Ces derniers temps, avec certaines de mes lectures, c'est la Bérézina totale !
Surtout avec les nouveaux romans d'autrices dont j'avais eu des coups de coeur pour leurs précédents romans.
Je m'étais déjà payée une dégelée totale avec "
Seule en sa demeure" de
Cécile Coulon, alors que j'avais adoré "
Une bête au paradis" et voilà qu'avec
Kérozène, je remets ça, même si la faillite est moins totale.
Le précédent roman de l'autrice, "
La vraie vie", avait été un coup de coeur phénoménal. Pour son petit dernier, je suis le cul entre deux chaises… Et l'écart est tel que j'ai du mal à rester assise. Je m'explique.
Si certaines nouvelles composant ce roman m'ont plu (notamment celle avec le cheval, on ne se refait pas), d'autres m'ont mises très mal à l'aise, comme celle avec le test gynécologique.
Le problème ne vient pas de l'examen en lui-même, mais de la passivité de la femme qui le subit ! Mais putain, pourquoi elle accepte une telle chose lors d'un dîner ? Moi, j'aurais éparpillé les deux zozos façon puzzle…
L'autre chose qui m'a dérangé, c'est que bien que toutes ces petites nouvelles aient des choses intéressantes à dire, qu'elles soient grinçantes, qu'elles fustigent une certaine société, qu'elles soient d'un noir d'encre, il manque tout de même un lien entre elles !
Ok, tout ce petit monde se retrouve ensuite à la pompe d'essence, mais bon, c'est un peu court, un peu trop léger. Déjà rien qu'au niveau des proportionnelles : un tel rassemblement est quasi impossible avec si peu de gens, sauf au cinéma ou en littérature…
Mais bon, autant je sais être bon public et passer sur des incohérences, autant il me faut du carburant pour me faire marcher et ici, nous avions beau être dans une station d'essence, il a manqué du carburant pour faire tourner le moteur et l'étincelle pour rendre le tout explosif. Ou un anneau pour les lier tous…
Le but de ma chronique n'est pas de dire que le roman est mauvais, loin de là, il y a du bon dans ces portraits qui pourraient se lire tous indépendamment les uns des autres.
C'est une critique acide de notre société qui se retrouvent dans ces portraits. C'est dans le vitriol que l'autrice a trempé sa plume pour écrire ces mots. La férocité de sa plume est toujours là, c'est déjà ça…
Manquait juste le liant pour que la transition entre toutes les histoires soit parfaite. Un bouquet final autre que celui qui arrive et qui fait plus pchiiittt que "point de bascule" véritable. Comme si après avoir tout donné pour dresser des portraits farfelus, décalés, grinçants, l'autrice n'avait plus eu assez de
kérozène pour finir en beauté ce périple cynique.
Le coup de la panne d'essence, ça n'a jamais marché avec moi…
Va falloir appeler la dépanneuse pour remorquer ce final échoué sur la bande des pneus crevés…
J'aurais aimé qu'il termine dans mes coups de coeur de l'année, hélas, il n'ira pas… Et croyez-moi que ça me désole fortement.
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