Voici un texte de théâtre assez difficile à critiquer. le thème m'a plutôt déconcerté. Il s'agit d'un conte, puisque un des personnages principaux est un griot, un de ces conteurs traditionnels d'Afrique de l'Ouest. La première réplique est de ce griot. Puis, s'ensuit une intrigue proche de l'absurde kafkaïen. Une mère de famille vient chercher son fils à l'école et avant de rentrer, discutent de la journée sur un banc en mangeant un bonbon. Par mégarde, la mère laissera le papier de son bonbon par terre. Elle subira alors un interrogatoire de police lié à ce papier oublié... La suite est assez confuse, puisque nous aurons à faire à une transformation de cette femme en animal, ainsi que son mari. Tout cela sur fond de tam-tam et de ponctuation des scènes par le griot. Nous sommes en Afrique de l'Ouest, provenance de l'auteure. La pièce prend alors, à mon avis, une dimension animiste traditionnelle. Les esprits semblent présents à travers "les mauvaises langues" qui apportent le malheur. (Ce n'est que mon interprétation.)
Lorsqu'on lit l'avant-propos de
Rokhaya Diallo, on apprend que ce récit serait en fait une métaphore de notre société occidentale, avec ses injonctions sociales et la surveillance généralisée. "Pour cette femme, en pleine quête d'elle-même, la reconnexion avec une nature perdue de vue devient un impératif pour respirer librement affranchie des pesanteurs qui l'ont tant faite souffrir. Son courage la conduit ainsi à devenir la lanterne révolutionnaire d'un monde en déliquescence".
C'est une pièce que j'aimerai beaucoup voir représentée. Tant pour les personnages que la mise en scène et l'intrigue.
Un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.