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sur 3004 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah Philip Kindred Dick – plus connu sous le nom de K. Dick – et le cinéma, c'est une histoire d'amour qui s'est conclus par de nombreux mariages. Ce fut le cas avec « Blade Runner », un film de Ridley Scott avec Harrison Ford, en 1982 – l'année du décès de l'auteur. Do androids dream of electric sheep ? connut trois éditions françaises. La plus étonnante fut la première qui s'intitulait Robot blues avant de prendre la véritable traduction : « Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » et pour finir celui de « Blade Runner ».
Dans un futur lointain, Mars est devenue une colonie. La guerre ayant fait rage, des retombées atomiques ont détruit tout un écosystème. Peux d'animaux ont survécu. C'est un luxe que de posséder un véritable animal. C'est pourquoi, ces bêtes sauvages et domestiquées sont côtés à l'argus (comme les véhicules) et sont vendus à des prix prohibitifs. Toutefois, il est possible de leurrer ses voisins en achetant des animaux électriques. En parallèle, huit Androïdes (Nexus 6) se sont échappés de Mars en quête d'un avenir libre de vivre. Rick Deckard est un Blade Runner. Pour reprendre les termes de l'une des Androïdes du livre, un Blade Runner est un mercenaire de l'État chargé d'éliminer les Androïdes. À chaque tête descendue, il a le droit à une belle prime. Son salaire est bas pour le motiver à chasser.

Encore un bon cru de Philip K. Dick. Il démontre qu'on peut écrire un très bon livre sans s'étaler sur des pavés de 800 pages. Certains auteurs populaires devraient s'en inspirer.
J'ai regardé l'autre soir le documentaire « les mystères de l'univers ». Les scientifiques faisaient le décryptage des récits SF. Bien que beaucoup d'idées sont purement fictives et irréalisables, certaines les ont inspirés. J'ai ressenti un peu cela dans ce livre. C'est un roman Science-fiction, nulle doute là-dessus, mais la barrière entre la réalité et les fictions ne cesse de se réduire. Un jour viendra ou Mars sera colonisé. Peut-être se sera par la terraformation ou bien ce sera par des bâtiments hermétiques. Et puis, les robots. Ils sont de plus en plus perfectionnés. Sans oublier que l'on peut former de tissus organiques. Donc, si je pars dans ce sens là, les Androïdes existeront un jour.
Revenons au livres, puisque c'est ce qui m'amène ici. D'un point de vue narratif, c'est réussit. L'histoire est plaisante et donne envie d'avancer pour connaître la suite. Il est même très accessible de lecture, ce qui n'est pas souvent le cas avec Philip K. Dick.
Et puis, d'un point de vue philosophique, l'auteur nous propulse vers les réflexions. Est-ce que Androïdes ont le droit d'exister, ont-ils le droit d'être égaux envers nous ou mieux considéré que du bétail,… Un Blade Runner qui se posera beaucoup de questions. Ce roman porte à merveille son nom celui de : « Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ».

Je découvre en ce récit un très bon livre. J'ai pris du plaisir à lire et j'ai apprécié cet humour. J'ai également adoré lorsque Philip K. Dick fait quelques clins d'oeils envers ses compères. Ainsi des entreprises en robotiques portent les noms de Asimov ou encore Van Vogt, un modèle d'Androïdes s'appelle Sturgeon. Ces allusions m'ont fait sourire. Et puis avec ce court roman (250) ont peu se faire plaisir en peu de temps.
Notons également que J. W. Jeter à écrit deux suites.
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J'ai apprécié Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? (attention sur la couverture on pourra lire en gros Blade Runner à cause d'une adaptation cinématographique qui semble avoir eu du succès), ce roman de SF propose, dans le paysage d'un monde post-apocalyptique organisé, des réflexions sur ce qu'est la vie, l'humanité, la religion, la politique etc.
C'est l'histoire d'un chasseur de prime d'androïdes renégats, il ne les tue pas, puisqu'ils ne sont pas vivants, il les retire; mais si le mot est porteur de sens, il ne faut pas oublier que le sens est porteur de mot: et si sa perception des choses changeait? Et en parlant de perception qui change, pourquoi programmer un moment de dépression sur un orgue à humeur?
Une histoire intéressante avec un bon rythme, agréable à lire, et avec des questionnements philosophiques: un bon livre de SF.
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Rick Deckard est un chasseur de primes, un homme avec ses faiblesses, ses doutes et son lot de questions existentielles.
Il traque des androïdes venus d'une colonie, installée sur Mars.

Ces androïdes, en particulier les nexus 6, sont d'une intelligence qui surpasse l'homme, et de plus sont très difficiles à distinguer, même avec des tests élaborés pour détecter l'absence d'empathie
Il y a aussi Isidore, pauvre victime de la cupidité, et de l'orgueil démesuré des humains avides de responsabilité$.

Qui est le plus humain, le chasseur, le robot, ou le simple d'esprit ?

Ce livre est un chef-d'oeuvre à mes yeux.
Mon premier Philip. K. Dick et sûrement pas le dernier.
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Comment mieux finir l'année qu'avec un bon roman de science-fiction ? J'ai donc choisi « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » de P. Dick ! Une valeur sûre ? Pas tant que ça ! Il faut dire que je n'ai jamais beaucoup apprécié l'adaptation Blade Runner de Ridley Scott. Je prends donc un risque ici ! Alors, verdict ?

On se retrouve projeté dans un monde très Asimovien (ce qui n'est pas pour me déplaire) où les Hommes tentent de vivre avec les robots humanoïdes. L'humanité a quitté la Terre pour d'autres horizons mais l'action se déroule sur notre bonne vieille planète. Des chasseurs de primes ont pour mission de réformer les robots imposteurs, ceux qui se font passer pour des êtres de chair.

On est directement mis dans l'ambiance et ce, pas par action, mais par pensée philosophique. La porte ? Un mouton électrique. Dick nous emporte dans son univers futuriste avec habileté et offre des personnages, on ne peut plus attachant (du moins, les humains) : D'un coté un Blade Runner et de l'autre, un marginal rejeté de la société.

Je dois dire que la scène de bascule avec l'espion russe est magistralement menée. On se retrouve nous-même perdus entre vie et courant électrique. Qui est robot, qui est humain ? C'est bien autour de ces questions que s'axe le roman. On va beaucoup moins loin, d'un point de vue philosophique, qu'un Asimov (qui, en même temps, à passer sa vie à ça) mais assez loin pour se poser moults questions.

Bref, j'ai adoré ce roman et je m'interroge sur le film. Je pense que je vais le visionner de nouveau. Cela fait quelques années que je ne l'ai pas vu et j'ai adoré la suite menée par Villeneuve. Cependant, à l'époque, je n'avais pas du tout ressenti ce que j'avais ressenti ici. L'ennui est très loin du roman. A suivre donc !
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Voilà longtemps que je n'étais pas entrée dans un livre aussi addictif et fascinant, quitte à n'en point dormir. Mais voilà. Boum. J'ai entamé ma lecture, et d'emblée, je me suis dit : « oh (censuré), ça va être bon. » J'ai eu raison.

C'est un de ces livres où l'on entre sans trop savoir où l'on va, mais on n'a qu'une hâte : avancer. Philip K. Dick n'est pas un auteur qui prend le temps de « construire » un monde (du moins, pas dans ce roman) qui servirait de contexte, voire de prétexte : son personnage EST son monde. Nul besoin de l'enrober dans des pages et des pages d'explications, nul besoin de vous convaincre qu'il existe : il est, c'est tout. Je corrige donc : ce n'est pas qu'il ne prend pas le temps de construire un monde, c'est qu'il ne vous l'impose pas comme façade. A la limite, l'incipit suffit à vous plonger suffisamment dans cet univers (avec l'orgue d'humeur, mais aussi le fameux mouton électrique) pour que vous n'ayez plus à le remettre en question par la suite.

Et, en même temps, c'est un livre qui pose des questions, sur les personnages, sur ce qu'est l'humain. Questions que, par ailleurs, que vous arrivez (ou non) à résoudre. Mais ce n'est pas grave, car c'est à vous de lui donner sens - ce qui ne fait pas de lui un objet vide de sens, au contraire.

Je pense le relire, l'année prochaine peut-être. Une lecture ne me suffit pas, il y a tellement à l'intérieur.
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Mon premier roman de K. Dick (j'avais lu un recueil de nouvelles mais pas un roman) et j'ai vraiment accroché, plus encore : j'ai adoré !

Dans ce futur, les animaux sont devenus très chers, précieux, voire même rares et cela nous communique une certaine nostalgie. Les vrais étant hors de prix, des répliques androïdes (réplicants) son disponibles. Ils sont déroutants et ne sont pas à la hauteur des vrais mais ils sont également essentiels dans cette société ravagée par la dernière guerre. En effet, ne pas avoir un animal voudrait dire ne pas avoir d'empathie et c'est exactement ce qui différencie les vrais humains des réplicants. Parlons-en des réplicants : les androïdes nexus 6, qu'on ne peut différencier de l'homme si ce n'est par leur manque cruel d'empathie ! Sinon, impossible de les remarquer, leurs habitudes même sont calquées sur les nôtres.

Rick, notre BladeRunner (personne ayant la lourde de tâche de réformer les réplicants illégaux), aura bien des difficultés à arrêter les nexus 6 qui ont fraudé et qui sont près à beaucoup pour garder leur liberté. Ce sera donc une mission des plus délicate et pratiquement une mission suicide.
Au fait, quelle serait la vie d'un homme qui épouserait un android ? Cette question , Rick se la pose par moment... Surtout lorsque son chemin va croiser celui de Rachel, réplicante aux airs innocents et au charme insolent.

Dans Blade Runner, on est transporté par ci, par là d'une émotion à une autre et d'un point de vue à un autre. Tout semble si cohérents et pourtant si différent, on se sent bousculé par les personnalités différentes que l'on croise tant on les comprend chacune et que l'on partage un minimum de points de vues et de sympathie à l'égard de toutes...

La trame, qui semble assez classique, se révèle remplie de subtilités et de changements de situations avec son lot de petits moments stressants. Rick est à lui seul rempli d'un caractère propre mais aussi légèrement mystérieux. Ses réactions pourront être perçues de différentes façons en fonction des lecteurs et de leur à priori. On est surpris plus d'une fois par les éléments perturbateurs nombreux et le style est très facile à lire, même si l'entrée en matière peut dérouter dans les 20 premières pages.

Je termine là, car il y aurait tellement à dire et à la fois tellement à taire pour ne pas gâcher les belles surprises de ce romans.

Un livre à ne pas laisser passer pour peu qu'on apprécie ou s'intéresse simplement à la SF, quoi qu'il est même bon a mettre entre toute les mains !

Vous pouvez retrouver cette critique sur mon blog :
Lien : http://lazonelibre.eklablog...
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Voici une sorte de dystopie, certes dans un futur un peu plus lointain et plus spatial, compliqué et socialement tyrannique, mais sans vraiment beaucoup plus de maltraitance ni de terroristes qu'aujourd'hui.
Dystopie, car avec l'impression de se retrouver dans un polar, avec des gens normaux, ayant une vie normale. Impression renforcée par le caractère de notre héros…ou anti-héro même.

Le rythme de la narration est plutôt lent, le scénario riche et structuré, les personnages bien travaillés.

Les dialogues et l'état d'esprit de notre héros sont bien ciselés, mais globalement un peu déphasés de l'action, sensation sans doute lié à l'état du héros (qui n'est pas bien dans ses baskets).

Puis tout se délie, le rythme reste avec une certaine lenteur, mais il reflète l'état d'esprit du héros : alors qu'il court à droite et à gauche, qu'il dézingue à tour de bras, son parcours intellectuel, lui, suit son cours plus laborieusement. Il grandit vers plus d'empathie (envers les androïdes), vers plus de compréhension sur la nature d'être humain et nous fait ressentir ce que serait un monde sans animaux, sans végétaux. le récit nous montre également l'effet du contrecoup d'une séquence intense, à 100 à l'heure, avec le relâchement de la pression, physique et intellectuel.

Un roman bien écrit et surtout très riche en messages !
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Roman culte de la SF, nous plongeons dans un univers sombre, très sombre même, où la poussière radioactive s'infiltre partout, où les animaux sont électriques car les « vrais » sont hors de prix et la plupart ayant carrément disparus.
Un véritable marché s'organise d'ailleurs autour de leur vente, de leur fabrication et de leur entretien.

Philippe K. Dick à la faculté de faire naître beaucoup de questions philosophiques et nous laisse le soin de trouver nos propres réponses.

Ce futur est une noirceur abyssale où l'homme ne désire que fuir la Terre pour aller sur Mars.
Nous suivons Rick Deckard qui rêve de remplacer son mouton électrique par un animal vivant et pour cela il va accepter un contrat où il doit exécuter 6 androïdes dernière génération.
Nous suivons également John Isidore, un « spécial » (homme atteint génétiquement par les radiations) qui vit reclus dans un immeuble abandonné. J'ai beaucoup apprécié ce personnage méprisé, touchant et si seul.

L'auteur crée un univers riche, profond, parfois un peu confus et complexe mais tellement intéressant :

🤖 le Mercérisme : nouvelle religion
🤖 le Voigt-Kampff : permettant de démasquer les androïdes en testant les capacités d'empathie du sujet
🤖 Orgue d'humeur Penfield : permet de programmer son état d'esprit de la journée.
🤖 La tropie : les objets inutiles qui se reproduisent
🤖 le Sidney : sorte d'argus qui donne la valeur des animaux et indique, par un horrible « d'» s'ils sont disparus

Les réflexions autour de la notion d'humanité et d'empathie sont passionnantes même si la toute fin peut paraître quelque peu nébuleuse.

N'ayant pas encore vu le film de Ridley Scott (oui je sais c'est une honte pour la fan de SF que je suis 🙈) je sais déjà que les deux oeuvres sont différentes mais j'ai maintenant hâte de pouvoir les comparer.
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Lecture du mois de mai sur Babelio ! Venez en parlez sur le forum !

Après la Guerre mondiale Terminus, la Terre est devenue une planète hostile couverte d'une poussière radioactive qui a provoqué la disparition de la végétation et des animaux et qui entraîne la pourriture de toute chose, animé et inanimé. Les humains ont émigré en masse vers les colonies spatiales, attirés par la promesse de recevoir un androïde. "Ainsi s'était effectuée l'émigration, l'androïde servait de carotte, les retombées radioactives de bâton." (p. 21) Mais tous les humains n'ont pas quitté la Terre : les "spéciaux", qu'ils soient débiles ou contaminés par la poussière, n'ont pas le droit au rêve extraterrestre. Restent également les blade runners, comme Rick Deckard : il traque les androïdes échappés des colonies et les "réforme". Quand six Nexus-6, des androïdes dernière génération, débarquent illégalement sur Terre et que sa route croise celle de la belle et énigmatique Rachel Rosen, Rick Deckard est confronté à d'étranges problèmes de conscience.

Sur la planète dévastée par les retombées radioactives, il est impossible ou rarissime de trouver des organismes vivants en liberté. Mais une preuve de moralité et d'humanité est de posséder et de prendre soin d'un animal. Un marché considérable et formidablement organisé s'est développé dans ce sens. L'Argus édicte le prix des animaux. Rick Deckard possède un mouton électrique et ne rêve que d'"acheter un vrai mouton pour remplacer l'imitation électrique." (p. 8) C'est une obsession qui ne le lâche pas. Envieux de la jument de son voisin, il est comme tous les humains restés sur Terre. Il exprime une passion folle pour le vivant, pour l'animé. Les animaux électriques ne sont qu'un pis-aller vaguement honteux, mais que l'on entoure de soins onéreux. L'apparence du vivant finit par ne plus suffire. À mesure qu'il développe de l'aversion pour son métier, il se considère comme "un élément du processus entropique de destruction de la forme" (p. 105), reconnaissant ainsi que les androïdes ne sont pas que des objets animés.

Une religion nouvelle s'est développée sur Terre. le mercerisme, via les boîtes à empathie, permet la fusion avec Wilbur Mercer, un homme qui était capable d'inverser le sens du temps. En se connectant à l'appareil, les humains entrent en communion avec le vieux père et avec tous les êtres connectés. La boîte à empathie, "c'est comme le prolongement de votre propre corps ! C'est la seule façon d'entrer en contact avec les autres hommes, quoi, de cesser d'être seul !" (p. 74) Mais au plus fort de leur solitude, les êtres humains ne tolèrent pas de côtoyer des androïdes, aussi aboutis soient-ils. L'humanité est devenue un sésame indispensable. le test Voigt-Kampff permet de savoir qui est humain et qui ne l'est pas en déterminant les capacités d'empathie que seules possèdent les hommes. Mais au fil des prouesses technologiques, "les androïdes [forment] désormais une section - inférieure, certes - de l'humanité." (p. 36) Certains androïdes, auxquels ont été implantés de faux souvenirs, se prennent même pour des humains. Dès lors se pose les questions de l'identité, de l'humanité et du rapport à l'autre. Éprouver de l'empathie pour les androïdes, comme le fait le "spécial" John Isidore ou tardivement Rick Deckard, est-ce anormal ? Est-ce une forme supérieure d'humanité ?

Les journées sont rythmées par l'usage de l'orgue d'humeur et l'écoute de l'émission de l'Ami Buster. Sans cesse, il s'agit de faire cohésion, de se sentir appartenir à un tout et en éprouver de la satisfaction. Iran, l'épouse de Rick, exprime une vague rébellion à l'égard de cette démarche. Elle nourrit sans honte une dépression et refuse de se satisfaire de l'existence qu'elle mène. Elle est la première à émettre un sentiment de compassion pour les androïdes. Pour les humains, il est évident que "la faculté empathique ne peut appartenir qu'à un animal social. [...] de toute évidence, le robot humain était un prédateur solitaire." (p. 37) Or, les Nexus-6 ne sont pas agressifs. Priss Stratton, Irmgard et Roy Baty veulent surtout échapper au contrôle des hommes et mener une vie humaine normale. Mais dans ce monde en déréliction et en décomposition, il semble ne pas y avoir de place pour des formes de vie trop évoluées.

Moi qui lis peu de science-fiction, je ne peux pas comparer ce livre au reste du genre. Mais cette lecture m'a emballée et mon coeur a suivi. Il règne une tension constante dans le texte, que ce soit pendant la traque des Nexus-6, pendant les tests du Voigt-Kampff ou quand les personnages prennent conscience de certaines réalités. le décor post-apocalyptique forme un arrière-plan discret, mais pesant. Les descriptions de la ville qui part "en bistouille" ou l'émerveillement devant la découverte d'une araignée contribuent à célébrer la vie et le mouvement. Ce roman, d'un genre réputé parfois obscur, est tout à fait accessible. Il développe avec brio des réflexions sociales et philosophiques.

Le film de Ridley Scott, qui a donné son titre aux rééditions du roman, s'est largement inspiré du texte original, mais a également fait preuve de beaucoup d'audace. L'action se passe à Los Angeles en 2019. Rick Deckard est célibataire (youpi !), il n'a pas de mouton électrique et il est bien plus désabusé que dans le livre. La ville est inexplicablement (ah les adaptations...) envahie d'une population asiatique. Rachel Rosen n'est pas une garce manipulatrice. John Isidore est remplacé par J.-F. Sébastien, un généticien au grand coeur qui se fait piéger par les androïdes. Enfin, le film fait fi du mercerisme et de l'obsession pour les animaux.

Les Nexus-6 sont sans conteste bien plus violents, surtout Roy Baty. Sa compagne est Priss, et non Irmgard, et elle est tout aussi dingue que son homme. Dans le film, les androïdes ne veulent pas vraiment vivre comme des humains, ils veulent surtout vivre plus longtemps. Ils se savent programmés pour une durée déterminée et veulent lutter contre la dégénérescence biomécanique qui les guettent.

La ville sombre, grise et pluvieuse traduit bien l'atmosphère du livre. La lumière est rare et éclaire souvent la crasse et la laideur, à tel point qu'on préfère l'obscurité. L'affrontement final entre Rick (Harrisooooon) et Roy déploie une tension haletante. Les dernières images, avec la colombe, sont d'une rare beauté, comme chaque fois que le sublime se dégage du grotesque.

J'ai vu ce film il y a quelques années et je me rappelle m'être (ennuyée) endormie. J'avais le souvenir d'un film lent et poussif. Je l'ai davantage apprécié hier, même si je n'ai pas pu m'empêcher de comparer le film au livre. Mais il me semble finalement que l'oeuvre de Ridley Scott doit être considérée indépendamment de celle de Philip Kindred Dick. le réalisateur, sans le dévaluer, a magnifié le livre et lui a offert une visibilité durable. Voici deux oeuvres à ne pas manquer (dit-elle avec 20 ans de retard...)

Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Ce livre qui m'était inconnu mais familier, en raison de l'adaptation en film par Ridley Scott.
J'ai eu du mal à me libérer de mes images mentales pendant la lecture. Par exemple Rick Deckard était Harrison Ford. Pourtant il y a aussi des différences entre les deux oeuvres: le roman me semble plus riche. Là où le le film s'intéresse principalement à une histoire individuelle, le livre amène davantage à réfléchir à l'échelle de l'humanité.

L'empathie comme preuve d'humanité est un choix intéressant: les humains se différencieraient des androïdes par leur capacité à ressentir de l'empathie pour les personnes et les animaux. Mais les androïdes ont-ils des "sentiments" pour leur semblables ? Que se passe-t-il si un humain ressent de l'empathie pour un androïde ? Les derniers habitants de la terre ont-ils vraiment de la compassion pour leurs congénères "têtes de piaf"? Et quid des personnes déviant de la norme psychiatrique, humaines mais en déficit d'empathie ?

C'est une belle histoire , qui soulève beaucoup de questions et qui n'apporte pas de réponses à toutes. À nous d'imaginer la nature profonde du Mercérisme, les motivations de Rachel ou la nature de Deckard.

Cette lecture m'a donné envie de revoir les films, qui sont visuellement très réussis.
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