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3,68

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Récit surprenant du héros qui raconte son sordide passage en prison, hyper réaliste pour passer ensuite à un univers de post apocalypse où il va devoir survivre en solitaire !
Encore un OVNI comme sait en décrire cette auteure.
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Joseph est incarcéré suite à un braquage qui tourne mal. L'arrivée en prison , les codes non connus, la dégringolade absolue. puis l'opportunité de changer de vie.

Voilà, je n'en dis pas plus. L'un des intérêts de cette lecture est de l'aborder vierge de toute idée quant à sa construction. le roman est singulier, inclassable .
Un petit mot sur l'univers carcéral : Froid dans le dos et peut être proche de la réalité .
Il présente une belle reconquête de l'homme par l'homme, des retrouvailles avec l'essence de la vie, loin de tout le surfait mercantile qui nous entoure.
C'est aussi un roman très pointu sur l'évolution mentale d'un homme , ses doutes ,ses espoirs , ses joies , sa folie latente.
L'écriture à deux voix (narrateur, Joseph) permet une diversification de styles marquante.
La couverture prend tout son sens à la dernière page, le titre étant quand à lui sans équivoque. Mais l'auteur a plus d'un tour dans son sac...
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Depuis le temps qu'il attendait dans ma PAL, je me suis plongée hier soir dans Trois fois la fin du monde de Sophie Divry, roman de la rentrée littéraire 2018 des Éditions Noir sur Blanc, reçu via net galley.
Après un braquage avec son frère qui se termine mal, Joseph Kamal est jeté en prison. Gardes et détenus rivalisent de brutalité, le jeune homme doit courber la tête et s'adapter. Il voudrait que ce cauchemar s'arrête...
Une explosion nucléaire lui permet d'échapper à cet enfer. Joseph se cache dans la zone interdite.
Poussé par un désir de solitude absolue, il s'installe dans une ferme désertée. Là, le temps s'arrête, il se construit une nouvelle vie avec un mouton et un chat, au coeur d'une nature qui le fascine.
Trois fois la fin du monde est composé de trois parties : la première nous emmène en prison avec Joseph ; la seconde après l'explosion nucléaire ; et la dernière nous relate son installation et sa vie dans une ferme abandonnée.
J'ai lu ce petit roman d'un traite. J'ai apprécié ma lecture même si j'ai trouvé la première partie assez dure. Nous sommes en prison avec Joseph. Il s'est retrouvé là alors que son frère a été abattu devant lui. le braquage a mal tourné et il va le payer cher. Gardes et détenus ne sont pas tendres avec lui et parfois c'est un peu dur à lire.
La deuxième et la troisième partie sont moins difficiles à lire. La seconde partie se lit d'une traite ; elle est courte, et rythmée.
J'ai eu plus de mal avec la troisième partie car son installation est intéressante, sa vie à la limite de la folie, seul avec ses animaux est intéressante aussi. Toutefois c'est un peu lent et il y a quelques longueurs qui font que j'ai parfois un peu décroché.
L'ensemble donne un roman de la rentrée littéraire que j'ai apprécié de découvrir.
Je lui mets un joli quatre étoiles :)
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” J'étais sûr que ce braquage était une mauvaise idée, qu'il allait à sa perte. Mais comment est-il fait celui qui laisserait perdre son frère sans prendre le risque de se perdre avec lui ? En ces temps-là, il y avait des frères, on se rendait des services et il y avait des hommes pour vous punir. Voilà pourquoi je me retrouve un soir devant la porte de la prison de F. “ 



Après un braquage qui tourne à la catastrophe, Joseph Kamal se retrouve derrière les barreaux. L'apprenti braqueur va devoir faire face à la brutalité des gardes et des détenus. Il va devoir s'adapter et surtout courber l'échine

. 
” Déjà la laideur du béton me fatigue, déjà l'horizon me manque. Les couloirs se succèdent, gris sale, éclairés au néon, sans autres ornements que des tuyauteries et des fils électriques suspendus comme un long remords au-dessus de ma tête. “ 



Joseph vit chaque jour un véritable cauchemar et donnerait n'importe quoi pour quitter cet endroit. Il était quand même loin d'imaginer, que ce serait une explosion nucléaire, qui lui permettrait de quitter cet enfer.



” Il n'y aura plus jamais de phares, plus jamais de cris, de moteurs s'opposant à la nuit. le noir s'étale. “ 


Joseph se cache dans la zone interdite. Poussée par un besoin de solitude, il s'installe dans une ferme isolée, avec pour seule compagnie un mouton et un chat, entouré d'une nature qui le fascine chaque jour un peu plus.



” Il a été patient dans les pires choses, il pourra l'être dans les douces. “ 



Ce que j'en dis :

Je me réjouis toujours de découvrir un nouveau roman post-apocalyptique, peut-être une façon pour moi d'apprivoiser ma plus grosse peur : survivre à une catastrophe planétaire. 

L'auteure commence d'une manière tout à fait surprenante en nous embarquant au départ en milieu carcéral, suivre un homme qui vient de s'y faire enfermer suite à un mauvais choix.
C'est pendant son emprisonnement qu'une catastrophe va survenir et qu'il va retrouver une liberté qui sera hélas une liberté relative qui le condamnera à une survie laborieuse, quasiment seul au monde.
Le roman bascule vers une ode à la nature qui jour après jour reprend ses droits. 
Un récit étrange où virevolte une certaine poésie qui nous émerveille et nous glace face à cette solitude en pleine nature. 
Même si je ne rejoins pas entièrement l'engouement général ce roman est une belle découverte. Une histoire qui m'a touché mais sans totalement me transporter. 


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Cette année encore, j'ai été sélectionnée pour participer aux Matchs de la rentrée Littéraire organisés par Rakuten #MRL.
J'ai choisi le roman de Sophie Divry car je ne connaissais ni l'auteur, ni la maison d'édition Noir sur Blanc dont Notabilia est une des collections.
Sa couverture épurée au maximum et sa 4ème de couverture m'ont attirée.
Bonne pioche cette année avec ce court roman qui se déroule dans un futur pas si lointain. Malgré quelques incohérences liées aux romans d'anticipation mais aussi parce que nous n'en sommes pas encore arrivés là, ce texte est très intéressant parce qu'il va, stylistiquement parlant, passer presque d'une extrême à l'autre.
Alors que le personnage central, Jo, va voir s'effondrer trois fois son monde, l'auteur va passer d'une narration à plusieurs personnages à une seconde avec un seul et unique personnage. de même, le roman commence avec un style dur et violent mais un peu léger, moins travaillé. L'auteur finalement ne s'attarde pas sur cette première partie.
La seconde partie du texte s'avère bien plus bucolique, poétique, parfois philosophique. Un retour à la nature et à la beauté simple des choses.
Quid du titre ? Jo va voir « son » monde, trois fois, s'écrouler.
Le premier c'est « l'avant ». Jeune homme d'à peine 20 ans, il décide de rendre service à son frère Tonio, délinquant, et de l'assister pour un braquage. Mais tout ne se passe pas comme prévu, Tonio est abattu par la police et Jo est arrêté. Fin du premier monde.
Jo est ensuite incarcéré dans une prison du Sud de la France. Là-bas règnent la brutalité, les humiliations. Il est battu, affamé.

Jusqu'au jour où a lieu une catastrophe nucléaire. Jo en profite pour s'évader. Sauf qu'il est le seul survivant. Ici s'achève son deuxième monde.

Jo va devoir apprendre à vivre seul, sans électricité, sans télévision, sans les bruits qui nous entourent. Sa survie, il va la devoir à quelques animaux rescapés comme lui.
Une nouvelle version de « Seul au Monde » mais sans espoir de salut, un retour à la nature et à nos besoins fondamentaux, un texte qui peut parfois déranger un peu si on l'interprète mal, ce dernier monde de Jo est celui qui manque peut-être le plus de cohérence mais qu'importe, on partage la solitude et la souffrance de Jo. Et qui sait ce qu'il adviendra de nous quand cela se produira ?
A lire et à méditer pour balayer nos peurs et se préparer, au cas où.

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Ce roman vous fait découvrir l'homme dans ce qu'il a de plus inhumain, sa cruauté, sa bassesse, c'est ce que va expérimenter Joseph notre jeune narrateur dans un première partie qui se passe en prison. Il y a atterrit entraîné par son grand frère Tonio dans un braquage qui tourne mal, Tonio y perdra la vie et lui passe par la case prison. C'est sombre et rude de côtoyer la lie de l'humanité. Les détenus oui mais pas seulement, on se rend vite compte que les gardiens et la direction ne valent pas mieux. Plusieurs fois après avoir subit l'humiliation ou les coups le personnage nous dit « … je ne rhabille plus le même homme qu'une heure auparavant » et l'on comprend à quel point cette étape de sa vie peut être délétère. le scénario que nous propose Sophie Dury est surprenant et nous permet de passer du rien au tout. La seconde partie s'appelle « La catastrophe » et en effet c'en est une pour la population qui disparaît, une explosion nucléaire qui ravage la moitié de la France et une partie de l'Europe ne laissant que des morts derrière alla. Pour Joseph c'est une bénédiction car il va pouvoir s'échapper et être le seul survivant. Cette liberté est enivrante et à la fois elle fait peur. le roman prend une autre tournure plus poétique avec de très belles descriptions de la nature et de la survie de cet homme qui avait rêvé de solitude et qui finalement la subit. C'est sans compter l'arrivée d'un mouton puis d'une chatte pour lui tenir compagnie. J'ai pris énormément de plaisir à lire cette troisième partie nommée « le solitaire », sa reconstruction en tant qu'humain mais aussi son implantation dans son nouveau cadre de vie, une sensation de liberté infinie et d'une solitude tellement prégnante qu'elle lui fera toucher du doigt les contours de la folie. La confrontation à la nature m'a rappelé certain passage de Sa majesté des mouches de William Golding ou encore Jules Vernes avec son « île mystérieuse ». Ce sont de très belles lignes intenses et profondes sur les bases fondamentales d'un être humain, le petit côté Robinson Crusoë est un thème porteur de tant d'espérance en l'avenir et à la fois Robinson avait Vendredi alors que Joseph est seul et se révèle couche après couche comme un être humain possédant une grande force intérieure et une pulsion de vie admirable. Un livre que je garde précieusement car il a su me toucher intensément. Bonne lecture.
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Joseph Kamal est en prison. Et puis par un événement extérieur fortuit, il se retrouve seul. C'est Robinson dans le Quercy. Tout comme Robinson,notamment celui de Tournier, il va peu à peu dresser son monde, ordonner sa vie, s'imposer le travail, vaincre la nature. Lui, l'ex taulard, le rebelle, le marginal ... le voilà prisonnier de son propre esprit pour ne pas sombrer ...

Roman en trois parties, dont la première, dure, est vive, sans répit, sur le qui-vive. On ferme pas l'oeil. C'est tendu. Et puis, peu à peu, le rythme baisse, tout devient lent. On entre dans un environnement hostile.Dès qu'on quitte le monde habité, le moindre fait devient important, le moindre bruit une menace.

Avec une qualité littéraire indéniable, Sophie Divry nous fait partager les grandes angoisses mais aussi les petites joies de cet homme perdu. Une réécriture originale du célèbre mythe, où l'on croise aussi des références à La route de Cormac Mc Carthy et au petit Prince de St Exupéry.

Vous l'aurez compris, ça ne respire pas la joie de vivre, mais le titre déjà était annonciateur.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Dans ‘Trois fois la fin du monde Sophie divry part du réel, c'est réaliste et direct, elle ne fait pas dans la dentelle. Elle nous présente la France pays des droits de l'Homme avec des zones de non droit : les prisons. Une fois les portes fermées pratiquement plus personne ne se sent concerné par ce qui s'y passe. Elle montre l'Homme broyé par la machine, que ce soit du côté des délinquants, des criminels ou des surveillants.

Cette première partie du roman est assez violente, elle fait réagir le lecteur. Heureusement toute l'histoire ne se déroule pas dans le milieu carcéral.

Joseph, le narrateur à 20 ans au début de l'histoire. Il est plutôt du genre à s'adapter, il a une part de lui qui recherche la vie calme, la routine et en même temps il est prêt à tous les changements. Ce n'est pas lui qui amorce les changements. Dan la première partie, c'est son frère qui l'emporte dans sa chute. Vous verrez que dans les autres cycles de sa vie, ce n'est pas lui l'élément déclencheur.

Ce qui m'a marqué depuis le début de cette histoire c'est la place importante des cinq sens. Prenons la vue, Joseph n'a pas vu assez vite les policier qui l'ont appréhendé, cependant il va voir son frère mourir. Après la garde à vue, c'est direct la case prison et là, la vue va se réduire, portes, grilles, murs, baisse de la lumière et descente en enfer. Vous verrez que d'autres sens vont prendre le relais avant la troisième partie… puis à nouveau la vue va découvrir les lumières, les couleurs et les sensations visuelles.

L'odorat, l'ouïe, le toucher, le goût tout va venir nous montrer l'horreur, la découverte d'un nouveau monde fait de coups, de sang où tout est corrompu. Tout est négatif, même l'image ressemble à un négatif argentique. Sans vouloir vous dévoiler la suite, il va devoir réapprendre, voire apprendre de nouvelles sensations.

Dans les sensations d'espace, on a l'enfermement, puis une étape transitoire et l'ouverture vers l'autre extrême, ensuite Joseph va de lui-même refermer son univers pour revenir à la notion de cocon, revenir à lui. Il y a une différence entre enfermement du début qui fait plutôt penser à un cercueil (prison) et le nid pour renaître. Joseph vit par cycles de plus en plus courts.

Joseph va se retrouver la position d'un Robinson Crusoé volontaire, il sait qu'à quelques heures de marche la société qui l'a rejetée est là. Il s'accorde une parenthèse dans sa vie pour se reconstruire.
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Depuis Daniel Defoe et son Robinson, les histoires d'hommes et de femmes isolés de leurs congénères et confrontés à la solitude ont inspirés bon nombre d'écrivains. Elles sont même devenues l'un des thèmes principaux des récits post-apocalyptiques qui traitent de la fin du monde ou du dernier humain sur la Terre. le roman de Sophie Divry se situe quelque part entre les deux, empruntant aux histoires d'anticipation la cause de l'isolement de son héros et à la robinsonnade l'environnement sauvage - ou disons plutôt naturel - dans lequel il se voit contraint de vivre.
Il commence cependant sur une note tout à fait différente, par la confession d'un jeune homme qui vient d'être incarcéré à la suite d'un braquage qui a mal tourné. J'ignore dans quelle mesure la peinture de l'univers carcéral que nous livre Sophie Divry est le fruit d'un travail de recherche ou celui de son imagination, mais je dois dire qu'elle m'a parue particulièrement convaincante. La promiscuité, la violence continuelle, l'injustice et la désespérance qu'elle fait ressortir m'ont fait frémir. Ceux qui pensent que la prison est une peine trop légère devraient lire ces quelques pages, ils seraient aussitôt convaincus du contraire.
Cette première partie qui occupe un bon tiers du livre permet de faire connaissance avec le jeune héros qui deviendra par la suite le personnage unique du récit. On découvre donc quelques bribes de son histoire personnelle et les circonstances qui l'on menées là où il en est. On découvre surtout les conditions de vie abominables dans lesquelles il se débat désormais. La description très réaliste de sa vie en prison avec son horizon borné, sa saleté et les effroyables odeurs de la misère a aussi pour but de marquer la différence avec la vie pastorale qui l'attend. Car c'est en effet un nouveau bouleversement que Joseph va devoir affronter, sans doute moins douloureux que le premier mais tout aussi brutal.
L'auteur ne s'étend pas sur les circonstances du retour à la liberté de son personnage. Tout juste est-il question d'un incident nucléaire bien pratique qui a pour effet de vider une moitié de la France de ses habitants et d'une immunité providentielle qui lui permet de transformer Joseph en Robinson du causse. Elle est en revanche beaucoup plus prolixe pour ce qui est de nous décrire sa survie au quotidien. Désormais seul dans un environnement rural, Joseph est très vite obligé d'effectuer un véritable retour à la terre et de s'installer dans le long terme pour assurer sa subsistance. Il se transforme donc en paysan et enchaîne les corvées : semailles, irrigation, récolte, élevage de lapins, chasse et pêche ; une vie totalement nouvelle qui l'oblige à renoncer au confort du monde moderne. Une perte toutefois largement compensée par des découvertes sur lui-même et son environnement. Dépouillé du superflu, il peut désormais profiter de joies toutes simples. Il apprend à vivre au rythme des saisons et à se contenter de ce que la terre et son travail lui offrent. Il retrouve aussi la maîtrise de son temps, prend l'habitude de contempler ce qui l'entoure et s'enrichit au contact des animaux et de la vie sauvage.
Une vie qui serait idyllique s'il avait quelqu'un avec qui la partager. La solitude qu'il avait tant appréciée à sa sortie de prison, finit par lui peser, en particulier l'hiver lorsqu'il est inoccupé. Il ressasse alors ses idées noires, songe à ce qu'il aurait pu faire de sa vie si les choses avaient tournées autrement et il faudra une troisième fin de son monde pour qu'il décide de retourner vers les hommes, accomplissant ainsi une boucle sur lui-même. Soustrait de la société des hommes pour avoir trop aimé son frère, puis dégoutté du genre humain au point d'entamer une vie d'ermite, Joseph finit par se rendre compte qu'il ne peut se passer des autres. le constat est sans appel : l'homme est un animal social qui ne peut se passer du contact de ses semblables.
Si la morale de l'histoire est un peu simpliste elle est en revanche joliment amenée grâce au style extrêmement fluide de l'auteur qui sait aussi bien restituer le parler 9-3 d'un jeune banlieusard que la magie toute simple d'un coucher de soleil sur le causse quercynois.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Ce roman nous raconte l'histoire de Joseph Kamal, adolescent sans histoire, avec plutôt de bons résultats à l'école, une vie ordinaire qui bascule brutalement car il a voulu accompagner son frère dans un braquage, alors qu'il n'en avait pas envie mais ne se sentait pas le droit de le laisser y aller tout seul.

« J'étais sûr que ce braquage était une mauvaise idée et qu'il allait à sa perte. Mais comment est-il fait celui qui laisserait perdre son frère sans prendre le risque de se perdre avec lui. » P 14

Le braquage dérape et son frère est tué par des policiers, et c'est le brusque contact avec la prison, la fouille, les conditions de détention, les relations avec les caïds qui ont connu son frère, et il se retrouve, alors qu'il est primo-délinquant dans le quartier des criminels, ce qui va entretenir sa haine et sa colère vis-à-vis des surveillants.

Et puis, un jour, l'explosion d'une centrale nucléaire de dernière génération provoque l'irradiation de la moitié de la France, et joseph profite du transfert des détenus vers une zone non contaminée pour s'échapper. Il va se mettre en mode survie, tenter de résister, apprendre à se nourrir, à cultiver des légumes. Il entre dans une nouvelle dimension, découvre la solitude, son silence assourdissant qui contraste tant avec le bruit et la violence de la prison.

J'ai aimé la manière dont Sophie Divry a construit son roman dystopique en trois chapitres totalement différents les uns des autres, avec des titres lapidaires : « le prisonnier », « La catastrophe » et « le solitaire » ; tout au long du récit, elle passe du « il » au « je », du langage maîtrisé au langage carcéral, avec des constructions de phrases qui changent complètement, augmentant l'intensité du récit ; on passe aussi de la description à la réflexion, aux émotions, et l'évolution du héros dans ce récit est très intéressante, son apprentissage de la solitude.

De la catastrophe nucléaire, on saura en fait peu de choses car ce n'est pas l'objectif du livre, c'est simplement le déclencheur de la transformation de Joseph. On passe d'un milieu violent, fermé avec la prison à une nature, certes libre mais à quel prix ?

Comment survivre si l'on est tout seul, tel Robinson sur son île, à l'affût des bruits bizarres, des dangers éventuels, un retour à la terre, au rythme des saisons et des cycles veille-sommeil… lui qui voulait tant être seul, tant la promiscuité lui pesait en prison, tant il était avide de silence :

« J'ai tellement envie d'être seul maintenant. Entièrement seul. le besoin de solitude me torture presque physiquement. Ah qu'on me donne de l'air, de l'espace. Combien je donnerais pour ne plus voir personne, pour ne plus les entendre ces hommes, ces détenus, ces corps près du mien, ne plus les voir bouger, combiner, dominer, causer, ne plus les entendre mastiquer, se gratter, ronfler, pisser, et répandre autour de moi toute cette saloperie d'humanité. » P 65

Sophie Divry pose aussi une autre question : l'homme peut-il survivre seul ? Même s'il tente de vivre en harmonie avec la Nature, n'a-t-il pas besoin d'être en contact avec ses congénères ?

Ce roman est une ode à la vie et à la Nature, et à son respect surtout ! sujet qui touche chacun de nous, étant donné le massacre généralisé de la planète auquel nous assistons en ce moment, avec les catastrophes provoquées par l'homme et la nécessité de réapprendre tous les gestes les plus élémentaires que nos Anciens maîtrisaient et qu'on oublie.

C'est le premier livre de Sophie Divry que je lis et c'est une belle découverte ! et je remercie vivement Rakuten et les éditions « Notabilia » qui m'ont permis de lire ce roman!

#MRL18 #Rakuten

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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