratte là où cela fait mal. Elle tape juste et bien avec énergie et un drôle de mélange de rage, d'amertume où pointe le désespoir.
Récit lyrique d'une chute et d'un monde en train de s'écrouler, Vernon Subutex montre, par touches impressionnistes, comment et combien la vie nous change et nous transforme. L'idéalisme fougueuse de la jeunesse se dissous inexorablement au mieux dans un quotidien tiède, au pire dans la déchéance.
Le roman est beau, fort, servi par une bande son du tonnerre.
Commenter  J’apprécie          100
Page turner dont le héros est sans domicile fixe dans une ambiance Enfants du Rock. Ce n'est pas courant. Tout a été dit sur ce roman, peut être le plus connu de Virginie Despentes, je ne vais donc pas trop en rajouter mais c'est passionnant et la psychologie des personnages est tellement bien fouillée.
Commenter  J’apprécie          90
Abandonné à la page 188.
"Une formidable cartographie de la société française contemporaine " certes, seulement pâle, assez inintéressante et monotone à mon goût.
Les rapports humains st tout de même à la fête, l'auteure étant douée pour rendre compte de la diversité en même temps que l'air du temps d'une époque.
Commenter  J’apprécie          92
Dès les premières pages tu sais déjà que tu vas rentrer dans un univers totalement en décalage avec ta vie, sauf si tu côtoies la haute société parisienne culturelle, la cocaïne et le monde de la nuit parisien. Dès lors beaucoup de choses te sembleront familières. Ici, pas de demi-mesure on te balance entre le Paris excessif et le Paris des égouts, dans les deux cas, la redescente est abrupte. Collé à tes dents comme de la Colombienne, certaines phrases assenent des upercuts à t'en décrocher la mâchoire. Verbe acéré, langage familier, grossier, ici c'est Paris fils de pute, sniff et keef.

Violence, ultra violence élégante. Les vies qui vont défiler ont toutes en commun l'excessif, le grandiose et même dans le misérable, elle sont encore plus spectaculaires. Vernon semble être un objet de curiosité tantôt attiré par la déchéance, il ne trouvera son salut qu'à des moments précieux, moments qu'il détruira sans aucune pitié. Un être autodestructeur, qui ne vit que pour le chaos.

Structurellement parlant, Vernon Subutex c'est taillé bien comme il faut. On ne s'ennuie jamais, on en redemande, on se saoule de ses mots à chaque chapitre, jusqu'à l'overdose on arrose encore de whisky, allez un dernier fix, une dernière ligne. Massacre orbitale. Une fois que t'es bien chargé en poésie du bitume, faut pas lâcher le rythme, tu commences a peine à te déhancher sur le talent de Despentes, comme un p'tit toutou t'en redemandes et à juste titre. Baves bien, tires la langue, tu vas l'avoir ta dose.

Vernon Subutex, c'est un trip qui ne s'arrête que quand tu fermes le livre, la redescente est cruelle, la fin, tu peux ramasser ta colonne vertébrale au sol, replace la, le volume deux à mon avis t'es pas prêt.
Commenter  J’apprécie          90
Je ne peux qu'adhérer à la critique générale, Vernon Subutex (1) est un roman brillant !

Virginie Despentes nous propose une galerie de portraits de personnages à la fois ordinaires et sortant de l'ordinaire.
Des personnages qui nous ressemblent et qui nous racontent. Ce qu'on pense, ce qu'on pense que les autres pensent, ce qu'ils pensent vraiment et qui n'a rien à voir souvent.

Despentes nous dépeint, nous met face à nous-même et on se sent moins seul dans nos névroses.

Vernon Subutex, ça « se la pète » mais c'est ça aussi qui fait le style unique et classe de Despentes. Ce n'est pas surjoué. Ça fait réfléchir. Ça fait du bien.

Je vais acheter le 2 direct !
Lien : https://lauretainturier.wixs..
Commenter  J’apprécie          90
Un peu dubitative en me lançant dans la lecture de ce premier tome de la saga de Virginie Despentes. le livre a pour personnage principal un ancien disquaire qui n'est pas de ma génération. Il jongle avec des références qui ne sont d'abord pas les miennes. Et puis Virginie Despentes... Je n'ai découvert le personnage qu'au travers de la promotion qu'elle fait du dernier tome de vernon subutex. Je ne voulais pas passer à côté de cette saga que les critiques adulent, ni de son auteure. Et je ne regrette pas de m'y être plongée. A la lecture de ce livre, plusieurs références me reviennent en tête, des plus récentes aux plus classiques. Des souris et des hommes sur les relations humaines, Candide avec un vagabondage augurant rencontres et retrouvailles, Les naufragés de Patrick Declerck du fait du regard que Despentes porte sur ceux qu'on ne veut pas et plus voir... Et ce style si particulier qui avec force d'intelligence arrive à dépeindre l'endroit et l'envers d'une société dont nous sommes tous acteurs. Impressionnant.
Commenter  J’apprécie          91
Que dire de Vernon Subutex...roman coup de poing, savoureux, réaliste, dérangeant. Une grande palette de couleurs, Virginie Despentes dépeint avec brio l'âme humaine sans masque.
Hâte de lire la suite de ses aventures romanesques !
Commenter  J’apprécie          90
Je ne propose pas un résumé mais un retour sur ressenti : L'impression de toucher de près une frange de la population parisienne du milieu rock, ciné, mais chez ceux qui ont cessé désormais de côtoyer ce milieu ; avec des restes de relations, des vieilles ramifications qui amènent certains à en retrouver d'autres dont ils auraient aimé ignoré l'existence pour toujours. Des circonstances qui montrent que le passé répond rarement à la notion de table rase. Il nous rattrape toujours. Y sont montrées également les complexités liées à l'histoire de la France, hétérogène, malgré le désir que certains en ont… Y est mise en relief avec insistance l'indifférence et la médiocrité de nos relations à l'autre… La France, ses failles et blessures qui béent de plus en plus. Un passage, vers les pages 320, où le Mélenchonisme pointe son nez. Dans une semaine les élections présidentielles en France. Un écho très juste aux débats qui se jouent entre les candidats et dans la tête des gens…
Des personnages qui vivent des moments où tout est centré sur le principe de survie en milieu hostile. Très bon livre. Reconnaissance méritée. Cependant, que tous les lecteurs selects et élitistes, que tous ceux que les gros mots horripilent et qui ne jurent que par la prose raffinée, classique (académique) proche du langage précieux, s'abstiennent. Ils diront très tôt en ouvrant le livre que ce n'est pas de la littérature… Ils se privent d'un pan de ce qu'est la littérature… Si Baudelaire a subi un procès pour outrage à la morale publique et atteintes aux bonnes moeurs en 1857, ainsi que Flaubert la même année, Virginie Despentes ne court pas ce risque aujourd'hui, mais son livre s'inscrit dans ce même processus de dire le réel, en faisant fi de ce qui sied à la société bourgeoise… L'art n'est pas un conformisme. Voilà pourquoi les artistes sont si souvent mis au ban de la société. Pas d'uniforme. de la différenciation. Merci Mme Despentes pour votre lucidité, votre style d'un souffle et d'une parfaite cohérence avec le propos.
Commenter  J’apprécie          90
Ce n'est que le tome 1 d'un roman annoncé en trois volumes. Avec impatience, nous attendons la suite de ce que va vivre Vernon Subutex, ex-disquaire, roi de la play-list, devenu, en quelques semaines, sans domicile fixe, réduit à rester dans la rue comme, hélas, beaucoup trop de monde dans nos pays dits civilisés.
« Vernon garde une ligne de conduite : il fait le mec qui ne remarque rien de particulier. » Depuis qu'il a dû fermer son magasin, en 2006, il a vendu petit à petit tout ce qui lui restait, sur e-bay. Avant, il avait un véritable vivier de filles. Maintenant, plus rien ! Pourtant, ils sont encore là, ceux et celles qui tentent de l'aider mais il a du mal à supporter l'indépendance qu'il perd, passant son temps à fuir.
Alexandre Bleach est mort et c'est lui qui le dépannait. Celui que l'auteure définit comme « toxico-crooner » a laissé des enregistrements à Vernon, des rushes qui intéressent beaucoup les médias désirant exploiter la célébrité d'une vedette adulée ou détestée de son vivant. Laurent Dopalet, producteur jaloux du succès des autres, sent qu'il a un bon filon à exploiter et laisse filer ce qu'il pense, bel exemple du style percutant de Virginie Despentes : « Alex Bleach était un connard, arrogant et fragile, le prototype du poète à la con – un merdeux qui ne pensait qu'au fric mais jouait les engagés sur les photos d'album. L'artiste dans toute sa splendeur : qui se croit tout permis et méprise ceux qui se tapent le travail, le vrai. le problème du public, souvent, c'est qu'ils adoptent les leaders les plus pathétiques. Les gens aiment qu'on les trompe. C'est un principe qu'Alex avait bien compris. Il mentait, à longueur d'interviews, et le peuple l'adorait. »
Sans cesse, sont présentes la drogue et la musique, avec des artistes et des groupes connus ou inconnus. Beaucoup de personnages débarquent sans crier gare mais tous ont leur importance dans la vie décousue de Vernon. On rencontre La Hyène, capable de pourrir la toile en 48 h, Pamela Kant, ex-star du X, mais aussi Xavier qui déverse ses réflexions racistes. Vernon réussit à se faire héberger chez lui, même si « Xavier a toujours été un connard de droite. » Il y a aussi Lydia, écrivain, qui a obtenu 6 000 € de son éditeur pour écrire un livre sur Alex Bleach.
Hébergé chez Kiko, un trader, grâce à Gaëlle, il s'impose comme Dj de l'appart : « Il est le Nadia Comaneci de la play-list. » le propriétaire des lieux, ajoute, compliment ultime : « you're a bad ass motherfucker. » Hélas, tout se gâte encore à cause de Marcia qui s'appelait Léo au Brésil… Arrive la première nuit passée dehors, les rencontres réconfortantes et les agressions. Il pense toujours à Marcia qui lui parlait de cocaïne en prenant de la cocaïne et on pense à Roberto Saviano (Extra-pure) : « Chaque ligne qu'on se met dans le nez, il faut penser qu'on sniffe le narcotrafic, le capitalisme le plus gore qu'on puisse imaginer. »
Olga est là, Xavier revient après une description dantesque du samedi dans un grand magasin de fringues mais Loïc, Julien, Noël, de Génération identitaire « L'honneur, la patrie » arrivent… Virginie Despentes nous laisse alors avec un Vernon Subutex qui fait défiler sa vie d'avant et constate : " je suis devenu un clodo sur un banc perché sur une butte, à Paris. "
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (12431) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginie Despentes

Virginie Despentes est un pseudonyme. A quoi fait-il référence ?

au nom de jeune fille de sa mère
à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
au quartier des pentes de la Croix-Rousse à Lyon

10 questions
279 lecteurs ont répondu
Thème : Virginie DespentesCréer un quiz sur ce livre

{* *}