Ce mois-ci, j'ai enfin eu l'occasion de lire mon premier Dickens: "
De grandes espérances".
Enfin non, je mens...j'ai lu "
Un chant de Noël", mais c'est une novella, un conte de Noël.
Je ne savais presque rien de l'histoire de Pip, mis à part que l'on suit un jeune pauvre qu'une personne riche prend sous son aile pour en faire un gentleman. Et quelque part, c'est suffisant.
J'ai sauté sur l'occasion quand j'ai vu que les éditions Tristram publiaient une nouvelle traduction (par
Jean-Jacques Greif) de ce roman et qu'en plus, Babelio le proposait dans sa Masse Critique de septembre. Apparemment cette nouvelle traduction serait plus fidèle au texte original et plus accessible, moins lourde. Ne l'ayant jamais lu auparavant, je ne peux en juger, mais il est vrai que je l'ai trouvé très agréable et facile à lire et que j'ai apprécié les notes du traducteur. Merci beaucoup, donc, de m'avoir envoyé ce chef-d'oeuvre.
Je dois bien dire que j'ai été cueillie ! Et pourtant, ma lecture, si elle était très bien engagée avec le premier tiers (le volume est divisé en trois parties correspondant aux trois tomes de la première édition) qui m'a beaucoup plu, a failli prendre un tour funeste pendant la seconde partie.
Mais j'ai tenu bon et j'ai bien fait car la fin de cette seconde partie m'a littéralement laissée bouche bée, sapristi !
A partir de là...j'ai fini le roman d'une traite, quitte à y laisser ma nuit. Bon sang quel génie !
La plume de Dickens, en tout cas dans cette traduction m'a séduite: claire, touchante, d'époque et moderne à la fois, satirique également...
A travers ce roman, l'auteur nous montre le Londres de son époque, de la description simple du quotidien, de l'utilisation de l'argot à la critique du système judiciaire en passant par l'analyse de la nature humaine.
Dickens a également une capacité à décrire les lieux qui fait que je les vois tous : la forge, les appartements de Pip, la glauque Satis House, le château original, magique et moderne de Wemmick....
Et ses personnages...si j'ai détesté Pip (pourtant attachant enfant et en redemption à la fin)et son ingratitude crasse, son égoïsme et son amour ridicule pour une peste cruelle, j'en ai absolument adoré d'autres.
Joe, Wemmick,
Provis, et même le parent Âgé ne seront pas oubliés de sitôt.
Et si je dis que j'ai été cueillie, c'est non seulement par les révélations de ce dernier tiers, mais aussi parce que...la lecture des derniers chapitres m'a été rendue difficile par les larmes qui brouillaient ma vue. Et ÇA, je ne m'y attendais pas du tout.
Chapeau Charles, je reviendrai !