AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 736 notes
5
104 avis
4
101 avis
3
17 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'ai apprécié la lecture de la ville sans vent. Éléonore Devillepoix nous fait partager un univers riche et plein de fantasy, dans lequel elle fait évoluer des personnages bien croqués et attachants. On suit avec plaisir les aventures d'Arka, jeune fille talentueuse au passé obscur, et Lastyanax, son mentor, jeune homme plein d'ambition.
Malgré ces qualités, le livre souffre de quelques défauts. Tout d'abord, l'intrigue s'étire par moment un peu trop en longueur et peine à prendre son rythme. Ensuite, il y a certaines redondances par forcément utiles.
Pourtant, l'univers riche du roman et ses personnages tous plus intéressant les uns que les autres font attendre la suite avec une certaine impatience.
Merci à Hachette romans et à Netgalley pour cette découverte dépaysante.
Commenter  J’apprécie          170
Une cité-État fascinante mais non dénuée de dangers… témoin de la naissance d'un duo inattendu !

En plus d'être absolument splendide, la couverture vous laisse déjà entrevoir l'architecture d'un univers foisonnant construit avec un soin du détail impressionnant. J'ai ainsi été subjuguée, si ce n'est émerveillée par l'imagination et la minutie de l'autrice qui nous plonge dans les rues et les décors si particuliers d'Hyperborée. Une cité-État construite à la verticale, chaque niveau témoignant du niveau de richesse de ses habitants. Si l'idée n'a rien d'original en soi, on ne peut que saluer la manière dont l'autrice se l'est appropriée et l'a développée pour nous en proposer quelque chose d'absolument fascinant et enchanteur.

Une fascination qui pousse les lecteurs à rêver de parcourir, à dos de tortue si possible, cette ville mais pas vraiment à y poser ses valises. Car si Hyperborée est indéniablement majestueuse, la ville est également le symbole d'une politique inégalitaire et profondément injuste : quand le premier niveau se débat dans la fange et est phagocyté par la pègre, le septième niveau, celui des mages, se caractérise par l'aisance et la complaisance devant l'insalubrité et la misère des moins lotis et nantis.

Une situation intolérable, bien que largement tolérée, mais qui pourrait évoluer suite à la nomination du jeune mage Lastyanax au poste de ministre du Nivellement, suite à la mort de son mentor qui occupait jusqu'alors ce poste. Néanmoins, les espoirs du jeune mage vont vite être revus à la baisse, son avis étant loin d'être entendu et écouté et ne suscitant guère l'enthousiasme de ses pairs. Mais c'est surtout une découverte surprenante qui va le déstabiliser et le pousser à mettre les pieds dans un engrenage qui risque fort bien de lui coûter plus que sa carrière. En effet, contrairement à ce qu'il pensait, son mentor n'est pas mort naturellement, mais a été assassiné. Il ne lui en faut pas plus pour se lancer dans une enquête afin de faire toute la lumière sur ce meurtre !

Les débuts des ennuis et de la preuve que son mentor n'était peut-être pas aussi insouciant et indolent qu'il le pensait. En parallèle, il doit assurer le tutorat de son apprentie, Arka, une jeune fille de treize ans dont l'orthographe tend quelque peu à le froisser, mais qui possède bien d'autres talents, du genre de ceux qui vous permettent de rester en vie ! Et quand on habite à Hyperborée, ce n'est clairement pas à négliger. Si j'ai été déçue, dans un premier temps, de la froideur avec laquelle Lastyanax considère son apprentie, je dois avouer que j'ai été convaincue de l'évolution de leur relation que l'autrice a su gérer d'une main de maître.

J'ai, en effet, adoré ce lien quasi fraternel, empreint de pudeur, de défiance et d'affection, qui se développe au fil des pages avec beaucoup de naturel et de réalisme. N'étant pas les personnes les plus expansives et sentimentales qui existent, les deux personnages prendront un certain temps à s'apprivoiser, mais ils finiront par se trouver plus de points communs qu'ils ne le pensaient, dont l'un que je n'avais pas anticipé… Voici donc une relation maître/apprentie qui ne manque pas de saveur et qui prouvera qu'associer un esprit vif et intelligent à la débrouillardise et à un bon instinct de survie, ce n'est jamais une mauvaise idée !

Une histoire complexe et immersive, plus sombre qu'il n'y paraît, qui suscite émotions et interrogations !

L'attention portée à l'univers est indéniable, et le rythme qui monte crescendo ne manquera pas de maintenir votre esprit éveillé et en ébullition. Il faut dire que l'intrigue est tout simplement foisonnante que ce soit au niveau des différents personnages que l'on rencontre, des péripéties, des scènes d'action, des secrets, des différents mystères qui apportent tension et suspense... Pour ma part, j'ai adoré les nombreuses questions qui me sont venues à l'esprit tout au long de ma lecture, notamment sur les capacités hors norme d'Arka, la personne qui semble veiller sur elle en secret et ses motivations, les jeux de pouvoir pour s'emparer d'Hyperborée (dirigée par un souverain obsédé par d'anciennes ennemies et pas vraiment conscient du véritable danger), l'identité du meurtrier du mentor de Lastyanax et celle du père d'Arka… Intuitivement, des connexions s'établissent, des hypothèses se dégagent, mais il reste tellement de zones d'ombre que l'on finit par se laisser porter par les événements, en espérant simplement que notre coeur et les personnages n'y laissent pas (trop) de plumes.

Car loin d'être une gentillette histoire, La ville sans Vent, c'est avant tout un roman dans lequel différents fils s'entremêlent pour tisser une toile complexe dont il est bien difficile d'appréhender tous les enjeux. Si vous aimez les histoires de famille compliquées, de complot, de politique, de campagne de haine pour détourner l'attention des habitants des vrais enjeux et ennemis, et vous perdre dans les faux-semblants et les secrets, vous allez adorer votre lecture. En ce qui me concerne, j'ai vécu à 100% chaque chapitre, chaque révélation, chaque doute, chaque blessure, l'autrice ayant un talent certain pour nous embarquer émotionnellement dans son récit.

Je me suis laissé parfois surprendre, j'ai souvent été bluffée par l'imaginaire de l'autrice, j'ai eu quelques bouffées d'angoisse devant des scènes où nos héros sont clairement en mauvaise position, j'ai été révoltée par certaines actions et complètement soufflée, même si dégoûtée serait plus juste, par le plan machiavélique d'un être qui se révèle fin stratège. Ses actions sont glauques à souhait, mais force est de reconnaître leur implacabilité et la manière dont elles permettent de se jouer du destin tout en se basant sur ce dernier. Il y a du génie, assurément. Dommage pour nos protagonistes qu'il soit utilisé contre eux !

Un duo parfaitement complémentaire, mais des personnages secondaires manquant de profondeur…

Mais rassurez-vous, Lastyanax et Arka ont de la ressource et nous prouveront leur complémentarité. J'ai fini par m'attacher au jeune mage qui se révèle plus nuancé qu'au premier abord, peut-être en raison du décalage entre son milieu d'origine très modeste, et celui bien plus huppé auquel il a accédé grâce à sa formation de mage et son poste de ministre. On sent qu'il veut bien faire, mais il emploie des moyens parfois contestables, et se laisse trop facilement détourner. Imparfait, mais intelligent, travailleur et doté d'une certaine fragilité, il a touché une corde sensible en moi.

Étrangement, alors que j'ai trouvé Arka très courageuse et ai adoré son impertinence et sa tendance à foncer tête baissée, je n'ai pas réussi à m'attacher à cette dernière, l'autrice ne partageant pas vraiment ses émotions. La jeune fille n'en demeure pas moins touchante dans la naïveté avec laquelle elle se lance à la recherche de son père, seul et unique vestige d'une famille idéalisée qui n'a jamais vraiment existé. Ce personnage est pour moi celui qui soulève le plus de questions que ce soit directement ou indirectement, et par conséquent, celui qui apporte le plus de tension, de mystère et de suspense à l'intrigue. On sent qu'il y tout un enjeu autour de sa personne, mais il faudra attendre la dernière partie du roman pour en saisir la teneur. Attendez-vous d'ailleurs à être surpris et à plus d'un titre ! L'autrice a frappé fort avec ce personnage qui va devoir affronter des vérités inattendues et plutôt perturbantes. Heureusement pour elle, elle a l'esprit combatif et peut compter sur ses nombreux talents.

Nous suivons plus particulièrement le mage et son apprentie forte tête et aimant à problèmes, mais le panel de personnages est assez varié. Toutefois, j'ai trouvé qu'on restait très en surface de la psychologie des personnages secondaires. Cela ne m'a pas dérangée outre mesure, l'univers étant d'une telle richesse et complexité qu'il contrebalance ce point, mais j'ai été frustrée par la manière dont est gâché le potentiel d'une mage, Pyrrha. Ce personnage permet à l'autrice d'aborder l'inégalité entre les sexes dans une cité où celles-ci sont cantonnées à un rôle traditionnel et subalterne. Mais là où Pyrrha aurait pu aider à faire avancer les choses, elle se contente d'être désagréable, geignarde, égoïste et versatile… Dommage donc que la cause féminine doucement ébauchée soit sacrifiée en cours d'intrigue sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. On notera également des tentatives avortées et peu convaincantes de sentiments amoureux…

En résumé, ce premier tome déploie sous nos yeux un univers incroyable, complexe et d'une grande richesse, mis en valeur par la plume immersive, fluide et rythmée d'une autrice dont je salue l'imaginaire foisonnant. On prend ainsi un plaisir certain à découvrir, au fil des pages et des rebondissements, les dessous et les dangers pernicieux qui menacent une cité peut-être pas aussi bien protégée qu'elle ne le pensait. Entre mensonges d'État, faux-semblants, manipulation, magie, malédiction, secrets de famille, amitié et enquête, vous ne devriez pas vous ennuyer !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          162
Bienvenue dans la Ville sans vent, qui ne porte pas son nom de manière fortuite, et dans cet univers fantasy et magique complexe, savamment construit où rien n'est laissé au hasard. En effet chaque détail compte et interviendra à un moment donné dans l'intrigue que ce soit un objet, un personnage tout juste croisé, une parole prononcée. Lorsque la lecture commence, c'est un puzzle aux pièces éparpillées qui se recompose peu à peu sous nos yeux. Toute la magie de l'écriture est là !

Au début j'ai eu l'impression de lire un roman d'initiation épousant un modèle déjà utilisé maintes fois : l'arrivée d'un personnage dans une nouvelle ville, qui va de découvertes en découvertes et tente de s'intégrer. Toutefois plus j'avançais dans ma lecture, plus les mystères s'épaississaient et certains détails remontaient à la surface pour jouer leur rôle. J'ai été plusieurs fois très surprise, fort agréablement du reste, en constatant comment l'auteure tirait les fils de l'intrigue et nous menait exactement où elle l'avait décidé, sans qu'on ne voie rien venir !
Cet univers est envoutant et très crédible. On sent que l'auteure connaît son sujet et possède une grande culture antique qui l'a fortement inspirée, tant pour les lieux, les symboles, que pour la création de tout le contexte politique et la structure socio politique et économique de la ville (le nom même de la ville, les griffons, les lémures, les Amazones, les canaux suspendus, …).

Premier roman et premier tome d'un dyptique, C'est une réussite !
Commenter  J’apprécie          160
Parlons de la couverture en premier lieu. Il est difficile de ne pas être attiré par cette superbe illustration de l'univers dans lequel nous allons plonger. C'est au premier regard qu'on sait que nous allons vivre une fabuleuse aventure fantaisiste et sûrement originale.

L'univers est riche et l'imagination de l'auteure semble sans fin car chaque élément, niveau et personnage sont pensés et posés sur un échiquier. Chaque évènement va influer sur la vie de nos personnages et même ce qui semblait non lié, finalement le sera. Et ça, je trouve cela extrêmement intéressant et intelligent : j'adore. Au début de ma lecture, j'ai eu vraiment du mal à bien m'imprégner d'Hyperborée mais le rythme de lecture séquencé par le changement de personnages rend la lecture attractive et rien à faire : il faut dévorer la Ville sans vent.

Last et Arka sont des personnages bien différents et complémentaires ! Un passé et des origines complexes les rendant attachants à leurs manières. Ce qui amènera une relation bien particulière entre eux et pour une fois, ce ne sera pas une histoire d'amour mais plutôt une naissance d'un sentiment fraternel et c'est joliment distillé dans le roman.

Je termine le livre le jour de mon anniversaire et me dis alors que j'irai bien me trouver le second et dernier tome de ce beau diptyque...ce serait mon cadeau à moi-même =)
Commenter  J’apprécie          144
Gros coup de coeur ! Sûrement le plus gros coup de coeur que j'ai eu cette année, même si l'année n'est pas encore tout à fait terminée ^^

On va suivre les aventures du mage Lastyanax (que j'ai encore du mal à prononcer haha), un jeune homme de 19 ans qui va se hisser au rang de ministre d'Hyperborée afin d'enquêter sur le mystérieux décès de son mentor ; et de la jeune guerrière Arka, 13 ans, qui est à la recherche de son père. Les chemins de nos deux protagonistes vont se croiser lorsque Lasty va devoir choisir son/sa disciple lors d'un examen, examen auquel Arka participe. Ces deux personnages n'ont pas grand chose en commun, leurs personnalités sont très différentes l'une de l'autre, mais ils se complètent bien et j'ai adoré la relation fraternelle qui s'instaure entre eux. Les personnages secondaires sont eux aussi attachants, ils ont tous leurs défauts et leurs qualités et je préfère quand il n'y a pas de manichéisme.

J'ai adoré la plume de Éléonore Devillepoix, elle a construit un univers très riche et lorsqu'on plonge dans son récit, on n'a plus envie d'en sortir. Elle aborde pas mal de thématiques, des questions d'ordre politique ou sur la place de la femme qui font écho à notre société. J'ai particulièrement apprécié l'humour, on rigole bien sans que ça ne soit “lourd”. Je me suis grandement attachée aux personnages, surtout aux deux principaux. Et puis quand il est question de magie… J'adhère totalement !
Commenter  J’apprécie          140
Quelle surprise ! J'avais pourtant lu de bons retours sur cette duologie, mais je ne m'attendais pas à être autant emballée.

La ville sans vent est donc un diptyque de fantasy, qui nous emmène dans une époque imaginaire, dans des lieux imaginaires, un peu "far far away". La ville sans vent, c'est Hyperborée, ville hiérarchisée en 7 niveaux (les riches en haut, les gueux en bas), qui fonctionne sur un combo magie-mécanique. Lastyanax a 19 ans, et est le plus jeune à devenir mage, une des plus hautes fonctions de la ville (après il y a les ministres). Son mentor (maître d'apprentissage, si on veut) vient juste de mourir dans d'étranges circonstances (il s'est fait dézinguer, en d'autres termes, et non, je ne spoile pas). lastyanax prend donc sa place, en tant que mentor, et ministre du nivellement (celui à qui revient la tâche de gommer les différences entre ceux qui sont nés dans la soie et ceux qui sont nés dans la boue : le poste pourri, en somme).
Déjà embarqué dans une histoire bien compliquée, voilà qu'Arka, jeune guerrière de 13 ans, au passé mystérieux, débarque dans ses pattes en tant que mage apprentie. Arka a un don : s'attirer des ennuis et foncer tête baissée (non, ce n'est pas Harry Potter).
Bref, les voilà face à une histoire de meurtre louche, des magouilles politiques, des histoires du passé qui hantent Arka, et tout ça s'entremêle et risque de mettre en péril Hyperborée. L'heure est grave...

J'ai adoré ce premier volume, pour sa peinture originale et très détaillée de la ville. de prime abord, elle semble reposer sur un schéma classique, mais elle grouille de détails qui la rendent attrayante, palpable, passionnante. Ajoutons à cela de la magie et des super technologies mécaniques rigolotes, et on a une ville qui fait plus qu'un décor : elle est véritablement l'enjeu du roman.

L'intrigue est dans ce premier volume posée, et ça prend du temps. Voilà un bon pavé qui m'a complètement captivée. On découvre une histoire, une géopolitique, des liens avec d'autres peuples (les Amazones, les Thémiscyriens, Napoca…), issus d'une culture historique et mythologique bien réelle. C'est un beau sac de noeuds qui est construit ici, avec des personnages savoureux, consistants.

Ajoutons à cela une plume fluide, un très bon équilibre narration-dialogues, actions-informations, et des touches d'humour, et on a là un roman de très grande qualité.

La suite au volume 2 !

Commenter  J’apprécie          120
Le résumé de "La ville sans vent" ne m'avait pas tellement convaincue, mais n'ayant pas pu détacher le regard de cette intrigante couverture, j'ai été obligée de l'acheter.
Ce roman démarre avec pas mal de clichés : une jeune fille de treize ans à la recherche de son père arrive dans une ville très hiérarchisée dont elle ne maîtrise pas les codes, entre magie et luttes de pouvoir.
Mais rapidement l'intrigue prend forme. On s'attache à Arka, l'intrépide sauvageonne et à son maître Lastyanax. L'humour d'Éléonore Devillepoix fait mouche : leurs relations sont amusantes, les aventures s'enchaînent sans temps mort et les personnages sont bien campés.
Malgré quelques raccourcis un peu faciles, l'écueil de "la magie bien pratique" est évité et le monde d'Hyperborée très original. Une lecture agréable, que je compte bien poursuivre avec la suite.
Commenter  J’apprécie          122
Avec Light and smell, nous avions décidément beaucoup de titres en commun dans notre PAL de juillet et nos lectures communes furent l'occasion parfaite de les en sortir !

Découvert grâce à des amis blogueurs, La ville sans vent m'a de suite attirée avec sa superbe couverture où l'on voit une ville sous cloche dans un climat hivernal et une architecture un peu orthodoxe. J'étais intriguée. En apprenant, en plus que son autrice, Eleonore Devillepoix, était députée européenne, je me demandais bien de quoi ce roman à destination de la jeunesse allait bien pouvoir nous parler.

----------------------

Dès les premières lignes, j'ai été séduite par la plume très riche de l'autrice. Souvent en littérature jeunesse, je suis un peu frustrée par une écriture assez simple pour résumer. Ici, c'est tout le contraire. L'autrice nous gâte en descriptions et développe richement son univers tout du long sans pour autant que le style soit ampoulé ou que les informations tombent toutes d'un coup. Non, elle a une narration vive et dynamique et parsème ses chapitres d'informations utiles à la compréhension de l'histoire mais au fur et à mesure avec parcimonie, ce qui nous fait plonger dedans très progressivement mais sûrement. Ses chapitres sont très bien découpés. Son choix de les partager entre les voix de plusieurs personnages rend leur lecture très fluide et pleine d'allant.

L'univers inventé est clairement le gros atout du titre. Nous sommes dans une ambiance antique, proche de la mythologie, avec des références au peuple Amazone, au vin d'Hypocras, avec une course de chevaux et un Basileus qui commande cette drôle de ville. Nous vivons dans un monde très hiérarchisé, où la ville s'étale sur 7 niveaux pour lesquels il faut payer un péage important si on veut passer de l'un à l'autre, ce qui oblige les plus pauvres à vivre tout en bas, tandis que l'élite est au sommet, et les échanges entre eux sont assez rares, mais ils existent ! La ville en elle-même est fascinante dans sa construction avec ses canaux sur lesquels on vogue à dos de tortue et ce dôme qui la recouvre pour la couper du froid environnant.

L'intrigue, elle, se découpe en deux parties toutes aussi riches l'une que l'autre et qui viendront très astucieusement se mêler pour une aventure passionnante et palpitante jusqu'à la dernière page. Cela démarre dès le premier chapitre qui pose très bien les ingrédients pour la suite, mais après l'autrice ralentit le rythme le temps de nous laisser découvrir son univers et avant de repartir de plus belle petit à petit sans qu'on s'en rendent compte avant l'accélération finale. J'ai beaucoup aimé cette plongée progressive et immersive dans les mystères d'Hyperborée et ses habitants.

----------------------

Notre héroïne, Arka, débarque un jour à Hyperborée, le nom de cette ville. Elle dit arriver de Napoca, mais elle est en fait originaire de la forêt des Amazones, peuple auquel elle appartient, mais seulement à moitié. En effet, elle est là à la recherche de son père qui serait un mage d'Hyperborée, mais le chef de cette ville voue une haine farouche au peuple des Amazones et elle doit donc taire cette ascendance. Elle va donc tenter de mener son enquête en cachant ses origines mais ce n'est pas si simple quand on part de tout en bas...

En parallèle, nous suivons le jeune mage Lastyanax, qui à peine diplômé vient de perdre son mentor lâchement assassiné. Poussé à prendre sa place comme Ministre et conseiller auprès du Basileus, il compte en profiter pour mener l'enquête, mais pas mal de choses vont venir l'entraver.

Ces deux personnages dont rien ne présageait la rencontre vont pourtant mener ensemble l'enquête pour révéler ce qui se cache derrière cet assassinat, qui ne sera pas le seul, et les mystères de l'éternelle jeunesse du Basileus ainsi que de sa haine des Amazones.

----------------------

J'ai beaucoup aimé l'ensemble des aventures qui vont parsemer ce premier volume, qui se conclura dans un second déjà sorti. Nous découvrons aux côtés d'Arka la vie dans les plus bas niveaux et aux côtés de Lastyanax, la vie dans les hautes sphères. Ils vivent chacun de nombreuses aventures venant rythmer notre lecture. Rien que pour se rencontrer, Arka va participer à une course de chevaux, puis à un concours de magie pour se voir attribuer un mentor et ensuite prendre des cours auprès de lui et de l'élite magique.

Le roman est très riche en intrigues. Il y a d'abord la double enquête qu'ils mènent tous les deux, à l'origine sur le père d'Arka et le meurtre du mentor de Lastyanax, à laquelle va se greffer d'autres meurtres et d'autres rebondissements, qui vont les faire naviguer de leur tour, à la bibliothèque, en passant par l'école des mages, le palais et bien sûr les plus bas niveaux. On ne s'ennuie pas un instant. Tout s'enchaîne, s'imbrique et avance à un bon rythme, au point que ce fut très dur de lâcher le volume pour faire des pauses.

L'univers est proprement fascinant avec ce mélange de politique à la romaine, on sent ici l'influence du métier de l'autrice, et de mythologie avec le peuple des Amazones et la magie. Cette magie à base de sceaux m'a beaucoup plu, même si j'aurais aimé qu'elle soit encore un peu plus détaillée. Elle m'a rappelé L Atelier des sorciers avec sa façon de fonctionner, ses contrecoups, mais aussi sa relation maître-élève. La ville est l'élément le plus fort de l'univers, c'est LE personnage le plus fascinant. L'histoire entre le Basileus et les Amazones l'est presque autant avec son déroulé tragique à souhait et l'enquête s'y insère à merveille.

Cependant, autant la ville et l'intrigue happent et fascinent, autant je suis restée un peu sur ma faim en ce qui concerne les personnages dont l'écriture est largement en-dessous. Ils font le job et c'est tout. Je n'ai pas ressenti d'attachement envers l'un d'eux. Chacun est trop dans l'archétype que l'autrice a voulu suivre et aucun ne nous pousse à de profonds sentiments, d'ailleurs ceux qu'ils ressentent sont bien léger. Arka est juste une gosse déracinée qui cherche une famille et est en colère. Lastyanax est à peine sorti de l'adolescence et cherche à s'affirmer comme l'adulte qu'il n'est pas encore. Leurs amis et famille sont présents pour les aider dans leurs aventures et enquêtes mais ils ne sont pas vraiment approfondis, à part un peu Pyrrha, une mage brillante qui milite pour le droit des femmes. Mais ça fait tellement dans l'air du temps... Et je ne parle pas des petits soupçons de romance que l'autrice a voulu glisser et qui tombent totalement à plat tellement ils sont maladroits et inutiles ici. Bref, il y a du boulot à faire sur les personnages pour qu'ils rattrapent l'univers.

----------------------

Ainsi, j'ai passé un excellent moment de lecture, très happant et immersif, grâce à la belle plume riche en détails de l'autrice et à sa composition d'un univers fascinant. J'ai adoré suivre les différentes enquêtes et révélations sur cet univers inspiré de l'Antiquité qui s'appuie aussi sur son travail de député. J'ai vécu une belle aventure. Je regrette juste de ne pas avoir été touchée par les personnages comme j'aime l'être, ceux-ci sont restés trop archétypaux pour moi et j'ai trouvé certains éléments les concernant assez maladroit. Cependant, je n'ai qu'une hâte m'attaquer à la suite et fin !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          110
Arka, 14 ans, jeune fille débrouillarde, fuit seule en direction d'Hyperborée où elle espère retrouver son père.
Lastyanax, 19 ans, en fin de formation de mage, se met à la recherche de l'assassin de son mentor.
Suite à un ensemble de circonstances plus ou moins hasardeuses, Arka va devenir la disciple de Lastyanax. Ce duo improbable, va suivre des pistes qui s'entrecroisent pour mener à bien leurs quêtes respectives. Ce sera l'occasion d'aventures dangereuses où leur véritable ennemi va oeuvrer en cachette.
A la fin de ce premier tome, toutes les questions n'auront pas de réponses et c'est avec beaucoup d'espoirs et d'attentes que je commencerai la lecture du second tome.

Les personnages sont attachants. Ils sont dynamiques chacun à leur manière. Ils brillent aussi parfois par leurs faiblesses, ce qui les rend d'autant plus crédibles.

L'univers créé par l'auteure est riche.
Hyperborée est une ville sous dôme, ce qui élimine le vent et isole du froid extérieur. Les bâtiments y sont hauts et s'étalent sur 7 niveaux qui constituent autant de quartiers de la ville, les nantis se trouvant en hauteur. Un système original de déplacement par tortues et d'ascenseurs entre les niveaux rend cette ville très originale.
Le système politique d'Hyperborée est bien décrit et les manipulations politiques et jeux d'influences y sont les mêmes que partout ailleurs.
La magie prend plusieurs formes et tient le rôle de la technologie, tout en allant au-delà.
Le roman est principalement centré sur Hyperborée, mais le monde créé par l'auteur ne s'arrête pas là. Les relations internationales jouent un rôle important. Prendront-elles encore plus d'ampleur dans la suite ?

Une bonne lecture, fluide, intéressante à tout âge, découverte grace à ma belle-soeur que je remercie. découvrir.
Commenter  J’apprécie          90
Cette lecture a été mon deuxième coup de coeur de cette année ! Mais alors, de quoi ça parle ?

Il s'agit de fantasy jeunesse/ado, où l'on va suivre deux personnages, un jeune mage de 19 ans nommé Lastyanax, et une jeune tornade blonde de 13 ans, Arka, qui arrive à Hyperborée un peu en dernier recours pour retrouver son père et avoir le droit d'utiliser la magie. D'aventure en péripétie, la plume de l'autrice révèle peu à peu un complot de grande envergure, auquel un mystérieux inconnu semble vouloir lier notre héroïne. Or Lastyanax essaye d'y voir plus clair et il se lie peu à peu avec Arka.

Que dire ? C'est une histoire très riche, le monde est très bien pensé et la culture bien développée, j'ai beaucoup aimé les références à la mythologie et au monde grec, tant dans les noms que l'architecture et les vêtements. La présentation du monde n'occulte pourtant pas l'introduction de l'intrigue, qui se développe pile au bon rythme. Pas de longueurs inutiles, pas de raccourcis peu logiques, la narration est fluide et gagne en intensité au fur et à mesure. Si j'avais déjà du mal à le lâcher avant, arrivée aux cent dernières pages, impossible d'envisager de refermer le livre !
Les personnages maintenant... Ils sont parfaits, c'est tout, voilà 😍 Lastyanax est un jeune adulte réaliste, il est safe en fait, avec des émotions, des envies et des inquiétudes, des impatiences... Il m'a énormément touchée !!! Arka est énergique et intransigeante, boudeuse parfois, mégalo à d'autres moments, toujours juste dans le ton et les réactions. J'ai adoré sa force qui n'oublie pas sa fragilité d'ado, et sa perception des choses, en décalage par rapport aux adultes mais tellement pertinente ! Elle m'a beaucoup fait rire, et émue aussi. La relation qui se développe entre elle et Lastyanax est juste géniale, vraiment !

Comment conclure ? Une superbe histoire, avec du mystère, de la magie, de l'action, de la magouille, de l'amitié, des difficultés et de l'espoir, et du bonheur aussi. À mettre entre toutes les mains ! 👐😍 J'ai hâte de me procurer la suite !
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (2061) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz : La ville Sans Vent (tome 1)

Pour quelle raison Arka se rend-elle à Hyperborée ? (Dans le tome 1)

Pour améliorer ses capacités au combat
Pour améliorer ses compétences magiques
Pour retrouver son père
Pour trouver de la nourriture

15 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : La ville sans vent, tome 1 de Éléonore DevillepoixCréer un quiz sur ce livre

{* *}