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4,09

sur 500 notes
Victor Dixen est un auteur que j'apprécie beaucoup : j'ai adoré Phobos, et aimé Cogito ou Animale, même si Phobos reste mon préféré!

Mais j'avoue qu'Extincta m'a laissée mitigée...

J'ai trouvé le monde désespéré et sombre imaginé par l'auteur plutôt intéressant : le système de castes, habituel dans les dystopies, s'appuie sur une classification originale, de même que les noms des habitants et la religion qui s'est développée. Mais j'ai eu du mal à vraiment apprécier les personnages, je ne les ai pas trouvés réellement crédibles, dans leurs actes, paroles et sentiments.

L'histoire, après un début rythmé, est assez lente, une fuite en avant où les personnages suivent tous Astrea, personnage finalement trop parfait pour être attachante. On pourrait penser que le suspense de la fin du monde donne du peps à l'ensemble mais pas réellement puisque seul le lecteur est au courant pendant au moins la moitié du roman grâce au compte à rebours, sans que l'on sache ce qu'il va se passer.

La fin redevient plus dynamique, mais l'ensemble, bien que sympathique, m'a laissé une impression de longueur sans véritable cohérence, à part les sentiments qui se développent entre Astrea et Océrian malgré le fait que tout les oppose et qu'ils échangent dix mots en tout (bon, j'exagère un peu)
Extincta reste un bon roman, surtout pour des amateurs de dystopie, mais malgré un message écologique intéressant, je n'ai pas réussi à réellement m'y immerger.

A partir de 11 ans.
Lien : https://abrrracadabra.canalb..
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Je ne pensais pas l'écrire un jour mais je n'ai pas accroché au dernier bébé de Victor Dixen. Pourtant j'ai saisi son message, son alerte. Je trouve son roman très original dans sa construction. Une très belle plume comme d'habitude. Mais j'ai tellement galéré pour rentrer dans cette histoire. Je me suis perdue, je n'ai pas réussi à tout comprendre. Soit j'étais dans des mauvaises conditions, soit le roman ne voulait pas de moi…. Malgré qu'il soit lu, je le mets de côté. Je risque de le ressortir une autre fois pour un challenge. On sait jamais ce n'était pas le bon moment pour lire Extincta
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Oserais-je avouer que ça m'arrive encore parfois ? Eh oui : j'ai acheté ce livre, tout récemment sur un coup de tête, dans le but essentiel de grappiller quelques points dans un challenge particulier… J'avais certes déjà entendu parler de l'auteur – en bien ! – et j'ai même plusieurs de ses livres en PAL ou pour le moins dans mes souhaits de lecture, mais je n'avais encore jamais rien lu de sa plume, et ce livre-ci en particulier ne figurait dans aucune de mes listes.
Et pourtant, après l'avoir refermé, j'ai juste envie de dire : waouh !

D'abord, c'est un bel objet : les algues omniprésentes, de ce beau vert tellement trompeur, sont légèrement brillantes et reliéfées. Par ailleurs, pour moi qui lis désormais en grande partie en numérique, je continue d'acquérir des livres en format broché (ou parfois poche) si c'est « justifié », par exemple par la présence d'illustrations ou de cartes par exemple, qui sont décidément plus agréables à découvrir sur papier. C'est bien le cas ici : des cartes en effet de ce monde pas si imaginaire que ça ; le « choeur » du début et de la fin, carrément flippant, et le fait qu'il soit imprimé en blanc sur fond noir ajoute une touche à ce frisson glacé qui parcourt tout à coup l'échine ; et en début de chaque chapitre, cette longue bougie qui ne cesse de s'amenuiser, au fil du décompte des dernières heures des derniers hommes…
Car c'est bien de cela qu'il s'agit, on le comprend en lisant le synopsis et ça s'annonce sans aucun doute possible dès la lecture de ce premier « choeur » en guise de prologue, et pour ceux qui voudraient encore ne pas y croire tout à fait, le sous-titre du premier chapitre ne laisse aucune marge à ce doute : 255 heures avant l'extinction… et il en reste moins en début de chaque nouveau chapitre, un véritable compte à rebours !

Oh ! l'histoire de base est assez convenue, d'une certaine façon : on se retrouve dans une société fonctionnant selon un système de castes, particulier à ce monde qui ressemblerait à un monde de fantasy… jusqu'à ce qu'on comprenne (très vite, cela dit) qu'il ne s'agit de rien d'autre que des dernières terres habitables de notre planète, autour du pôle Nord désormais quasi-uniformément désertique car offert aux rayons impitoyables d'un soleil dont plus aucune couche d'ozone ne filtre les rayons, obligeant les habitants à se vêtir de « linceuls » (ciel que ce mot seul est affreux ! – c'est quand même, nous dit le Robert, une « pièce de toile dans laquelle on ensevelit un mort. »…), de diverses couleurs selon leur niveau social.
En effet, ces derniers survivants de la race humaine se sont organisés en cités-royaumes, et notamment celle de Viridienne, située en bord de mer, où commence l'intrigue. Ces cités sont dirigées par les « apex », une race apparemment supérieure d'êtres humains aux cheveux et aux yeux de diverses teintes du sceptre violet, tandis que les autres hommes sont divisés très clairement en quelques autres castes – dont une dédiée à la nouvelle religion pour « Terra » -, allant jusqu'aux « suants », qui sont, à Viridienne, des ouvriers bêcheurs de ces algues, potentiellement mortelles, mais aussi dernière ressource de ces hommes, et qui servent absolument à tout : de la nourriture jusqu'aux vêtements, en passant par les constructions etc., dans un monde où tout autre être vivant a disparu, à part quelques arbres rachitiques et quelques-uns de ceux qu'on appelle aujourd'hui nuisibles (moustiques, sangsues et scorpions, par exemple) et dont le « meurtre » est sévèrement réprimé.

Dans ce monde sans grand espoir, qui vivote au jour le jour pour le peuple, tandis que les puissants règnent par la force et les alliances avec les voisins des autres cités-royaumes, Astréa la suante et Océrian l'apex ont leurs rêves, leurs désillusions, et leur désir d'un « ailleurs »… Leurs chemins vont bien sûr se croiser et on aura une inévitable ( ?) mais bien gentille romance (après tout, on est dans du young adult) façon « je t'aime moi non plus », qui sera bien présente sans être jamais vraiment centrale, et surtout, sans jamais effacer l'enjeu bien plus important de ce roman.
J'ai craint un moment que ce livre serait – comme je l'ai parfois ressenti dans certains livres post-apo destinés à la jeunesse – un énième plaidoyer pro-végétarisme, avec cette obsession d'Astréa surtout, contre tout qui oserait tuer le moindre animal encore vivant, et considère avec un sentiment d'horreur absolue ses ancêtres (dont moi !) qui osions en consommer. J'avais alors envie de crier à l'auteur : ce n'est pas le fait de consommer de la viande qui est en train de bousiller notre monde, après tout l'être humain est omnivore et en consomme depuis la nuit des temps ; le problème, comme toujours, c'est l'excès : nos élevages intensifs inadmissibles, notamment… Heureusement, j'ai commencé à réellement respirer lorsque notre petit groupe de héros croise un « médecin » féru de littérature ancienne (on aura un large partage des vers de Baudelaire, à partir de ce moment-là !), qui rejoint cette pensée qui me taraudait : « Terra offre généreusement ses ressources à tous ses enfants, humains y compris : c'est l'excès seul qui constitue un crime, répondit mystérieusement l'érudit. » - certes, à ce moment-là il était question des livres, que l'on faisait à partir d'arbres, chose impensable pour nos hommes de ce futur tellement plausible, puisque les arbres en ont quasiment disparu…

Je me suis d'ailleurs demandé, à ce sujet : dans cette société où les algues servent absolument à tout (ou presque), comment est-il possible que les hommes aient renoncé aux livres, n'aient pas tenté de continuer l'aventure de l'écriture en créant du papier d'algue ou que sais-je ? On le sait : la distinction officielle entre préhistoire et histoire (de l'humanité) se fait à partir de l'invention de l'écriture… Qu'a donc voulu signifier l'auteur en créant cette société post-apo (et aussi très dystopique !) qui ne connaît plus l'écrit ? C'est clairement une société qui a une structure de type moyenâgeuse (ou peut-être antique), mais certainement pas préhistorique ! Ou alors il n'a pas pensé à ce « détail », dans le but d'arriver à la découverte de Baudelaire par nos héros ? cette dernière n'aurait pas eu le même impact s'ils avaient eu accès à de la littérature dans leur vie courante…
À vrai dire, on se pose tout un tas de questions, tout au long de cette lecture, et j'ai été plus que satisfaite de découvrir que l'auteur a réellement bien « manipulé » le lecteur, car toutes ces interrogations qui ont surgi au fil de mes lecture, ont trouvé réponse dans les derniers chapitres ! sauf cette histoire de l'absence de l'écrit (et d'un support quelconque) dans cette société qui n'avait pourtant rien de préhistorique. Si ce n'est, peut-être, cette vision désespérée que la fin de l'humanité ressemble désespérément à ses débuts…

Mais je reviens à ce que je disais plus haut : histoire de base convenue, car ce sont les immuables pouvoirs de l'amour, de l'amitié, de l'engagement, du courage etc. qui affrontent la soif de puissance, le besoin de gloire, la cruauté… et qui donnent toute leur valeur à nos quelques héros, dans ce monde pourtant désespéré, où le lecteur voit les dernières heures s'égrener implacablement.
Mais ici, leur mise en scène offre un roman plein de rebondissements et retournements de situations, certains que l'on croyait prévisibles et qui s'avéreront complètement inattendus, pleins d'inventivité. Ce sont un peu plus de 600 pages où l'on ne s'ennuie jamais, où l'on a le coeur serré pour Astréa et/ou pour Océrian et leurs compagnons de route, où l'on frémit au fil de leurs rencontres rarement agréables – à part celle avec l'érudit cité plus haut, qui est une véritable bouffée d'oxygène dans un monde qui n'en a plus guère… On sait que c'est du young adult (ce qui fait que je me « méfie » toujours un peu), mais on se laisse prendre dans ce voyage plein de péripéties qui se cessent de surprendre ; on sait dès les premières pages, comme je disais plus haut, que ce livre va nous narrer les toutes dernières heures de notre propre espèce, c'est d'autant plus horrifiant que l'on sait trop bien que ce n'est même pas un avenir impossible (au contraire !), et on s'étonne même un peu que l'auteur ait été bien « optimiste » de créer ce monde à une époque qui n'est jamais révélée précisément, mais il laisse entendre que ce sont quand même plusieurs générations après la nôtre, au point que tout ce qui fait notre quotidien ait été oublié entre-temps, si ce n'est par quelques-uns…

C'est une histoire étonnamment glaçante et désespérée, mais aussi terriblement humaniste (dans un sens positif !), car elle ne cesse de mettre en avant ces valeurs qui auraient pu sauver l'humanité et, dès lors, toutes les autres espèces. Hélas, sans tomber pour autant dans un discours manichéen, l'auteur laisse entendre que l'inlassable recherche du pouvoir pour le pouvoir, l'exploitation des ressources de la terre, ont quand même conduit au désastre, et le fil ténu de l'espoir que laisse l'auteur en toute fin de volume, est aussi vacillant que la flamme de cette fameuse bougie, qui a fini par s'éteindre…
C'est un livre qu'il faudrait faire lire très largement, à nos jeunes sans aucun doute, à leurs parents sans hésiter car, malgré son orientation « jeunesse », il est très agréable à lire pour un adulte (je parle là de la plume), mais aussi à tous nos « dirigeants », certains plein de bonne intentions, mais si souvent aveuglés par ce goût du pouvoir pour le pouvoir qui ne cesse d'être dénoncé !

Quant à ce choeur glaçant et bien un peu mystérieux qui apparaît au début comme un prologue, et puis tout à la fin en épilogue, on comprend au fil des pages (je dirais que j'ai commencé à avoir des « doutes » vers le milieu du livre, à cause d'un événement particulier) ce qu'il peut bien représenter. Et ainsi, indéniablement, même s'il est un élément de cet infime fil d'espoir qui est laissé, il participe aussi à ce sentiment de malaise diffus qui ne quitte plus le lecteur, plusieurs heures après l'avoir refermé. Glaçant, mais magnifique !
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Voilà déjà quelques mois qu'Extincta repose dans ma pile à lire. Déçue par Cogito, le précédent roman de Victor Dixen, j'ai pas mal tergiversé avec celui-ci, je l'avoue, mais le thème de l'urgence écologique me tient beaucoup à coeur et j'avais vraiment envie de découvrir cette histoire qui s'égrène comme un compte à rebours pendant plus de 600 pages. Récit de l'extinction de l'homo sapiens sapiens...

L'intrigue prend place dans le futur, à une époque où les pires prédictions climatiques se sont réalisées. La quasi totalité des espèces animales se sont éteintes et les derniers Hommes se sont réfugiés sur des terres qui sont tout sauf hospitalières. Ils ont oublié leur Histoire, leurs langues, leurs us et coutumes, et les ont remplacés par les leurs : des croyances et des usages destinés à faire renaître la déesse Terra de ses cendres. Mais hier, aujourd'hui ou demain, les Hommes seront toujours les Hommes, sous le joug de la justice du plus fort.

L'univers est vraiment bien construit, j'ai adoré. L'auteur m'a bluffée par sa capacité à nous proposer un monde qui est le nôtre finalement, mais tellement différent qu'il n'a plus grand chose en commun. C'est riche, dense et très visuel, plein de jolies trouvailles comme ces vieilleries appelées “livres”, notamment Les fleurs du mal, de Charles Baudelaire et le magnifique poème L'albatros. La symbolique a une grande importance dans ce livre, les messages transmis sont nombreux : réchauffement climatique, extinction des espèces, destruction de la planète sont autant de thèmes capitaux.

Du côté des personnages, on suit Astréa et Océrian. La première est une fille du peuple, une suante qui ramasse des algues jusqu'à l'épuisement. le second est issu de la noblesse, un apex qui a perdu sa jambe et aussi son statut d'héritier du trône quand il était enfant. La rencontre sera violente et douce à la fois, intense et ô combien dramatique. Tous deux ont des caractères très forts, ils sont déterminés à obtenir ce qu'ils veulent (sauver son frère pour Astréa, et retrouver la place qui lui est due pour Océrian) et face à cette détermination, aucune histoire d'amour ne fait le poids.

Je la craignais, cette histoire d'amour, je sentais le truc bien gnangnan arriver et j'étais déçue d'avance ! Sauf que non, Victor Dixen s'est montré plus habile que ça et je l'en remercie vivement. Elle est là, cette histoire, mélange d'amour et de haine, mais elle n'écrase ni l'intrigue ni son dénouement. Au final, cela nous donne un roman que je recommande bien volontiers. Pari réussi pour l'auteur, plus qu'à attendre son prochain opus, d'ores et déjà annoncé à l'automne avec un nouveau changement de registre : La cour des ténèbres devrait nous parler de vampires, d'après ce que j'ai compris !
Lien : http://etemporel.blogspot.co..
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Victor Dixen a totalement réussi son pari et je m'incline devant sa minutie ! Tout est parfait et très recherché, du nom des personnes issues des noms latins de nos chers animaux disparus jusqu'à tout l'environnement dans lequel évolue Astréa et Océrian ! On peut également prendre Extincta comme un terrible présage si jamais l'humanité continue de ronger notre chère planète, les ressources ne sont pas inépuisables et un jour la nature se retournera contre nous et il ne restera plus grand chose pour les survivants…
Un livre que je conseille bien évidemment !
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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Ce livre m'a tous bonnement boulversé sur des sujets qui sont et seront des défis que l'on aura à relever dans les années à venir : le défi du dérèglement climatique. Dans ce magnifique roman on retrouve le destin de deux des derniers humains qui viennent de milieux très différents. le tout dans un environnement après le pire des scénarios de dérèglement climatique : les glaciers et les pôles ont totalement fondus et des poches de méthane se libèrent sans arrêt. Pour revenir aux milieux sociaux qui ont été organisés en caste et qui sont opposés de nos deux héros, l'un de nos héros qui s'appelle Océrian et qui vient de la caste la plus élevée : celles des seigneurs que l'on nomment les apex (ils ont de mystérieux cheveux violets), ensuite viennent les pleurants : l'équivalent de nos prêtres; ils prêchent le culte de Terra qui symbolise la terre Mère juste après viennent les saignants qui sont les guerriers puis les criants et enfin les suants qui cultivent les champs d'algues et dont est issue notre deuxième héroïne qui s'appel Astréia et qui est issu de cette « caste ». Ils vont se rencontrer lorsque que le frère d'Astéria est emprisonné au château où vit Océrian qu'elle va se retrouver à devoir le kidnapper pour libérer son frère.
Je sais que ce n'est pas le meilleur début d'histoire mais la suite en vaut la peine. de plus l'auteur est top et les sujets traités sous sa plume sont toujours intéressants.
Ps : je n'aime pas faire de la pub pour des groupes mais je vais faire une exception à ma propre règle et je vais vous mettre le lien sur un groupe que je viens de créer sur Victor Dixen et ses livres : https://www.babelio.com/groupes/678/Victor-Dixen-et-ses-livres
Bonnes lectures à toutes et à tous
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Extincta est une dystopie qui prend pour cadre une Humanité à bout de souffle. Suite au Grand Effondrement climatique provoqué par la folie des hommes, les derniers survivants de l'Humanité se sont réfugiés au pôle Nord sur les dernières terres émergées. Seules quelques rares espèces végétales et animales ont survécu à ce cataclysme d'une ampleur inimaginable et permettent aux descendants des survivants de survivre tant bien que mal. Dans ce monde dévasté, Astréa et Océrian, deux êtres que tout oppose, vont s'aimer sans savoir que l'Humanité vit ses derniers instants.

Extincta fait partie d'un nouveau « cycle » chez Victor Dixen. Qu'il s'agisse du graphisme, du titre en latin ou de la communication faite autour, Extincta est le second tome d'un diptyque (ou plus ?) sur les défis de notre futur inauguré par Cogito. Pourtant, Extincta marque aussi une réelle rupture avec tout ce que l'auteur a fait antérieurement…

Contrairement à ses précédents ouvrages profondément marqués par des thématiques adolescentes, Extincta touche à quelque chose d'universel. Conscient des enjeux climatiques de notre époque, Dixen, à travers la combustion des dernières heures de l'Humanité, nous met en garde contre nos comportements : l'extraction déraisonnable des richesses de la Terre, nos penchants pour la violence et la domination, notre aveuglement, etc. Alternant une narration centrée sur Astréa ou Océrian, le propos de l'auteur a d'autant plus de force qu'il ne se veut pas accusateur ou pamphlétaire. C'est au fil du récit que l'on comprend que les ancêtres du passé (c'est-à-dire nous) ont condamné les derniers survivants (c'est-à-dire les générations futures) à expier leurs (nos) péchés. Oscillant entre réflexion écologiste et philanthropique, l'auteur nous invite subtilement à prendre conscience du fait que nous vivons actuellement un moment charnière pour la planète et pour l'Humanité.
Mais Extincta est aussi, et surtout, une romance. Elle réactualise à sa façon Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, ainsi que La Nuit des temps, dont on ne peut difficilement éviter le rapprochement.

Tout au long de ce livre, le ton est juste. Loin d'être manichéen, chaque personnage est doté d'une belle complexité qui permet d'en comprendre les motivations.
La narration est maîtrisée et sans failles. Il n'y a aucun temps mort ou de moment pouvant être dit de « remplissage ». Chaque scène et chaque phrase se justifient pleinement.
Le récit converge vers ce dénouement inéluctable et implacable que l'on cherche à faire reculer.

En résumé, Extincta marque une rupture chez Victor Dixen. Il signe là son plus beau roman. C'est un travail d'orfèvre.
C'est beau. C'est magnifique. C'est triste. C'est empli de rage et de fureur. Bref, c'est sublime !

Niveau scolaire : à partir de la 4ème-3ème pour les bons lecteurs / plutôt lycée
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J'ai ressenti deux sentiments contradictoires en lisant ce livre.
Tout d'abord, je l'ai trouvé quelquefois monotone, avec de longs passages. Et puis après tous les romans dystopiques que j'ai lus, j'ai ressenti une impression de déjà-vu: un système de castes et une dictature qui prétendait imposer des ordres pour le salut de son peuple, ce n'est pas nouveau !
Un point négatif pour le personnage d'Océrian, qui m'a paru lâche et peu utile à l'histoire, se laissant traîner tout au long du chemin, et interprétant de travers la poésie.
Cependant, même si certaines choses ne m'ont pas plu, j'ai adoré ce livre avec ce brin de poésie glissé dans le récit. Cela m'a fait redécouvrir Baudelaire et je trouve la citation d'Emily Dickinson absolument magnifique.
Pour conclure, c'est la fin du roman qui m'a beaucoup touchée: en racontant le passé des Derniers hommes, Victor Dixen nous dépeint notre avenir. Et c'est non sans horreur que j'ai refermé ce livre, mais aussi avec cette lueur d'espoir de pouvoir changer un monde qui n'a que trop souffert.
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Imaginez un futur lointain. le Grand Effondrement a eu lieu, bannissant les Derniers Humains sur les dernières terres. L'humanité survivante s'est organisée en castes : les Apex règnent, les suants payent le prix de la sueur, les crachants celui de la salive, les saignants celui du sang, et les pleurants celui des larmes. Pour, qu'un jour, Terra puisse renaître.

D'un côté, Astréa, la suante, à l'animal-greffe au motif de l'étoile de mer, qui se destine à embraser la vocation de pleurante afin de passer sa vie à honorer notre Mère la Terre.
De l'autre, Océrian, l'Apex, à l'animal-greffe au motif du narval, le prince amputé, l'ignoré, le condamné à un mariage de pur intérêt.
Deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Deux êtres qui vont voir leurs destins basculer.
Alors, asseyez-vous et écoutez l'histoire qui va vous être contée : celle de l'étonnante voyageuse et du prince des nuées. Avec, en début de chapitre, une bougie qui se consume et un décompte qui nous annonce tout simplement… la fin de l'humanité.

J'avais déjà adoré les Phobos, beaucoup aimé Cogito, mais là, sincèrement, Extincta est juste une parfaite merveille d'imaginaire.
Parlons déjà de la beauté de l'objet-livre, qui est une oeuvre d'art. Vous ai-je dit que le vert était ma couleur préférée ? Que j'étais Poisson ? Et que, par conséquent, cette couverture marine parle à mon coeur ?
Et ne vous laissez pas impressionner par l'épaisseur du livre, les 600 pages se lisent toutes seules. Je suis arrivée à contenir un peu ma lecture au début pour faire durer l'histoire, et puis est arrivé le dernier tiers, que j'ai lu d'une traite car impossible de lâcher, je voulais absolument savoir comment tout cela allait se terminer (et quelle fin!)

J'ai retrouvé un peu de Léonor en Astréa, l'auteur nous offrant à chaque fois des jeunes filles fortes et fragiles à la fois, qui avancent avec courage, et auxquelles il est si facile de s'identifier. Océrian fait pâle figure face à elle durant la première moitié du livre. Pourtant comment ne pas aimer ce garçon, blessé dans sa chair et son honneur ? Que j'ai eu mal pour lui durant ma lecture, j'ai ressenti sa rage, sa détresse au plus profond de moi…Son amour naissant aussi... Et ensuite, quel bonheur d'avoir assisté à son envol, il le méritait tant… Il m'aura retourné les entrailles celui-là...

Magnifique lecture donc. Je suis quelqu'un de très porté vers l'imaginaire, donc, forcément, au-delà du message écologique du livre, cet univers m'a transporté. En increvable romantique que je suis, j'aurais bien aimé une histoire d'amour un peu plus passionnelle, mais l'auteur est ainsi, nous livrant toujours des histoires d'amour toute en retenue :)

Une seule question me trotte dans la tête depuis la fin de ma lecture : comme Phobos, Cogito et Extincta sont intimement liés, puis-je espérer une 4ème oeuvre de l'auteur, complètement orientée SF et autres mondes ? Parce que j'adore la SF, et que j'aimerais bien avoir des nouvelles de Mars (je dis ça, je dis rien ;)

Encore un grand bravo à l'auteur pour cette bien belle histoire qui a fait chavirer mon coeur.
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Que dois je encore dire de la magnifique plume de Victor Dixen ? Après nous avoir envoyé sur Mars avec phobos et aux îles fortunées dans cogito, le voilà qui revient avec un compte à rebours pour l'extinction de l'humanité dans lequel nous suivons les aventures d'Astréa et d'Océrian dont l'histoire va être encore une fois magnifique et pleine de rebondissements.
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