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Penda Diouf (Autre)Rokhaya Diallo (Autre)
EAN : 9782916834863
102 pages
Quartett (15/11/2019)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Aujourd'hui, j'ai vu le soleil se coucher et se lever, dans un même mouvement circulaire. J'attendais patiemment le sommeil, mais il n'est pas venu. Il me fuit en ce moment, il s'échappe, se volatilise. J'ai l'impression parfois de le saisir. Alors je m'agrippe à lui, de toutes mes forces. Je veux le retenir. Reste un peu avec moi. Reste... qu'il me console, qu'il me tienne compagnie. Qu'il s'étende avec moi sur le lit, qu'il me donne la main. Qu'il me berce comme u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici un texte de théâtre assez difficile à critiquer. le thème m'a plutôt déconcerté. Il s'agit d'un conte, puisque un des personnages principaux est un griot, un de ces conteurs traditionnels d'Afrique de l'Ouest. La première réplique est de ce griot. Puis, s'ensuit une intrigue proche de l'absurde kafkaïen. Une mère de famille vient chercher son fils à l'école et avant de rentrer, discutent de la journée sur un banc en mangeant un bonbon. Par mégarde, la mère laissera le papier de son bonbon par terre. Elle subira alors un interrogatoire de police lié à ce papier oublié... La suite est assez confuse, puisque nous aurons à faire à une transformation de cette femme en animal, ainsi que son mari. Tout cela sur fond de tam-tam et de ponctuation des scènes par le griot. Nous sommes en Afrique de l'Ouest, provenance de l'auteure. La pièce prend alors, à mon avis, une dimension animiste traditionnelle. Les esprits semblent présents à travers "les mauvaises langues" qui apportent le malheur. (Ce n'est que mon interprétation.)
Lorsqu'on lit l'avant-propos de Rokhaya Diallo, on apprend que ce récit serait en fait une métaphore de notre société occidentale, avec ses injonctions sociales et la surveillance généralisée. "Pour cette femme, en pleine quête d'elle-même, la reconnexion avec une nature perdue de vue devient un impératif pour respirer librement affranchie des pesanteurs qui l'ont tant faite souffrir. Son courage la conduit ainsi à devenir la lanterne révolutionnaire d'un monde en déliquescence".
C'est une pièce que j'aimerai beaucoup voir représentée. Tant pour les personnages que la mise en scène et l'intrigue.
Un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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Personnellement j'ai adorée lire ce texte, je le trouve impressionnant l'autrice à su utiliser des mots qui font chaud au coeur tout le long de la pièce.
Pour ma part je l'ai jouée durant mes cours de théâtre et j'ai interprétée le rôle de la mère, pour l'avoir vu plus en profondeur je trouve que son rôle est très important et que celui-ci rentre très rapidement dans le coeur des lecteurs/spectateurs.
Personnellement je l'ai adorée je serai capable de le relire et de le rejouer autant de fois qu'on me le demanderait.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'arbre :
C'est ici ton poumon. Tu vois, tu peux respirer. Pas d'angoisses, pas de tristesse. Tu es bien plus forte que ça.
(La femme inspire, expire. Inspire, expire. Comme en transe. On entend toujours le tambour.)
Tu es bien plus vieille que tout ça. Tu es la terre arable qui va permettre à l'Homme de se nourrir. Tu es le galet sur la plage, témoin de l'évolution. Tu es l la source qui a permis la vie. (...)
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Le cœur bat. C'est déjà ça. Je ne suis pas morte. Je ne suis pas morte de honte. Je ne suis pas morte de peur. Je ne suis pas morte d'effroi. C'est déjà ça. Je peux encore compter. Un. Deux. Trois. J'ai toute ma tête. C'est déjà ça. J'inspire. Fort. C'est douloureux. Obstrué. Bouché. Ça m'oppresse. Mais un mince filet passe. Filet par lequel j'expire. Là. Maintenant. Tout de suite. Ici et maintenant. C'est déjà ça. Je suis là. Ils m'ont fait pleurer. Ils m'ont intimidée. Ils m'ont blessée à coups de questions, à coups d'interrogations, à coups de réponses que je n'ai pas donnée. A coup d'humiliation. A coup de coups de pression. A coup de silence. A coup de tensions. Ils ne m'ont pas tuée. Je suis là. Ils ne m'ont pas tuée. Ils ne m'ont pas tuée. Ils ne m'ont pas tuée.
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LE PERE :
Tu sais, les policiers ne disent pas toujours la vérité. Ils font... leur travail, mais ce sont des humains. Et les humains font des bêtises, tous les humains. C'est dans la nature des choses.
Ils font des bêtises, graves parfois. Demande à la famille d'Adama. Ou à celle de Théo.
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Le griot :
Je descends d'une famille de griot, de conteurs d'histoires. Je suis la mémoire vivante, une bibliothèque qui n'a pas brûlé, un trésor humain. Car si je meurs, qui connaîtra l'histoire ? Qui connaîtra son histoire ?
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Et les deux cousins, les jumeaux, qui passent leur temps attachés dans la cour. Car sinon ils vont courir les rues, nus, leur corps décharné, mendier, se faire moquer au mieux, bousculés parfois, tapés souvent. Alors ils sont attachés. Une façon de les protéger.
Perdre la langue face à la violence du monde, ce n'est pas forcément la folie, c'est l'ultime refuge.
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Vidéo de Penda Diouf
Émission du samedi 12 mars 2016 - En quoi la résidence d'écriture aide dans le processus de création ? Penda Diouf, autrice française. Destination Francophonie #143 - RYN
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