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Un roman glauque et parfois dérangeant qui fini par vous entraîner avec lui en vous prenant par les tripes.

« Quelque part en France, face à la mer, sur une côte plus industrielle que naturelle. Une poignée d'êtres humains vit du peu qu'il leur reste. Ils tentent de garder un semblant de normalité dans leur existence. Mais le temps et la société les a déjà trop abîmés. »

À lire à quelques mètres d'une zone industrielle.
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Composé à partir des voix de Louis, Jérôme, Michel ou Cyril, ce roman noir et social dessine sans y toucher et avec grâce le tableau d'une France délaissée, celle des sans-voix, des sans visages. Il dit également, avec une infinie pudeur et douceur, les liens de solidarité et de tendresse qui se tissent entre les êtres, d'où qu'ils viennent, quels que soient leurs parcours.
Alors faisons la connaissance de ces hommes qui vivent de bric et de broc, des restes d'une industrie moribonde, de pêche en douce au bout de la digue abandonnée ou de petits trafics. le tout économique rend la vie plus difficile. Elle se double alors de licenciements secs et de son lot de violences au quotidien. Des viols, des vengeances s'ajoutent à un tableau déjà bien sombre.
Pascal Dessaint arrive à transformer cette âpre réalité en un objet littéraire d'une immense qualité, presque poétique, où résonnent des envolées naturalistes et humanistes. La grande force de cette oeuvre réside également dans ses principaux personnages, attachants en dépit de leurs actes.

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Comme dans "Les derniers jours d'un homme", Pascal Dessaint explore avec "Le chemin s'arrêtera là" les conséquences de la crise économique sur les destinées individuelles de ceux dont la voix nous parvient rarement. Et comme dans "Les derniers jours d'un homme", il focalise son récit sur un microcosme représentatif de cette crise et de ses corollaires, un récit qui prend racine dans le paysage de grise désolation que constitue La Digue, son canal devenu quasiment inutile, son usine fermée, son atmosphère polluée, et sa centrale nucléaire dont la silhouette massive parachève la dimension mortifère de ce triste tableau.

On est loin, ici, des malheurs du monde mis en exergue au journal de 20 heures ou sur les chaînes d'info continue, même si la situation désastreuse de ce coin de France est en partie le résultat d'une conjoncture économique mondiale. On approche l'intime, le quotidien. On se collette avec la laideur d'un malheur sordide, avec les mauvais travers que la pauvreté et l'exclusion, chez certains, révèlent ou exhaussent.
"Dans le meilleur des mondes, on ressortirait les guillotines. Ce n'est plus les châteaux de pierre qui seraient pris d'assaut, mais les tours vitrées des multinationales".
En suivant les parcours de plusieurs individus, qui n'ayant pas appris à se projeter vers d'autres horizons ou craignant, s'ils partent, d'être considérés comme des bêtes curieuses par les gens normaux, sont irrémédiablement englués à La Digue, Pascal Dessaint se fait ainsi le portraitiste d'une misère moderne qui se transmet d'une génération à l'autre...

On fait ainsi connaissance notamment avec ...
... Louis, adolescent qui depuis le décès de sa mère écrasée par un camion citerne quelques années auparavant, vit avec son oncle Michel, ce dernier étant rongé par la culpabilité depuis la mort de sa soeur, à laquelle une violente dispute l'avait opposé juste avant l'accident.
... Jérôme, un quinquagénaire habitant la solitude de la masure perdue au milieu des dunes qu'il a héritée de sa mère, la vieille carne lui devait bien ça, après tout il lui a sacrifié quelques années de sa vie...
... Cyril et sa fille Mona, qui occupent une caravane dont l'exiguïté les obligent à partager le même lit...

L'inactivité ou la solitude, voire les deux pour certains, leur laissent le temps de ruminer l'amertume qui les plombe, de subir le poids des erreurs parfois tragiques commises sous le coup de la détresse, de s'adonner à une profonde nostalgie qui éclaire leur passé d'ouvrier d'une lumière trompeusement flatteuse. Hantés par le sentiment d'être délaissés, oubliés du monde, ces hommes souvent brutaux et taiseux en viennent, entre résignation et rancoeur, à suivre leur propre morale, leur statut d'exclus leur conférant une sorte d'immunité.
"Qu'est-ce qui était pire ? Tuer un homme, un seul, un parmi la multitude, même d'une façon affreuse, ou bien fermer une usine et plonger du même coup dans le désarroi des centaines et même des milliers de pauvres gars ?"
"Le chemin s'arrêtera là" est le constat de la fin de l'illusion consistant à voir dans le progrès technologique et le développement industriel l'avènement d'une société meilleure pour les hommes. Les inégalités croissantes, les ravages écologiques révèlent les limites d'un système gouverné par le profit au dépens de l'individu qui, ne trouvant plus sa place au sein de la communauté, renoue avec une certaine animalité.

Rares sont les auteurs capables d'atteindre ces sommets de noirceur, de dépasser ce seuil au-delà duquel tout espoir et toute foi en l'homme sont bannis. Pascal Dessaint est maître dans l'art d'asséner le glauque par le truchement de détails a priori anodins, mais que leur contexte rend glaçants. Son roman, ainsi riche d'ellipses et de sous-entendus, est à la fois incisif et extrêmement oppressant. Aussi, je ne comprends pas pourquoi il a éprouvé le besoin d'appuyer la noirceur de son texte en l'émaillant d'événements atroces (meurtres, viols...) dont l'accumulation finit par amoindrir la crédibilité de l'intrigue.

Ce sera mon seul bémol, j'ai encore une fois fortement apprécié cette mélancolie morbide et intense que parvient à exprimer l'auteur, et puis, soyons juste : bien que rares, on compte parmi la galerie de personnages mis scène par Pascal Dessaint, principalement composée d'affreux ou de désespérés, quelques figures plus lumineuses, qui nous rappellent que dans ce bourbier, en fouillant bien profond, on peut encore trouver quelques manifestations d'humanité.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un très bon polar social. L'histoire se déroule dans le nord de la France. En fait se livre traite du misérabilisme dans notre société. Meme si l'auteur utilise parfois des raccourcis (clichés ?), cette oeuvre demeure très troublante. Ce livre est est construit d'une manière particulière, mais cela ne gène en rien sa lecture. Ce roman m'a beaucoup ému, c'est rare et je tenais à le mentionner. Bonne lecture à toutes et tous.
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une ambiance lourde dans ce coin reculé, perdu de tout ! Un huit clos pesant ! Des personnages décalés avec un lourd passé, un présent difficile et aucun avenir ! Beaucoup de personnages qui nous racontent leurs vies, leurs pensées à tour de rôle chapitre après chapitre !

J'avais déjà lu un livre de cet auteur qui vit à Toulouse ! le livre précédent parlé de Toulouse, des nuits sombres toulousaines !

Le lieu de ce nouveau roman est bien différent mais finalement on retrouve des personnages forts et étranges !

Un livre très intéressant mais on doit s'accrocher pour ne pas confondre les différents personnages.
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Mon avis :
En lisant les premières pages de ce livre, je n'ai pu m'empêcher de faire une association d'idées avec le film « Affreux, sales et méchants », d'Ettore Scola (1976). le côté comédie en moins.
Bien sûr, l'intrigue n'a rien à voir avec celle de cet excellent moment de cinéma italien, mais on y côtoie, dans les deux cas, des personnages que la misère, l'âpreté de la vie ont façonnés, changeant leur perception du monde, leur compréhension du beau et du laid, du bien et du mal.
Dès les premières lignes, l'auteur parle de méchanceté… Et dans ce décor quasi apocalyptique, on se demande si cette méchanceté qu'ont développée la plupart de ses personnages n'est pas, au fond, qu'un moyen de survie dicté par leur condition sociale. L'histoire se déroule dans une région côtière autrefois prospère, puis marquée par la guerre, et reconstruite, un temps, par l'arrivée des industries lourdes, avant que le déclin de l'emploi à cause de la robotisation des usines, l'exode des capitaux ne laisse tout le monde à la marge du progrès, dans un paysage où ne reste que la pollution de l'ancienne richesse industrielle.
Il s'agit d'un récit choral, dans lequel chaque protagoniste dévoile ses souffrances, ses blessures, mais aussi ses espoirs. C'est prenant, parfois poignant, irritant comme le sable soulevé par le vent qui déplace les dunes et enterre les blockhaus qui hantent encore les plages du Nord. Mais la remarquable plume de Pascal Dessaint est trempée dans l'encre empathique, et l'on referme ce roman en se demandant si finalement on déteste vraiment même les plus méchants de ces personnages.
Le chemin s'arrêtera là est un livre magnifique dont je recommande la lecture sans aucune restriction.
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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Toute la misère du monde le long d'une digue d'un port au nord de la France.
Un style tranchant comme une guillotine.
Un auteur à découvrir.
Mais parfois cette misère est trop répétitive.
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Pascal Dessaint nous rappelle, au cas où nous l'aurions oublié, que la nature est belle, souveraine et qu'elle peut abriter non pas des spectres en quête de leur ombre mais des êtres désespérément humains. Ce récit est cruellement éblouissant. Bouleversant.

La suite : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/05/desesperement-humains.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Psychologie des personnages parfaite, style irréprochable, le roman prend aux tripes, dérange, nous brûle les doigts, mais impossible de le lâcher, même s'il fait mal dans cette description d'une humanité en déshérence, à la fois si désespérante et malgré tout attachante. Je vois dans ce présent encore à la marge un futur collectif possible que je redoute. Pascal Dessaint, j'espère que vous n'êtes pas visionnaire !
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C'est bon roman noir, vraiment noir même si parfois je l'ai trouvé un peu trop poussé dans le misérabilisme.
Il se passe un peu trop d'événements dans une trop petite zone d'action et avec peu de personnages. C'est un peu trop exagéré.
C'est dommage car cela gâche un peu la qualité de ce roman.
Mais cela reste un bon roman comme sait les faire Pascal Dessaint.
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