Les religions de Babylone et d'Assyrie

Une vieille doctrine, dont les traces resteront indélébiles chez les Israélites, est l'étroite relatin qui existe entre le mal moral et le mal physique, le péché et le malheur [...] Très instructif à cet égard un passage de la deuxième tablette shurpu, où l'on énumère les fautes qui ont pu causer les maux dont souffre le patient : "A-t-il mangé l'interdit de son dieu ? A-t-il mangé l'interdit de sa déesse ? Au lieu de : oui ! a-t-il dit : non ? Au lieu de : non ! a-t-il dit : oui ?" Après quelques lignes dont il ne reste que la moitié, les hypothèses reprennent : "A-t-il séparé le fils du père ? A-t-il séparé le père du fils ? A-t-il séparé la fille de la mère ? A-t-il séparé la mère de la fille ? A-t-il séparé la bru de sa belle-mère ? A-t-il séparé la belle-mère de sa bru ? A-t-il séparé du frère son frère ? A-t-il séparé l'ami de son ami ? A-t-il séparé du camarade son camarade ? [...] Toute la morale assyro-babylonienne se reflète dans cette enquête qui a pour but de supprimer l'effet en éliminant la cause. Et parmi les fautes éventuelles on se demande "s'il a mis la main à la sorcellerie et au sortilège". On distingue sorcellerie et magie, la première poursuivie par la loi, la seconde officiellement reconnue par les rois et les prêtres pour lutter contre la première.

Le nom sous lequel Sumériens et Accadiens ont vénéré l'astre des nuits est Sin. [...] Ce nom de Sin n'appartient pas au vocabulaire sémitique. On sait que, chez les Arabes du Sud, le dieu-lune était Wadd; chez les Araméens, Shahar ; chez les Amorrhéens, Warah et Yarah. Tout semble indiquer que Sin est un emprunt fait par les Accadiens à la théologie sumérienne.

La grande figure du panthéon sumérien est le dieu En-lil [...] Les Accadiens tireront d'Ellil le subsantif "ellil" "seigneur de..." [...] Les dieux nationaux Marduk de Babylone et Assur d'Assyrie, seront appelés l'un et l'autre "Enlil des dieux", le terme enlil équivalent à bêl "seigneur de..." en accadien.

L'image la plus commune du dieu-soleil était une roue à quatre rais entre lesquels ondulent les rayons qui caractérisent la divinité solaire. C'est cette figure qui, dans les monuments que nous avons déjà décrits, représente le soleil en compagnie du croissant lunaire et de la planète Vénus.

L'impression qui se dégage de la lecture de ces tablettes et que pour le Sumérien, le Babylonien, l'Assyrien la magie est l'art de combattre, par la parole sacrée et par le rite, les maux qui atteignent l'homme dans son corps, dans son esprit, dans sa famille.