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sur 1663 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Présenté comme un roman, ce nouvel ouvrage d'Adeline Dieudonné s'apparente plutôt à un recueil de nouvelles. D'ailleurs le premier chapitre fut publié dans 13 à tables, au profit des Restos du coeur. Sur la forme, il pourrait également laisser penser à un roman choral sauf qu'ici, les personnages au nombre de quatorze ne raconte pas une même histoire. En effet, le seul lien a quelques rares exceptions qui les unit est leur présence sur une station d'autoroute le même jour à 23h12.
Véritable lieux de convergence de ces vies, la station point de rencontre éphémère, permet à tous ces destins de se croiser quand jusqu'alors, une peu comme des mondes parallèles, elles évoluaient chacune de leur côté.
Chaque chapitre nous qui aura amené le protagoniste à cet instant précis tout en nous dévoilant quelques bribes son existence avec souvent une grosse dose de tendresse saupoudrée d'une grosse pincée d'humour dans un style très rythmé.
Ouvrage inclassable, Kérosène vous donnera très certainement envie de découvrir un peu l'autrice belge.
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Ça peut paraître étrange mais j'aime les romans qui traitent des stations d'autoroute. Ou du moins, ce qui s'y passe !
Des tranches de vie s'y entassent furtivement en mille-feuilles.
Moi, comme bien d'autres, j'aime y formuler des hypothèses sur ceux qui y font une halte.
La station essence, c'est comme le feu d'artifice ou le bal des pompiers : tout le monde y est, tout le monde y passe. Et le mélange y est tout à fait improbable.
Comme cette nuir d' été dans l'ouvrage d'Adeline Dieudonné. Il s'agit davantage d'une série de portraits, d'un recueil de nouvelles, que d'un roman à proprement parlé.
L'auteur nous donne un prénom et fait le récit d'une tranche de vie, tantôt à la première personne, tantôt à la troisième, et c'est savoureux.
Glauque, sordide, mais savoureux.
Aucun profil de quidam heureux ici.
Le plus petit dénominateur commun étant la solitude de chacun, enfermé dans une vie insupportable.
Il y aura sans doute pour eux un avant et un après l'aire d'autoroute.

Ces portraits sont tous bons voire très bons, celui du cheval est exceptionnel. Son point de vue sur le monde des humains est terrible. Sa propre tragédie ciselée.

C'est sûr, ce n'est pas du Gounelle ; en revanche, il s'agit bien d'une bonne littérature.

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Un lieu bien choisi : une station service de nuit, assez pour ancrer le récit dans une ambiance mystérieuse et anxiogène mais qui provoque aussi l'imagination.
Une station service de nuit, c'est un lieu qui appelle cette question : que fait cette personne ici? Et à lui imaginer une vie.
L'auteure s'en occupe pour nous ici.

Une errance de personnages en personnages qui sont là, présents, au même endroit, à l'instant T, de nuit.
Ils sont là comme si le hasard faisait bien les choses.
Chaque chapitre détricote la vie d'un personnage qu'il soit vivant mort ou non humain, pour comprendre pourquoi il en est arrivé là.

Le récit est sombre, incisif, souvent drôle.
Un drôle de mélange des genres entre roman noir, roman d'analyse, science fiction…

C'est une belle curiosité à découvrir.
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Une galerie de 15 personnages qui vont de croiser sur une aire d'autoroute en pleine nuit.
Qui sont ils ? Pourquoi sont ils là ?
La plume acérée d'Aline Dieudonné fait encore des merveilles dans ce qui est assez proche d'un objet littéraire non identifié !
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J'ai englouti Kérozène, en me demandant à chaque page ce qui pouvait bien lier tous ces personnages. A tel point qu'à mi-parcours, j'ai été relire le premier chapitre qui se déroule à cette fameuse station-service pour comprendre... et rien.
Les portraits sont croustillants de chair, de sang, de cinglitude et de copulations diverses. C'est dans la salle d'un psy qu'ils auraient dû se retrouver.
L'idée de rassembler tous ces personnages dans une station-service n'avait pas vraiment de sens à mes yeux car je n'ai pas trouvé le fil rouge qui les lie, hormis de s'y trouver, mais les portraits des personnages pris indépendamment sont succulents (à la Dieudonné), donc truculents !
J'ai bien aimé l'histoire de Pupute à la mer. Et Damien et son cochon.
À lire pour le côté déglingué !
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C'est un moche roman, c'est une triste histoire
C'est une romance d'aujourd'hui
Ils rentraient chez eux, là-haut vers le brouillard
Elles descendaient dans l'ennui, l'ennui
Ils se sont trouvés au bord du chemin
Sur l'autoroute de la déchéance
C'était sans doute de la malchance
Ils avaient l'enfer à portée de main
Un avatar de la souffrance
Alors pourquoi penser au lendemain

Ils se sont rencontrés dans des récits croisés
Se laissant porter par les courants
Se sont racontés leurs vies qui finissaient
Ils étaient encore innocents, pas pour longtemps
Qui s'étaient trouvés au bord du chemin
Sur la station-service de la souffrance
C'était peut-être une renaissance
Qui ramassèrent la merde au creux de leurs mains
Comme on cherche une maigre pitance
Refusant de penser au lendemain
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Je ne comptais pourtant pas lire ce livre... J'avais probablement un peu peur de ne pas retrouver l'écriture fulgurante d'Adeline Dieudonné - En y réfléchissant, c'est vraiment très bête comme idée, mais c'est comme un réflexe : quand ton premier roman est si WOW QUELLE CLAQUE, tu es attendu•e au tournant pour le second.

Heureusement, la vie est parfois bien faite : ce livre était là, moi aussi j'étais là, alors je l'ai finalement lu ce deuxième roman.

Et ce fut une excellente surprise. J'ai été totalement happée par cette parenthèse nocturne sur une aire d'autoroute. Une dizaine de personnages, autant de destins qui se croisent, se frôlent, s'entrelacent. Chacun•e raconte son bout d'histoire, permettant à l'autrice de varier les registres d'un chapitre à l'autre. On passe du rire au glauque sans s'en rendre compte. le tout, d'une plume terriblement efficace et addictive.
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N'étant pas une grande fan des nouvelles, j'ai été plutôt séduite par celles-ci, en tout cas, elles sont efficaces par leur cruauté et aussi leur humour.
En effet, on retient toutes ces histoires (à part quelques-unes mais c'est aussi le risque avec les nouvelles, il est rare qu'elles plaisent toutes).
Comme certains je m'attendais à un chapitre final avec un lien avec les précédents, mais je m'en tiendrai aux nouvelles percutantes.
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Portraits croisés sur le parking d'une station essence. 15 en tout si on compte le cadavre et le cheval. le ton est donné, ce sera sarcastique et déjanté. dérangé ou dérangeant à voir.
Quoi de mieux qu'un parking pour observer et inventer une vie aux gens ? Que celui qui ne l'a jamais fait lève la main. Partant de là, un parking, la nuit et des inconnus qui se croisent, l'auteure nous dépeint des tranches de vie tour à tour désopilantes, féroces, drôles, tragiques, absurde parfois.
"Elle les imaginait nageant, tranchant les flots, avec leur sourire débile, toujours en groupe comme s'ils formaient une espèce de club, à sauter comme des abrutis, avec leurs ricanements ridicules, elles imaginaient et se précipitait dans la salle de bain pour vomir".
Au delà de l'humour (très) noir et de l'ironie elle nous dresse le portrait d'une société qui va mal, qui se cache derrière ses apparences, telle Victoire obligée de cacher au monde entier qu'elle déteste les dauphins, parce que c'est mal de ne pas aimer les dauphins non ? Et pourtant ces petites bêtes toutes lisses peuvent être de vraies enflures.
"J'avais déjà voulu lui dire que je ne voulais pas qu'il vienne, que le plaisir à sentir un homme à l'intérieur de moi était trop court pour compenser le temps passé à laver mon linge, à le sécher et à le repasser. Mais les mots ne voulaient pas se former dans ma bouche. Je ne voulais pas donner l'image de quelqu'un qui dit non."
Elle nous dépeint à partir d'un quotidien banal, la violence des rapports humains, comme Chelly ou Julie enfermée dans leur vie qui finissent par péter un plomb.
Ça va très loin dans le délire parfois, c'est trash et cru, sans détour et je ne suis pas sûre que ce soit un "roman" qui plaise à tout le monde. Entre guillemets car ce n'est pas vraiment un roman non plus, une construction éclatée, originale, dans laquelle les histoires des différents personnages peuvent se lire indépendamment puis qu'ils n'interagissent pas les uns avec les autres, seulement liées entre elles par le Kérozène/sène, sorte de carburant de vie.
Un conte des temps modernes et des replis de l'âme.
Lien : https://kaldrixx20.wixsite.c..
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Une station service sur l'autoroute, de nuit, dans les Ardennes, 15 portraits.
Ce roman, proche du recueil de nouvelles, dresse une galerie de personnages, sans concession et avec beaucoup de talent.
Quelle claque !
C'est féroce, trash, cash, cruel, jouissif.
Un tel livre, ça passe ou pas.
Pour ma part, j'ai adoré même si je regrette la fin un peu abrupte à mon goût.
Il m'a donné envie de découvrir le premier succès de l'auteure La vraie vie.
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