Si vous vous demandez pourquoi j'ai deux versions du livre, c'est simple: je n'aime pas la VF. Je la trouve très bizarrement traduite, et ça ne réussit pas du tout à l'ambiance du livre. Donc je l'ai en anglais aussi. Mais ma version française est jolie donc elle est là aussi pour mention honorable de belle couverture.
Aaaah Blade Runner. Je crois que c'est un des premiers films de SF que j'ai vu. Je devais avoir 7 ou 8 ans, et il m'a fait un effet de dingue. Quand est-il du livre ? Déjà, il faut savoir que le film n'est pas une « bonne adaptation », au sens où même s'il est très bon, il ne s'est que vaguement basé sur les écrits de Dick. Il met de côté un de mes aspects préférés du livre : le Mercerisme (la religion prophétique, qui connecte tous les citoyens via la boite à émotion), qui est juste une des idées les plus brillantes que j'ai pu voir pour parler de religion dans un contexte SF.
Mais ceci dit, tout le livre regorge d'idées et de questionnements tous plus intéressants les uns que les autres. le test d'empathie (Voigt-Kampff) pour tester les androïdes, Buster, les animaux électriques … Rien que le nom Nexus VI, qui désigne les androïdes les plus perfectionnés est monstrueusement classe. Et bien sur, le questionnement même sur l'identité et la place des androïdes et des humains dans le monde, noyau central de la nouvelle. Je ne ferai pas l'affront de décrire plus avant le livre et ces thèmes. Je ne dirai qu'une chose: si vous aimez la SF ou que vous voulez vous y mettre, Blade Runner est un passage quasi-obligé, et une des meilleures histoires qui vous sera donné de lire.
Et Deckard est un androïde. Voilà, je l'ai dit. Try me.
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Blade Runner, ce roman qui a fait tant parler de lui alors que finalement bien plus de gens se souviennent d'un excellent film. Et sans renier ce chef-d’œuvre du septième art, il faut reconnaitre que ce roman est bien différent de ce qui fut transposé sur écran.
Car ici, Philippe K. Dick nous livre une histoire de Science-fiction des plus étranges : plutôt que de développer une histoire passionnante et prenante, mystérieuse et pleine de rebondissement, il se cantonne à une banale course-poursuite dont le dénouement est rapidement prévisible, pour se permettre de développer un monde anxiogène et prenant qui fait toute la force du récit.
Blade Runner, c'est le roman dans lequel Philippe K. Dick à posé les plus grandes interrogations sur l'humain et ses limites, à mon gout. Ici, loin de sa thématique de prédilection (la perception du réel et les limites de nos sens), il développe une idée de l'humanité centrée sur l'empathie. Et quitte à avoir une bonne idée, elle sera mise à toute les sauces. Mais cela ne sera que plus d'éléments dérangeants dans un roman qui finit par nous laisser un doute sur nos propres vies.
Entre les animaux de compagnie qui sont devenus la norme sociale et l'image de son statut, tout comme les orgues à émotions ou les boites à empathie, tout est fait pour brouiller les pistes de la nature humaine des personnages. Comment penser que l'on est encore humain lorsque notre humeur est composée à volonté ? Comment déclarer des androïdes dangereux lorsqu'on est l'espèce qui détruit son environnement et qui doit se rappeler qu'il est empathique.
Mais le roman ne s'arrête pas là et développe d'autres petites piques sur une société de consommation, de mensonges vendeurs et de faux-semblant. Personne ne semble agréable dans ce livre, et ce jusqu'à la dernière page, qui peut laisser un gout amer : l'espoir et la rédemption promis se transforment en un fiasco qui se finit sur une réalité crue et banale. Le monde à repris sa place, et nous voila pensif.
Si ce roman déchaine encore aujourd'hui les avis, les théories et les critiques, c'est qu'il porte en lui, autour d'une banale histoire de course-poursuite, quelques uns des plus grands thèmes de la science-fiction et de la philosophie : le réel, le moi, le nous. Et que personne ne semble avoir trouvé de réponse clair, l'auteur peut-être moins que nous.
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Impossible de lire ce bouquin vierge des images du film. Pas possible.Ce qui est cool C'est que sa lecture offre des portes secrètes invisibles dans le scénario de Scott. On le sait les films simplifient les oeuvres qu'ils adaptent. Dans le cas de Blade Runner, c'est le couplé gagnant. le film simplifie le thème mais enrichit le tableau. le livre lui est comme tous les Dick à lire et relire dans fin, sans fin...
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Ayant beaucoup entendu parler du film Blade Runner, j'ai été attiré par le livre d'origine même si celui-ci a finalement beaucoup de divergences avec le film de R Scott.
Prenons donc le titre original : Les androides rêvent-ils de moutons électriques ?
Voici un titre bien mystérieux pour quiconque n'a pas lu le livre mais ô combien juste à sa lecture.
Nous suivons Rick Deckard, chasseur de primes spécialisé dans les androïdes, mal dans son couple et dans sa vie tout court.
Il est propriétaire d'un simulacre d'animal, un mouton électrique en fin de carrière, dans un monde où la possession d'un animal réel est un signe de richesse sociale.
La dernière guerre mondiale est passée par là et la vie ou survie plutôt des derniers terriens ayant refusé de partir vers Mars n'est pas simple.
Face aux retombées radioactives et aux androïdes fuyant Mars, seules la télévision manipulatrice de cerveaux et une nouvelle religion sur base d'empathie permettent de survivre.
C'est donc les doutes et la lutte d'un homme qui doit subsister dans ce monde en pleine chute et qui court après son humanité que nous allons suivre.
Le principal obstacle de Rick sera peut être bien sa propre conscience : reste t-il
assez d'humain en lui ?
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Le film est très éloigné de la véritable histoire qu'a écrit Dick; la base reste la même (Rick Deckard qui a pour mission de "retirer" 6 androïdes) mais pour le reste, peu de ressemblance, si ce n'est cette atmosphère lourde et sombre, cette ambiance où le désespoir paraît une chose évidente...D'ailleurs à ce niveau, Dick fait preuve de talent ; l'ambiance dans laquelle se déroule l'histoire est presque étouffante, l'état d'esprit qui oscille entre désespoir et colère touche toutes les personnes qu'on y croise...
Mais le livre ce n'est pas seulement son atmosphère ; c'est aussi et surtout le récit d'une longue journée (tout se déroule en une seule journée) que vit Deckard, la journée la plus importante de sa vie. Car elle va le mettre face à ses propres démons, le pousser à se remettre en questions et au final, va le changer complètement.
Alors que le film (qui est superbe) nous amènent la question "Mais au fond, Deckard, est il humain ou androïde?", le livre quant à lui voit plus grand; il amène des questions comme "qu'est ce qui fait de nous des humains?", "qu'est ce qui nous diffèrencie de ces androïdes qui nous ressemblent parfaitement?", "Avons-nous le droit de prendre la vie de tout ce qui n'est pas humain?"...
En bref, une oeuvre dont je comprend parfaitement le succès qu'elle a obtenu.
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Attention Chef d'oeuvre !
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