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EAN : 9782363583376
464 pages
Editions Vendémiaire (07/11/2019)
4/5   5 notes
Résumé :
Sans-culottes assoiffés de sang, jacobins sans foi ni loi, scènes de violences paroxystiques, mais aussi exigences de réformes radicales, engouement pour les droits de l’homme et désir d’égalité : dès 1789, en Grande-Bretagne, les événements révolutionnaires fascinent. Cet attrait, qui se transforme pour beaucoup en une répulsion absolue, va se traduire par des débats aussi bien politiques que philosophiques autour des idéaux venus de France. Une avalanche de carica... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sous-titré « La Révolution française vue des Îles britanniques », cette synthèse de Harry T. Dickinson et Pascal Dupuy parue chez les éditions Vendémiaire s'attache à détailler la vision particulière et très significative de la France qu'est choisie par les dirigeants britanniques durant le tournant révolutionnaire des années 1789-1799.
Ce « Temps des cannibales » montre qu'à plus d'un titre le déclenchement du moment révolutionnaire lance toute une série de contre-offensives de l'autre côté de la Manche. Il faut bien se mettre dans le contexte, et pour cela, cette synthèse fait très bien (« universitairement ») les choses : une longue introduction (une bonne introduction n'étant en fait jamais trop longue), un premier chapitre qui replace sociologiquement et politiquement la Grande-Bretagne dans le contexte chronologique et ensuite une série de chapitres thématiques pour étudier absolument tous les aspects possibles de cette contre-révolution britannique. D'une manière générale, la Grande-Bretagne n'a pas attendu le continent pour faire des révolutions ou pour amender son régime monarchique. Qui plus est, sa relative avancée démocratique s'est même renversée avec la fin du XVIIIe siècle devant le déclenchement impromptu des événements en France : voir le régime européen le plus monarchiquement absolu de l'époque tomber sous l'effet conjugué d'un peuple désireux d'investir le champ politique et d'une bourgeoisie désireuse de s'accaparer un pouvoir qui lui manquait, cela fut pour le régime britannique un coup de semonce propre à réveiller de vieilles habitudes réactionnaires. Tant dans la construction de philosophies politiques contradictoires que dans l'organisation d'une presse d'opinion ou dans la gestion des composantes du « Royaume-Uni » ou des colonies, la réaction britannique à la Révolution française est particulièrement diverse et très documentée ; il fallait bien une telle synthèse, réalisée par un duo de chercheurs franco-britanniques pour esquisser tous les contours.

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Un livre clair et intéressant qui nous montre comment la Révolution française fut perçue outre-Manche, quelles en firent là-bas les conséquences sur le plan politique, intellectuel...Et quels furent également les effets de ce séisme hexagonal en Ecosse et en Irlande. Les conséquences sur le monde des arts et sur celui de la presse sont étudiées en fin de livre.
Il m'a semblé que ce livre apportait un éclairage très intéressant à un moment de bascule de l'histoire de ces deux pays. Il n'est pas particulièrement ardu à lire, mais c'est tout de même un ouvrage écrit par deux universitaires spécialistes du sujet. C'est très pédagogique. Il m'a juste semblé qu'il y avait quelques redites parfois, dues peut-être au fait que l'un et l'autre se sont sans doute répartis tel ou tel chapitre.
Un livre qui passionnera dont ceux qui s'intéressent à la Révolution française ou à l'histoire britannique...Les deux ensembles constitueraient à vrai dire l'idéal.
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Lorsque je commence des livres décrivant des faits historiques, j'ai toujours une crainte : la complexité. J'avais une fois dû abandonner un livre tant il était difficile à comprendre donc désormais, j'ai toujours cette appréhension. Quand j'ai débuté ma découverte du Temps des Cannibales avec l'introduction, j'ai cru que mes peurs étaient fondées. L'introduction est assez lourde, elle contient beaucoup d'informations en très peu de pages, du vocabulaire parfois nouveau si on ne connait pas très bien la société britannique du dix-huitième siècle et des phrases un peu trop complexes. Mais, en général, les préfaces et les introductions me déplaisent. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est presque toujours le cas lors de mes lectures ! Je ne me suis donc pas découragée et j'ai poursuivi ma lecture en débutant le premier chapitre. Je me suis alors rendu compte que le style était devenu plus léger. Bien sûr les informations données étaient toujours pertinentes et abondantes, mais disons qu'elles avaient plus de place pour respirer. J'ai tout de suite accroché et ma curiosité a immédiatement été piquée.
Je ne peux pas le nier, j'ai appris énormément de choses avec ce livre. Je n'avais jamais étudié la Révolution Française du point de vue de la société britannique et je dois avouer que c'est très intéressant. Je n'imaginais pas forcément les choses sous cette forme là, je ne savais pas qu'il y avait « autant » de radicaux ou du moins de manifestations de radicaux. Je ne savais pas non plus qu'ils subissaient des pressions de toute sorte. Je connaissais vaguement l'histoire de Jacques II et de son remplaçant, Guillaume III grâce aux cours de civilisation britannique que j'ai suivis, mais je n'avais jamais étudié les choses sous cet angle qui est vraiment très intéressant. C'est même passionnant quand on aime l'Histoire de France et qu'on veut en savoir plus sur son impact dans le monde. Pour les besoins de cette chronique, j'ai lu une grande partie de ce livre, mais si cette lecture n'avait pas été effectuée dans le cadre d'une masse critique, je pense que j'aurais lu petit par petit, un chapitre par ci, un chapitre par là. Il y a tellement d'informations, tellement de connaissances qu'il vaut mieux en découvrir quelques unes chaque jour afin de mieux retenir. D'ailleurs, je pense un jour reprendre ma lecture dès le début pour me remémorer tout ce que j'avais oublié.
Ce qui est particulièrement remarquable dans le Temps des Cannibales, c'est que le lecteur comprend toujours le rapport entre la Révolution Française et ce que l'auteur nous dit sur la société britannique. Sans faire nécessairement de parallèle direct, on arrive toujours à voir quel est le lien. Dans les livres historiques, il est tout de même très fréquent de trouver des informations superflues, qui nous perdent un peu. Là, ce n'est vraiment pas le cas et c'est aussi l'une des raisons pour laquelle j'ai aimé ce livre. J'ai trouvé la progression logique et j'ai eu l'impression de consolider mes connaissances à chaque nouvelle page.
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Pour appréhender la Révolution française, se décentrer me paraît nécessaire. Et alors, quoi de mieux que traverser la Manche pour avoir un point de vue original sur la question ? Ce livre est très accessible et balaye différentes thématiques ce qui permet de dresser le portrait croisé de deux États centralisés à la fin du XVIIIe.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les penseurs conservateurs vont alors se presser pour défendre la Constitution britannique : la meilleure au monde, selon eux, inégalée dans toute l’histoire de l’humanité. Le peuple britannique s’entend dire qu’il jouit de plus de libertés qu’aucun autre n’en a jamais connues. Les aristocrates méritent leur place dominante au gouvernement et au Parlement : ils doivent leur prospérité à leur réussite et à leur talent ; ils ont, avancent-ils, l’expérience, les compétences, l’éducation, et le temps indispensables à tous ceux qui souhaitent s’engager avec succès dans l’exercice du pouvoir politique. Certes l’aristocratie terrienne aurait le plus à perdre si la société basculait dans l’anarchie, mais un tel effondrement aurait des conséquences économiques désastreuses pour tous ceux qu’elle emploie, et pour ceux qui lui fournissent biens et services. Personne n’est plus digne de confiance que les grands propriétaires lorsqu’il s’agit de gérer, servir et défendre les intérêts du pays tout entier ; vivre sans terre, c’est ne rien avoir à défendre et dépendre d’autrui. Les pauvres, quant à eux, seraient incultes et malavisés, trop occupés à gagner leur pain quotidien pour penser au salut du pays, ils sont de ce fait des cibles toutes désignées pour des démagogues uniquement préoccupés d’eux-mêmes. Il est donc tout à fait légitime, selon cette démonstration, même dans une société de droit, d’interdire à ces gens d’élire des représentants à la Chambre des communes où sont représentés les intérêts majeurs du pays, à la fois sociaux et économiques.
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Dans l'ensemble de la société britannique, l'imprimé circule largement et sous des formes variées. [...]
De même, la production satirique graphique, communément appelée caricature, est en pleine expansion. Ce marché, qui repose sur l'eau-forte gravée, coloriée, imprimée en planches individuelles vendues dans des boutiques spécialisées, ne se concentre pas uniquement à Londres, mais s'est répandu dans les grandes villes du pays. Omniprésentes, les images satiriques font partie de l'environnement et de la culture imprimée politique britannique du temps, les autorités pouvant à l'occasion s'en plaindre, contester leur liberté de ton, mais rarement les censurer.

Pages 30-31
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Pour la plupart d’entre-deux, 1789 et ses suites se résument avant tout aux effets de violence populaire, aux tribunaux révolutionnaires et à l’utilisation massive de la guillotine contre les victimes toujours innocentes. Si les caricaturistes britanniques ont su créer une image distordue du bouleversement politique français des années1790, ces œuvres cinématographiques ou télévisuelles ont contribué à renforcer, un peu plus tard, le caractère et la portée contre-révolutionnaire de cette vision péjorative de l’évènement.

Page 393
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