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3,34

sur 1642 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une station-service, le soir. Une douzaine de personnages, un cheval et un cadavre y sont présents en même temps. Nous allons lire l'histoire de chacun d'eux. ● J'ai été enthousiaste tout au long de ma lecture, qui s'est faite à un rythme d'enfer car je ne parvenais pas à poser ce livre, et considérablement déçu par la fin. Je pensais que par un ultime coup de magie tous les personnages allaient se trouver rassemblés dans un finale collectif aussi éclatant que leurs histoires individuelles. ● Il est indéniable qu'Adeline Dieudonné, tout en n'étant pas une grande styliste, possède une imagination complètement débridée et a le don d'inventer des personnages (et des animaux) hors du commun, ainsi que des récits haletants. ● Néanmoins ici il y a tromperie sur la marchandise : il s'agit d'un recueil de nouvelles et non d'un roman. Les nouvelles ont été bricolées pour donner l'illusion d'un roman, mais cela ne doit tromper personne. Il aurait été préférable de publier ces histoires en recueil : le contrat avec le lecteur aurait été clair – mais d'un point de vue marketing c'était bien sûr moins vendeur…. Je me suis senti floué.
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Ces derniers temps, avec certaines de mes lectures, c'est la Bérézina totale !

Surtout avec les nouveaux romans d'autrices dont j'avais eu des coups de coeur pour leurs précédents romans.

Je m'étais déjà payée une dégelée totale avec "Seule en sa demeure" de Cécile Coulon, alors que j'avais adoré "Une bête au paradis" et voilà qu'avec Kérozène, je remets ça, même si la faillite est moins totale.

Le précédent roman de l'autrice, "La vraie vie", avait été un coup de coeur phénoménal. Pour son petit dernier, je suis le cul entre deux chaises… Et l'écart est tel que j'ai du mal à rester assise. Je m'explique.

Si certaines nouvelles composant ce roman m'ont plu (notamment celle avec le cheval, on ne se refait pas), d'autres m'ont mises très mal à l'aise, comme celle avec le test gynécologique.

Le problème ne vient pas de l'examen en lui-même, mais de la passivité de la femme qui le subit ! Mais putain, pourquoi elle accepte une telle chose lors d'un dîner ? Moi, j'aurais éparpillé les deux zozos façon puzzle…

L'autre chose qui m'a dérangé, c'est que bien que toutes ces petites nouvelles aient des choses intéressantes à dire, qu'elles soient grinçantes, qu'elles fustigent une certaine société, qu'elles soient d'un noir d'encre, il manque tout de même un lien entre elles !

Ok, tout ce petit monde se retrouve ensuite à la pompe d'essence, mais bon, c'est un peu court, un peu trop léger. Déjà rien qu'au niveau des proportionnelles : un tel rassemblement est quasi impossible avec si peu de gens, sauf au cinéma ou en littérature…

Mais bon, autant je sais être bon public et passer sur des incohérences, autant il me faut du carburant pour me faire marcher et ici, nous avions beau être dans une station d'essence, il a manqué du carburant pour faire tourner le moteur et l'étincelle pour rendre le tout explosif. Ou un anneau pour les lier tous…

Le but de ma chronique n'est pas de dire que le roman est mauvais, loin de là, il y a du bon dans ces portraits qui pourraient se lire tous indépendamment les uns des autres.

C'est une critique acide de notre société qui se retrouvent dans ces portraits. C'est dans le vitriol que l'autrice a trempé sa plume pour écrire ces mots. La férocité de sa plume est toujours là, c'est déjà ça…

Manquait juste le liant pour que la transition entre toutes les histoires soit parfaite. Un bouquet final autre que celui qui arrive et qui fait plus pchiiittt que "point de bascule" véritable. Comme si après avoir tout donné pour dresser des portraits farfelus, décalés, grinçants, l'autrice n'avait plus eu assez de kérozène pour finir en beauté ce périple cynique.

Le coup de la panne d'essence, ça n'a jamais marché avec moi…

Va falloir appeler la dépanneuse pour remorquer ce final échoué sur la bande des pneus crevés…

J'aurais aimé qu'il termine dans mes coups de coeur de l'année, hélas, il n'ira pas… Et croyez-moi que ça me désole fortement.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Je viens de lire l'ouvrage le plus étrange qu'il m'ait été donné de lire depuis un moment : « Kérozène », d'Adeline Dieudonné. Si vous aimez les portraits de gens en roue libre, délestés de tout sens moral, vous serez ici chez vous. Et ce n'est même pas de la science-fiction, ce qui rend cette lecture totalement glaçante. Et déroutante.

Une nuit dans une station-service, au milieu de nulle part en Belgique. Différents personnages se croisent, comme habituellement dans ce genre de lieu. Certains se croiseront, d'autres non, aucun lien réel entre les personnages, si ce n'est pour l'autrice de dresser leur portrait, composant, l'un après l'autre, une véritable galerie des horreurs. En effet, à part quelques rares personnages (Juliette et Sébastien, les caissiers de la station-service, et Alika, la nounou philippine traitée comme une esclave par ses patrons), chacun nous laisse voir sa part de monstrueux : Chelly, l'influenceuse prof de pole dance qui pète un plomb et assassine son mari qu'elle trouvait trop mou, Loïc le dépanneur qui squatte des sites de drague plus que sexistes, Julie, l'ancienne esthéticienne qui subit, incapable de dire non aux sévices de son mari et de sa belle-famille, tous gynécologues, Victoire le mannequin qui déteste tellement les dauphins qu'elle souhaite aller aux îles Féroé en buter quelques-uns à l'occasion d'un rite archaïque et brutal… Autant de personnages semblables à du kérosène, tellement ils sont tous au bord de l'implosion.

« Kérozène » est donc un roman trash, très trash, et cela me semble impossible que ce ne soit pas l'effet que voulait produire Adeline Dieudonné. Il y a un côté absurde dans ces personnages qui vivent en dehors de tout sens : pourquoi sont-ils comme ça ? pourquoi agissent-ils avec cette violence ? Probablement dans aucun but, ce qui a contribué à me mettre mal à l'aise, si bien que j'ai songé plusieurs fois à arrêter ma lecture, gênée par cette gradation de violence gratuite, décrite dans un style direct, cru, froid, mais brillant. Qu'a voulu dire Adeline Dieudonné avec cette galerie de moches et méchants ? Dénoncer une société violente, vivant dans l'immédiateté de l'instant, agissant sans réfléchir plus que ça à leurs actes ? Si c'est cela, alors l'ouvrage est réussi. On est saisi par ces personnages antipathiques, pour lesquels on ne ressent aucune compassion (à l'exception d'Alika, tellement brimée que prendre une décision concernant le change du bébé dont elle s'occupe devient chargée d'enjeux à hauts risques), tous plus laids les uns que les autres. Quelques touches d'humour viennent détendre un peu l'atmosphère (le rythme du crachat de noyaux de cerises par Monica se superposant à celui des ébats du couple qu'elle reluque sans gêne est vraiment drôle) sans jamais l'égayer toutefois.

Oui, décidément, un drôle de roman.
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Quatorze personnes sont présentes dans cette station-service. Sans compter le cheval ni le cadavre qui se trouve dans une voiture. "Une vieille enjambe le garde-fou" de l'autoroute... Et l'histoire démarre. Celle de tous ces gens qui se retrouvent le temps d'un instant dans cet endroit au mitan de la nuit. Des histoires sordides, des histoires de sexe - nombreuses-, des drames, des malheurs à ne plus vouloir/pouvoir en lire. Des destins ballotés, broyés. L'auteure est trash. j'ai peut-être souri une fois, pourtant c'est noté que c'est un roman drôle comme une comédie. Comédie tragique alors, comme le classement des films.
Monica m'a touchée, son histoire aussi. J'ai eu envie de pleurer pour Avril. Olivier est un con, digne rejeton de ses parents. Les autres figures dévident leurs blessures, peines, détresses... il sont différents mais tous traînent leur fardeau. Un roman comme autant de nouvelles qui se croisent et qui culmine vers le tragique, même s'il était déjà présent avant.
Kérozène un roman étonnant et glaçant d'une profonde tristesse.
" D'autres arriveront. Toutes repartiront. Ici on ne fait que passer."

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J'ai bien aimé la lecture de ce livre,
l'écriture simple et vive. La narration d'un personnage à l'autre. L'attente du retour à la scène du prologue. J'ai dès le départ noté les personnages ainsi j'ai reconstruit au fur et à mesure les notes que j'avais prises. Adeline Dieudonné présente quelque chose d'assez noir et violent comme dans son précédent roman La vraie vie. La succession des portraits où chacun dévoile son passé sombre relate la cruauté de la vie.
Mais j'ai le regret d'un manque à la fin. Quelque chose qui vienne clôturer les deux minutes où ces quatorze personnes se sont croisées.
« Ils sont douze à se trouver là, en compagnie d'un cheval et d 'un macchabée » était une telle promesse que finalment le final tombe un peu à l' eau pour moi. Dommage.
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A 23h12 un soir d'été dans une station-service des Ardennes belges. Les véhicules s'arrêtent, repartent, leurs occupants se croisent, ou pas, et c'est l'occasion pour le lecteur de découvrir pour chacun d'eux comment il en est arrivé à passer par cet endroit. C'est l'occasion aussi d'une plongée dans les bas-fonds de l'âme humaine, les personnages portant chacun une histoire forte, violente ou cruelle, l'ayant rendu veule ou implacable.
Est-ce un miroir déformant que nous tend l'auteur ? Les scènes de sexe, fréquentes, y sont rarement agréables, surtout pour les femmes. Même les animaux, la truie domestique mise à part (oui, parce qu'il y a une truie domestique), y sont violents, sans doute à l'image de l'homme.
Comme les morceaux d'un puzzle qui s'assemblent, mais pas toujours, les existences de ces personnages se croisent sur ce parking, parfois pour une marche-arrière, parfois pour une fuite en avant.
A 23h14, chacun a repris sa route, du moins ceux qui le peuvent.

Un détail me chiffonne toutefois, page 13, première rencontre avec Antoine (ou bien n'est-ce pas Antoine ?) "il ne se servait que de son bras gauche, le droit se balançant inerte, comme un pendu au bout de sa corde" et page 230 "mes bras s'agitaient pour maintenir ma tête hors de l'eau. Ou plutôt un de mes bras. Seul le droit répondait. le gauche pendait contre mon corps, inerte". Soit quelque chose m'a complètement échappé dans cette histoire, soit elle a été mal relue, ce qui me chagrine au moins autant.
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Une station service entourée de forêts, un soir d'été dans les Ardennes. Dans cet espace utilitaire, des personnes se croisent le temps d'un plein d'essence, d'un verre ou d'un trajet. L'autrice nous raconte ces instantanés de vie comme de petites nouvelles indépendantes les unes des autres. Un mille-feuille de séquences courtes dans lesquelles on trouve, entre autres, un homme mal marié, une mannequin, un représentant en acariens, un cheval et une gouvernante philippine.

Pas d'intrigue pour relier ces destinées mais le thème de la domination en fil rouge: l'appropriation du corps des femmes, de celui des enfants, des animaux... Proies et prédateurs se côtoient dans ce décor glauque. Certains destins sont présentés liés, d'autres pas.
Dans cette fiction volontairement farfelue, l'autrice nous parle ultralibéralisme, écologie, esclavage moderne et traumatisme.
Les émotions sont dessinées dans un humour féroce et grinçant : la lassitude d'une vieille dame, la rage d'une prof de pole dance, la brave bêtise d'un dragueur macho... Les sentiments ne sont pas dits mais mis en scène.

Ce roman choral est très réussi et beaucoup de ses personnages mériteraient un livre. Cela viendra peut-être car la caissière Juliette apparaît dans la nouvelle Amarula (elle est alors vendeuse de sex-toys) et la vieille dame n'est autre que Monica, la sorcière bienveillante du roman La vraie vie.

Comme à chaque fois que je lis une (bonne) nouvelle, je suis frustrée par le récit que je trouve trop court. Et au vu de la plume d'Adeline Dieudonné, je l'ai été souvent! La fin prête à la discussion mais le dernier chapitre d'une page m'a laisse un goût d'inachevé.
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C'est à un bien étrange ballet que se livrent les personnages de ce livre.
En fait, ils ne se connaissent pas et ne se connaitront jamais.
Il est 23h12, par une chaude nuit d'été, dans une station-service au bord de l'autoroute dans les Ardennes.
Hommes, femmes et même cheval ne feront que se croiser, un visage juste aperçu, une bribe de vie partagée.
A 23h12, ils étaient 14 en comptant le cheval mais en excluant le cadavre.
A 23h14, ils sont 11 en comptant le cheval mais en excluant les cadavres.
Que s'est-il passé ?
L'auteure nous dresse une série de portraits d'hommes, de femmes et même d'un cheval plus cabossés par la vie les uns que les autres.
Chacun a droit à son chapitre, et l'on va ainsi découvrir les petits secrets et les gros travers de ces personnages qui ne font que s'arrêter pendant quelques minutes dans la station-service ou au contraire y travaillent.
Un récit corrosif, un humour noir grinçant, du sexe pas soft du tout.
Mais un goût d'inachevé, j'ai trouvé la fin du récit bien trop rapide, j'en aurai voulu encore, j'ai l'impression qu'il en manque.
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"Kerozene", un roman trash, une écriture débridée et des personnages d'une cruauté froide.

"Kerozene", le dernier roman d'Adeline Dieudonné au style inclassable, à la structure narrative éclatée. Un mélange détonnant de Virginie Despentes, Marie Darrieussecq ( "Truismes") et d' Amélie Nothomb.
Un roman trash à l'humour noir et à l'écriture débridée.

Une douzaine de personnages, un cadavre et un cheval se croisent dans le lieu impersonnel d'une station service, un soir d'été, dans les Ardennes.
Les chapitres alternent les présentations des personnages dénués d'empathie, avec une montée en puissance dans la cruauté humaine et animale. Il est question de torture, de viol, d'utilisation du corps de la femme comme un objet...
Chaque description fait ressortir le côté cruel, sordide des personnages et le poisseux, la saleté, la laideur... des lieux. Préparez vous à lever le voile sur la dépravation et l'immoralité de l'âme humaine.
En appeler à votre second degré vous aidera à terminer ce livre, âmes sensibles s'abstenir!
Lien : https://blogsixtinedore.wixs..
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J'ai parcouru et fut passionné par tous ces personnages loufoques, désabusés de la vie, odieux, tendre, bête, ironique, maladif.
Intrigué par ce fil rouge ou les personnages se retrouvent dans une station service d'autoroute, où tous les détails ont leurs importances, la quiétude de la nuit, les gestes, l'attente et un bref moment de tension donneront la réponse à ce roman.
Ce puzzle de personnages est bien structurés. Certains sont très touchants, d'autres sales, déséquilibrés et réellement perturbés par le sexe.
Mais voilà très vite, pour moi, le soufflet est tombé et il m'a manqué une cohérence à cette histoire bien écrite mais sans dessert ... j'attends le prochain car j'apprécie cette auteure.
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