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3,68

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme si une ne suffisait pas, l'unique et infortuné personnage principal est appelé à vivre une triple fin dont la division en trois parties souligne le schéma. Il s'agit d'un roman d'initiation, à rattacher au mouvement Survival pour l'aspect apocalyptique mais aussi plus largement au Nature writing par la beauté du texte, au-delà de son sujet.
[à suivre]
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Je vois que le petit prince s'est dessiné un mouton qu'il voudra apprivoiser.

Je suis surpris de constater que personne ne voit Josef K. du célèbre roman @Le procès de @Franz Kafka.
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Un Robinson sans Vendredi.
Bien sûr, il y a Chocolat, Fine, Tigre et Noisette.

Sans divulgâcher le roman, enfin, pas plus que la 4ème de couverture : Un petit malfrat, un braquage raté, une descente aux enfers (prison, humiliation, violence, horreur...).
Puis une catastrophe nucléaire, l'évasion, la libération et la planque dans la "zone interdite" où il découvre la nature et sa nature.

Une belle expérience de lecture.
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C'est l'histoire de Robinson Crusoé... non plus exactement de Joseph Kamal, un jeune adulte qui a failli s'en sortir mais qui s'est laissé entrainé par son grand frère dans un braquage qui a signé son départ pour sa première fin du monde, la prison. Condensé d'horreurs et de violence, la prison décrite ici ne peut pas laisser de place à la rédemption. Faut-il que Joseph soit confronté à cette dureté et cette inhumanité pour faire face à la deuxième fin du monde, celle qui va l'amener à une liberté dérobée pendant l'évacuation de son enfer suite à l'explosion d'un réacteur nucléaire...Fukushima es-tu là ? Pourtant cette simili liberté est-elle vraiment la Liberté ? Seul face à la Nature, Jo doit faire face aux impératifs de survie et à la plus douloureuse des privations : l'Autre...
J'avais vu Sophie Divry présenter son livre lors de la Grande Librairie. Depuis j'avais son ouvrage dans ma "to read list" mais je ne l'avais pas encore ouvert, ne sachant pas trop ce que j'allais y trouver. On ne lit pas une Robinsonnade sans être dans un certain état d'esprit. J'ai aimé la transformation du personnage, l'apprivoisement de l'espace et de la Nature. J'ai senti les ondes de folie quand trop de solitude venait renvoyer Joseph à sa condition limitée d'Homme dans un Univers qui le dépasse. Si j'ai compris l'intérêt du passage par la case prison pour faire un contrejour fort entre l'avant et l'après, j'ai eu du mal à donner le crédit de la réalité à cette première partie du roman... trop de violence, trop d'inhumanité condensées en si peu de lignes.. trop... Un livre à lire, qui rappelle Robinson, qui évoque Tom Hanks sur son île du bout du monde. On attend l'arrivée de Vendredi... il n'arrive pas...
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Une attaque à main armée d'une bijouterie par deux malfrats tourne mal. Lorsque les policiers interviennent, l'un des bandits tire et il est aussitôt abattu. L'autre est arrêté. Il s'agit de Joseph, son frère, qui est conduit en prison où tout est fait pour l'humilier. Gardiens et détenus font assaut de brutalité.
Joseph était un type bien. Il avait un boulot : « J'étais le chouchou de la boîte d'intérim. » Mais il s'est senti obligé d'aider son frère pour braquer la bijouterie, celui-ci étant dans une mauvaise passe. « C'était impossible de le laisser tomber face à ses amis. Ces mecs-là, ils auraient été capables de le descendre, s'il s'était défilé. »
En prison, Joseph va devoir courber la tête et s'adapter. « Ici les gardiens sont capables de vous laisser crever, les amis de vous trahir. » Il n'en peut plus. On ne sait s'il va pouvoir supporter cet enfer. C'est une explosion nucléaire qui va le libérer : la moitié de l'Europe irradiée, la moitié de la France évacuée. Cette catastrophe lui a donc permis d'être évacué de la prison, puis de s'enfuir.
Il va se retrouver seul en zone interdite et, au début, va vivre dans une petite maison comme un rat. Il se terre la journée pour ne sortir qu'au couchant pour aller boire et chercher de l'eau au ruisseau. Il rapporte aussi quelques provisions récupérées dans les maisons vides. Sa hantise est d'être aperçu par un drone.
Mais, petit à petit, il va reprendre de l'assurance et tenter de vivre normalement, n'hésitant pas à faire pousser des légumes, tendre des pièges pour les lapins…
Les paysages décrits par Sophie Divry sont magnifiques et la nature enchanteresse. La faune et la flore sont décrites de manière extrêmement poétique.
Si Joseph est sensible à cette beauté de la nature, il éprouve néanmoins beaucoup de difficultés à vivre seul. Alors qu'au cours de son incarcération, il dit lui-même : « Combien je donnerais pour ne plus voir personne, pour ne plus les entendre, ces hommes, ces détenus… » Voilà que maintenant la solitude lui pèse atrocement.
Par chance, un mouton et un chat qu'il parviendra, grâce à la nourriture, à approcher, deviendront ses compagnons de vie jusqu'à la troisième fin du monde qui va le frapper.
Trois fois la fin du monde est un livre romanesque et poétique, une véritable ode à la nature. Il pose la question suivante : vivre avec les autres est souvent un véritable enfer mais vivre seul est-il supportable ?
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J'ai beaucoup aimé ce livre ... C'est étrange, il commence par la vie d'un homme qui se retrouve en prison après un délit, et finit par ce même homme, survivant d'une catastrophe nucléaire (?), qui s'épanouit dans sa vie à la campagne, avec son mouton et son chat.
Surprenant, beau, puissant.
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Comment réagirez-vous à la fin du monde au sens propre comme au sens figuré ? Accepteriez-vous ce que cela implique psychologiquement et physiquement ?
A quoi seriez-vous prêts ?


TROIS FOIS LA FIN DU MONDE est une fiction spectaculaire ! Aussi éprouvante que contraignante, ce roman m'a plongée dans un état aussi sceptique que mystique. Un voyage au bout de soi, au bout du monde, un exil forcé, magique.


Joseph Kamal n'a jamais été destiné à être un voyou. Au mauvais moment au mauvais endroit, sa vie bascule dans l'horreur lorsqu'il se trouve menotté et endeuillé par la mort tragique de son frère exécuté froidement, Tonio. C'est un gentil garçon, serviable et brave, vivotant de boulot en boulot et d'intérim en intérim. Il n'a jamais rien demandé à la vie. Il s'en est contenté tout simplement. Tonio était le vilain garçon qu'il l'a embarqué dans ce mauvais tour de passe-passe. Au mauvais endroit au mauvais moment, il échoue dans ce monde inconnu, la prison. Îlot exclusif de privation de libertés. Dégradant, humiliant, il se sent tel ces déchets qui pourrissent dans ce tas d'immondices au milieu de la cour. Il devient un rat, un nuisible. Il s'adapte tant bien que mal à coup de coups de poings et de pieds. Il n'est plus rien, un reflet parmi tant d'autre d'une vie qui s'est échappée en quelques secondes. Il tient bon à coup de pompes et de routine. La fin de sa vie d'homme libre n'aura pas sa peau.


Puis un jour l'Homme a du déserté ces terres pourris par l'avarice et la convoitise humaine. Boummmm ! Plus rien ! Plus de femmes, d'hommes, d'enfants ! le chaos instantané ! Joseph est un survivant de cette fin prématurée. Il court loin, s'enfuit. Il se réfugie sur ces terres arides faites de cailloux qui semblent narguer le moindre vivant. Il est là. Il respire. Il vie. Mais il doit tout réapprendre. Un nouveau né dans un monde qui ne voulait plus de lui. Il crapahute. Il visite ces propriétés privées, privaient de vie. Il vie la nuit. Il vit le jour. Construire devient alors sa branche de salut. Il reconstruit une vie simple rythmée de calculs, de musique, du soleil et de la lune. Un mouton, une chatte, des compagnons providentiels témoins de la renaissance d'un homme savourant la solitude et le simplisme.


Comme un renouveau barbare, la fin approche. Que reste t-il à Joseph ? Des traits blancs dans le ciel bleu.


J'apprécie de plus en plus ce genre de lecture axée sur la création littéraire où les émotions, les personnages atypiques et la profondeur des sens s'unissent et se complaisent dans un texte poétique. C'est aussi envoutant qu'intriguant. La force des mots, des gestes du personnage, de ses pensées, de ses doutes, de ses craintes prennent une dimension spéciale et précise. C'est un drôle de tête à tête, entre moi-même, l'auteur et son personnage. Je me suis interrogée. J'ai également questionné ce personnage étrange et improbable. C'est un voyage extravagant entre l'irréel et le réel. C'est drôle, touchant, mais aussi horrible et poisseux.


TROIS FOIS LA FIN DU MONDE est audacieux et pertinent !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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À chacun sa vision de la fin du monde, pour Joseph Kamal, il va s'en faire une longue idée non pas une fois ni deux, mais trois fois.
Roman assez étonnant où l'enfer est ici à juste titre, les autres ou à défaut des autres, soi-même...
Incarcéré, Joseph se confronte au monde carcéral dans toute sa laideur et sa basesse. Harcèlement, fouilles intempestives, injures, Joseph suffoque entre ces gens qui ne semblent nourris que par la haine.
Survient une catastrophe nucléaire où la moitié de la population française est disséminée. Joseph se retrouve seul. Seul avec lui-même.
Cette partie regorge d'une poésie toute particulière trouvant son essence dans la nature environnante. Seul bémol dans la contradiction entre ce style onirique et le langage du personnage, souvent grossier et brutal.
Passé ce bémol, Sophie Divry dessine un roman où la nature est seule maîtresse des hommes. Joseph plonge coeur ouvert dans cette solitude où il délaisse peu à peu la haine des autres pour l'amour de son environnement. Chocolat, le bélier noir ou Fine la petite chatte sont autant de réconforts pour Joseph qui aura compris que souvent, on est bien plus heureux entourés d'animaux qu'auprès des hommes.
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Joseph Kamal est un jeune homme sans histoire jusqu'au jour où il participe au cambriolage d'une bijouterie avec son frère. le braquage tourne mal et Joseph se fait arrêter. Commence alors pour lui le début d'une nouvelle vie. La première partie du roman raconte le début de son incarcération pour braquage. Il découvre alors la prison, ses codes et tente de survivre dans ce monde brutal et hostile. Raconté uniquement à la première personne, ce début de roman nous permet d'être au plus proche des émotions et des ressentis de Joseph Kamal. le langage familier employé par Joseph s'apparente à la langue parlée et nous permet de suivre toutes ses pensées. On voit alors nettement la défiance progressive qui s'installe chez lui au fur et à mesure des injustices et mauvais traitements subis en prison que ce soit par les gardiens, les autres détenus ou même les représentants de la loi.
Puis survient « La catastrophe », une catastrophe nucléaire qui dévaste la partie sud de la France. Il y a très peu de survivants. Joseph en fait partie et lors d'un transfert il parvient à s'échapper.
Commence alors la partie la plus longue du roman. Suite à son passage en prison et à sa défiance envers le monde en général qu'elle a causé chez lui, Joseph refuse de retourner vivre dans la zone qui n'a pas été touchée. Il décide donc de s'installer et de tenter de vivre seul dans cette zone inhabitée où la nature reprend peu à peu ses droits. Dans cette partie, l'auteure alterne la narration interne et externe parfois au sein d'un même paragraphe. Nous faisant ainsi pénétrer au sein des pensées les plus profondes de Joseph tout en nous décrivant d'un point de vue externe ce qui lui arrive, ce qui se passe en lui et autour de lui. J'ai trouvé que ce type de narration était très intéressant et permettait bien au lecteur de s'immerger dans cet univers avec le personnage de Joseph.
C'est donc un Robinson Crusoé moderne que nous propose Sophie Divry avec ce roman. Joseph va essayer de survivre puis il va connaître les affres de la solitude. Sans aucune présence humaine ni aucun signe de vie humaine autour de lui, il va chercher à apprivoiser les animaux qui l'entourent, un mouton tout d'abord puis un chat. Mais au fur et à mesure que le temps passe, des moments de doutes, de mélancolies voire de profonde dépression se succèdent. En effet, contrairement à Robinson Crusoé, Joseph a choisi de vivre dans cette zone coupée du monde. Mais alors à quoi bon ? le livre pose la question de l'utilité d'une telle existence et du besoin de compagnie qu'ont les hommes, celle des animaux à défaut de bénéficier de celle de ses semblables. Au-delà du besoin de compagnie, se fait sentir également le besoin de trouver un sens à son existence en s'occupant justement d'autrui.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait réfléchir à notre condition d'homme et à nos besoins. Si manger et boire s'avèrent être des besoins vitaux, l'homme ne peut s'en contenter très longtemps. Il va chercher un autre but à poursuivre plus profond mais tout aussi nécessaire. C'est également un très beau roman sur la nature et le lien que l'homme entretient avec elle.
Lien : https://aubonheurdemadame.wo..
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Sophie Divry m'intéresse depuis ses premiers écrits par le choix de ses sujets, par ses audaces stylistiques et sa capacité à se renouveler.
Son dernier roman n'échappe pas à la règle. Il commence par un univers carcéral digne des meilleurs romans noirs pour continuer sur un récit post-apocalyptique puis s'achever par une note plus intimiste. Par sa maîtrise des appositions et des ruptures de styles, l'auteur transforme une oeuvre dont le principe aurait pu devenir indigeste en un récit d'une grande cohérence doublé d'une véritable élégance formelle.
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